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Parler en dormant : ce phénomène méconnu qui pourrait vous surprendre en 2025

Il est fréquent de penser que le sommeil est un état de silence et d’immobilité, une parenthèse où le corps et l’esprit se reposent loin des turbulences du jour. Pourtant, des millions de personnes, sans le savoir, rompent ce silence chaque nuit. Elles parlent, murmurent, crient, argumentent — parfois même dans des langues oubliées. Ce phénomène, connu sous le nom de somniloquie, est bien plus répandu que ce que l’on imagine, et pourtant encore mal compris. À l’instar de ces rêves qui s’évanouissent au réveil, les mots prononcés dans le sommeil échappent souvent à toute mémoire. Mais pour ceux qui les entendent, ils peuvent devenir une source d’interrogation, d’amusement, ou parfois, de tension. À travers des témoignages, des données scientifiques et des pistes d’action, plongeons dans l’univers mystérieux de ceux qui parlent en dormant.

Qu’est-ce que la somniloquie, et pourquoi survient-elle pendant le sommeil ?

Une parasomnie parmi d’autres

La somniloquie appartient à une catégorie de troubles du sommeil appelés parasomnies. Ces comportements atypiques, qui surviennent pendant certaines phases du sommeil, incluent aussi le somnambulisme, les terreurs nocturnes ou le bruxisme. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, parler en dormant n’est pas nécessairement lié aux rêves les plus intenses. Il peut se produire aussi bien en sommeil profond, où les rêves sont rares, qu’en sommeil paradoxal, où l’activité cérébrale est proche de l’état de veille. Cette variabilité explique la diversité des manifestations : certains somniloques se contentent de soupirer ou de marmonner, tandis que d’autres semblent tenir une conversation complète.

Un phénomène massivement répandu

Les études montrent que près de 60 % des personnes ont prononcé des mots ou des phrases pendant leur sommeil au moins une fois dans leur vie. Ce chiffre grimpe à 80 % chez les enfants de moins de 12 ans. Clara, mère de deux garçons, raconte : « Mon fils aîné, Léo, âgé de 9 ans, appelle souvent son chat dans son sommeil. Il dit “Minou, viens ici” d’une voix claire, comme s’il était éveillé. Le plus drôle, c’est qu’il n’en a aucun souvenir le lendemain. » Ce phénomène diminue avec l’âge, mais il persiste chez certains adultes, parfois de manière sporadique, parfois régulière. Les femmes et les hommes sont touchés de manière équivalente, et l’absence de souvenir au réveil est quasi universelle.

Comment se manifeste concrètement la somniloquie ?

Des formes variées, parfois surprenantes

Les manifestations de la somniloquie peuvent être aussi diverses que les individus eux-mêmes. Certaines personnes émettent des sons indistincts, des grognements ou des rires étouffés. D’autres, comme Thomas, 34 ans, racontent des scènes entières. « Ma compagne m’a dit que je donnais des ordres à un collègue imaginaire pendant que je dormais. Je parlais de budgets, de réunions, avec une voix autoritaire. Elle a trouvé ça presque effrayant. » Des analyses linguistiques montrent que la moitié des propos enregistrés sont inintelligibles, tandis que l’autre moitié suit une structure syntaxique cohérente, proche du langage éveillé.

Des contenus parfois révélateurs de l’inconscient

Les mots prononcés pendant le sommeil ne sont pas toujours anodins. Ils peuvent refléter des tensions internes, des souvenirs enfouis ou des conflits non résolus. Lors d’une étude menée à Lyon, des chercheurs ont analysé des enregistrements de somniloques et ont constaté une forte prévalence de termes émotionnels, souvent négatifs : “non”, “laisse-moi”, “au secours”, ou encore des insultes. Mais attention : cela ne signifie pas que la personne souhaite réellement dire ces choses. Comme l’explique le neurologue Dr. Élias Renard, « le cerveau en sommeil traite l’information de manière désordonnée. Ce ne sont pas des aveux, mais des échos de pensées en cours de traitement ».

