Papier Journal Astuce 2025 Gestion Dechets
Dans les campagnes françaises, là où le rythme de la vie s’accorde encore aux saisons et aux habitudes anciennes, subsistent des gestes simples, presque oubliés, mais porteurs d’une sagesse profonde. Parmi eux, une pratique discrète mais efficace : placer du papier journal au fond des poubelles. Ce n’était pas une fantaisie, ni une lubie, mais une réponse concrète à un problème quotidien — les odeurs, les fuites, la dégradation des récipients. Ce geste, transmis de main en main, de cuisine en cuisine, révèle bien plus qu’une astuce ménagère : il incarne une philosophie de vie, faite d’économie, de respect des ressources et d’ingéniosité.
Ce geste, aujourd’hui rare, était autrefois une norme dans les foyers ruraux. Avant l’ère des sacs plastiques étanches et des poubelles high-tech, les ménagères devaient faire preuve d’ingéniosité pour gérer les déchets. Le papier journal, lu le matin au petit-déjeuner, reprenait du service le soir même. Placé en plusieurs couches au fond du bac, il absorbait les liquides, limitait la stagnation des jus organiques et empêchait la formation de moisissures. Un geste simple, mais pensé.
Contrairement à une idée reçue, cette méthode n’était pas seulement dictée par la contrainte économique. Elle répondait aussi à une logique écologique instinctive. « On ne jetait rien, on réutilisait tout », confirme Élodie Vasseur, une ancienne institutrice de 78 ans habitant près de Saumur. « Le journal servait à emballer les légumes, à caler les œufs, à démarrer le feu dans la cheminée… Et bien sûr, à tapisser les poubelles. C’était une seconde vie, pas du gaspillage. »
Le principe est basique mais redoutablement efficace. Le papier journal, imprimé sur du papier absorbant non couché, capte rapidement les liquides : jus de fruits, épluchures humides, restes de repas. En formant une barrière entre les déchets et le fond du bac, il protège la poubelle elle-même, évitant que celle-ci ne pourrisse ou ne s’imprègne d’odeurs tenaces.
De plus, le journal agit comme un filtre olfactif. En piégeant les résidus humides, il limite la fermentation rapide des déchets organiques, responsable des mauvaises odeurs. Une fois le sac plein, le papier, imbibé mais solide, permet un transport plus propre et moins glissant.
« Quand on vivait à la ferme, on changeait la poubelle tous les deux jours », raconte Lucien Brémond, éleveur retraité du Gers. « Avec le journal au fond, on n’avait jamais de coulure sur le sol. C’était propre, discret, et surtout, on ne gaspillait rien. »
Pas n’importe quel papier convient. Les journaux imprimés sur papier recyclé ou non couché sont les plus absorbants. En revanche, les suppléments glacés ou les prospectus plastifiés sont à éviter : ils ne filtrent rien et polluent davantage. Autre point important : l’encre. Si les encres à base d’eau, désormais majoritaires, sont considérées comme non toxiques, il est préférable d’éviter d’utiliser ces journaux dans des contextes sensibles, comme la litière d’animaux destinés à la consommation.
Avant que le mot « recyclage » ne devienne un slogan, les campagnes pratiquaient déjà une forme de circularité. Le papier journal, après lecture, reprenait du service. Ce geste, banal, était en réalité une forme de préfiguration de l’économie circulaire.
« On ne parlait pas de bilan carbone à l’époque », sourit Jean Moreau, 84 ans, ancien cultivateur de betteraves dans les Deux-Sèvres. « Mais on savait qu’un objet ne servait pas qu’une fois. Le journal, c’était pareil. On l’utilisait, puis on le brûlait ou on le compostait. Rien ne partait à vide. »
Aujourd’hui, alors que les déchets plastiques s’accumulent dans les océans et que les politiques de tri se complexifient, cette méthode apparaît comme une alternative humble mais pertinente. Une étude de l’ADEME montre que chaque Français produit en moyenne 365 kg de déchets ménagers par an. Réduire même légèrement l’usage de sacs plastiques, en doublant les bacs avec du papier recyclé, pourrait avoir un effet significatif à l’échelle nationale.
Le papier journal utilisé dans les poubelles peut être jeté avec les ordures ménagères résiduelles, mais mieux vaut l’intégrer au compost si les déchets sont organiques. Décomposé, il devient une matière carbonée utile, équilibrant les déchets azotés comme les épluchures. Attention toutefois : s’il est souillé par des déchets non compostables (huile, produits chimiques), il doit être éliminé avec les déchets classés.
