Nouvelle Chirurgienne Bretagne 2025
Dans un paysage hospitalier français en pleine transformation, où pénurie de personnel et pression croissante sur les services de santé deviennent monnaie courante, certains établissements parviennent à allier modernisation, cohésion d’équipe et attractivité. C’est le cas du Centre hospitalier du Centre-Bretagne (CHCB), situé à Pontivy, dans le Morbihan. Ici, une nouvelle page se tourne à l’automne 2025, marquée par une transition humaine et organisationnelle qui fait parler. L’arrivée d’Isabelle Floch, chirurgienne viscérale et digestive, coïncide avec le départ à la retraite de Didier Rio, après des décennies de service. Une passation réussie, mais surtout un symbole : celui d’une chirurgie moderne, renouvelée, et désormais entièrement portée par des femmes. Ce changement d’équipe, loin d’être anecdotique, incarne une mutation plus profonde, où l’humain, la technologie et l’innovation managériale se conjuguent pour offrir une nouvelle vision de l’hôpital de proximité.
Depuis le 1er octobre 2025, le service de chirurgie vasculaire et viscérale du Centre hospitalier du Centre-Bretagne est dirigé par une équipe exclusivement féminine, une première dans l’histoire récente de l’établissement. Diane Cunin, cheffe de service depuis plusieurs années, accueille Isabelle Floch comme nouvelle titulaire à plein temps. Cette double titularisation permet de maintenir une activité chirurgicale soutenue, malgré les tensions nationales dans le recrutement médical. On ne pouvait pas se permettre de perdre deux mains , insiste Diane Cunin, utilisant une métaphore qui résonne dans les couloirs du bloc opératoire. L’image est parlante : chaque chirurgien est une pièce essentielle d’un mécanisme fragile, où l’absence d’un seul maillon peut compromettre l’ensemble du fonctionnement.
Le choix de recruter rapidement, sans laisser de vide, témoigne d’une stratégie volontariste. Le CHCB, loin de subir les réorganisations, les anticipe. La parité, ou plutôt ici la surreprésentation féminine, n’est pas un objectif en soi, mais le fruit d’un recrutement basé sur les compétences et les affinités professionnelles. Isabelle et moi partageons une même vision de la chirurgie : humaine, rigoureuse, et tournée vers l’amélioration continue , confie Diane Cunin dans son bureau, entourée de photos de congrès et de dessins d’enfants offerts par des patients reconnaissants.
Originaire de la région Centre, Isabelle Floch a fait ses armes à Nantes, où elle a occupé le poste de cheffe de clinique pendant quatre ans au CHU. Une expérience riche, mais épuisante. J’avais envie de renouveau , confie-t-elle, assise dans la salle de pause du service, une tasse de thé à la main. À Nantes, l’environnement est ultra-structuré, parfois rigide. J’avais besoin d’un lieu où je pourrais vraiment participer à la construction d’un projet, pas seulement en être un rouage.
C’est lors d’un colloque à Rennes qu’elle croise Diane Cunin, qui présente les innovations du CHCB : chirurgie ambulatoire développée, prise en charge pluridisciplinaire, et intégration de solutions technologiques pour alléger la charge administrative. On a discuté pendant une heure, et j’ai senti une vraie synergie , raconte Isabelle Floch. Diane m’a parlé du Morbihan, de la vie à Pontivy, de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Pour une chirurgienne qui a deux enfants, ça compte.
Le choix de Pontivy n’est pas seulement professionnel, il est aussi familial. J’ai imaginé mes enfants grandir ici, aller à l’école à pied, avoir un rythme de vie plus serein. À Nantes, on vivait dans un appartement de 60 m², avec un parking à 300 mètres. Ici, on a acheté une maison avec un jardin. C’est concret, ça change tout , ajoute-t-elle avec un sourire sincère.
La question du recrutement en milieu rural est un défi majeur pour le système de santé français. Pourtant, le CHCB parvient à attirer des profils de haut niveau. La clé ? Une politique d’accueil globale, qui va bien au-delà du simple contrat de travail. Dès son arrivée, Isabelle Floch a bénéficié d’un accompagnement personnalisé : aide au logement, mise en relation avec des écoles, et même organisation d’une visite de la ville avec un guide local.