Quelles sont les causes de la somniloquie ?

Une prédisposition génétique probable

Les jumeaux monozygotes, qui partagent 100 % de leur ADN, ont tendance à présenter des comportements similaires en matière de parasomnies. Une étude suédoise a montré que si l’un des jumeaux parle en dormant, l’autre a 50 % de chances de faire de même — un taux bien plus élevé que dans la population générale. Cela suggère un fort facteur héréditaire. Camille, 28 ans, raconte : « Mon père parlait beaucoup en dormant. Moi aussi, je marmonne parfois. Ma sœur dit que c’est “dans le sang” ». D’autres troubles du sommeil, comme le somnambulisme ou le grincement de dents, sont souvent associés, renforçant l’idée d’un terrain familial.

Le stress et les troubles psychologiques en cause

Les personnes en proie à des niveaux élevés de stress, d’anxiété ou souffrant de troubles comme le PTSD (trouble de stress post-traumatique) sont plus susceptibles de parler pendant leur sommeil. Lors d’un suivi clinique à Bordeaux, des patients ayant vécu des événements traumatisants ont été observés : 65 % d’entre eux présentaient des épisodes de somniloquie au moins une fois par semaine, contre 20 % dans le groupe témoin. « Je me suis réveillé en sursaut un matin, raconte Hugo, ancien pompier, parce que ma femme m’a dit que je criais “Sortez-les de là !” plusieurs fois dans la nuit. Je n’avais aucun souvenir, mais ça l’a profondément marquée. »

Quels facteurs extérieurs peuvent déclencher ou aggraver la somniloquie ?

Le manque de sommeil et les rythmes perturbés

La fatigue accumulée est l’un des principaux déclencheurs. Lorsque le cerveau est privé de repos suffisant, il peut devenir instable pendant les cycles de sommeil, favorisant les parasomnies. Les voyageurs fréquents, les travailleurs de nuit ou les parents de jeunes enfants sont particulièrement exposés. « Depuis que je travaille en horaires décalés, j’ai commencé à parler la nuit », confie Nadia, infirmière aux urgences. « Mon compagnon dit que je répète des noms de patients ou que je donne des ordres. C’est gênant, mais je ne peux rien y faire. »

Alcool, drogues et troubles respiratoires

La consommation d’alcool avant le coucher perturbe la structure du sommeil, en particulier la phase paradoxale, et augmente significativement les risques de somniloquie. De même, les drogues, certains médicaments psychotropes ou l’apnée du sommeil peuvent aggraver le phénomène. En cas d’apnée, les micro-réveils fréquents peuvent provoquer des émissions verbales inconscientes. « Mon mari ronfle, s’arrête de respirer, puis se met à parler », explique Élise, 51 ans. « C’est comme s’il se réveillait à moitié à chaque fois. On a fini par consulter un pneumologue. Il a été diagnostiqué avec une apnée modérée. Depuis qu’il utilise un masque CPAP, il parle beaucoup moins. »

La somniloquie est-elle dangereuse ?

Un trouble généralement bénin

Dans la grande majorité des cas, parler en dormant n’est pas un signe de maladie. C’est un phénomène passager, sans conséquence sur la santé physique. Le somniloque lui-même ne souffre généralement pas de fatigue excessive ou de troubles cognitifs liés à ce comportement. Cependant, comme le souligne le Dr Renard, « ce n’est pas la personne qui parle qui est en danger, mais souvent celle qui l’entend ».

Un impact sur les relations de couple

La gêne peut être réelle pour le partenaire de lit. Réveils répétés, bruits forts, propos inquiétants ou agressifs : tout cela peut nuire à la qualité du sommeil de l’entourage. « J’ai failli dormir dans le salon pendant plusieurs semaines », avoue Julien, dont la compagne parle souvent en dormant. « Elle insulte des gens, crie, pleure… Je sais que ce n’est pas contre moi, mais la nuit, c’est stressant. » Dans certains cas, cela crée des tensions relationnelles, voire de la méfiance, surtout si les propos semblent révélateurs de secrets.

