Plage Envahie Par La Foule En 2025 En Chine
À l’aube d’un été caniculaire, une scène se répète jour après jour : une étroite langue de sable, à peine visible sous la marée humaine qui l’envahit, devient le théâtre d’une course silencieuse à l’espace, à l’ombre, à la fraîcheur. Des milliers de personnes convergent vers cette plage, non par luxe, mais par besoin. La chaleur écrase les villes, et la mer, même tiède, devient une promesse. Pourtant, ce lieu, loin de l’image idéalisée des vacances, raconte autre chose : une société en tension entre désir d’évasion et limites physiques, entre accès démocratique et saturation. Ce phénomène, observé sur une plage de Dalian, en Chine, dépasse les frontières. Il interroge notre rapport à la nature, au partage, et à la manière dont nous vivons les espaces collectifs quand le climat s’emballe.
Lorsque les températures dépassent 35 °C, les villes deviennent des chambres à chaleur. Les bétons surchauffés, les immeubles sans ventilation, les transports bondés : tout pousse à fuir. Et la plage, même bondée, devient une oasis. Selon des analyses publiées par journaldesfemmes.fr, cette attraction n’est pas seulement sensorielle, elle est aussi psychologique. L’eau, même si elle n’est pas fraîche, agit comme un leurre apaisant. Le bruit des vagues, même couvert par les cris des enfants et les sonneries de téléphone, évoque un rythme naturel, une respiration. C’est ce que ressent Li Wei, fonctionnaire à Dalian, qui vient chaque week-end avec sa famille. « Quand on arrive, on transpire encore, mais en posant les pieds dans l’eau, on respire. Même si on est collé à dix autres familles, on se sent… ailleurs », confie-t-il, assis sous un parasol aux couleurs passées.
L’accessibilité joue un rôle central. Cette plage, située en bordure de la province de Liaoning, est desservie par un réseau de bus urbains et des trains régionaux. En quelques dizaines de minutes, les habitants des quartiers denses de Dalian peuvent basculer dans un autre monde. Mais ce monde, ils le partagent. En haute saison, jusqu’à 60 000 personnes peuvent s’y rassembler en une seule journée. Les images, partagées massivement sur les réseaux sociaux, montrent une plage transformée en mosaïque humaine : serviettes juxtaposées, enfants jouant dans des interstices de sable, familles mangeant sous des parasols qui se touchent. Ce n’est plus une plage, c’est un territoire de survie collective.
La météo, de plus en plus instable, amplifie ce mouvement. Les vagues de chaleur, autrefois rares, deviennent fréquentes. Chaque été, les records sont battus, et chaque été, la pression sur les lieux de fraîcheur augmente. La plage de Dalian n’est pas un cas isolé. En Europe, des sites comme la plage de Calvi en Corse ou celle de Santorin en Grèce connaissent des affluences similaires. Mais ici, la différence réside dans l’échelle : l’espace est minuscule, la demande énorme.
La géographie de ce lieu est simple : une bande de sable longue de 500 mètres, coincée entre une falaise basse et la mer. Rien de spectaculaire. À côté, Copacabana à Rio s’étend sur plus de 4 kilomètres. Pourtant, Dalian attire autant, voire plus, proportionnellement. La densité humaine atteint des sommets. Les touristes, les locaux, les familles, les adolescents venus en bande : tous cherchent leur place. Et cette place, il faut l’occuper tôt. « On arrive à 6h30 du matin, parfois même plus tôt », explique Mei Lin, mère de deux enfants, qui habite à une demi-heure de là. « Si on tarde, il ne reste que les coins près des poubelles ou sous les arbres trop petits pour faire de l’ombre. »
Le matin, la plage devient un champ de manœuvres. Les premiers arrivés déroulent leurs serviettes comme des drapeaux. Les parasols s’installent à quelques centimètres les uns des autres. Les tentes gonflables, vendues dans les marchés voisins, forment des petits camps serrés. Chaque geste compte : un décalage de 20 cm peut provoquer un regard noir, une protestation étouffée. Un homme, Zhang Hao, raconte avoir vu deux familles se disputer pour un espace « pas plus grand qu’un pied ». « Ce n’était pas la place qui importait, c’était le principe. Chacun veut son morceau, même minuscule. »
Le résultat ? Une organisation spontanée, presque militaire. Les allées entre les groupes deviennent des couloirs étroits, où marcher pieds nus devient un défi. L’accès à l’eau, censé être libre, devient un parcours d’obstacles. Les enfants doivent slalomer entre les jambes allongées. Les adultes portent leurs enfants en hauteur pour ne pas les blesser. Et pourtant, personne ne semble vouloir partir. « On sait que c’est serré, mais on vient quand même », dit Mei Lin. « Parce que c’est tout ce qu’on a. »
La pression humaine laisse des traces. Chaque jour, pendant la saison estivale, les équipes de nettoyage collectent jusqu’à 20 tonnes de déchets. Des bouteilles en plastique aux restes de pique-nique, en passant par les jouets cassés et les bouées abandonnées, tout finit dans les bennes. Le sable, piétiné, compacté, perd sa porosité. Les dunes, quand elles existent, sont piétinées sans relâche. Les mouettes, autrefois rares, prolifèrent, attirées par les restes de nourriture.
