Orties Entierrees Au Pied Des Arbres Recolte Abondante 2025
Depuis plusieurs générations, une pratique ancestrale refait surface dans les vergers et jardins français : l’enfouissement d’orties au pied des arbres fruitiers. Longtemps reléguée au rang de simple remède de grand-mère, cette méthode suscite aujourd’hui un regain d’intérêt, tant auprès des jardiniers amateurs que des chercheurs en agronomie. Derrière son apparente simplicité se cache un véritable savoir-faire, alliant observation empirique, respect du vivant et efficacité mesurable. À travers des témoignages concrets, des données scientifiques et des conseils pratiques, cet article explore les fondements de cette technique, ses effets sur la production fruitière, et son rôle dans une agriculture plus durable.
L’ortica dioica, plus communément appelée ortie, est une plante prolifique, souvent redoutée pour ses poils urticants. Pourtant, loin d’être un simple envahisseur, elle concentre des propriétés exceptionnelles. Riche en azote, en silice, en fer et en minéraux essentiels, elle agit comme un stimulateur naturel du sol. Lorsqu’elle est enfouie, elle se décompose lentement, libérant progressivement des nutriments directement assimilables par les racines des arbres fruitiers. Ce processus enrichit non seulement la terre, mais active aussi la microfaune du sol, notamment les vers de terre, qui aèrent naturellement le terrain et facilitent l’absorption des éléments nutritifs.
Avant l’ère des engrais chimiques, les agriculteurs s’appuyaient sur des observations fines du vivant. L’enfouissement des orties fait partie de ces gestes transmis oralement, souvent oubliés avec l’industrialisation de l’agriculture. Pourtant, dans certaines régions reculées, comme en Normandie ou en Auvergne, des familles entières ont conservé ce savoir. C’est dans ce contexte que des témoins comme Jacques Lefèvre ont pu perpétuer une méthode qui, aujourd’hui, retrouve toute sa légitimité.
Jacques Lefèvre, arboriculteur dans un petit village près de Caen, a grandi entouré d’arbres fruitiers et de traditions orales. « Mon grand-père, cultivateur dans l’âme, ne jurait que par les orties, » se souvient-il, assis sur un banc près de son verger. « Il disait qu’elles “réveillaient la terre” et qu’elles “aidaient les arbres à parler avec le ciel”. À l’époque, je prenais ça pour des dictons. Mais après des années d’essais, je me rends compte qu’il avait raison. »
Chaque printemps, Jacques collecte des orties fraîches dans les zones humides proches de sa propriété. Il les hache grossièrement à l’aide d’un sécateur, puis les enterre à une vingtaine de centimètres de profondeur, à environ 50 cm du tronc de ses pommiers et poiriers. « Il ne faut pas trop près du tronc, sinon la décomposition peut brûler les racines fines », précise-t-il. « Et surtout, il faut le faire avant que les orties ne montent en graine, sinon elles risquent de repousser. »
Le résultat ? Une production annuelle stable, des fruits plus gros, plus sucrés, et une nette diminution des attaques de pucerons. « Je n’ai pas touché à un seul insecticide depuis dix ans », affirme-t-il avec fierté. « Mes voisins pensaient que j’étais fou. Aujourd’hui, certains viennent me demander conseil. »
Les orties contiennent jusqu’à 3 % d’azote, un élément fondamental pour la photosynthèse et la formation des feuilles. Contrairement aux engrais synthétiques, qui libèrent l’azote rapidement et peuvent polluer les nappes phréatiques, les orties le diffusent progressivement, évitant les pics de concentration. Cette libération lente permet aux arbres de s’alimenter en continu, sans stress nutritionnel.