Quand s’inquiéter ?

Quand la somniloquie s’accompagne d’autres symptômes

Il est temps de consulter un spécialiste du sommeil si la somniloquie est fréquente, violente, ou associée à d’autres signes : marche en dormant, cauchemars répétés, ronflements intenses, pauses respiratoires ou somnolence diurne excessive. Ces éléments peuvent indiquer un trouble du sommeil plus profond, comme le syndrome des jambes sans repos, l’apnée ou un trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP), qui peut être un prélude à des maladies neurodégénératives.

Le rôle du neurologue ou du somnologue

Un bilan complet peut inclure un enregistrement nocturne (polysomnographie), une évaluation psychologique et une analyse des habitudes de sommeil. « On a fait une nuit d’étude à l’hôpital », raconte Chloé, 42 ans. « Ils ont tout filmé, tout enregistré. On a découvert que je parlais surtout pendant les phases de micro-réveil liées à un léger trouble anxieux. Depuis que je fais de la méditation, c’est beaucoup mieux. »

Comment limiter la somniloquie ?

Améliorer l’hygiène du sommeil

Les bases restent essentielles : se coucher et se lever à des heures régulières, éviter les écrans une heure avant le coucher, limiter la caféine et l’alcool. Un environnement calme, sombre et frais favorise un sommeil profond et stable. « Depuis que je lis un livre le soir au lieu de regarder mon téléphone, je dors mieux, et ma femme dit que je parle moins », témoigne Romain.

Privilégier la détente mentale

Le stress étant un facteur clé, les techniques de relaxation — méditation, respiration profonde, yoga du sommeil — peuvent faire une différence. Des applications guidées ou des séances en groupe sont de plus en plus populaires. « Je fais 10 minutes de pleine conscience chaque soir », explique Inès. « C’est devenu un rituel. Et mes nuits sont plus calmes. »

Et pour ceux qui dorment à côté d’un somniloque ?

Des solutions simples pour mieux dormir

Les bouchons d’oreilles haut de gamme, les casques anti-bruit ou les diffuseurs de bruit blanc (comme le son de la pluie ou d’un ventilateur) peuvent atténuer significativement les perturbations. Certains couples adoptent des stratégies originales : « On a installé un petit haut-parleur qui diffuse un son constant », raconte Léa. « C’est discret, mais ça couvre les murmures. »

Dormir séparément, une option à considérer

Si le trouble persiste et nuit gravement au repos, dormir dans des chambres différentes peut être une solution temporaire, voire durable. « On s’aime, mais on dort mieux séparés », sourit Antoine. « On se retrouve le matin, et c’est déjà beaucoup. »

A retenir

Qu’est-ce que la somniloquie ?

La somniloquie est un trouble du sommeil classé parmi les parasomnies, caractérisé par des émissions verbales pendant le sommeil, sans souvenir au réveil. Elle peut survenir à n’importe quelle phase du cycle et toucher jusqu’à 60 % des personnes au moins une fois dans leur vie.

Est-ce dangereux de parler en dormant ?

Non, dans la plupart des cas. C’est un phénomène bénin, mais il peut perturber le sommeil de l’entourage ou révéler des troubles sous-jacents s’il est accompagné d’autres symptômes.

Quelles sont les causes principales ?

Les causes sont multiples : prédisposition génétique, stress, anxiété, privation de sommeil, consommation d’alcool ou de drogues, et troubles respiratoires comme l’apnée du sommeil.

Comment réduire les épisodes ?

En améliorant l’hygiène du sommeil, en réduisant le stress, en évitant les substances perturbatrices, et en consultant un spécialiste si les symptômes sont fréquents ou associés à d’autres troubles.

Que faire si le partenaire parle en dormant ?

Utiliser des bouchons d’oreilles, des machines à bruit blanc, ou envisager de dormir séparément temporairement. Le dialogue et la compréhension sont essentiels pour éviter les tensions.

Anita

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