Les autorités locales tentent de maintenir un équilibre. Des campagnes d’information sont diffusées, appelant à la propreté, au respect du lieu. Des poubelles sont installées tous les 20 mètres, parfois même plus près. Mais le volume de déchets dépasse les capacités de gestion. Dès le lendemain du ramassage, le sol se couvre à nouveau de détritus. « On fait ce qu’on peut », dit Liu Feng, responsable de l’entretien. « Mais quand 60 000 personnes passent en une journée, même si 90 % d’entre elles jettent leurs déchets à la poubelle, 10 %, ça fait 6 000 personnes qui laissent traîner quelque chose. »
Pourquoi ne pas limiter l’accès ? La question est posée régulièrement. Mais chaque tentative de restriction soulève des tensions sociales. Ce lieu n’est pas un club privé. C’est un espace public, souvent le seul accessible aux familles modestes. « Pour beaucoup, c’est leur seule sortie de l’été », explique Yan Wei, sociologue à l’université de Dalian. « Ce n’est pas du tourisme, c’est de la respiration. Si on ferme, on ferme un droit élémentaire. »
Pourtant, la dégradation s’accentue. Les algues, autrefois rares, se mélangent au plastique. L’eau, polluée par les déchets non ramassés, devient parfois trouble. Les bactéries prolifèrent. Des cas de gastro-entérite ont été signalés après la baignade. Mais la demande ne baisse pas. Au contraire, elle augmente. La plage devient un miroir : elle reflète notre incapacité à concilier besoin collectif et préservation de l’environnement.
Derrière la marée humaine, il y a un désir profond : celui de sortir du quotidien. De s’évader, même brièvement, du travail, du stress, de la chaleur. Mais cet évasion n’est plus romantique. Elle est urgente, presque vitale. La plage de Dalian n’est pas un lieu de loisir, c’est un exutoire. Et ce phénomène n’est pas propre à la Chine. En France, les plages du sud sont saturées chaque été. En Italie, les îles comme Capri limitent désormais l’accès des touristes. Mais partout, la même question se pose : comment profiter sans tout casser ?
Ce lieu montre que l’accès facile prime souvent sur le confort. On accepte la promiscuité, le bruit, les déchets, pour un peu de ciel, un peu d’eau, un peu d’air. Mais cette acceptation a un prix. Elle normalise l’encombrement, la dégradation, la tension. Elle rend invisible la nature, au profit de l’humain. « On ne vient pas pour le paysage », reconnaît Li Wei. « On vient pour se sentir vivant. »
Pourtant, des solutions existent. À Barcelone, certaines plages ont mis en place des réservations horaires. À Tokyo, des parcs urbains proposent des zones de fraîcheur avec brumisation. À Dalian, des voix s’élèvent pour proposer un système de rotation, des navettes vers d’autres sites, ou des aménagements temporaires en dehors des heures de pointe. Mais rien n’est encore mis en œuvre à grande échelle.
Peut-être que le changement viendra des usagers eux-mêmes. Comme ce jeune homme, Chen Rui, qui vient chaque samedi avec un sac poubelle et ramasse les déchets autour de sa serviette. « Je ne sauve pas la plage, mais je fais ma part », dit-il. « Et parfois, d’autres me rejoignent. »
La plage de Dalian n’est pas un cas isolé. C’est un symptôme. Elle montre que nos espaces de détente sont de plus en plus sollicités, que le climat change nos habitudes, et que nos infrastructures ne suivent pas. Elle montre aussi que le besoin d’évasion est universel, mais qu’il doit s’accompagner de responsabilité.
La solution ne passe pas par l’exclusion, mais par l’organisation. Mieux trier, mieux encadrer, mieux répartir. Des horaires décalés, des accès différenciés, des animations en dehors des pics d’affluence. Des campagnes de sensibilisation qui ne culpabilisent pas, mais qui proposent. Et surtout, une reconnaissance du fait que la nature n’est pas une ressource infinie, même quand elle est gratuite.
Le défi est collectif. Il ne s’agit pas de rendre la plage plus belle pour les photos, mais de la rendre vivable pour tous. Pour que l’évasion ne devienne pas une fuite en avant, mais un moment de paix partagée.
Cette plage, située à Dalian en Chine, devient un refuge essentiel pendant les vagues de chaleur. Accessible en bus et en train, elle est l’un des rares espaces naturels à portée des habitants des zones urbaines denses. L’eau tiède, l’ombre des parasols et la promesse d’un moment de détente expliquent son affluence, malgré la saturation.
La bande de sable mesure environ 500 mètres de long, une dimension très réduite comparée à d’autres plages mondiales comme Copacabana. Cette petite superficie, combinée à une affluence pouvant atteindre 60 000 personnes par jour, crée une densité humaine extrême, transformant l’espace en un puzzle serré de serviettes, parasols et tentes.
Chaque jour, jusqu’à 20 tonnes de déchets sont collectées : bouteilles, emballages, jouets, restes de nourriture. Malgré les efforts de nettoyage, la pollution persiste, affectant la qualité du sable et de l’eau. La pression humaine dégrade aussi les écosystèmes côtiers, avec une prolifération d’algues et de déchets plastiques.
Les autorités hésitent à imposer des restrictions, car ce lieu représente souvent la seule possibilité d’évasion pour les familles modestes. Fermer l’accès serait perçu comme une injustice sociale. La plage incarne un droit à la nature, même dans des conditions de surfréquentation.
Des solutions existent : réservations horaires, rotation des usagers, développement d’autres sites de baignade, campagnes de sensibilisation à la propreté. L’enjeu est de concilier accès démocratique, confort et préservation de l’environnement, en encourageant des comportements responsables sans exclure personne.
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