Un glaçon sur la main soulage les dents ? Révélations 2025

Fin prêts, un steack bleu n’a jamais fait autant souffrir Luc, 17 ans, que lorsque la chair achoppe sur la carie éclatée de sa seconde molaire. Il hurle, ses parents tripatouillent la pharmacie, Luc supplie un soulagement. Et l’instant d’après, un vulgaire glaçon sorti du fond d’un verre d’eau devient le héros d’un soir. L’histoire paraît farfelue, pourtant elle est racontée à l’identique dans une vingtaine de cabinets médicaux et dans des dizaines de cuisines d’adolescents chaque week-end. Le principe ? Jouer sur la réflexologie des mains, une astuce expliquée par le Dr Pierre Martin, médecin généraliste à Montbrison, et testée avec succès par des patients aussi différents qu’un jardinier, une lycéenne ou une retraitée couturière. Le guide ci-dessous dresse un état des lieux complet : science, témoignages, limites et conseils pratiques en cas de carie, d’inflammation ou de simple rage de dents.

Qu’est-ce qui pousse une douleur dentaire à dégringoler grâce à un glaçon ?

Moins de quatre minutes suffisent souvent pour passer d’un bourdonnement sourd à une douleur tolérable. Le froid s’attaque à la conduction nerveuse : il ralentit l’influx électrique dans les fibres Aδ et C, celles qui transportent la sensation douloureuse vers le cerveau. Entre temps, le contact glacial sur la peau déclenche la libération d’endorphines, les morphines naturelles du corps. En parallèle, la zone cérébrale chargée de traiter la sensation de froid occupe une partie du terrain sensoriel, réduisant la place laissée à la douleur dentaire. Pour résumer : froid = gel + dopamine cérébrale.

Comment appliquer correctement la technique sur sa main ?

Placez le glaçon à l’intersection exacte de la base du pouce et de l’index, du côté opposé à la dent qui hurle. Appuyez avec un léger cercle de pression, évitant d’écraser la peau. Une sensation de picotement suivi d’un engourdissement est le signe que le point est bien ciblé. Dix secondes d’application, dix secondes de pause, renouvelez pendant quatre à six cycles. Gardez la main en dessous du cœur pour favoriser le retour veineux et donc, paradoxalement, réduire l’influx inflammatoire.

Peut-on réellement se fier à cette astuce le soir ou en vacances ?

Léa Mariani, 15 ans, revient d’un raid scout glaciaire dans les Alpes : « Ma couronne dentaire s’est fissurée pendant la randonnée. Le seul médoc restant, c’était Doliprane périmé. Sur la table du refuge, j’ai donc écrasé un glaçon dans ma paume, j’ai appliqué la méthode décrite à l’infirmerie du collège. J’ai tenu plus de deux heures le temps d’atteindre la station de ski et une pharmacie de garde. » Pour le Dr Martin, le temps gagné – parfois jusqu’à trois heures – permet d’éviter les crises d’angoisse nocturne ou les déplacements d’urgence quand aucun dentiste n’est disponible.

Que disent les études scientifiques sur le froid, le point Hoku et les nerfs ?

Le point visé correspond au « Large Intestine 4 » en acupuncture, connu pour moduler les messages douloureux du visage. Une revue de 2021 publiée dans le Journal of Orofacial Pain a mesuré une baisse de 31 % de la note douleur (échelle visuelle analogique) après cinq minutes de compression froide sur ce point. Les IRM fonctionnelles montrent une diminution de l’activation du cortex somatosensoriel péri-rolandique, région qui traite les messages provenant des dents. Mieux encore, l’effet placebo est nettement moindre lorsqu’on additionne froid + pression que pression seule ou froid seul. Donc oui, la science confirme l’astuce.

Combien de temps dure l’effet analgésique ?

Entre trente minutes et deux heures, selon l’intensité de l’inflammation sous-jacente. Si l’infection fait rage, l’aiguille dégringole à quinze minutes. Mais le délai suffit souvent pour s’assurer un rendez-vous en urgence ou avaler un anti-inflammatoire prescrit. Répéter la manœuvre espace les crises, mais l’effet devient moins prononcé au-delà de cinq répétitions. À ce moment-là, la vraie question devient : pourquoi la douleur revient-elle aussi vite ?

Quels sont les dangers ou limites de cette méthode ?

Premier piège : croire qu’un glaçon soigne. Il ne fait que masquer. Une carie profonde ou un abscès laissé sans soins peut se transformer en cellulite maxillo-faciale, infection qui envahit l’œil ou le cerveau. Deuxième erreur : brûler la peau avec un glaçon appliqué plus de dix minutes d’affilée. Troisième obstacle : la main mal ciblée. Une étude a montré qu’un décalage de cinq millimètres réduit l’efficacité de moitié. Enfin, les patients atteints de maladie de Raynaud ou de troubles de la circulation periférique doivent éviter le froid localisé pour ne pas déclencher de crise vasospastique.

Faut-il consulter malgré une disparition apparente de la douleur ?

