Lia Va T Elle Supprimer Des Emplois Assises Caen
L’intelligence artificielle, longtemps perçue comme une technologie réservée aux géants du numérique, s’immisce progressivement dans les entreprises de toutes tailles. Son arrivée soulève à la fois des espoirs et des inquiétudes, notamment en matière d’emploi, de productivité et de transformation des métiers. Lors des Assises nationales de l’IA, tenues à Caen le 9 octobre 2025, des dirigeants, syndicalistes et experts se sont réunis pour éclairer les enjeux de cette mutation. Entre gains concrets, appréhensions légitimes et nouvelles formes de collaboration homme-machine, l’intelligence artificielle s’impose comme un levier stratégique, à condition d’être adoptée avec méthode et bienveillance.
L’un des arguments les plus souvent avancés en faveur de l’intelligence artificielle est son impact sur la productivité. Un rapport de l’université de Stanford, cité lors des débats, affirme clairement que l’IA améliore la qualité du travail tout en augmentant l’efficacité des équipes. Mais qu’en est-il concrètement dans les organisations ?
Yahya Fallah, co-fondateur de Seven et OpenAleph, dirige une entreprise de vingt-deux salariés spécialisée dans la gestion de projets technologiques. Il témoigne d’un changement tangible : Nous avons délégué à l’IA certaines tâches répétitives, comme la saisie de données ou la première lecture de documents administratifs. Cela nous a permis de libérer du temps, mais surtout du budget. Ce que nous économisons sur ces fonctions automatisées, nous le réinvestissons dans des recrutements sur des postes à plus forte valeur ajoutée.
Ce constat rejoint celui d’Orange, dont le CEO France, Jérôme Henique, a dévoilé qu’environ 300 projets liés à l’IA étaient en cours au sein du groupe. L’objectif n’est pas de remplacer des salariés, mais d’enrichir leurs métiers , insiste-t-il. Chez Orange, l’IA est utilisée pour analyser des signaux réseau, anticiper les pannes ou encore personnaliser l’accompagnement client. Résultat : les techniciens interviennent plus rapidement et sur des cas complexes, tandis que les conseillers disposent d’outils leur permettant de mieux cibler les besoins des usagers.
Un employé du service client, Thomas Lefebvre, raconte : Avant, je passais une heure par jour à chercher les bonnes informations dans les bases de données. Aujourd’hui, l’IA me les suggère en quelques secondes. Cela me laisse plus de temps pour écouter le client, comprendre son problème, et lui proposer une solution adaptée.
La crainte du remplacement des travailleurs par les machines reste forte. Pourtant, les témoignages des Assises suggèrent une réalité plus nuancée. Anne Bouverot, envoyée spéciale du président pour l’intelligence artificielle, a martelé un message clé : L’IA, ce n’est pas le remplacement des salariés, c’est leur augmentation.
Luc Mathieu, secrétaire national de la CFDT, partage cette vision, tout en appelant à la vigilance : Nous ne sommes pas contre l’innovation, mais contre une adoption sauvage de l’IA. Il faut que les salariés soient associés à la transformation, qu’ils comprennent les outils, et qu’ils en maîtrisent les usages.
Le syndicaliste rappelle qu’une mauvaise mise en œuvre peut entraîner une dégradation des conditions de travail. Si l’IA est utilisée pour surveiller les employés, pour mesurer chaque minute de leur temps, alors elle devient un outil de pression, pas d’émancipation.
À l’inverse, une intégration collaborative peut renforcer la place des humains. C’est ce que constate Élodie Mercier, responsable RH dans une PME normande. Nous avons mis en place un chatbot pour répondre aux questions fréquentes des salariés sur les congés ou les primes. Cela a libéré mon équipe pour se concentrer sur des sujets plus stratégiques, comme le développement des compétences ou la prévention du burn-out.
Malgré ses promesses, l’intelligence artificielle peine encore à s’imposer massivement dans les entreprises, surtout dans les PME. Les freins sont multiples : manque de compétences, coût d’implémentation, méfiance des salariés, mais aussi incertitudes sur les impacts environnementaux.
Jérôme Henique souligne un point souvent sous-estimé : Tous les outils d’IA ne se valent pas. Certains sont très gourmands en énergie, d’autres reposent sur des données biaisées. Il faut sensibiliser les équipes à ces différences.
En effet, l’empreinte carbone de certains modèles d’IA, notamment les grands modèles linguistiques, peut être considérable. Une start-up comme OpenAleph, cofondée par Yahya Fallah, travaille justement à des solutions plus sobres, adaptées aux besoins réels des entreprises. Nous ne proposons pas de remplacer toute une chaîne de travail par l’IA. Nous identifions les points de friction, et nous automatisons uniquement ce qui apporte une réelle valeur.
Un autre obstacle majeur est la culture d’entreprise. Beaucoup de dirigeants pensent que l’IA, c’est juste un logiciel qu’on installe et qui marche tout seul , regrette Inès Rocher, consultante en transformation numérique. En réalité, il faut former, accompagner, et surtout changer la manière de travailler.
