Geste Automne Attire Serpents Maison
Chaque automne, des milliers de jardiniers à travers la France s’activent pour ramasser les feuilles mortes, tailler les haies et préparer leur extérieur pour l’hiver. Ce rituel paisible, souvent accompagné de l’odeur de la terre humide et du bruissement des feuilles, peut pourtant cacher un danger insoupçonné : l’invitation involontaire de serpents dans nos jardins. Ce n’est pas un scénario de film d’horreur, mais une réalité que des témoins comme Élise Béranger, habitante d’un village près de Clermont-Ferrand, ont vécue de près. « Un matin, en sortant prendre mon café sur la terrasse, j’ai vu un serpent glisser entre deux tas de feuilles contre le mur de la maison. J’ai hurlé. Mon mari a dû venir avec une pelle pour l’éloigner », raconte-t-elle encore sous le choc. Ce genre de scène, de plus en fréquente, n’est pas due au hasard. Elle résulte de nos gestes du quotidien, souvent bien intentionnés, mais qui créent sans le savoir des refuges idéaux pour ces reptiles.
Les serpents, étant des animaux ectothermes, dépendent entièrement de leur environnement pour réguler leur température corporelle. Contrairement aux mammifères, ils ne produisent pas de chaleur interne. Cela signifie qu’ils doivent constamment chercher des lieux qui leur permettent de se réchauffer ou de se rafraîchir selon les conditions extérieures. Or, les tas de feuilles mortes, souvent laissés contre les murs ou sous les haies, forment des microclimats chauds, humides et protégés. Pour un serpent, c’est l’équivalent d’un hôtel cinq étoiles. « Je pensais faire une bonne action en laissant les feuilles pour les hérissons », confie Thierry Lefort, maraîcher amateur dans le Gard. « Mais je n’avais pas imaginé que d’autres animaux en profiteraient autant. »
Les murs de pierre ou de béton jouent un rôle crucial dans cette attraction silencieuse. Pendant la journée, ils absorbent la chaleur du soleil, puis la restituent lentement la nuit. Ce phénomène, appelé inertie thermique, transforme les murs en radiateurs naturels. Lorsqu’on y ajoute un tas de feuilles ou un stock de bois de chauffage, on crée une zone de confort thermique exceptionnelle. Un couple de couleuvres, comme celui observé par Zoé Mercier, biologiste locale, peut alors s’y installer durablement. « J’ai vu deux couleuvres noires se faufiler entre les bûches près d’un mur sud. Elles y revenaient chaque soir, comme à un rituel », explique-t-elle. Ce comportement n’est pas anodin : les serpents sont des animaux territoriaux et intelligents, capables de repérer les meilleurs refuges saisonniers.
Le compost, souvent perçu comme un geste écologique, peut devenir un piège si celui-ci n’est pas correctement fermé. Un compost ouvert attire les rongeurs, les limaces, les insectes, et même parfois des amphibiens. Pour un serpent, c’est une source de nourriture facile et constante. « Mon compost était ouvert, sans couvercle, raconte Julien Vasseur, jardinier à Bordeaux. En deux semaines, j’ai vu des souris, puis des couleuvres. C’était fascinant… mais un peu inquiétant. »
L’Office français de la biodiversité a mené une étude récente sur la concentration de faune sauvage dans les jardins. Les résultats sont clairs : les zones où s’accumulent feuilles mortes, bois ou composts ouverts sont des points chauds pour les serpents. « Ces microhabitats offrent à la fois abri, chaleur et nourriture », indique le rapport. En d’autres termes, ce que nous pensons être des gestes naturels et respectueux de l’environnement peut, dans certains cas, favoriser des rencontres indésirables.
La première règle est simple : ne pas laisser les feuilles s’entasser contre les murs de la maison. Même si cela semble anodin, cette habitude crée une passerelle directe entre l’extérieur et les espaces de vie. « J’ai commencé à ramasser les feuilles chaque semaine, et à les mettre dans un bac fermé au fond du jardin », explique Élise Béranger. « Depuis, plus aucun serpent en vue. » Ce geste, peu coûteux en temps, peut faire une grande différence.
