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Indonésie : son partenariat militaire choquant avec la Turquie dévoilé

L’Indonésie, puissance régionale incontournable en Asie du Sud-Est, opère une mue stratégique en modernisant son armée avec des partenariats audacieux. Son récent rapprochement avec la Turquie pour l’acquisition de chasseurs de 5e génération marque un tournant géopolitique et technologique. Entre enjeux économiques, transferts de compétences et tensions territoriales, plongée dans une refonte militaire aux ramifications multiples.

Pourquoi l’Indonésie a-t-elle abandonné les Su-35 russes ?

Le choix indonésien de renoncer aux Su-35 russes au profit des Rafale français en 2022 a surpris les observateurs. Selon le général Arif Setiawan, ancien conseiller du ministère de la Défense, « la pression économique américaine et les risques de sanctions liés à la loi CAATSA ont pesé lourd ». L’achat des 42 Rafale, évalué à 8 milliards de dollars, permettait à Jakarta de maintenir son accès aux marchés financiers internationaux tout en modernisant sa flotte.

Les dessous d’un revirement stratégique

L’analyste militaire Lintang Pratama révèle : « Les F-15EX américains étaient techniquement supérieurs, mais leur coût – près de 14 milliards – et les restrictions d’utilisation ont refroidi le gouvernement ». Ce recul face à Washington montre la complexité des équilibres géopolitiques dans la région.

Comment la Turquie est-elle devenue un partenaire clé ?

L’annonce conjointe du président Erdogan et du ministre indonésien Prabowo Subianto en janvier 2024 a scellé un accord historique : 48 chasseurs Kaan produits par Turkish Aerospace Industries (TUSAŞ) rejoindront l’armée de l’air indonésienne. « C’est plus qu’une vente d’avions, c’est une alliance technologique », commente l’experte en défense Alya Nurmala.

Un contrat aux multiples facettes

Le montant estimé à 10 milliards de dollars inclut un volet crucial : le transfert de technologie. « Nos ingénieurs participeront au développement des moteurs de nouvelle génération », précise Rudi Hartono, directeur de PT Dirgantara, le géant aéronautique local. Une aubaine pour l’industrie nationale, encore dépendante des licences étrangères.

Qu’apporte le Kaan à l’Indonésie ?

Avec son premier vol réussi en février 2024, le Kaan représente l’avenir de la chasse furtive. Contrairement aux Rafale – excellents mais déjà matures –, ces appareils offrent une plateforme évolutive. « Leur système de combat collaboratif changera la donne face aux incursions chinoises », estime le capitaine Adi Santoso, pilote de F-16.

Des ambitions au-delà du matériel

Le programme inclut la formation de 150 techniciens indonésiens en Turquie. « Je pars six mois à Ankara étudier les systèmes avioniques », témoigne Siti Wahyuni, jeune ingénieure sélectionnée. Cette dimension humaine consolide le partenariat sur le long terme.

Quelles implications pour l’équilibre régional ?

L’arrivée des Kaan en 2028-2030 modifiera les rapports de force en mer de Chine méridionale. « C’est un signal fort à Pékin », analyse le professeur de relations internationales Bambang Wijayanto. Les incidents répétés autour des champs gaziers des Natuna pourraient devenir moins fréquents.

La diversification comme stratégie

En mélangeant technologies française, turque et américaine (ses F-16 restent opérationnels), l’Indonésie évite la dépendance à un seul partenaire. « Contrairement aux Philippines qui misent tout sur Washington, nous préservons notre autonomie », souligne un conseiller du ministère sous anonymat.

A retenir

Pourquoi ce partenariat est-il historique ?

Il marque la première exportation majeure du Kaan et consacre la Turquie comme acteur de la défense globale, tout permettant à l’Indonésie d’accéder à la 5e génération.

Quels bénéfices économiques pour Jakarta ?

Outre les emplois directs, l’accord positionne l’industrie locale sur le marché de la maintenance aéronautique régionale, avec des retombées estimées à 500 millions de dollars par an.

Comment réagit la Chine ?

Pékin minimise officiellement l’impact, mais des sources diplomatiques évoquent des pressions discrètes pour limiter les transferts technologiques sensibles.

Conclusion

Ce partenariat indonésio-turc illustre la recomposition des alliances défensives dans un monde multipolaire. Entre modernisation militaire et développement industriel, Jakarta écrit une nouvelle page de sa stratégie souveraine, tout en naviguant avec pragmatisme entre les grandes puissances. Le vrai test viendra avec l’intégration opérationnelle de ces technologies disparates – un défi aussi complexe que stimulant.

Hugo

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