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La mort de Jean Pormanove en direct sur Kick choque en 2025 et soulève un tollé sur la maltraitance en streaming

La mort de Raphaël Graven, connu sous le pseudonyme de Jean Pormanove, a frappé l’opinion publique comme un coup de tonnerre dans un ciel autrefois considéré comme virtuel, donc sans conséquences réelles. Ce drame, survenu lors d’un live en direct sur la plateforme Kick, n’est pas seulement une tragédie humaine. Il est le symptôme d’un système qui, sous couvert de divertissement, a normalisé l’humiliation, la pression psychologique et la violence en continu. Ce récit, bien qu’insoutenable en apparence, oblige à poser des questions fondamentales : où s’arrête le spectacle ? Qui est responsable quand la frontière entre performance et souffrance disparaît ? Et surtout, comment empêcher qu’un autre créateur ne paie de sa vie l’addiction du public au buzz ?

Qui était Jean Pormanove, au-delà du personnage ?

Un homme en quête de reconnaissance

Raphaël Graven n’était pas né pour être une figure du streaming. À 46 ans, il vivait à Contes, dans les Alpes-Maritimes, loin des projecteurs. Ancien employé de mairie, il avait perdu son poste quelques années plus tôt après une longue période de dépression. C’est dans ce contexte de précarité, personnelle et financière, qu’il rejoint le collectif « Lokal » en 2022. Son visage rond, son accent chantant du Sud, et une naïveté que certains qualifiaient de touchante, d’autres de manipulable, ont rapidement fait de lui une figure centrale. « Il voulait qu’on l’aime, vraiment, confie Léa, une ancienne amie d’enfance. Il disait souvent : “Si je suis drôle, peut-être qu’enfin, les gens me verront.” »

La transformation en Jean Pormanove : un personnage contrôlé

Le nom de Jean Pormanove, déformation burlesque de “Jean-Pierre”, est devenu une marque. Mais derrière ce nom se cachait un homme de plus en plus érodé. Les membres du collectif, Safine et Naruto, façonnaient le personnage à leur image. Les lives, d’abord anodins, se sont transformés en véritables mises en scène de soumission. Raphaël, souvent somnolent, mal nourri, parfois en sous-vêtements, devait réaliser des défis absurdes : rester immobile sous une couette pendant des heures, manger des aliments périmés, subir des farces humiliantes devant des milliers de spectateurs.

Le consentement était-il réellement libre ?

Le consentement est au cœur du débat. Raphaël avait signé des accords, participé à des directs pendant des mois. Mais pouvait-il dire non ? « Il n’avait pas d’autre revenu, témoigne Thomas, un ancien technicien du collectif. Il touchait environ 1 200 euros par mois, principalement via les dons. C’était peu, mais pour lui, c’était tout. » Le système était clair : plus il acceptait de défis extrêmes, plus les dons affluaient. Et plus les dons affluaient, plus les autres membres du collectif le poussaient à aller plus loin. Un cercle vicieux où l’humiliation devenait monnaie courante.

Comment une plateforme peut-elle devenir un théâtre de maltraitance ?

Le modèle économique du buzz permanent

Sur Kick, la monétisation repose sur les dons en direct, les abonnements, et les partenariats. Contrairement à Twitch, où les règles sont plus strictes, Kick a fait le choix de la liberté de diffusion, au risque de laisser prospérer des contenus extrêmes. Le collectif « Lokal » a exploité cette faille : des lives de 12 à 20 heures, des défis grotesques, des scènes de tension psychologique. Leur chaîne a atteint 192 000 abonnés, et les dons, parfois de plusieurs centaines d’euros en quelques minutes, alimentaient une économie parallèle.

La banalisation de la violence dans le chat

Le chat, espace de discussion en temps réel, est devenu un lieu de pression collective. « Allez, Jean, fais-le ! », « T’es une poule mouillée ! », « Payez pour qu’il mange la purée de chien ! ». Ces messages, relayés à l’écran, étaient souvent accompagnés de dons spécifiques. « C’était un marché pervers, analyse Camille, sociologue des médias. Les spectateurs ne regardaient pas passivement : ils commandaient la violence. Et la plateforme, en ne modérant pas, devenait complice. »

La spirale de l’addiction : entre créateur et audience

Le public, majoritairement jeune — souvent mineur —, ne percevait pas la détresse réelle de Raphaël. Pour eux, c’était du spectacle. « Il rigolait parfois, donc c’était bon », commente un adolescent de 16 ans interrogé anonymement. Mais cette illusion de consentement masquait une réalité plus sombre. « Il dormait peu, mangeait mal, disait souvent qu’il n’en pouvait plus », rapporte un ancien voisin. Pourtant, les directs continuaient. L’addiction à l’audience était partagée : entre les créateurs, qui dépendaient financièrement du système, et les spectateurs, captivés par l’effet de groupe et la facilité des dons.

Quelles responsabilités dans la mort d’un homme en direct ?

Le rôle des partenaires de tournage

Safine et Naruto, les deux figures dominantes du collectif, sont désormais au centre des soupçons. Le 17 août, pendant le live fatal, les caméras montrent Raphaël immobile sous une couette, la respiration sifflante. Au lieu d’appeler les secours immédiatement, ils tentent de le réveiller en le secouant, puis en diffusant des sons forts. « On le fait pour rire ! », lance l’un d’eux, alors que les spectateurs commencent à s’inquiéter. L’interruption du live intervient trop tard. Les gendarmes, saisis par le parquet de Nice, ont entendu les deux complices. Aucune mise en examen n’a été prononcée à ce stade, mais une enquête approfondie est en cours.

