Influenceur Traque Ses Baskets Croix Rouge 2025 Decouverte Stupfiante
Chaque jour, des milliers de personnes déposent des vêtements usagés dans des conteneurs de dons, animées par un geste simple mais puissant : aider ceux qui en ont besoin. Pourtant, derrière cette action apparemment transparente, se cache un parcours opaque, parfois déroutant, dont on ignore tout. C’est cette zone d’ombre qu’un jeune influenceur allemand, Moe.Haa, a décidé de percer à jour en lançant une expérience audacieuse : suivre le trajet de ses propres baskets données à la Croix-Rouge grâce à un AirTag. Ce qui devait être une simple curiosité s’est transformé en enquête sur la chaîne de redistribution des vêtements en Europe, révélant des réalités inattendues et des questions éthiques profondes.
Moe.Haa, 28 ans, originaire de Starnberg, en Bavière, n’est pas un activiste ni un journaliste d’investigation. C’est un créateur de contenu spécialisé dans les expériences sociales, souvent teintées d’humour et de provocation. Mais cette fois, son ton était plus sérieux. « J’ai toujours donné mes vêtements sans me poser de questions, raconte-t-il dans l’une de ses vidéos. Mais un jour, j’ai entendu un ami dire : “Et si tout ça finissait en brocante ou vendu à l’étranger ?” Ça m’a marqué. »
Cette interrogation n’est pas isolée. De nombreux donateurs, comme Élodie Vasseur, une enseignante lyonnaise, s’interrogent : « Je donne depuis des années, mais j’ai l’impression que mes vêtements disparaissent dans un trou noir. Est-ce qu’ils arrivent vraiment aux sans-abri, aux réfugiés, ou sont-ils recyclés en fibres synthétiques ? » Ce doute, partagé par une partie croissante du public, a poussé Moe à agir concrètement.
Plutôt que de s’en remettre à des rapports ou des déclarations officielles, Moe a opté pour une méthode directe : la traçabilité. Il a glissé un AirTag – un petit dispositif de localisation d’Apple – dans une paire de baskets Nike en bon état, qu’il a ensuite déposée dans un conteneur de la Croix-Rouge allemande. Contrairement aux idées reçues, les AirTags ne fonctionnent pas avec le GPS, mais via Bluetooth, en s’appuyant sur le réseau mondial d’appareils Apple (iPhone, iPad, Mac) pour transmettre leur position. Cela signifie qu’un objet peut être localisé même sans connexion internet directe, tant qu’il passe à proximité d’un appareil Apple.
L’idée était simple : suivre en temps réel le trajet des baskets. « Si elles vont à un centre d’aide locale, tant mieux. Mais si elles partent ailleurs, au moins on saura où », explique Moe. Ce n’était pas une attaque contre la Croix-Rouge, mais une quête de transparence. Et les résultats allaient dépasser ses attentes.
Les premières localisations étaient rassurantes. Les baskets ont été collectées dans la journée, puis transportées à Munich, où elles sont restées quelques jours dans un centre de tri. C’est là que les choses ont commencé à se compliquer. Le signal s’est mis en mouvement, traversant la frontière autrichienne, puis la Slovénie, avant de longer la côte adriatique. En moins d’une semaine, les chaussures ont atteint Zagreb, en Croatie, puis Mostar, en Bosnie-Herzégovine.
« Je pensais qu’elles allaient peut-être être vendues dans une boutique solidaire à Munich, ou données à une association locale », confie Moe. « Mais là, on parle d’un trajet de près de 800 kilomètres, presque jusqu’en ex-Yougoslavie. Pourquoi ? Qui en tire profit ? »
Ce genre de déplacement n’est pas une exception, mais un maillon d’un système économique complexe. Les vêtements donnés sont triés selon leur qualité. Ceux en bon état peuvent être revendus, soit dans les boutiques de seconde main gérées par les associations, soit exportés vers des pays où la demande est forte. En Europe de l’Est, en Afrique ou au Moyen-Orient, les vêtements occidentaux sont souvent prisés pour leur qualité perçue et leur valeur symbolique.
C’est là que le système se transforme : un don altruiste devient une marchandise. « Ce n’est pas forcément malhonnête, nuance Thomas Lehmann, économiste spécialisé dans l’économie circulaire. Mais il faut être honnête avec les donateurs. Si 30 % des vêtements sont exportés pour être vendus, ce qui finance des actions humanitaires, il faut le dire clairement. »
Contactée par plusieurs médias après la diffusion de la vidéo de Moe, la Deutsches Rotes Kreuz (Croix-Rouge allemande) a reconnu que certains vêtements sont effectivement exportés. « Nous avons besoin de financer nos opérations, a déclaré un porte-parole. La vente de vêtements usagés représente une part importante de nos revenus. » L’organisation précise que les bénéfices servent à financer des soins médicaux, des programmes d’aide aux réfugiés, ou des interventions en cas de catastrophe.
