Nouvelles Heures Creuses 2025 France Electricite
Alors que la transition énergétique s’accélère dans l’Hexagone, la France s’apprête à repenser un pilier de notre quotidien : la manière dont nous consommons l’électricité. Ce changement, loin d’être anecdotique, s’inscrit dans une stratégie globale visant à mieux synchroniser la demande électrique avec les pics de production d’énergie renouvelable, notamment solaire. À l’horizon 2025, les heures creuses telles que nous les connaissons pourraient être déplacées, non plus uniquement la nuit, mais aussi en journée, là où le soleil brille et où l’électricité coûte moins cher à produire. Cette révolution silencieuse, déjà testée à La Réunion, invite chaque foyer à devenir acteur de sa propre consommation, dans un équilibre entre économie, écologie et innovation.
À partir de novembre 2025, la France métropolitaine devrait entamer une transformation progressive de ses plages tarifaires. Les heures creuses, traditionnellement situées entre minuit et six heures du matin pour les foyers équipés de compteurs Linky, pourraient désormais inclure des fenêtres diurnes. Cette réforme vise à aligner la consommation sur les moments où l’électricité est la moins carbonée et la moins coûteuse à produire, notamment grâce à l’énergie solaire.
Actuellement, le tarif heures pleines/creuses propose un prix avantageux de 0,17 €/kWh contre 0,21 €/kWh en heures pleines. Ces tarifs, régulés par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), pourraient être ajustés pour refléter la nouvelle réalité de production. Contrairement à une idée reçue, ce ne sera pas EDF ou un fournisseur d’électricité qui décidera de ces évolutions, mais bien une autorité indépendante chargée de garantir l’équité du système.
Le message est clair : pour faire baisser sa facture et réduire son empreinte carbone, il faudra décaler les usages énergivores. Le lave-linge, le sèche-linge, ou encore le chauffe-eau devront fonctionner lorsque le soleil est au rendez-vous, et non plus pendant la nuit, où la production reste dépendante du nucléaire ou du gaz.
À 9 000 kilomètres de Paris, l’île de La Réunion incarne un terrain d’expérimentation unique. Avec 10 % de sa production électrique issue du solaire, elle fait face à un défi majeur : que faire du surplus d’électricité quand le soleil cogne fort, mais que la demande est faible ? Contrairement au continent, elle ne peut pas exporter son énergie vers un réseau voisin. Cette contrainte géographique devient une opportunité d’innovation.
Le projet phare de l’île est la construction d’une station de transfert d’énergie par pompage (STEP) marine. Une première mondiale. Située à Saint-Leu, cette installation utilise l’eau de mer : durant les pics de production solaire, l’électricité excédentaire permet de pomper l’eau vers un réservoir en hauteur. Lorsque la demande grimpe, l’eau est relâchée, actionnant des turbines pour produire de l’électricité. Une sorte de « batterie naturelle » capable de stocker jusqu’à 50 mégawatts.
Camille Lefebvre, ingénieure en énergies renouvelables basée à Saint-Denis, explique : « Ce système permet de lisser la production. Avant, on coupait les panneaux quand il y avait trop de soleil. Aujourd’hui, on valorise chaque watt produit. C’est une avancée énorme pour les territoires isolés. »
La Réunion, donc, n’est pas seulement un laboratoire technique, mais aussi humain. Les habitants doivent apprendre à consommer quand l’énergie est disponible. Une école primaire de Saint-Pierre a ainsi programmé son système de climatisation pour qu’il s’active entre 11h et 14h, lorsque les panneaux solaires sont à plein régime. « On a vu la facture baisser de 30 % en un an », confie Élodie Raman, directrice de l’établissement.
En métropole, l’habitude est bien ancrée : on fait tourner le lave-vaisselle la nuit, on charge les véhicules électriques après dîner. Mais dans un futur proche, ces automatismes devront céder la place à une consommation plus intelligente. L’enjeu ? Réduire la pression sur le réseau pendant les heures de pointe et maximiser l’usage de l’énergie verte.
Les compteurs Linky, déjà déployés dans 95 % des foyers, joueront un rôle central. Grâce à leur capacité de communication en temps réel, ils permettront de programmer les équipements selon les plages d’électricité la moins chère. Certains fournisseurs proposent déjà des offres dynamiques, où le prix du kWh varie toutes les 30 minutes.
À Lyon, Thomas Mériel, ingénieur en informatique et père de deux enfants, a modifié ses habitudes depuis six mois. « J’ai configuré mon chauffe-eau pour qu’il se mette en route à 13h, quand mon toit photovoltaïque produit le plus. Je fais pareil pour le sèche-linge. Au début, c’était bizarre, mais maintenant, je sens que je participe à quelque chose de plus grand. Et ma facture a baissé de 18 %. »
Pour les ménages sans possibilité de programmation, la solution pourrait venir de l’automatisation. Des box domotiques capables de recevoir les signaux du gestionnaire de réseau et d’ajuster automatiquement les appareils selon les tarifs du moment sont déjà sur le marché. L’Ademe finance d’ailleurs des expérimentations dans ce domaine.
