Interdiction Chauffages Kerosene 2025 Impact Consommateurs
À partir de décembre 2025, la France s’engage dans une nouvelle phase de sa transition énergétique avec l’interdiction progressive des chauffages à kérosène. Cette mesure, inscrite dans une stratégie globale de réduction des émissions de gaz à effet de serre, marque un tournant pour les ménages encore dépendants de cette énergie fossile. Si l’objectif environnemental est clair, les conséquences pratiques et financières pour les usagers soulèvent des questions légitimes. Entre enjeux écologiques, contraintes économiques et alternatives accessibles, cette réforme s’annonce à la fois ambitieuse et complexe.
À compter de décembre 2025, la vente de nouveaux appareils de chauffage fonctionnant au kérosène sera interdite sur tout le territoire français. Cette première étape vise à stopper l’arrivée de nouveaux équipements polluants sur le marché. Ensuite, l’utilisation de ces chauffages sera progressivement encadrée, avec une interdiction totale de leur fonctionnement prévue pour 2030. La circulaire du ministère de la Transition écologique précise que cette mesure s’appliquera à tous les types d’habitats, y compris les résidences secondaires et les logements isolés.
Le kérosène, souvent utilisé dans les zones non desservies par le réseau de gaz naturel, émet des particules fines, des oxydes d’azote et du dioxyde de carbone, contribuant à la dégradation de la qualité de l’air intérieur et extérieur. Selon les données du ministère, un chauffage à kérosène émet en moyenne deux fois plus de CO2 qu’une pompe à chaleur de même puissance. Cette réglementation s’inscrit donc dans la trajectoire nationale de neutralité carbone fixée pour 2050.
Le kérosène, dérivé du pétrole, est une énergie fossile dont la combustion libère des polluants directement dans l’habitat et l’environnement. Contrairement aux idées reçues, ces appareils ne sont pas seulement utilisés dans les régions montagneuses ou rurales éloignées : près de 400 000 foyers en dépendent encore, notamment en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes.
L’un des arguments centraux du gouvernement repose sur la santé publique. Les émanations de monoxyde de carbone et de particules ultrafines émises par les chauffages au kérosène peuvent aggraver les pathologies respiratoires, en particulier chez les enfants et les personnes âgées. Une étude de Santé Publique France a révélé que 12 % des logements équipés de ce type de chauffage présentaient un taux de CO2 intérieur dépassant les seuils recommandés, augmentant les risques d’asthme ou de bronchite chronique.
La transition énergétique ne se joue pas uniquement sur le plan technologique, mais aussi humain. Pour de nombreux foyers, le chauffage au kérosène n’est pas un choix, mais une contrainte liée à l’absence d’infrastructures adaptées. C’est le cas de Martine Laval, 68 ans, habitant une maison ancienne à Saint-Astier, en Dordogne. Depuis 1999, elle et son mari se chauffent au kérosène, faute d’accès au gaz de ville et en raison des coûts prohibitifs envisagés pour une rénovation énergétique complète.
« Notre maison a plus de deux siècles. Isoler les murs, changer le système de chauffage… tout ça, c’est des travaux que nous n’avons jamais pu nous offrir. Le kérosène, c’était ce qu’il y avait de moins cher à l’installation », explique-t-elle. Aujourd’hui, elle s’inquiète : « On sait que c’est pour la planète, mais on a peur de devenir des “ménages en sursis”. Qui va nous aider à faire ce changement ? Et si les aides ne couvrent pas tout, on devra peut-être choisir entre se chauffer et manger ? »
Le témoignage de Martine reflète une réalité vécue par des milliers de ménages : la transition énergétique, bien qu’indispensable, ne peut se faire sans accompagnement. Le coût moyen de remplacement d’un chauffage au kérosène par une pompe à chaleur s’élève à 15 000 euros, un montant difficilement supportable pour des retraités ou des familles à revenus modestes.
Le gouvernement mise sur plusieurs solutions pour remplacer progressivement le kérosène, en fonction des caractéristiques des logements et des zones géographiques.
Les pompes à chaleur (PAC) sont aujourd’hui considérées comme l’une des alternatives les plus efficaces. Elles utilisent l’énergie thermique de l’air, du sol ou de l’eau pour chauffer un logement, avec un rendement pouvant atteindre 400 %. Cependant, leur installation nécessite un bon niveau d’isolation du bâtiment. Pour les maisons anciennes, cela implique souvent des travaux préalables coûteux.
Autre option : les chaudières à granulés de bois. Elles utilisent une ressource renouvelable et émettent peu de CO2 net, à condition que le bois soit issu de forêts gérées durablement. Cette solution est particulièrement adaptée aux zones rurales, où l’espace de stockage ne pose pas de problème. En Gironde, Élodie Ferron, agricultrice et mère de deux enfants, a changé son ancien chauffage au kérosène l’année dernière. « On a opté pour une chaudière à granulés. Les subventions ont couvert 70 % du coût. Maintenant, on paie moins cher en hiver, et on se sent moins coupables vis-à-vis de l’environnement », raconte-t-elle.
Pour les petits logements ou les résidences secondaires, des solutions comme les radiateurs intelligents ou les panneaux rayonnants à inertie peuvent suffire. Moins coûteux à installer, ils restent dépendants du mix électrique français, qui, bien que de plus en plus décarboné, n’est pas entièrement vert.
Pour accompagner les ménages dans ce changement, plusieurs dispositifs seront renforcés ou adaptés.
