On Aurait Du Feter Nos 30 Ans Maine Sciences
En cette fin d’année 2025, alors que le calendrier aurait dû marquer une étape festive, une ombre plane sur l’un des fleurons de la culture scientifique en Sarthe. Maine Sciences, association emblématique de la médiation scientifique, aurait dû célébrer ses trente ans d’existence. Un jalon symbolique, une reconnaissance méritée après des décennies passées à rapprocher le grand public, notamment en milieu rural, des avancées scientifiques. Mais cette célébration a été abandonnée. Pas par oubli, ni par manque d’organisation, mais par manque de cœur. Les coupes budgétaires massives imposées par la Région des Pays de la Loire ont plongé l’équipe dans un profond sentiment d’injustice et de désarroi. L’annonce de la Fête de la science, prévue les 4 et 5 octobre à Sablé-sur-Sarthe et à l’abbaye de l’Épau au Mans, se fait désormais dans un climat de résistance, presque de lutte. Derrière les stands, les expériences interactives et les ateliers pour enfants, il y a désormais une histoire de survie.
La chute des subventions a frappé Maine Sciences de plein fouet. Jusqu’en 2024, l’association bénéficiait d’un appui régional conséquent, lui permettant d’organiser des événements itinérants, de maintenir une équipe de médiateurs scientifiques qualifiés et de concevoir des expositions pédagogiques accessibles à tous. Mais depuis le vote du budget régional le 19 décembre 2024, orchestré par Christelle Morançais, présidente de la Région, la situation s’est effondrée. La subvention allouée à Maine Sciences a été réduite de 67 %. Une amputation considérable pour une structure qui, bien qu’ayant une vocation associative, fonctionne comme un véritable service public, selon les mots d’Anne Lecèvre, sa directrice depuis dix ans. On ne fait pas de la science pour les salons, on la porte là où elle n’est pas attendue : dans les villages, les collèges éloignés, les zones rurales délaissées , insiste-t-elle, la voix tendue par l’émotion.
Cette baisse drastique ne concerne pas seulement le budget événementiel. Elle impacte l’ensemble des opérations : salaires des salariés, frais de transport, conception de matériel pédagogique, maintenance des expositions. Avant, on pouvait compter sur un financement stable pour planifier à long terme. Aujourd’hui, on vit au jour le jour. Chaque décision est une négociation avec le vide , confie Thomas Régnier, médiateur scientifique depuis 2018, qui a vu ses heures de mission réduites de moitié.
Le cœur du malaise réside dans la perception de l’action de Maine Sciences. Pour ses équipes, il ne s’agit pas d’un simple événement culturel parmi d’autres, mais d’un levier d’égalité des chances. La science n’est pas un luxe réservé aux grandes villes ou aux milieux favorisés. Elle doit être partagée, expliquée, mise à l’épreuve du réel , affirme Anne Lecèvre. L’association sillonne la Sarthe depuis des années, avec des camions-laboratoires, des interventions dans les écoles, des partenariats avec les centres sociaux. Leur objectif ? Démystifier la science, la rendre vivante, palpable.
Le témoignage de Léa Vasseur, professeure de SVT dans un collège de La Flèche, illustre cette mission. L’année dernière, Maine Sciences est venu avec une exposition sur les énergies renouvelables. Mes élèves, pour la plupart issus de milieux ruraux, n’avaient jamais vu de panneau solaire fonctionner en direct. Ils ont posé des dizaines de questions, certains ont même envisagé des études scientifiques. Ce genre d’impact, on ne le mesure pas en chiffres, mais en vies changées.
La baisse de subvention, pour beaucoup, ressemble à un abandon des territoires. On nous parle d’austérité, mais on voit bien que d’autres projets, parfois plus visibles ou politiquement portés, sont épargnés , déplore Antoine Delmas, coordinateur des programmes éducatifs. C’est comme si on sacrifiait l’accessibilité au nom de la rentabilité.
Les effets de cette réduction budgétaire se traduisent par des choix douloureux. Le nombre d’interventions en milieu scolaire a été divisé par deux. Certaines tournées prévues dans les communes éloignées ont été annulées. Le personnel, déjà restreint, est contraint de multiplier les rôles. Je suis à la fois médiateur, logisticien, et parfois monteur d’expositions , raconte Thomas Régnier. On fait avec, parce qu’on croit au projet. Mais on sait que ce n’est pas durable.
Le volet numérique, pourtant crucial après la crise sanitaire, est également menacé. Les contenus en ligne, les webinaires, les capsules pédagogiques destinées aux enseignants, tous ces outils développés pour toucher un public plus large, risquent d’être mis en sommeil. La Région parle d’innovation, mais elle coupe les moyens de ceux qui la mettent en œuvre au quotidien , ironise Anne Lecèvre.