Avec l’essor des sacs poubelle hermétiques, des liners anti-odeurs et des bacs équipés de systèmes de ventilation, le recours au journal semble dépassé. Pourtant, dans certaines régions — le Limousin, le Centre-Ouest, les Causses —, cette méthode subsiste, transmise par les aînés ou adoptée par des ménages soucieux de limiter leur impact environnemental.
« Mes enfants riaient quand ils me voyaient faire », confie Bernadette Laroche, 71 ans, habitante d’un hameau près de Châteauroux. « Mais quand ils ont eu une fuite dans leur poubelle en ville, j’ai vu leurs têtes changer. Maintenant, ils font pareil. »
Ce retour d’intérêt n’est pas anecdotique. Sur les réseaux sociaux, des groupes comme « Astuces de grand-mère » ou « Zéro déchet en campagne » voient circuler des photos de poubelles doublées de journaux, accompagnées de témoignages. « C’est pas glamour, mais ça marche », écrit une utilisatrice. « Et puis, ça sent moins mauvais. »
Les critiques existent. Certains craignent que le papier ne se déchire, laissant passer les liquides. D’autres s’inquiètent de l’hygiène, pensant que le journal pourrait favoriser la prolifération de bactéries. En réalité, si le papier est bien tassé et renouvelé régulièrement, ces risques sont minimes. Le vrai obstacle reste culturel : dans une société qui valorise le neuf, le jetable, le pratique, un geste ancien peut sembler démodé.
La tradition évolue. Là où le journal servait à tapisser les poubelles, il est désormais utilisé dans d’autres domaines : comme couche de compost, comme litière pour les poules, ou encore comme matériel d’isolation temporaire dans les serres. « Je le mets sous les cages de mes lapins », explique Thierry Cazaux, maraîcher bio dans le Tarn. « Il absorbe l’urine, et après, je le jette au compost. C’est gratuit, efficace, et ça ne pollue pas. »
D’autres, plus innovants, combinent le journal avec du bicarbonate de soude pour renforcer l’effet anti-odeurs. Une couche de papier, une saupoudrage de bicarbonate, puis les déchets : un système simple, peu coûteux, et redoutablement efficace.
Absolument. Si les conditions sont différentes — les poubelles sont souvent collectées plus fréquemment, les espaces de stockage plus réduits —, le principe reste valable. En ville, où les odeurs peuvent vite devenir un problème dans les halls d’immeuble ou les cuisines exigües, le journal au fond du bac est une solution discrète et économique. Il est d’ailleurs utilisé dans certains restaurants traditionnels, où les épluchures s’accumulent rapidement.
Non, il ne remplace pas le sac, mais il le complète. Le journal sert de couche protectrice au fond du bac, avant d’insérer le sac. Il absorbe les liquides et protège le sac lui-même d’une déchirure prématurée due à l’humidité.
Oui, à condition que les déchets soient uniquement organiques (épluchures, restes de fruits, etc.) et que le papier ne soit pas imprégné de produits chimiques ou d’huiles. Le journal apporte du carbone au compost, équilibrant les matières azotées.
Oui, tant que le papier est changé régulièrement avec les déchets. Le risque bactériologique est comparable à celui d’un sac plastique souillé. Le journal, étant poreux, sèche plus vite une fois exposé à l’air, ce qui limite la prolifération microbienne.
Oui, mais avec précaution. Le papier kraft, les essuie-tout usagés (non parfumés), ou les cahiers d’écolier peuvent fonctionner. En revanche, les papiers couchés, les magazines ou les papiers avec encres métalliques sont à éviter pour des raisons écologiques et de dégradation.
Significatif à l’échelle collective. En réduisant la quantité de liquide dans les déchets, on diminue les risques de lixiviat dans les centres d’enfouissement. En limitant l’usage de sacs plastiques renforcés (souvent non recyclables), on réduit la production de déchets non biodégradables. Enfin, en réutilisant un matériau déjà en circulation, on valorise le principe de réemploi.
Ce geste, humble et discret, mérite d’être redécouvert. Il ne s’agit pas de revenir à une époque révolue, mais de s’inspirer d’une sagesse pratique, née de l’observation, de l’économie et du respect des choses. Dans un monde saturé de solutions high-tech et coûteuses, parfois, la meilleure réponse est celle que nos grands-parents connaissaient déjà : utiliser ce qu’on a, intelligemment, sans rien gaspiller. Le papier journal au fond de la poubelle, ce n’est pas une nostalgie. C’est une philosophie.
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