MaPrimeRénov’, déjà existante, sera élargie pour inclure des bonus spécifiques pour les foyers éliminant leur chauffage au kérosène. Les ménages modestes pourront ainsi obtenir jusqu’à 10 000 euros de subvention pour l’installation d’une PAC ou d’une chaudière biomasse. En 2026, une prime spécifique « sortie kérosène » devrait être créée, dotée d’un budget annuel de 120 millions d’euros.
L’éco-prêt à taux zéro sera prolongé et simplifié, avec des délais de remboursement allongés jusqu’à 15 ans. Par ailleurs, certaines régions, comme la Haute-Vienne ou les Pyrénées-Orientales, ont mis en place des aides complémentaires pour les habitants des zones non desservies par le gaz.
Un réseau de conseillers en économie d’énergie (CE2) sera déployé dans les départements les plus touchés. Leur rôle : accompagner les ménages dans le choix des solutions adaptées, les aider à monter leurs dossiers de subvention et à sélectionner des artisans labellisés RGE.
Une étude menée par l’Agence de la transition écologique (Ademe) estime qu’à l’horizon 2030, l’élimination des chauffages au kérosène permettra de réduire les émissions de CO2 de près de 1,2 million de tonnes par an. Cela équivaut à retirer 600 000 voitures des routes françaises.
En outre, la diminution des particules fines devrait avoir un impact mesurable sur la santé publique. Selon les projections, on pourrait observer une baisse de 8 % des cas d’exacerbation d’asthme liés à la pollution intérieure dans les zones rurales d’ici 2030.
Le bénéfice énergétique est également notable : le kérosène a un rendement thermique moyen de 85 %, contre plus de 300 % pour une pompe à chaleur bien installée. À long terme, les ménages verront donc leurs factures d’énergie diminuer, même si l’investissement initial reste élevé.
Malgré les aides, plusieurs freins persistent.
Beaucoup de logements équipés de chauffage au kérosène sont mal isolés. Or, installer une pompe à chaleur dans un logement mal isolé revient à chauffer l’extérieur. Les travaux d’isolation des murs, des combles et des fenêtres peuvent coûter entre 10 000 et 25 000 euros, un montant qui décourage même avec les subventions.
Dans certaines zones, comme les hameaux isolés des Cévennes ou des Corbières, l’extension du réseau de gaz naturel ou de la fibre (pour les systèmes connectés) est techniquement difficile et coûteuse. Le gouvernement étudie des solutions décentralisées, comme les micro-réseaux de chaleur alimentés par des chaufferies biomasse locales.
Beaucoup de propriétaires, surtout âgés, ne connaissent pas les alternatives ou doutent de leur efficacité. Un sondage réalisé en 2024 par l’Observatoire national de la rénovation énergétique montre que 58 % des utilisateurs de kérosène ne savent pas quel système leur conviendrait le mieux.
La réussite de cette transition dépendra de sa capacité à ne laisser personne sur le bas-côté. Le gouvernement a annoncé la création d’un fonds de solidarité énergétique, destiné aux ménages en situation de précarité énergétique avérée. Ce fonds pourra prendre en charge jusqu’à 100 % des coûts pour les foyers les plus modestes.
Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation seront menées en partenariat avec les collectivités locales, les associations de consommateurs et les bailleurs sociaux. L’objectif : expliquer clairement les étapes, les aides disponibles et les bénéfices à long terme.
À Sainte-Foy-la-Grande, un atelier participatif a réuni une vingtaine de résidents concernés. Animé par un conseiller CE2, il a permis de répondre aux questions pratiques : « Est-ce qu’on peut garder notre chauffage d’appoint ? », « Et si on habite en copropriété ? », « Qu’est-ce qui se passe si on ne change rien après 2030 ? ». Selon le maire, Julien Rochefort, « Ce type d’initiative rassure. Les gens ont besoin de dialogue, pas d’ordonnances tombées d’en haut. »
L’interdiction des chauffages au kérosène à partir de 2025 est une mesure forte, à la fois écologique et sanitaire. Elle s’inscrit dans une logique incontournable de décarbonation de notre habitat. Pourtant, elle ne pourra réussir que si elle est accompagnée d’un véritable effort de justice sociale, de financement et d’information. Les témoignages comme celui de Martine Laval rappellent que derrière chaque décision réglementaire, il y a des vies, des contraintes, des inquiétudes. Le défi est donc double : sauver le climat, sans sacrifier le bien-être des ménages les plus vulnérables.
La vente de nouveaux appareils de chauffage au kérosène sera interdite à compter de décembre 2025.
Oui, mais seulement pendant une période de transition. L’utilisation sera progressivement restreinte, avec une interdiction totale prévue pour 2030.
Les pompes à chaleur, les chaudières à granulés de bois et les radiateurs électriques intelligents sont les principales alternatives. Le choix dépend de l’isolation du logement, de la région et des revenus du ménage.
Les aides sont accessibles via le site officiel des services publics, auprès des conseillers en économie d’énergie (CE2) ou des agences locales de l’énergie. Il est recommandé de constituer un dossier complet avec devis et justificatifs.
Pour l’instant, aucune sanction pénale n’est prévue. L’accent est mis sur l’accompagnement. Toutefois, après 2030, les installations non conformes pourraient être exclues des aides publiques et faire l’objet de restrictions dans certains diagnostics énergétiques.
L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de pollution intérieure en éliminant progressivement une source d’énergie fossile particulièrement polluante.
Les aides existantes sont importantes, mais elles ne couvrent pas toujours l’intégralité des coûts, surtout dans les cas de rénovation lourde. Le gouvernement devra rester vigilant sur l’équité de l’accès aux dispositifs.
Les collectivités joueront un rôle clé dans l’information, l’accompagnement et parfois le financement local des projets, notamment dans les zones rurales où les besoins sont spécifiques.
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