Malgré cela, l’équipe refuse de baisser les bras. La Fête de la science 2025, bien que dépourvue de l’éclat d’un anniversaire, se tiendra. Deux villages scientifiques verront le jour : l’un à Sablé-sur-Sarthe, l’autre à l’abbaye de l’Épau. Des partenaires locaux, associations, universités, lycées techniques, ont répondu présents. On ne peut pas laisser un vide là où la curiosité existe , affirme Émilie Cazin, bénévole depuis cinq ans. Quand un enfant comprend comment fonctionne un circuit électrique en le construisant de ses mains, c’est une étincelle. Et on ne va pas laisser s’éteindre cette étincelle.
La Région des Pays de la Loire, par la voix de sa présidente Christelle Morançais, a annoncé en décembre 2024 une restructuration budgétaire visant à recentrer les aides sur les priorités stratégiques . Selon les documents officiels, 82 millions d’euros ont été supprimés de différentes lignes budgétaires, dont 60 millions à l’initiative de la majorité régionale. Le discours officiel insiste sur la nécessité d’ optimiser les dépenses et de renforcer l’efficacité des politiques publiques .
Pourtant, cette justification peine à convaincre les acteurs du terrain. On nous demande d’être efficaces, mais on nous retire les moyens de l’être , rétorque Anne Lecèvre. Comment peut-on parler d’efficacité quand on supprime les structures qui portent la culture scientifique là où elle est le plus nécessaire ?
Des voix s’élèvent aussi dans le milieu académique. Le professeur Olivier Tardif, chercheur en sciences de l’éducation à l’université du Mans, pointe du doigt une vision court-termiste. Ces associations ne produisent pas de PIB, mais elles produisent de la citoyenneté. Elles forment des esprits critiques, des jeunes capables de comprendre le monde qui les entoure. Les couper, c’est affaiblir le socle même de la démocratie.
Face à l’adversité, Maine Sciences tente de se réinventer. Des appels à dons ont été lancés. Des partenariats avec des entreprises locales sont explorés. Une campagne de crowdfunding a récolté, en quelques semaines, plus de 50 000 euros, un signe fort du soutien du public. Les gens comprennent ce qu’on fait. Ils voient la valeur de notre travail , souligne Émilie Cazin, émue par les messages reçus. Des parents nous écrivent pour dire que leurs enfants ont découvert la biologie grâce à nous. C’est ça, la reconnaissance. Pas les subventions, mais les vies touchées.
L’association envisage aussi de mutualiser ses ressources avec d’autres structures du Grand Ouest. Un réseau de médiation scientifique interdépartemental est en cours de discussion. On ne peut plus compter uniquement sur la Région, alors on construit des alternatives , explique Antoine Delmas. Peut-être que cette crise nous force à devenir plus résilients.
La Fête de la science 2025 ne sera pas une célébration. Mais elle pourrait devenir un symbole. Celui d’une résistance tranquille, d’un engagement sans faille. On ne baisse pas les bras , martèle Anne Lecèvre. Même sans budget, même sans fête, on continuera à porter la science là où elle manque. Parce que c’est notre mission. Et parce que, quelque part, c’est aussi une forme d’espoir.
Les coupes budgétaires décidées par la Région des Pays de la Loire ont entraîné une baisse de 67 % de la subvention allouée à Maine Sciences. Cette réduction menace l’ensemble des activités de l’association, notamment les interventions en milieu scolaire, les expositions itinérantes et les programmes éducatifs en zones rurales. L’équipe est contrainte de réduire ses missions, ses effectifs et ses projets, mettant en péril sa capacité à remplir sa vocation de médiation scientifique.
Malgré son statut associatif, Maine Sciences remplit une mission de service public en rendant la science accessible à tous, notamment dans les territoires ruraux et les milieux éloignés des grands centres urbains. Grâce à ses interventions pédagogiques, ses expositions interactives et ses partenariats avec les établissements scolaires, il contribue à l’égalité des chances et à la formation de citoyens éclairés, un rôle essentiel dans une démocratie moderne.
Face à la perte de financement public, Maine Sciences développe des alternatives : campagnes de financement participatif, recherche de partenariats privés, mutualisation avec d’autres structures de médiation scientifique. Le soutien du public, notamment à travers des dons et des messages de reconnaissance, montre que son action est profondément ancrée dans les territoires et continue de porter du sens.
Oui, la Fête de la science se tiendra les 4 et 5 octobre 2025, avec deux villages scientifiques à Sablé-sur-Sarthe et à l’abbaye de l’Épau au Mans. Bien qu’elle ne puisse être célébrée comme un anniversaire, cette édition devient un acte de résilience, un témoignage de l’engagement de l’association à poursuivre sa mission malgré les obstacles.
Le message central est celui de la persévérance. Derrière la tristesse d’un anniversaire abandonné, il y a une détermination intacte. L’équipe rappelle que la science n’appartient pas aux laboratoires, mais doit circuler, s’incarner, se partager. Et tant qu’il y aura de la curiosité, ils seront là pour l’alimenter.
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