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Grève du 10 septembre 2025 : Bloquons tout divise la France

Alors que la France s’apprête à vivre une journée historique, le 10 septembre 2025 s’annonce comme un moment charnière dans l’histoire récente du mouvement social. L’appel à la grève générale sous le slogan percutant « Bloquons tout » a été lancé par plusieurs syndicats majeurs, dans un contexte de tensions croissantes autour de réformes du travail jugées profondément injustes par une partie croissante de la population. Si certains y voient une nécessité politique et sociale, d’autres redoutent les conséquences économiques d’une paralysie nationale. Entre espoirs de changement et craintes de désordre, le pays est tiraillé, et chacun, du cheminot au commerçant de quartier, se demande où va basculer la balance.

Quelle est l’origine de la grève du 10 septembre 2025 ?

La grève générale du 10 septembre ne surgit pas de nulle part. Elle est le fruit d’un long processus de désillusion accumulée. Depuis plusieurs mois, les syndicats multiplient les alertes sur des projets de réforme du travail qui, selon eux, fragilisent les droits acquis. Au cœur du débat : une proposition de loi visant à assouplir les règles du temps partiel, à repousser l’âge légal de départ à la retraite dans certains secteurs, et à réduire les obligations patronales en matière de reclassement des salariés en fin de carrière.

Le gouvernement, quant à lui, justifie ces mesures par la nécessité d’adapter le marché du travail à une économie en mutation, notamment face aux pressions internationales et à la transition écologique. Mais pour les syndicats, ces arguments masquent une réalité plus crue : une attaque systématique contre la protection sociale. « Cette grève n’est pas seulement un moyen de pression, c’est un cri du cœur des travailleurs », affirme Clément Royer, secrétaire général de la Confédération unitaire des travailleurs (CUT). Selon lui, le mouvement vise à « réaffirmer que les conditions de travail ne sont pas des variables d’ajustement ».

Comment les citoyens perçoivent-ils ce mouvement ?

Un travailleur face au dilemme : soutenir ou survivre ?

Julien Lefevre, conducteur de bus à la RATP depuis dix-sept ans, incarne parfaitement la fracture intérieure que traverse une partie du monde du travail. Syndiqué depuis 2010, il croit aux luttes collectives, mais cette fois, la situation est plus délicate. Père de deux enfants, il vit seul avec eux depuis sa séparation, et chaque jour de salaire perdu pèse lourd sur le budget familial.

« Je suis d’accord avec les revendications. Personne ne veut travailler plus longtemps sans contrepartie. Mais quand je vois mon loyer, les factures, les frais de cantine… je me demande si je peux me permettre de manifester. Et pourtant, si personne ne bouge, on reculera encore. » Julien a finalement décidé de participer à la grève, mais il le fait « avec un nœud au ventre ». Son témoignage résonne auprès de nombreux salariés précaires, qui oscillent entre solidarité et précarité.

Les jeunes, entre engagement et scepticisme

À Lyon, Camille Tournier, 24 ans, étudiante en sociologie et engagée dans un collectif de jeunes travailleurs précaires, voit dans cette grève une opportunité de réveiller la conscience sociale. « Beaucoup de mes camarades pensent que les grèves, c’est dépassé. Mais quand tu vois que ton premier CDI te propose 1 400 euros pour 38 heures par semaine, tu comprends vite que rien ne changera sans pression. »

Elle participe aux réunions de coordination dans les universités et milite pour que les étudiants rejoignent le mouvement, non seulement pour soutenir les travailleurs, mais aussi pour défendre leur propre avenir. « On ne veut pas devenir les travailleurs de demain dans un système qui nous exploite dès le départ. »

Et les employeurs ?

La voix des employeurs est loin d’être unanime. Dans les grandes entreprises, certaines directions adoptent une posture de neutralité, appelant à la responsabilité des deux camps. Mais dans le secteur de l’artisanat et du commerce de proximité, l’inquiétude est palpable.

À Bordeaux, Élodie Brasseur, propriétaire d’un café-boulangerie dans le quartier Saint-Michel, craint que la grève ne porte un coup fatal à son activité. « On a déjà perdu 30 % de chiffre d’affaires pendant les grèves de 2023. Cette fois, avec l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat, on ne peut pas se permettre une journée sans clients. » Son commerce, ouvert depuis cinq ans, repose sur une clientèle fidèle de travailleurs qui passent prendre un café le matin. Si les transports sont bloqués, ils ne viendront pas.

Elle ne remet pas en cause le droit de grève, mais elle s’interroge : « Est-ce que le mouvement pense à nous, les petites structures ? On n’est pas des multinationales avec des réserves. Une journée, c’est parfois la différence entre payer les fournisseurs ou pas. »

Quelles conséquences économiques et sociales sont anticipées ?

Les secteurs les plus touchés

Les prévisions sont alarmantes pour certains secteurs. Le transport, bien sûr, sera en première ligne : trains, métros, bus urbains et interurbains risquent d’être fortement perturbés, voire totalement à l’arrêt dans certaines régions. Les aéroports pourraient connaître des retards massifs, et la circulation routière être saturée par les automobilistes cherchant à compenser l’absence de trains.

Le secteur de la santé n’est pas épargné. Si les services d’urgence resteront ouverts, de nombreux hôpitaux ont annoncé le report de consultations non urgentes. À l’hôpital Cochin, le personnel soignant est divisé : certains soutiennent la grève pour dénoncer les conditions de travail infernales, d’autres s’opposent à toute forme de blocage, arguant que « la santé ne doit jamais être un enjeu de négociation ».