La responsabilité des plateformes : Kick sous pression

La plateforme Kick, basée aux États-Unis, affirme respecter les lois locales, mais sa politique de modération est critiquée. Aucune alerte automatique n’a été déclenchée ce soir-là, malgré les signes évidents de détresse physique. « Ils savent très bien ce qui fonctionne, commente un ancien modérateur sous couvert d’anonymat. Les contenus violents ou choquants, c’est ce qui attire les vues. Tant que ce n’est pas illégal, ils laissent passer. » La ministre déléguée au Numérique, Clara Chappaz, a exigé des comptes : « On ne peut pas laisser des plateformes devenir des arènes numériques où la dignité humaine est mise aux enchères. » Elle a saisi l’Arcom et effectué un signalement via Pharos, le système de signalement des contenus illicites en ligne.

Et les annonceurs, où étaient-ils ?

Le financement des lives ne vient pas seulement des dons. Certains partenaires commerciaux, sensibles à la viralité du collectif, ont sponsorisé des directs. Des marques de boissons énergisantes, de jeux en ligne, ou de gadgets technologiques ont été visibles à l’écran. Aucune n’a réagi publiquement après la mort de Raphaël. Pourtant, leur silence pose question. « Les annonceurs ont une responsabilité éthique, affirme Julien Mercier, consultant en communication digitale. En associant leur image à des contenus de maltraitance, même indirectement, ils participent à l’alimentation de ce système. »

Comment éviter que d’autres vies ne basculent dans le spectacle ?

Un besoin urgent de cadre juridique et éthique

Le cas de Jean Pormanove révèle une absence criante de régulation. En France, les lois sur la protection des personnes vulnérables en ligne sont floues. Le streaming IRL (In Real Life) échappe souvent aux cadres existants, car il ne rentre ni dans la télévision, ni dans le cinéma, ni même dans les réseaux sociaux classiques. « Il faut une loi spécifique », plaide la députée Élodie Renaud, membre de la commission des affaires culturelles. « Une charte du streaming éthique, avec des obligations de sécurité, des limites de temps, des clauses de désengagement pour les participants. »

La nécessité d’une modération en temps réel

Les plateformes doivent passer d’un modèle réactif à un modèle préventif. Des algorithmes capables de détecter les signes de détresse physique ou psychologique, des modérateurs humains disponibles 24h/24, des seuils de dons déclenchant des alertes : tout cela est techniquement possible. « Ce n’est pas une question de moyens, mais de volonté », insiste Camille. « Si on peut détecter un copyright en 3 secondes, on peut aussi repérer un homme qui ne respire plus. »

Protéger les créateurs, pas seulement les spectateurs

Le débat a longtemps tourné autour de la protection des jeunes spectateurs. Mais il faut aussi protéger les créateurs eux-mêmes, souvent isolés, fragiles, et en situation de dépendance. Des associations comme « Créateurs en danger » appellent à la création d’un statut juridique pour les streamers, avec accès à des psychologues, des contrôles médicaux, et des clauses de non-exposition à la violence. « Ils ne sont pas des entertainers à tout prix, rappelle la fondatrice, Manon Lefort. Ce sont des travailleurs, souvent précaires, qui méritent des droits. »

A retenir

Qu’est-ce qui a mené à la mort de Jean Pormanove ?

La mort de Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, résulte d’un enchaînement de facteurs : une exposition prolongée à des conditions de vie et de travail dégradantes, une pression constante de l’audience et des partenaires, un manque total de protection physique et psychologique, et un système de monétisation basé sur la provocation et l’humiliation. Les circonstances exactes seront déterminées par l’autopsie, mais le contexte du live en direct a joué un rôle central.

La plateforme Kick est-elle responsable ?

À ce stade, aucune responsabilité pénale n’a été établie contre Kick. Cependant, la plateforme est mise en cause sur le plan éthique et réglementaire. Son absence de modération active, sa tolérance aux contenus extrêmes, et son modèle économique incitatif à la dérive posent de graves questions. La ministre Clara Chappaz a exigé une clarification de ses obligations en matière de sécurité et de protection des utilisateurs.

Peut-on encore faire confiance au streaming IRL ?

Le streaming IRL n’est pas en soi condamnable. Il peut être un espace de création, d’échange, de divertissement. Mais il doit être encadré. Sans règles claires, sans protection des participants, sans vigilance des plateformes, il risque de devenir un terrain de prédation. Le drame de Jean Pormanove doit servir de tournant : le spectacle ne doit plus se nourrir de la souffrance.

Que peut-on faire pour éviter d’autres drames ?

Plusieurs pistes s’imposent : une régulation stricte des plateformes de streaming, l’instauration d’un cadre éthique pour les contenus en direct, la protection des créateurs vulnérables, et une éducation des jeunes spectateurs aux risques de la désensibilisation. Les annonceurs, les créateurs, les plateformes et les pouvoirs publics doivent s’engager ensemble pour que la vie ne devienne jamais un format de divertissement.

Anita

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