Geste Anodin Coute 50 Euros Par An 2025 Agissez Maintenant
Chaque jour, dans les foyers français, des gestes anodins se répètent sans que l’on en mesure les conséquences : laisser un chargeur branché, même inactif, devient une habitude silencieuse mais coûteuse. Ce comportement, partagé par des millions de personnes, a des répercussions à la fois sur le budget des ménages et sur l’environnement. Pourtant, il suffit d’un changement de perspective, d’un simple déclic, pour transformer ce geste négligé en levier d’économie et de responsabilité écologique. À travers le témoignage de Julien Lefèvre, graphiste à Bordeaux, et d’autres profils aux réalités différentes, cet article explore les enjeux cachés derrière une prise électrique oubliée, et montre comment de petits gestes, multipliés, peuvent générer un impact significatif.
À première vue, un chargeur de téléphone ou d’ordinateur laissé branché semble inoffensif. Il ne chauffe pas, ne fait aucun bruit, et son indicateur lumineux, s’il en a un, est à peine visible. Pourtant, il consomme de l’électricité, même lorsqu’aucun appareil n’est connecté. Ce phénomène, appelé « consommation en veille » ou « consommation fantôme », est souvent sous-estimé. Selon des études menées par l’Agence de la transition écologique, les dispositifs en veille représentent jusqu’à 10 % de la consommation électrique d’un foyer moyen.
Julien Lefèvre, 34 ans, travaille chez lui depuis trois ans. Son appartement, lumineux et bien équipé, regorge d’appareils électroniques : deux ordinateurs, un smartphone, une tablette, un casque sans fil, et même une enceinte connectée. « J’ai toujours pensé que tant que je ne les utilisais pas, ils ne consommaient rien », confie-t-il. Mais lorsque sa facture d’électricité a augmenté de 18 % en six mois, sans que son mode de vie ne change, il a décidé d’enquêter.
Armé d’un wattmètre acheté en ligne, Julien a mesuré la consommation de chacun de ses appareils. Résultat : ses trois chargeurs, bien qu’inactifs, consommaient au total près de 5 watts en continu. « Cela peut sembler dérisoire, mais multiplié par 24 heures, 365 jours par an, cela fait environ 44 kWh. À 1,30 euro le kWh, ça me coûtait près de 57 euros par an. Et ce n’était qu’un poste parmi d’autres », explique-t-il. Ce chiffre, bien qu’il ne ruine pas un ménage, le choque : « C’est de l’argent jeté par la fenêtre pour une énergie que je ne consomme même pas. »
La consommation fantôme ne se limite pas aux chargeurs. Elle touche tous les appareils connectés au réseau électrique, même éteints : téléviseurs, box internet, consoles de jeu, cafetières connectées, etc. En moyenne, un foyer français laisse branchés une dizaine d’appareils en permanence, générant une dépense annuelle estimée entre 50 et 100 euros.
Un chargeur fonctionne comme un transformateur : il convertit le courant alternatif du secteur en courant continu pour alimenter l’appareil. Ce processus, même en l’absence d’appareil à charger, nécessite une petite quantité d’énergie pour maintenir le circuit actif. « C’est comme une porte entrouverte : l’électricité passe, même si personne n’entre », illustre Élodie Rivière, ingénieure en énergies renouvelables.
Les chargeurs anciens, souvent moins performants, consomment davantage que les modèles récents certifiés « Energy Star » ou « classe A ». Un chargeur non conforme peut consommer jusqu’à 1 watt en veille, contre 0,1 watt pour les modèles les plus efficaces. Sur des millions d’utilisateurs, cette différence devient colossale.
Le coût financier est une chose, mais l’empreinte carbone est tout aussi préoccupante. En France, la production d’électricité est majoritairement décarbonée grâce au nucléaire, mais une part non négligeable provient encore de sources fossiles, notamment lors des pics de consommation. Chaque kilowattheure non économisé contribue indirectement aux émissions de CO2.
Aïcha Benmoussa, professeure de sciences économiques, a intégré ces enjeux dans son enseignement. « J’ai fait un atelier avec mes élèves sur la consommation fantôme. On a mesuré les prises de courant dans la salle des profs : chargeurs, imprimantes, ordinateurs… On a découvert que l’école consommait l’équivalent de trois foyers en veille, rien que dans les bureaux. »
Choquée, elle a lancé une campagne interne : « désormais, chaque soir, un élève est désigné pour vérifier que tout est éteint. En trois mois, on a réduit la consommation de 12 %. » Pour elle, l’éducation est la clé : « On ne change pas les comportements par la culpabilité, mais par la compréhension. »
La bonne nouvelle est que les solutions sont à portée de main. Elles ne demandent ni gros investissement, ni changement radical de mode de vie. Il s’agit surtout de prendre conscience, puis d’adopter de nouvelles routines.
