Ile De Breh At Connectee Fibre Cables Sous Marins
Le 1er octobre 2025, sous un ciel dégagé et un soleil automnal bienvenu, une étape historique a été franchie pour l’île de Bréhat, joyau de la côte nord de la Bretagne. Après des années d’attente et de préparatifs, 2,5 kilomètres de câbles optiques ont été déposés sur le fond marin entre la pointe de l’Arcouest, à Ploubazlanec, et l’archipel réputé pour ses paysages fleuris. Ce chantier, mené de main de maître par l’entreprise Axione sous l’égide de Mégalis Bretagne, marque une avancée décisive dans la lutte contre la fracture numérique en zone insulaire. D’ici fin 2026, tous les habitants de l’île, comme l’ensemble des Bretons, auront accès à un Internet à haut débit fiable et performant. Ce n’est pas seulement une modernisation technique : c’est une transformation profonde du quotidien, des usages et des perspectives économiques pour une communauté longtemps isolée du monde numérique.
Quelle est la portée de ce déploiement de fibre sous-marine pour Bréhat ?
Bréhat, surnommée l’« île aux fleurs », est un territoire à part. Avec ses 300 habitants permanents, son absence de voitures et son statut de réserve naturelle, elle incarne une forme d’exception bretonne. Mais cette singularité a longtemps été synonyme d’invisibilité numérique. Jusqu’à présent, les communications reposaient sur des liaisons radio ou satellite, instables, limitées en débit et coûteuses. Les télétravailleurs, les commerçants, les artisans et même les services publics subissaient des coupures fréquentes, rendant les démarches administratives ou les visioconférences périlleuses.
« Quand j’ai ouvert ma boutique de céramique en ligne, j’ai vite compris que je ne pourrais pas gérer les commandes depuis chez moi », témoigne Camille Le Goff, artisane installée sur l’île depuis dix ans. « Je devais descendre à la mairie, où la connexion était un peu meilleure, ou attendre d’aller sur le continent. Ce n’était pas viable. » Ce sentiment est partagé par Élodie Rozec, enseignante à l’école unique de l’île : « Nos élèves participaient rarement aux projets numériques inter-écoles. On se sentait un peu à l’écart du système éducatif. Avec la fibre, tout change. »
Le défi technique et logistique d’installer un câble sous-marin entre deux points séparés par un bras de mer en mouvement permanent n’est pas à sous-estimer. Les courants de la Manche, les marées importantes et les fonds rocheux ont rendu l’opération complexe. De plus, Bréhat étant classée site naturel protégé, chaque phase du projet a dû être validée par des instances environnementales. « On ne pouvait pas se permettre d’endommager les herbiers de zostères ou les habitats des crustacés », précise Julien Ferrand, ingénieur en chef chez Axione. « Le choix du tracé, la méthode de pose, les matériaux utilisés : tout a été pensé pour minimiser l’impact. »
Le câble a été enfoui à une profondeur de près de deux mètres sous le fond marin, grâce à une technique de jetée hydraulique, qui évite les explosions ou les forages intrusifs. Six bateaux spécialisés ont été mobilisés, dont un navire d’intervention équipé d’un bras robotisé pour guider la pose. L’opération a duré plusieurs jours, avec des équipes en rotation 24 heures sur 24.
Le déploiement de la fibre en Bretagne est piloté par Mégalis Bretagne, un syndicat mixte regroupant l’État, la Région, les départements et les intercommunalités. Créé en 2011, il a pour mission de garantir un accès équitable à la très haut débit sur l’ensemble du territoire breton. « Notre objectif n’est pas seulement de raccorder les villes, mais aussi les territoires les plus reculés », affirme Sophie Arnaud, directrice générale adjointe de Mégalis. « Bréhat est un symbole. Si on peut y poser la fibre, on peut le faire partout. »
Axione, entreprise française spécialisée dans les infrastructures numériques, a été choisie pour mener les travaux. Avec plus de 15 ans d’expérience dans les zones rurales et insulaires, elle a déjà réalisé des opérations similaires en Corse ou aux îles Chausey. « Ce genre de chantier demande une coordination extrême », souligne Thomas Lenoir, chef de projet. « Il faut synchroniser les marées, les conditions météo, les autorisations, et surtout, respecter les habitants. »
La population de Bréhat, bien que minoritaire en nombre, a été étroitement associée au projet. Des réunions publiques ont été organisées dès 2023, et un comité de suivi local a été mis en place. « On ne voulait pas qu’on nous impose une technologie venue d’ailleurs », explique Gwenaëlle Kerjean, conseillère municipale. « Nous avons posé des questions, demandé des garanties, et surtout, exprimé nos besoins. Le résultat, c’est que ce projet est le nôtre autant que celui des techniciens. »
Le chantier a aussi été l’occasion de créer des emplois temporaires. Trois jeunes de l’île ont été recrutés comme assistants logistiques, formés aux procédures de sécurité et aux enjeux environnementaux. « C’était une chance incroyable », raconte Loïc Le Berre, 22 ans. « J’ai appris à lire des cartes marines, à comprendre comment fonctionne un câble sous-marin. Je pense m’orienter vers les métiers de l’ingénierie maritime. »