Des études menées par l’Université d’agronomie de Paris ont montré que les arbres fruitiers bénéficiant d’un apport d’orties enfouies développent un système racinaire plus dense et plus ramifié. Ce renforcement racinaire se traduit par une meilleure absorption de l’eau et des oligo-éléments, mais aussi par une résistance accrue aux champignons comme le mildiou ou la tavelure. « Les orties contiennent des composés phénoliques qui agissent comme des agents protecteurs naturels », explique le Dr Élise Moreau, chercheuse en biologie végétale. « Elles stimulent les défenses immunitaires de l’arbre, un peu comme un vaccin. »
L’étude, menée sur un cycle de trois ans dans des vergers expérimentaux, a révélé une augmentation moyenne de 18 % de la récolte, avec un pic à 22 % pour les pommiers variétés Reinette. « Ce n’est pas une amélioration marginale », souligne la chercheuse. « C’est une différence significative, surtout quand on sait que cette méthode coûte quasi rien et est accessible à tous. »
Marie Leblanc, enseignante de biologie en retraite, vit dans une petite maison avec un jardin de 200 m² à Rennes. « J’ai toujours voulu jardiner autrement, sans produits chimiques », raconte-t-elle. « Mais mes cerisiers n’avaient jamais donné beaucoup. Des fruits petits, parfois pourris avant la cueillette. »
En 2021, elle lit un article sur les orties en permaculture. Intriguée, elle décide d’essayer. Elle ramasse des orties dans un parc voisin, les hache, et les enterre autour de ses deux cerisiers. « Au début, je me disais que c’était un peu bizarre. Enfouir des plantes urticantes… Et puis, au printemps suivant, j’ai vu la différence. »
La floraison a été plus abondante, les fruits plus gros, et surtout, plus nombreux. « J’ai récolté près de 8 kilos de cerises, contre 2 ou 3 les années précédentes. Et elles étaient délicieuses, très sucrées. » Depuis, Marie a étendu la pratique à ses groseilliers et à un jeune figuier. « Je donne des orties à mes voisins maintenant. Certains rigolent, mais d’autres ont commencé à essayer. »
La méthode est simple, mais demande quelques précautions. Tout d’abord, il est crucial de récolter les orties jeunes, avant qu’elles ne fleurissent. Elles sont alors plus riches en nutriments et moins ligneuses. Il faut éviter les zones polluées (bords de route, champs traités, etc.) pour ne pas introduire de contaminants dans le sol.
Une fois récoltées, les orties sont hachées grossièrement. On peut utiliser des gants pour éviter les piqûres. Ensuite, on creuse un sillon en cercle autour de l’arbre, à une distance d’environ 40 à 60 cm du tronc, selon la taille de la couronne. La profondeur idéale est de 20 à 30 cm. On y dépose les orties, puis on recouvre de terre. Il est déconseillé de tasser fortement pour ne pas compacter le sol.
Le meilleur moment est le début du printemps, juste avant la reprise de végétation. Cela permet aux nutriments d’être disponibles au moment où l’arbre en a le plus besoin. Une application par an suffit dans la plupart des cas. En sol pauvre ou pour des arbres âgés, on peut doubler l’apport, en ajoutant une couche en automne, mais sans enfouissement – cette fois, en paillage superficiel, pour protéger les racines du froid.
Absolument. L’enfouissement des orties s’intègre parfaitement dans une logique de permaculture. On peut, par exemple, associer cette technique à la plantation d’engrais verts comme la phacélie, ou à l’utilisation de décoctions d’orties en pulvérisation foliaire pour lutter contre les parasites. Certains jardiniers ajoutent aussi des coquilles d’œufs broyées pour apporter du calcium, ou du marc de café pour acidifier légèrement le sol.
En enrichissant le sol de manière naturelle, l’enfouissement d’orties favorise l’activité des organismes du sol. Les vers de terre, les collemboles, les mycorhizes se développent mieux dans un sol vivant, ce qui améliore la structure et la fertilité à long terme. « Un sol actif est un sol résilient », affirme Thomas Royer, ingénieur en agronomie. « Moins on perturbe le sol avec des produits chimiques, plus il retrouve son équilibre naturel. »
À l’heure où l’agriculture cherche à réduire son empreinte carbone, des pratiques comme celle-ci offrent des alternatives concrètes. Elles permettent de diminuer l’utilisation d’engrais industriels, souvent énergivores à produire et responsables de pollution azotée. En outre, en utilisant une plante sauvage abondante et gratuite, on valorise les ressources locales, on réduit les déchets, et on limite les déplacements liés à l’achat d’intrants.
Cette méthode naturelle enrichit le sol en azote et en minéraux, stimule la croissance des racines, augmente la production fruitière de manière significative, et renforce la résistance des arbres aux maladies. Elle est simple, peu coûteuse, et écologique.
Le début du printemps est la période idéale, juste avant la reprise de végétation. Une seule application par an est généralement suffisante.
L’enfouissement fonctionne mieux avec des orties fraîches, car elles contiennent plus d’azote actif. Les orties sèches ou compostées peuvent être utilisées en paillage, mais leur effet est moins direct.
Le principal risque est de planter les orties trop près du tronc, ce qui peut provoquer une décomposition trop intense et nuire aux racines. Il est aussi important de ne pas utiliser des orties provenant de zones polluées.
Oui. En plus de l’enfouissement, elles peuvent servir à fabriquer des purins pour stimuler la croissance ou repousser les parasites, ou encore être consommées en cuisine (soupes, tisanes) pour leurs vertus nutritives.
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