C’est ce qu’a découvert Julien Vasseur, patron d’une entreprise de menuiserie dans l’Orne. J’ai voulu utiliser l’IA pour optimiser mes commandes de matériaux. Au début, mes ouvriers ont cru que je voulais les surveiller. Il a fallu du dialogue, des ateliers, pour qu’ils comprennent que l’outil était là pour les aider, pas pour les juger.
L’intégration réussie de l’intelligence artificielle passe par une approche humaine et progressive. Les experts insistent sur la nécessité d’un pilotage clair, d’une formation continue et d’une gouvernance partagée.
Il faut sortir de la logique du “top-down” , affirme Anne Bouverot. Les salariés doivent être des acteurs de la transformation, pas des spectateurs.
Certains groupes ont mis en place des comités d’éthique ou des groupes de travail mixtes, composés de managers, de techniciens et de représentants syndicaux. À Orange, par exemple, une cellule dédiée évalue chaque projet d’IA avant son déploiement, en tenant compte des impacts sociaux, environnementaux et juridiques.
Luc Mathieu insiste sur le rôle des accords d’entreprise : Il faut négocier les usages de l’IA, comme on négocie tout autre changement organisationnel. Sans cela, on risque de creuser les fractures.
Des initiatives locales émergent aussi. À Caen, une coopérative d’artisans a lancé un programme de formation collective à l’IA, financé par des fonds régionaux. Nous apprenons à utiliser des outils simples, comme des assistants vocaux pour planifier les chantiers ou des logiciels pour estimer les coûts , explique Camille Dubreuil, ébéniste et formatrice bénévole. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est du concret. Et ça change notre quotidien.
Tous les secteurs sont concernés, mais certains plus que d’autres. Les métiers administratifs, logistiques, ou encore les services clients sont parmi les plus touchés. Pourtant, même les professions créatives ou techniques ne sont pas épargnées.
Un architecte peut désormais utiliser l’IA pour générer des plans préliminaires, un journaliste pour vérifier des faits ou structurer un article , note Inès Rocher. Mais l’humain reste indispensable pour l’interprétation, la prise de décision, ou la relation.
Thomas Lefebvre, chez Orange, confirme : Mon métier a changé, mais il n’a pas disparu. Je suis passé d’un rôle d’exécutant à celui de conseiller. Et c’est plus valorisant.
Yahya Fallah va plus loin : L’IA va tuer des tâches, pas des métiers. Et quand on libère du temps sur les tâches répétitives, on peut développer de nouvelles compétences.
La CFDT appelle d’ailleurs à un renforcement massif des politiques de formation. Il faut investir dans les reconversions, dans les certifications, dans l’accompagnement au long cours , plaide Luc Mathieu. Sinon, on risque de laisser des salariés sur le bord de la route.
La question n’est plus de savoir si l’IA va transformer le travail, mais comment. Les témoignages des Assises convergent vers une vision où l’intelligence artificielle devient un partenaire, pas un concurrent.
Nous sommes à un tournant , estime Anne Bouverot. L’IA peut nous aider à mieux travailler, à mieux vivre notre travail. Mais cela suppose un choix politique, social, éthique.
Ce choix, les entreprises commencent à le faire. Orange, par exemple, vise à ce que 100 % de ses salariés soient formés à l’IA d’ici 2027. Septante-cinq pour cent d’entre eux l’ont déjà utilisée au moins une fois, et 35 % régulièrement. Ce n’est pas une mode, c’est une évolution , conclut Jérôme Henique.
À Caen, dans les couloirs des Assises, on sentait une forme d’urgence, mais aussi d’espoir. L’intelligence artificielle n’est plus une menace lointaine. Elle est là, dans les bureaux, dans les ateliers, dans les centres d’appel. Et ceux qui l’adoptent avec sagesse, en gardant l’humain au cœur, semblent mieux armés pour l’avenir.
L’intelligence artificielle augmente la productivité en automatisant les tâches répétitives et en permettant aux salariés de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. Des entreprises comme Orange ou Seven montrent que cette amélioration se traduit par une meilleure qualité du travail et une redistribution des ressources humaines et financières.
Non, selon les témoignages des dirigeants et syndicalistes. L’IA transforme les métiers plutôt qu’elle ne les remplace. Elle libère du temps sur des tâches mécaniques, ce qui permet de recruter sur des postes plus qualifiés ou de réorienter les compétences existantes.
Les grandes entreprises comme Orange sont en pointe, avec des centaines de projets déployés. Mais des PME et des coopératives s’engagent aussi, souvent avec des outils plus simples et adaptés à leurs besoins. L’adoption est progressive, mais elle concerne tous les secteurs.
Les principaux risques sont la déshumanisation du travail, la surveillance accrue des salariés, et l’empreinte environnementale des outils. Une adoption responsable suppose une gouvernance claire, une formation des équipes, et une concertation avec les représentants du personnel.
La formation doit être continue, accessible et concrète. Elle ne doit pas se limiter aux seuls informaticiens, mais concerner tous les niveaux de l’entreprise. Des ateliers pratiques, des comités d’éthique et des projets pilotes permettent d’accompagner cette transition en douceur.
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