La fibre optique n’est pas qu’un outil de confort : c’est un levier de développement économique. Sur une île où le tourisme est roi, la digitalisation des services va permettre aux hébergeurs, restaurateurs et artisans de moderniser leur offre. « Désormais, je pourrai proposer à mes clients de réserver en ligne en temps réel, avec paiement sécurisé », se réjouit Ronan Kervella, gérant du gîte « Les Flots Bleus ». « Avant, je devais confirmer chaque réservation par téléphone, parfois avec des heures de décalage. C’était un frein. »
Le télétravail, longtemps marginal, devient une option réaliste. Selon une enquête menée par Mégalis en 2024, 38 % des habitants de Bréhat souhaitaient pouvoir travailler à distance, mais seulement 12 % en avaient les moyens. « Avec la fibre, on peut envisager d’attirer de nouveaux résidents, des jeunes actifs, des créatifs », imagine Émilie Troadec, élue en charge du développement territorial. « L’île ne sera plus seulement un lieu de vacances, mais aussi un lieu de vie moderne. »
La protection du milieu marin a été au cœur du projet. Une étude d’impact a été réalisée sur plusieurs mois, en collaboration avec l’Observatoire marin de Bretagne. Les résultats ont montré que le tracé choisi évitait les zones sensibles, comme les récifs coralliens ou les couloirs de migration des dauphins. « On a opté pour un câble blindé, sans composants toxiques, et recouvert d’une gaine biodégradable », précise Julien Ferrand. « En cas de corrosion, il ne polluera pas. »
Par ailleurs, le chantier a été programmé en dehors de la période de reproduction des espèces locales. « On a attendu septembre pour éviter de perturber les nids d’oiseaux marins », ajoute Gwenaëlle Kerjean. « Ce respect, c’est aussi ce qui fait la richesse de Bréhat. On ne veut pas moderniser au détriment de notre patrimoine naturel. »
La pose du câble sous-marin n’est qu’une étape. D’ici la fin 2025, les travaux terrestres vont commencer sur l’île : installation de boîtiers de raccordement, création d’un central de distribution, et aménagement des lignes aériennes et souterraines. Chaque foyer, chaque entreprise sera contactée individuellement par Mégalis pour organiser le raccordement.
« Nous prévoyons de terminer les travaux internes au premier trimestre 2026 », annonce Sophie Arnaud. « L’objectif est que tous les Bréhatins soient connectés avant l’été, période de forte affluence touristique. »
En parallèle, un programme de formation numérique est mis en place, en partenariat avec la mairie et des associations locales. « Il ne s’agit pas seulement de brancher des prises, mais d’accompagner les usages », insiste Élodie Rozec. « Nous allons proposer des ateliers pour les seniors, des tutoriels pour les commerçants, et même des cours d’éducation numérique à l’école. »
Le succès de Bréhat pourrait servir de modèle. Plusieurs îles françaises, comme Ouessant, Groix ou Porquerolles, font face à des défis similaires. « Ce que nous avons fait ici, on peut le reproduire ailleurs », affirme Thomas Lenoir. « La technologie existe, les compétences aussi. Ce qu’il faut, c’est la volonté politique et les financements adaptés. »
Le gouvernement a d’ailleurs annoncé, en septembre 2025, un plan national pour la desserte numérique des territoires insulaires, inspiré en partie de l’expérience bretonne. « Bréhat, c’est la preuve que rien n’est impossible », déclare un haut fonctionnaire du ministère de la Transition numérique, sous couvert d’anonymat. « Si on peut connecter une île sans route ni voiture, on peut connecter n’importe quel village isolé. »
Les habitants de l’île de Bréhat devraient bénéficier d’un accès complet à la fibre optique d’ici la fin de l’année 2026. La pose du câble sous-marin entre Ploubazlanec et l’île a été réalisée en octobre 2025, marquant une étape clé du projet piloté par Mégalis Bretagne et mis en œuvre par Axione.
Le projet est porté par Mégalis Bretagne, un syndicat mixte regroupant l’État, la Région Bretagne, les départements et les intercommunalités. Il est chargé de l’ensemble du plan de déploiement du très haut débit sur le territoire breton, avec une attention particulière pour les zones rurales et insulaires.
Non. Le câble a été conçu pour minimiser son impact écologique : il est enfoui sous le fond marin, fabriqué sans composants toxiques et recouvert d’une gaine biodégradable. Le tracé a été choisi pour éviter les zones sensibles, et les travaux ont été réalisés en dehors des périodes de reproduction des espèces marines.
Oui. L’un des objectifs du projet est de permettre le développement du télétravail sur l’île. Avec une connexion stable et rapide, les résidents pourront exercer des activités numériques, attirer de nouveaux profils et dynamiser l’économie locale.
Oui. L’opération à Bréhat est considérée comme un cas d’école pour les territoires insulaires. Son succès pourrait inspirer d’autres projets similaires dans des îles comme Ouessant, Groix ou Porquerolles, dans le cadre d’un plan national de desserte numérique des zones isolées.
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