Les enseignants, eux aussi, sont appelés à la mobilisation. Des grèves locales sont prévues dans plusieurs académies, avec des rassemblements devant les rectorats. « On ne peut plus continuer à former des élèves dans des classes surchargées, sans moyens, sans reconnaissance », lance Thierry Noguès, professeur de philosophie à Toulouse. Il a décidé de faire la grève, mais d’accompagner ses élèves à une manifestation pacifique, « pour leur montrer que la démocratie, ça se vit aussi dans la rue ».

Et l’économie dans tout ça ?

Les économistes s’interrogent sur l’impact à court et long terme. Selon une estimation préliminaire de l’Institut français de conjoncture (IFC), une grève générale complète pourrait coûter entre 1,2 et 1,8 milliard d’euros au PIB sur une seule journée. Ce chiffre inclut les pertes de production, la baisse de consommation, et les coûts indirects liés à la paralysie des chaînes logistiques.

Cependant, certains analystes nuancent ce constat. « Une grève, c’est aussi un signal fort envoyé aux décideurs. Si elle permet d’éviter des réformes désastreuses, son coût peut être justifié », explique Sophie Renard, économiste à l’université de Lille. Elle rappelle que les grèves de 1995, bien que coûteuses, ont conduit à des compromis durables sur la protection sociale.

Le mouvement social en France : une tradition en mutation ?

La grève du 10 septembre 2025 s’inscrit dans une longue histoire de mobilisations populaires en France. Depuis les grèves de mai 68 jusqu’aux mouvements contre la réforme des retraites en 2023, le pays a souvent utilisé la rue comme espace de négociation. Mais cette fois, quelque chose semble différent.

Les réseaux sociaux jouent un rôle central. Des vidéos de travailleurs expliquant leurs raisons de faire grève circulent massivement sur TikTok et Instagram. Des pétitions en ligne rassemblent des centaines de milliers de signatures en quelques jours. Le mouvement gagne en visibilité, mais aussi en fragmentation : chaque groupe, chaque secteur, semble porter sa propre voix, parfois difficile à harmoniser.

En outre, la participation des classes moyennes, longtemps rétives aux grèves, semble plus marquée. Des cadres, des fonctionnaires, des freelances rejoignent le mouvement, non pas par tradition syndicale, mais par sentiment d’injustice partagée. « On ne se sent plus représenté par les partis politiques. La grève devient le seul langage compris », confie Antoine Véran, ingénieur en transition énergétique à Nantes.

Quel avenir pour les relations sociales en France ?

Quel que soit le résultat de la grève, elle aura marqué un tournant. Si elle parvient à forcer le gouvernement à revenir sur certaines mesures, elle renforcera le rôle des syndicats comme acteurs incontournables. Mais si elle échoue à mobiliser massivement, elle risque d’alimenter un sentiment de désillusion, voire de désengagement.

Les institutions elles-mêmes sont poussées à réfléchir. « Il faut repenser la manière dont on négocie les réformes. Trop souvent, on annonce, on impose, on s’étonne de la colère », estime Marianne Chastel, politologue à Sciences Po. Elle appelle à des « négociations anticipées, transparentes, avec une vraie concertation ».

A retenir

Quel est le slogan de la grève du 10 septembre 2025 ?

Le slogan central du mouvement est « Bloquons tout », une formule volontairement radicale, destinée à signifier la détermination des organisateurs à paralyser les activités pour obtenir des concessions du gouvernement.

Quelles sont les principales revendications des syndicats ?

Les syndicats demandent l’abandon de plusieurs mesures contenues dans le projet de réforme du travail, notamment le report de l’âge de départ à la retraite dans certains secteurs, l’assouplissement des règles du temps partiel, et la réduction des obligations de reclassement. Ils réclament aussi une revalorisation des salaires dans les secteurs publics et privés.

Quel est l’impact attendu sur les transports ?

Les transports sont attendus comme l’un des secteurs les plus touchés. Des perturbations majeures sont prévues dans les réseaux de trains, métros, bus et transports aériens, avec des risques de paralysie totale dans certaines régions, notamment en Île-de-France.

Les petites entreprises sont-elles concernées ?

Oui, les petites entreprises sont particulièrement vulnérables. Beaucoup redoutent des pertes de chiffre d’affaires significatives, surtout si la grève entraîne une baisse de la mobilité et de la consommation. Certains commerçants ont appelé à une grève ciblée, plutôt qu’à une paralysie générale.

La grève aura-t-elle un impact sur les services publics ?

Les services publics seront impactés, mais avec des garde-fous. Les hôpitaux maintiendront les urgences, les écoles pourraient être fermées localement, et les services administratifs réduits. La proportion de grévistes variera selon les secteurs et les régions.

Quelle est la position du gouvernement ?

Le gouvernement affirme que les réformes sont nécessaires pour adapter l’économie française aux défis du XXIe siècle. Il appelle au dialogue, tout en refusant de retirer le projet de loi. Il a également mis en place des plans de continuité pour limiter les conséquences de la grève.

La grève du 10 septembre pourrait-elle influencer les futures élections ?

Oui, selon plusieurs analystes, l’ampleur et l’issue de cette grève pourraient influencer l’opinion publique et, à terme, les choix électoraux. Un mouvement perçu comme légitime et efficace pourrait renforcer les forces syndicales et politiques critiques du gouvernement.

Anita

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