La logique derrière cette réforme est à la fois simple et profonde : consommer quand on produit. En France, la production solaire atteint son maximum entre 11h et 15h, mais la demande est souvent faible à ces heures. Inversement, le soir, quand tout le monde rentre chez soi, le réseau subit une tension forte, et l’électricité coûte plus cher à fournir.
En déplaçant même une partie de la consommation vers le jour, on réduit les besoins en centrales thermiques de secours, on diminue les émissions de CO2, et on évite les surcoûts liés à la gestion des pics. Selon une étude de RTE, un décalage de 20 % de la consommation domestique vers les heures solaires pourrait économiser jusqu’à 1,2 milliard d’euros par an d’ici 2035.
Le bénéfice individuel est aussi tangible. Un foyer qui optimise ses usages pourrait économiser entre 150 et 300 euros par an, selon la taille de son installation et son niveau de consommation. Pour les propriétaires de véhicules électriques, charger la batterie entre midi et deux, plutôt que de 22h à 6h, pourrait diviser par deux le coût du plein.
« C’est une double victoire », affirme Nora Bendjelloul, économiste de l’énergie au sein d’un cabinet de conseil en transition. « On allège les factures des ménages, on sécurise le réseau, et on accélère le remplacement des énergies fossiles. Mais il faut que les gens comprennent que ce n’est pas une contrainte, c’est une opportunité. »
Malgré les avantages, la transition ne sera pas sans friction. Pour les travailleurs en horaires décalés, programmer un lave-linge à 14h peut être impossible. Pour les personnes âgées ou les familles monoparentales, la flexibilité est souvent limitée. Et pour les logements anciens, sans programmation automatique, le changement demande un effort cognitif supplémentaire.
Le risque ? Une fracture énergétique. Ceux qui maîtrisent les outils numériques, qui ont le temps et les moyens d’investir dans des équipements intelligents, tireront profit du système. Les autres, peut-être laissés pour compte, pourraient se retrouver désavantagés.
À Marseille, Inès Tariq, retraitée de 72 ans, s’inquiète : « Je n’ai pas de smartphone, je ne comprends rien aux applications. Si les heures creuses changent, est-ce que je vais devoir payer plus ? On ne m’a rien expliqué. »
La réussite du changement dépendra donc d’une politique de communication claire, de formations accessibles, et d’aides techniques pour les foyers les plus vulnérables. Des associations comme Énergie Partagée appellent à une « transition juste », où personne ne soit pénalisé par son âge, son revenu ou son lieu de vie.
Le déplacement des heures creuses n’est qu’un maillon d’une transformation plus vaste. Parallèlement, la construction de réacteurs EPR2 est en cours, avec un devis attendu d’ici la fin de l’année. Ce nouveau parc nucléaire vise à assurer la stabilité du réseau, mais ne remplace pas la nécessité d’optimiser la demande.
Le futur énergétique de la France repose sur un équilibre entre production décarbonée et consommation responsable. Les maisons autonomes, comme celles testées au Japon et capables de produire plus d’énergie qu’elles n’en consomment, inspirent déjà les architectes français. Le leasing social, relancé pour proposer des véhicules électriques à 100 € par mois, montre que l’accessibilité est au cœur des priorités.
La question n’est plus de savoir si la transition est possible, mais si elle sera collective. Chaque geste compte : programmer un appareil, investir dans un ballon d’eau chaude pilotable, ou simplement apprendre à lire les signaux du réseau. Comme le dit Thomas Mériel, « on ne change pas le monde en une nuit, mais en une journée bien utilisée, peut-être. »
Il s’agit d’une réorganisation des plages tarifaires d’électricité pour inciter les consommateurs à utiliser leurs appareils énergivores en journée, lorsque la production solaire est maximale. Cette évolution, expérimentée à La Réunion, pourrait s’étendre à la métropole à partir de novembre 2025.
Parce que l’électricité solaire est moins coûteuse et moins carbonée à produire en plein jour. En alignant la consommation sur ces pics de production, on réduit les gaspillages, les émissions de CO2 et les coûts globaux du système électrique.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE), une autorité indépendante, est chargée de fixer les tarifs et d’ajuster les plages horaires. Ce n’est pas EDF ou un fournisseur d’électricité qui prend cette décision.
En programmant les appareils comme le lave-linge, le chauffe-eau ou le véhicule électrique pendant les nouvelles heures creuses. Les compteurs Linky et les systèmes domotiques facilitent cette adaptation en permettant une automatisation intelligente.
Oui, si les ménages les plus vulnérables – personnes âgées, bas revenus, sans accès au numérique – ne sont pas accompagnés. Une transition juste doit inclure des mesures d’accompagnement, de formation et d’aides techniques.
Des économies sur les factures (jusqu’à 300 €/an), une réduction des émissions de CO2, et une meilleure stabilité du réseau électrique. À l’échelle nationale, cela pourrait représenter des milliards d’euros d’économies et une accélération de la transition écologique.
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