Méduses en Provence : invasion record cet été, voici les plages à éviter

L’été 2025 en Provence-Alpes-Côte-d’Azur s’annonçait idyllique, jusqu’à ce qu’un phénomène marin vienne perturber la quiétude des vacanciers. Des bancs de méduses, particulièrement de l’espèce pelagia noctiluca, ont envahi les côtes méditerranéennes, transformant les séjours balnéaires en un véritable parcours d’obstacles. Face à cette invasion gélatineuse, les scientifiques, les autorités locales et les touristes tentent de s’adapter, entre fascination et inquiétude.

Pourquoi les méduses prolifèrent-elles en Méditerranée cet été ?

La recrudescence des méduses sur le littoral provençal n’est pas le fruit du hasard. Plusieurs facteurs climatiques et écologiques se conjuguent pour expliquer ce phénomène. La hausse brutale des températures en juin a réchauffé les eaux méditerranéennes, créant un environnement idéal pour la reproduction de la pelagia noctiluca. « On observe un cycle de reproduction exponentiel cette année », confirme Élodie Vasseur, biologiste marine à l’Institut océanographique de Marseille.

Comment l’activité humaine influence-t-elle cette invasion ?

Au-delà des causes naturelles, l’impact humain accélère clairement le processus. La surpêche a réduit drastiquement les populations de thons et de tortues, principaux prédateurs des méduses. « Quand j’étais enfant, on voyait rarement autant de méduses », se souvient Thierry Lombardi, pêcheur à Cassis depuis 30 ans. « Maintenant, elles remplacent les poissons dans nos filets. »

Quels dangers représentent ces méduses pour les baigneurs ?

Les piqûres de pelagia noctiluca, bien que rarement mortelles, transforment rapidement un moment de détente en cauchemar. Les symptômes vont de simples démangeaisons à de violentes brûlures nécessitant une intervention médicale. « J’ai cru que ma jambe était en feu », témoigne Lucas Amaral, touriste brésilien piqué à Saint-Tropez. « La douleur a duré près de six heures malgré les soins. »

Existe-t-il des solutions pour se protéger ?

Face à ce risque, les vacanciers innovent. Combinaisons intégrales, crèmes barrières et même détecteurs électroniques de méduses fleurissent sur les plages. « On vend trois fois plus de combinaisons anti-méduses que l’an dernier », constate Amandine Leclerc, gérante d’un magasin de sports nautiques à Cannes.

Quelles sont les zones les plus affectées ?

Si l’ensemble du littoral est concerné, certains hotspots concentrent l’essentiel des signalements :

• Les plages de la Côte d’Azur entre Nice et Menton
• La rade de Toulon et ses environs
• Les calanques marseillaises, pourtant habituellement épargnées

Les mairies ont mis en place un système d’alerte en temps réel, actualisé chaque matin via des applications dédiées. « Grâce aux signalements des usagers, on peut fermer préventivement certains secteurs », explique Jacques Morvan, responsable de la sécurité balnéaire à Antibes.

Comment les communes s’organisent-elles face à ce phénomène ?

Les solutions varient selon les localités. Certaines, comme Saint-Raphaël, déploient des filets anti-méduses au large des plages fréquentées. D’autres, à l’image de Fréjus, expérimentent des drones de surveillance pour cartographier les bancs. « C’est une course contre la montre », admet Sophie Lenoir, adjointe au maire de La Ciotat. « Entre préservation du tourisme et sécurité publique, le défi est complexe. »

Les méduses ont-elles un impact économique ?

L’effet sur l’économie locale commence à se faire sentir. Certains hôtels rapportent jusqu’à 15% d’annulations, tandis que les loueurs de pédalos voient leur chiffre d’affaires s’effondrer. « On compense avec des activités terrestres », tempère Nicolas Bérard, directeur d’un complexe hôtelier à Juan-les-Pins. « Mais clairement, la mer nous manque. »

A retenir

Faut-il renoncer à se baigner en Méditerranée ?

Non, mais la prudence s’impose. Consultez les alertes locales, équipez-vous de protection et évitez de nager après un coup de vent qui concentre les méduses près des côtes.

Que faire en cas de piqûre ?

Rincez à l’eau de mer (surtout pas d’eau douce), appliquez du sable sec puis retirez-le délicatement avec un carton rigide. Consultez un médecin en cas de réaction importante.

Ce phénomène va-t-il s’aggraver ?

Selon les experts, ces invasions pourraient devenir récurrentes avec le réchauffement climatique. Des solutions durables sont à l’étude, comme la réintroduction d’espèces prédatrices.

Conclusion

L’invasion de méduses en Provence-Alpes-Côte-d’Azur révèle une fois encore la fragilité des écosystèmes marins face aux changements climatiques et à l’activité humaine. Entre adaptation touristique et recherche scientifique, cette crise éphémère pourrait bien annoncer une nouvelle normalité estivale. Comme le résume Élodie Vasseur : « Les méduses ne sont pas nos ennemies, mais leur prolifération est un signal d’alarme qu’il serait dangereux d’ignorer. »