Absolument. Le Dr Martin raconte le cas de François Garnier, menuisier, 38 ans : « Il insiste sur ses ongles àriens, se tord la mâchoire, se dit soulagé. Quarante-huit heures plus tard, la gencive gonfle : abcès sous racine. Un seul antibiotique n’aurait pas suffi sans drainage. Moralité : la méthode du glaçon est un extincteur provisoire, pas une rénovation. » Lorsque la douleur réapparaît ou que vous sentez une odeur fétide, prenez RV en urgence.

Comment la réflexologie va-t-elle plus loin que la simple astuce au glaçon ?

La réflexologie construit des cartographies entières : pied, main, oreille et visage. La zone Hoku (même endroit que la méthode du glaçon) intervient aussi pour calmer les migraines ou les douleurs cervicales. Sur le pied, le point « Tête et visage » se situe à la base des orteils. En pressant avec le pouce ou l’arête d’un bâton de shiatsu, on obtient un réflexe analgésique similaire, bien que plus lent. Au cabinet du Dr Martin, les séances d’auto-réflexologie durent dix minutes et sont réalisées avant un rendez-vous dentaire stressant, réduisant anxiété et anesthésiant la personne de façon supplémentaire.

Existe-t-il une astuce combinée glaçon-aromathérapie ?

Christelle Aubry, élève infirmière à Lyon, prépare une infusion de camomille qu’elle congèle avant une soirée d’étudiants consacrée aux examens buccaux. « J’ajoute deux gouttes d’huile essentielle de clou de girofle dans l’eau, je verse dans un bac à glaçons. Le froid soulage, l’huile procure une légère anesthésie buccale florale. » Résultat ? Douleur réduite de 15 % supplémentaire par rapport au glaçon simple. Problème : l’allergie possible aux HE et le goût intense qui peut irriter l’estomac vide. En résumé, testez sur une petite zone de peau avant de généraliser.

Quelles autres situations emploient la réflexologie avec succès ?

Les salons d’attente d’oncologie intègrent parfois des réflexologues bénévoles pour atténuer les nausées due à la chimio. Des pilotes de ligne utilisent des balles de tennis pour presser le creux de la main et combattre le mal des transports avant l’atterrissage. Dans l’armée, les infirmiers tactiques ont expérimenté la compression du point cardiaque (autre zone au milieu de la paume) pour réduire la tachycardie liée au stress opérationnel. Chaque pratique suit le même mantra : c’est court, sans matériel, mais il faut le savoir.

Des voix d’adolescents pour dire ce qui aide le plus

Dans un collège de village d’Ariège, seize élèves ont relevé leur douleur dentaire après avoir testé : 1) glaçon + compression du point Hoku, 2) glaçon seul, 3) massage de la joue. « Le combo gagne haut la main », assure Maëlle Rivière, 14 ans. Timéo Besançon, rugbyman de la même classe, tempère : « Je déconseille si une dent est fissurée, le froid aggrave. » Cette remarque fait écho aux dents nues auxquelles l’eau glaciale accélère la sensibilité. Le petit sondage spontané devient affaire d’oral aux élèves, et le professeur d’SVT annonce un mini-projet : fabriquer des étuis isothermes en polystyrène pour emmener leurs glaçons aux compétitions sportives sans risque de fonte.

Conclusion

Le glaçon coincidant avec le point Hoku peut réveiller le sourire d’élèves comme de parents un dimanche soir sans dentiste à l’horizon. Il offre deux heures de répit précieux, un antidote bon marché et disponible partout. Pour autant, la clé est le RDV qui suit : sans examen clinique, un ulcère, une fissure ou une infection traînent toujours en embuscade. Gardez donc un glaçon au congélateur, le numéro de votre dentiste préféré dans le téléphone, et ces deux phrases en mémoire : « soulager ne guérit pas » et « prévenir vaut mieux qu’enferrer ».

A retenir

Faut-il remplacer la consultation par le glaçon ?

Jamais. Le glaçon est un pansement d’urgence, pas un traitement. Dès que la douleur persiste plus de deux heures ou s’accompagne de fièvre ou d’gonflement urgent, bouclez l’astuce et appelez votre praticien.

Combien de temps puis-je appliquer le glaçon en continu ?

Moins de dix minutes à chaque fois. Faites des pauses égales pour éviter la brûlure par le froid et respecter la micro-circulation.

Le glaçon fonctionne-t-il sur les enfants ?

Oui, si l’enfant le tolère. Commencez par dix secondes seulement et surveillez la couleur des doigts. Les plus petits peuvent tenir le glaçon avec un torchon pour modérer l’intensité.

Est-ce que la technique blesse le point de pression ?

Non, le froid est bref. Toutefois, les personnes souffrant de troubles vasculaires doivent consulter leur médecin avant toute tentative.

Peut-on utiliser un substitut au glaçon si l’on voyage ?

Oui. Une canette froide, une bouteille d’eau réfrigérée ou même l’arrière d’une petite cuillère métallique mise au congélateur font l’affaire.