Débrancher les chargeurs dès qu’ils ne sont plus utilisés est le premier geste. Julien Lefèvre a mis en place un rituel : « chaque fois que je charge mon téléphone, je le fais sur une multiprise avec interrupteur. Une fois la charge terminée, je coupe le courant d’un seul geste. »
Il a aussi investi dans des multiprises programmables, qui coupent automatiquement l’alimentation la nuit. « Je les utilise pour mon bureau : ordinateur, écran, imprimante, lampes… Tout s’éteint à 23h, sauf si je travaille tard. »
Un autre réflexe : utiliser les chargeurs uniquement lorsqu’on est à proximité. « Avant, je laissais mon chargeur branché dans la cuisine pendant que je travaillais dans le salon. Maintenant, je le déplace avec moi, et je le débranche après usage. »
Pour les équipements comme la box internet ou la télévision, la solution n’est pas toujours de tout éteindre. Mais on peut opter pour des modes éco, ou utiliser des multiprises avec gestion intelligente. « Ma box consomme 12 watts en continu. Je ne peux pas la couper, mais j’ai configuré son mode veille plus agressif, et j’utilise un minuteur pour la télé », explique Thomas Garnier, ingénieur en télécommunications à Nantes.
La question n’est pas tant de savoir si un seul ménage peut faire la différence, mais ce que deviendrait la France si chaque foyer adoptait ces gestes simples. En supposant que 20 millions de foyers laissent en moyenne 5 chargeurs branchés en permanence, la consommation fantôme liée uniquement à ces appareils atteindrait près de 1 térawattheure par an. Cela équivaut à la production annuelle d’un réacteur nucléaire de moyenne puissance.
« On parle d’économies d’échelle massives », souligne Élodie Rivière. « Si 50 % des Français débranchaient leurs chargeurs inutilisés, on pourrait économiser l’équivalent de la consommation électrique d’une ville comme Toulouse. »
Les industriels ont un rôle crucial à jouer. Depuis 2020, l’Union européenne impose des normes plus strictes sur la consommation en veille des chargeurs. Les nouveaux modèles doivent consommer moins de 0,15 watt en absence de charge. Mais ces règles ne s’appliquent pas aux anciens équipements, ni aux chargeurs tiers souvent moins performants.
Des voix s’élèvent pour que les fabricants incluent des informations claires sur la consommation en veille. « Comme pour les étiquettes énergie des réfrigérateurs, on devrait savoir combien un chargeur consomme à vide », plaide Julien Lefèvre.
Des initiatives locales émergent aussi. À Rennes, une campagne municipale a distribué 10 000 multiprises avec interrupteur aux habitants. Résultat : une baisse moyenne de 8 % de la consommation électrique dans les foyers participants.
Il est possible d’estimer précisément l’impact de ses habitudes grâce à des outils simples. Les wattmètres, disponibles à partir de 15 euros, permettent de mesurer la consommation réelle de chaque appareil. Des simulateurs en ligne, comme ceux proposés par l’ADEME ou des associations environnementales, offrent des estimations personnalisées selon le type d’équipement et la durée d’utilisation.
Camille Dubreuil, étudiante en écologie à Montpellier, a mené une expérience dans son immeuble. « J’ai convaincu huit voisins de mesurer leur consommation fantôme pendant un mois. On a fait une comparaison avant/après : en moyenne, chacun a économisé 41 euros par an. »
Elle a aussi noté un effet secondaire positif : « Beaucoup ont dit se sentir plus en contrôle de leur consommation. Cela a changé leur rapport à l’énergie. »
Laisser un chargeur branché est un geste banal, mais il s’inscrit dans un système de consommation passive qui, à grande échelle, pèse sur les budgets et la planète. Le cas de Julien Lefèvre montre qu’un simple constat peut déclencher un changement durable. Les solutions existent, elles sont accessibles, et elles reposent sur une prise de conscience collective.
Chaque watt économisé compte. Pas parce qu’il transforme radicalement notre quotidien, mais parce qu’il incarne une posture différente : celle du citoyen actif, attentif à ses usages, et soucieux de l’avenir. Comme le dit Julien : « Je ne sauve pas la planète seul. Mais je fais partie de ceux qui ne la détruisent plus inutilement. »
Un chargeur classique consomme entre 0,1 et 1 watt en veille. Sur un an, cela représente entre 1 et 9 kWh, soit un coût de 1,30 à 12 euros par chargeur. Dans un foyer avec plusieurs appareils, la somme peut atteindre 50 à 100 euros annuels.
Non, mais il est recommandé de cibler les équipements facilement débranchables : chargeurs, multiprises d’ordinateur, lampes, petits électroménagers. Pour les appareils indispensables comme la box, privilégier les modes éco ou les multiprises commandées.
Oui. Les modèles récents, notamment ceux certifiés Energy Star ou conformes aux normes européennes, ont une consommation en veille très faible, souvent inférieure à 0,1 watt. Il est donc pertinent de renouveler les vieux chargeurs, surtout s’ils sont inefficaces.
Individuellement, l’économie semble modeste. Mais multipliée par des millions de foyers, elle devient significative. En adoptant ces gestes, on participe à une culture de sobriété énergétique, essentielle pour la transition écologique.
Oui. Les multiprises avec interrupteur, les prises pilotables via smartphone, ou les chargeurs solaires pour extérieur sont des solutions efficaces. Certaines startups développent même des chargeurs auto-coupants, qui se désactivent dès la charge terminée.
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