Geste Simple Septembre 2025 Courges Froids
À l’approche de l’automne, alors que le ciel s’assombrit et que l’air se charge d’humidité, les jardiniers amateurs comme les plus expérimentés scrutent leurs potagers avec une attention redoublée. Parmi les stars de la saison, les courges trônent fièrement, promettant des récoltes généreuses et savoureuses. Pourtant, leur croissance semble parfois s’essouffler juste au moment où l’on espère les voir atteindre leur pleine maturité. Un geste simple, pratiqué à la fin septembre, peut changer la donne. Ce geste, discret mais puissant, est une tradition transmise de main de maître à apprenti jardinier. Découvrons ensemble pourquoi cette technique fait la différence, comment l’appliquer efficacement, et comment elle a transformé les récoltes de plusieurs jardiniers passionnés.
Les courges, comme tous les végétaux, réagissent aux changements climatiques avec une sensibilité presque animale. À la fin de l’été, les journées raccourcissent, les nuits s’allongent, et les températures descendent progressivement. C’est à ce moment précis que les plantes commencent à ralentir leur croissance végétative. Les feuilles, autrefois d’un vert profond et vigoureux, jaunissent légèrement aux bords. Les tiges cessent de s’étirer, et les nouvelles pousses apparaissent plus rares, parfois même flétries.
Élodie Lambert, maraîchère bio dans la Drôme, observe ce phénomène chaque année sur son terrain en pente douce. « Dès que septembre touche à sa fin, je vois mes courges qui ne poussent plus comme avant. Les nouvelles fleurs ne se transforment pas en fruits, ou alors ils restent minuscules. C’est comme si la plante disait : “Ça suffit pour cette année.” » Ce comportement n’est pas une faiblesse, mais une stratégie de survie : la plante redirige ses ressources vers les fruits déjà formés, plutôt que d’en produire de nouveaux qui n’auraient pas le temps de mûrir.
Le froid, même modéré, affecte profondément la physiologie des courges. La photosynthèse, moteur essentiel de leur croissance, devient moins efficace lorsque l’ensoleillement diminue. La circulation de la sève ralentit, et les nutriments peinent à atteindre les fruits. Résultat : des courges qui stagnent à mi-parcours, parfois trop petites pour être utilisées en cuisine.
Le stress thermique aggrave encore la situation. Une nuit à 6 °C peut suffire à ralentir le métabolisme de la plante. « J’ai perdu plusieurs récoltes par le passé parce que je ne comprenais pas ce qui se passait », confie Julien Morel, jardinier à Nantes. « Je pensais qu’il fallait arroser plus, ou fertiliser. En réalité, je surchargeais les plantes. Elles ne savaient plus où donner de la tête. »
Heureusement, il existe un moyen naturel, non invasif, pour redonner de l’élan aux courges en fin de cycle : le pinçage.
Le pinçage consiste à couper l’extrémité des tiges principales des plants de courges, juste après les derniers fruits bien formés. Cette intervention, d’apparence anodine, a un effet spectaculaire : elle force la plante à arrêter de produire de nouvelles pousses et de nouvelles fleurs, et à consacrer toute son énergie aux fruits existants.
« C’est un peu comme dire à la plante : “Tu as fait assez de bébés, maintenant, il faut que tu les nourrisses correctement” », sourit Élodie Lambert. « En une semaine, j’ai vu mes courges de type Butternut grossir de 30 %, alors que rien ne bougeait avant. »
Le principe est simple : en supprimant la croissance apicale, on supprime le signal hormonal qui pousse la plante à s’étendre. Elle se recentre alors sur la maturation des fruits, ce qui accélère leur développement et améliore leur qualité gustative.
Le succès du pinçage repose sur la précision du geste. Voici les étapes clés :
Il est crucial de réaliser cette opération par un après-midi sec et ensoleillé. L’humidité favorise les infections fongiques, et une plaie fraîchement coupée est vulnérable. « J’attends toujours un jour sans pluie, et je fais ça vers 15 heures », précise Julien Morel. « Le lendemain, les coupes sont sèches, et la plante continue son chemin sans stress. »
Le pinçage n’est pas une taille radicale. Il ne faut en aucun cas toucher aux tiges portant directement les fruits, ni au pédoncule principal. « J’ai vu un voisin couper juste sous la courge, pensant que ça allait l’aider à grossir », raconte Élodie. « Résultat : le fruit a cessé de se développer et a commencé à pourrir. Il n’était plus alimenté par la sève. »
Les grandes feuilles vertes, même si elles semblent vieillissantes, doivent être conservées. Elles jouent un rôle crucial dans la photosynthèse et fournissent l’énergie nécessaire à la maturation des fruits. Enlever ces feuilles revient à affamer la plante en fin de cycle.
Plusieurs erreurs courantes peuvent compromettre la récolte. La première : arracher massivement les feuilles pour « aérer » la plante. Cette pratique, souvent inspirée des cultures de tomates, est contre-productive chez les courges, dont les feuilles larges protègent naturellement les fruits du soleil et du sol humide.
Deuxième erreur : réduire drastiquement l’arrosage dans l’espoir de forcer la maturation. « La courge a besoin d’eau jusqu’au bout », insiste Julien. « Si on la dessèche, elle arrête de pousser, mais la chair devient fibreuse. Ce n’est pas ce qu’on veut. »
Enfin, évitez les apports d’engrais riches en azote en fin de saison. Cela stimulerait une croissance foliaire inutile, au détriment de la maturation des fruits. Privilégiez plutôt des amendements riches en potassium, comme le purin d’ortie ou un compost mûr.