Le bois de chauffage, souvent empilé près de la porte d’entrée pour plus de commodité, est un refuge de choix. Pour limiter les risques, il est conseillé de le stocker à au moins deux mètres de la maison, sur un support surélevé. « J’ai installé une palette en bois sur des plots, raconte Thierry Lefort. Le vide sous le bois empêche les serpents de s’y cacher. Et en plus, le bois sèche mieux. » Un double bénéfice, à la fois pour la sécurité et la praticité.
Un compost fermé, muni d’un couvercle hermétique, limite l’accès aux rongeurs et donc aux prédateurs. De plus, tailler régulièrement les haies denses, surtout celles en contact avec le sol, réduit les zones de cachette. « J’ai coupé une vieille haie de laurier qui touchait presque le sol, témoigne Zoé Mercier. En dessous, j’ai trouvé des traces de passage, des écailles… ils avaient fait un vrai tunnel. »
La saison automnale est particulièrement propice à ces phénomènes. Les températures baissent, mais les serpents restent actifs jusqu’à ce que le mercure descende sous les 10°C. C’est donc le moment critique où ils cherchent activement des abris pour hiberner ou simplement se protéger. « Je fais un tour du jardin tous les soirs avant de rentrer, dit Julien Vasseur. Je vérifie les coins sombres, les tas de feuilles… mieux vaut être prudent. »
Il est essentiel de nuancer la peur des serpents. En France, la grande majorité des espèces rencontrées en jardin sont inoffensives pour l’homme. Les couleuvres, par exemple, sont même bénéfiques : elles régulent naturellement les populations de rongeurs et de limaces. « J’ai appris à les observer de loin, dit Élise Béranger. Elles sont gracieuses, presque élégantes. Je ne les chasse plus, je les laisse passer. »
La seule espèce réellement dangereuse en métropole est la vipère aspic. Mais elle reste rare, discrète, et extrêmement craintive. « Elle préfère fuir que mordre », rappelle Zoé Mercier. « Même en cas de rencontre, le risque est minime si on ne l’approche pas brusquement. » Les morsures sont exceptionnelles et, grâce aux soins médicaux, presque jamais mortelles.
Le but n’est pas de stériliser le jardin, mais de le rendre moins accueillant pour les serpents tout en restant favorable à la biodiversité. Des abris pour hérissons, par exemple, peuvent être installés loin des zones de passage humain. « J’ai construit un petit refuge en bois, avec une ouverture étroite, à l’opposé de la terrasse », explique Thierry Lefort. « Les hérissons y viennent, mais pas les serpents. »
La peur du serpent est souvent liée à l’ignorance. Des initiatives locales, comme celles menées par des naturalistes dans les écoles rurales, permettent de mieux comprendre ces animaux. « On montre aux enfants que les serpents ne sont pas méchants, ils ont juste besoin de survivre », dit Julien Vasseur, qui participe à ces ateliers. « Quand on comprend, on panique moins. »
Les serpents dans le jardin ne sont ni une fatalité ni une menace systématique. Ce sont des animaux qui réagissent à notre environnement, souvent façonné par nos propres habitudes. En ajustant simplement quelques gestes — ramasser les feuilles, éloigner le bois, fermer le compost — on peut éviter les mauvaises surprises sans nuire à la nature. Comme le souligne Zoé Mercier : « Coexister avec la faune, c’est possible. Il suffit d’un peu d’attention, et beaucoup de bon sens. »
Les feuilles mortes forment des microclimats chauds et humides, idéaux pour les serpents ectothermes. Accumulées contre un mur, elles bénéficient de la chaleur restituée par la maçonnerie, ce qui en fait un refuge particulièrement confortable.
Oui. Un tas de bois placé près d’un mur ou de la maison sert de cachette et de zone de réchauffement. En le stockant à distance et sur un support surélevé, on réduit fortement le risque d’occupation par des serpents.
Il attire les rongeurs et autres petits animaux, ce qui en fait une source de nourriture pour les serpents. Un compost fermé limite cette chaîne alimentaire et diminue l’intérêt du site pour les reptiles.
Non. En France, la plupart des serpents rencontrés, comme les couleuvres, sont inoffensifs et même utiles. La seule espèce potentiellement dangereuse, la vipère aspic, est rare et évite généralement tout contact avec l’homme.
Ne pas paniquer. Reculer calmement, ne pas tenter de l’attraper ou de le chasser brutalement. Laisser-lui le temps de s’éloigner. Si l’espèce est inconnue ou suspectée d’être une vipère, il est conseillé d’en informer les autorités locales ou un spécialiste.
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