Un argument que comprend Sarah Kowalski, une bénévole à Berlin : « Moi aussi, j’ai été surprise quand j’ai appris que certains dons partaient à l’étranger. Mais si ça permet de sauver des vies ailleurs, est-ce que c’est si grave ? » Pourtant, d’autres, comme Julien Mercier, un sociologue marseillais, soulignent un problème de transparence : « On donne en pensant aider localement. Si l’argent généré par la vente sert à des projets internationaux, c’est légitime. Mais le donateur doit être informé. »
Le cœur du problème, selon plusieurs experts, n’est pas le commerce des vêtements en lui-même, mais l’absence de traçabilité. « Les donateurs veulent savoir ce que deviennent leurs affaires, insiste Camille Dubois, coordinatrice d’un réseau d’associations solidaires. Ce n’est pas du contrôle, c’est de la dignité. »
L’expérience de Moe met en lumière un paradoxe : une organisation humanitaire, censée incarner la transparence, opère dans une opacité que la technologie moderne peut désormais percer. « Avant, on devait faire confiance, dit-il. Maintenant, on peut vérifier. Et parfois, ce qu’on découvre, c’est une vérité gênante. »
L’un des effets les plus immédiats de l’expérience a été de relancer le débat sur la responsabilité des grandes organisations de dons. En France, la Croix-Rouge, Emmaüs, ou la Banque alimentaire sont confrontées à la même question : où vont les vêtements ?
Des initiatives émergent. Certaines associations proposent désormais des rapports annuels détaillés, voire des QR codes sur les étiquettes des vêtements, permettant de suivre leur parcours. « C’est un premier pas, estime Léa Nguyen, fondatrice d’une start-up de traçabilité textile. Mais il faut aller plus loin. Imaginons un système où chaque donateur reçoit un mail : “Vos vêtements ont été triés, 30 % ont été donnés localement, 70 % vendus. Voici à quoi a servi l’argent.” »
L’AirTag de Moe n’était pas un gadget, mais un symbole. Il montre que la technologie, souvent accusée de déshumaniser les rapports sociaux, peut aussi renforcer la confiance et l’éthique. « Ce n’est pas une attaque contre la Croix-Rouge, répète-t-il. C’est un appel à mieux faire. »
D’autres influenceurs s’inspirent déjà de son expérience. En Suède, une jeune femme a suivi le trajet d’un manteau d’hiver. En Belgique, un homme a utilisé un tracker pour suivre une valise remplie de vêtements. Tous ont constaté des trajets similaires : tri, exportation, vente. Mais surtout, ils ont donné la parole aux donateurs, longtemps tenus à l’écart de la chaîne.
Une partie des vêtements donnés est effectivement redistribuée à des personnes en difficulté, notamment via des boutiques solidaires ou des distributions gratuites. Cependant, une proportion importante est vendue, soit localement, soit à l’international, pour financer les activités de l’association. Le don initial peut donc devenir une source de revenus, ce qui n’est pas illégitime, mais doit être clairement communiqué.
L’exportation répond à une logique économique et humanitaire. Dans certains pays, la demande pour des vêtements de seconde main est forte, et leur vente permet de générer des fonds. Ces revenus financent des projets de santé, d’éducation ou d’aide d’urgence. Toutefois, cette pratique soulève des questions sur l’impact local des dons et sur la perception des donateurs.
Les conteneurs de dons gérés par des organisations reconnues, comme la Croix-Rouge, sont globalement fiables. Cependant, l’expérience de Moe.Haa montre qu’il existe un manque de transparence sur le devenir des objets donnés. Les donateurs ont le droit de savoir où vont leurs affaires. Des systèmes de traçabilité, simples et accessibles, pourraient renforcer la confiance.
Plusieurs options s’offrent aux donateurs soucieux de l’impact de leur geste : privilégier les dons en personne à des associations locales, demander des rapports d’activité, ou choisir des organisations qui garantissent une redistribution locale. Certains préfèrent désormais vendre leurs vêtements et faire un don d’argent direct, plus traçable et flexible.
L’expérience de Moe.Haa n’a pas dévoilé une arnaque, mais une réalité complexe : derrière chaque don de vêtements se cache une chaîne logistique, économique et parfois géopolitique. Ce n’est pas nécessairement immoral, mais cela exige plus de clarté. Le geste de solidarité mérite d’être respecté, non seulement par l’usage qui est fait des vêtements, mais par la transparence avec laquelle les organisations communiquent. À l’ère du numérique, le don n’est plus un acte aveugle. Il peut devenir un geste éclairé, suivi, mesuré. Et c’est peut-être là que réside l’avenir de la charité : pas moins de générosité, mais plus de vérité.
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