Le paillage est un allié précieux en automne. Une couche épaisse de paille, de feuilles mortes ou de tontes de gazon (sèches) posée autour du pied de la plante isole les racines et maintient une température stable. « Je mets au moins 10 cm de paille », explique Élodie. « Cela fait une couverture thermique naturelle. Le sol reste chaud la nuit, et les racines continuent de fonctionner normalement. »
Pour les nuits particulièrement froides, un voile d’hivernage léger peut être installé temporairement. Il ne faut pas enfermer la plante, mais simplement la protéger des gelées précoces. Une autre astuce : surélever légèrement les courges à maturité en les posant sur une planchette ou un morceau de carton. Cela évite le contact direct avec le sol humide et réduit le risque de pourriture.
Un apport modéré de compost bien décomposé, appliqué à la base des plants, peut donner un dernier coup de pouce. « Je ne fais pas d’apport massif, mais une fine couche de compost autour de chaque pied », précise Julien. « Cela libère lentement des nutriments, surtout du potassium, qui aide à la maturation. »
L’arrosage doit rester régulier mais mesuré. L’objectif est d’éviter les stress hydriques tout en empêchant l’eau de stagner. Un sol trop humide favorise les maladies racinaires, surtout en automne. « Je vérifie toujours l’humidité du sol avec mes doigts avant d’arroser », ajoute Élodie. « Si la terre est encore fraîche à 5 cm de profondeur, je laisse tranquille. »
Après le pinçage, les changements ne se font pas attendre. En quelques jours, les courges commencent à grossir visiblement. La peau se tend, devient plus lisse, et le pédoncule s’épaissit, signe qu’il transporte activement des nutriments.
« J’ai noté mes courges avec des photos », raconte Julien. « En une semaine, une courge que je pensais abandonnée est passée de 1,2 kg à 2,1 kg. C’était incroyable. » Un feuillage vert foncé, sans jaunissement excessif, indique également que la plante est en bonne santé et continue de produire de l’énergie.
Les courges mûries grâce au pinçage offrent une chair plus dense, plus sucrée, et une meilleure conservation. « Celles que j’ai boostées fin septembre se conservent encore en janvier », s’émerveille Élodie. « Elles ont une saveur profonde, presque caramélisée à la cuisson. »
Que ce soit en velouté, en gratin, ou rôtie au four, la différence se sent. « Mes enfants, qui n’aimaient pas la courge avant, en redemandent maintenant », sourit Julien. « C’est une fierté de leur servir un plat fait avec des légumes que j’ai aidés à grandir jusqu’au bout. »
Le jardinage, surtout en automne, est un dialogue subtil entre l’humain et la nature. Le pinçage de fin septembre n’est pas une manipulation, mais une réponse attentive aux besoins de la plante. En comprenant son cycle et en agissant au bon moment, on peut prolonger sa productivité, améliorer la qualité des récoltes, et prolonger le plaisir du potager bien au-delà de l’été.
Ce geste simple, accessible à tous, montre que l’efficacité ne vient pas toujours de l’effort, mais de la justesse. Observer, comprendre, intervenir avec finesse : voilà la clé d’un potager généreux, même lorsque l’automne s’installe.
Le meilleur moment pour pincer les tiges des courges est la dernière semaine de septembre, idéalement avant la mi-octobre. Cela permet à la plante de concentrer son énergie sur les fruits existants avant l’arrivée des premières gelées.
Oui, cette technique s’applique à toutes les cucurbitacées : potimarron, butternut, courge musquée, spaghetti, ou encore citrouille. Le principe reste le même, quel que soit le type de courge.
Non, s’il est bien réalisé. Le pinçage ne touche que l’extrémité des tiges non porteuses de fruits. Il ne cause aucun stress majeur et est même bénéfique en fin de cycle. En revanche, une mauvaise coupe, trop près du fruit ou sur une tige porteuse, peut compromettre la récolte.
Non. Les courgettes, récoltées jeunes et immatures, ont un cycle différent. Le pinçage peut être utile pour limiter la croissance en fin de saison, mais il ne vise pas à favoriser la maturation comme pour les courges d’hiver.
Une courge mûre a une peau dure, difficile à piquer avec l’ongle. Le pédoncule est sec et lignifié. Si elle sonne creux quand on la tapote, c’est aussi un bon signe. Elle doit être récoltée avant les gelées pour éviter les dégâts internes.
Le pinçage arrête la croissance végétative de la plante, ce qui lui permet de concentrer toute son énergie sur la maturation des fruits déjà formés. En automne, ce redéploiement d’énergie est crucial pour obtenir des courges pleinement développées et savoureuses.
Les courges grossissent plus rapidement, atteignent une meilleure taille, développent une chair plus sucrée et se conservent plus longtemps. Le jardinier gagne en qualité de récolte sans effort supplémentaire, juste en appliquant une technique simple et bien calibrée.
Un sécateur propre et bien aiguisé est idéal. Il permet une coupe nette, sans écraser la tige. Désinfectez-le entre chaque plant si vous travaillez sur plusieurs pieds, pour éviter la propagation de maladies.
Une erreur courante d’arrosage et de soins excessifs fait monter les choux en fleurs trop…
Certaines feuilles, comme celles de noyer, chêne ou conifères, peuvent empoisonner votre compost. Découvrez lesquelles…
En 2025, le salon se libère de la table basse pour gagner en fluidité et…
Le rosier Bonica® séduit par sa floraison durable, sa résistance aux maladies et son entretien…
Des prises électriques mal isolées peuvent laisser passer le froid et augmenter vos factures. Découvrez…
Découvrez le buffet bas IRSU d’Alinéa, star des French Days : en rotin et bois…