On ne recrute pas un médecin, on accueille une famille , insiste Émilie Le Goff, responsable des ressources humaines à l’hôpital. Nous avons un partenariat avec l’agglomération pour proposer des logements temporaires, et un réseau de parrainage entre médecins. Quand quelqu’un arrive, il n’est jamais seul.
Le témoignage de Thomas Régnier, anesthésiste arrivé deux ans plus tôt, confirme cette approche. J’étais à Lyon, surchargé, et je pensais que la province, c’était la fin de carrière. Je me suis trompé. Ici, j’ai plus de temps pour mes patients, j’ai participé à la création d’un protocole de gestion de la douleur post-opératoire, et j’ai été élu au comité de direction.
Le CHCB ne mise pas seulement sur l’humain. Il intègre également des technologies de pointe pour améliorer la sécurité et l’efficacité des soins. L’un des exemples les plus parlants est la distribution automatisée des médicaments, un système mis en place en 2023 et aujourd’hui pleinement opérationnel. Grâce à des armoires connectées, chaque médicament est dispensé sous contrôle informatique, avec traçabilité totale.
Avant, il fallait parfois 20 minutes pour récupérer un médicament en urgence. Aujourd’hui, c’est une question de secondes , explique Camille Vasseur, infirmière coordinatrice en chirurgie. Et surtout, on a quasiment éliminé les erreurs de dosage ou de prescription.
Ce système, couplé à une digitalisation poussée des dossiers patients, libère du temps pour les soignants. Je gagne facilement une heure par jour en tâches administratives , ajoute Isabelle Floch. C’est une heure que je peux consacrer à mes patients, à mes collègues, ou à moi-même. C’est précieux.
Pour les patients, les changements sont palpables. Le taux de chirurgie ambulatoire a augmenté de 35 % en deux ans, permettant à de nombreux malades de rentrer chez eux le jour même de l’intervention. Je suis venue pour une ablation de vésicule, j’ai été opérée à 9h, et je dormais dans mon lit à 20h , raconte Hélène Kerlo, 62 ans, habitante de Gourin. Je n’ai jamais eu l’impression d’être bousculée. Au contraire, on m’a tout expliqué, étape par étape.
Le climat humain du service est également souligné. On sent que les médecins s’entendent bien, qu’ils forment une équipe soudée , observe Jean-Luc Mével, 74 ans, opéré d’un anévrisme de l’aorte. Quand on arrive stressé, c’est rassurant.
Des ateliers d’information préopératoires, animés par des infirmières et des chirurgiens, ont été mis en place. On parle des gestes techniques, bien sûr, mais aussi de l’alimentation après l’opération, de la gestion de la douleur, du retour au travail , détaille Camille Vasseur. Le patient n’est plus un corps à opérer, c’est une personne à accompagner.
L’équipe du CHCB ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Un projet de création d’un centre de référence pour la chirurgie mini-invasive est en cours d’étude, en partenariat avec l’université de Rennes. L’objectif : former des jeunes chirurgiens, mais aussi attirer des patients de toute la région grâce à des techniques innovantes.
On veut montrer qu’un hôpital de proximité peut être à la pointe , affirme Diane Cunin. Nous ne sommes pas un relais, nous sommes un acteur à part entière du système de santé.
Le CHCB envisage également de développer la télémédecine pour le suivi post-opératoire, notamment pour les patients vivant à plus d’une heure de l’hôpital. L’idée est de réduire les déplacements, sans sacrifier la qualité du suivi , précise Isabelle Floch.
Le service de chirurgie vasculaire et viscérale du Centre hospitalier du Centre-Bretagne est désormais composé exclusivement de femmes, avec l’arrivée d’Isabelle Floch aux côtés de Diane Cunin, marquant une transition réussie après le départ à la retraite de Didier Rio.
Isabelle Floch a choisi Pontivy pour y trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, ainsi qu’une opportunité de s’investir pleinement dans un projet médical dynamique et humainement porteur.
Oui, l’hôpital a mis en place une distribution automatisée des médicaments, un système de dossiers numériques et développe la chirurgie ambulatoire, ce qui améliore à la fois la sécurité des soins et la qualité de vie des équipes.
Les retours des patients sont très positifs, notamment sur la clarté des informations reçues, la rapidité des prises en charge, et le climat bienveillant qui règne dans le service.
Le centre envisage de devenir un pôle de référence en chirurgie mini-invasive, de renforcer la formation des jeunes chirurgiens, et de développer la télémédecine pour le suivi post-opératoire des patients éloignés.
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