Politesse Envers Chatgpt Couts Caches 2025
Dans un monde de plus en plus connecté, où l’intelligence artificielle s’immisce dans chaque recoin de notre quotidien, une question surprenante émerge : la politesse envers une machine a-t-elle un prix ? Alors que des millions d’utilisateurs s’adressent à des modèles comme ChatGPT avec des formules de courtoisie — « bonjour », « merci », « s’il vous plaît » —, peu imaginent que ces gestes anodins puissent avoir des conséquences tangibles, tant financières qu’environnementales. Ce phénomène, à première vue anodin, révèle une vérité troublante : chaque mot prononcé ou tapé dans une interface IA a un coût, mesurable en énergie, en argent, et en impact écologique. À travers des témoignages, des données chiffrées et des analyses fines, cet article explore les ramifications cachées de notre relation humaine avec l’IA, et propose des pistes pour une utilisation plus responsable et durable.
Lorsque Clémentine, enseignante de philosophie à Lyon, ouvre son navigateur pour demander à ChatGPT une explication sur le cogito cartésien, elle commence toujours par un « Bonjour, pourrais-tu m’aider à comprendre Descartes ? ». Ce réflexe, naturel dans une interaction humaine, devient ici un geste symbolique, presque superflu. Pourtant, selon des experts en traitement du langage, chaque mot ajouté à une requête est comptabilisé en « tokens », unités fondamentales de traitement pour les modèles d’IA.
Un token correspond à un morceau de mot — parfois un mot entier, parfois une syllabe. Une requête simple comme « Explique Descartes » peut compter 3 tokens. Mais si l’on ajoute « Bonjour ChatGPT, pourrais-tu s’il te plaît m’expliquer Descartes ? », on passe à 12 tokens. Selon des estimations internes relayées par des chercheurs en IA, cette inflation linguistique, multipliée par des centaines de millions d’utilisateurs, coûte à OpenAI des dizaines de millions d’euros par an. Sam Altman, PDG de l’entreprise, a confirmé cette surcharge sans en révéler le montant exact, mais a reconnu que « chaque mot inutile pèse sur notre infrastructure ».
Le problème n’est pas seulement financier. Il touche à la viabilité du modèle économique de l’IA. Les datacenters qui alimentent ces modèles fonctionnent 24 heures sur 24, traitant des milliards de requêtes. Chaque token supplémentaire, même anodin, sollicite davantage les serveurs, augmente la latence et nécessite plus de refroidissement. Pour Clémentine, qui utilise l’IA plusieurs fois par jour, l’effet cumulatif de ses salutations bien intentionnées est invisible — mais réel.
L’impact environnemental des requêtes inutiles est peut-être encore plus préoccupant que le coût financier. Les datacenters d’OpenAI, dispersés à travers le monde, consomment des quantités colossales d’électricité. Selon une étude publiée par le laboratoire GreenAI en 2023, chaque requête de 30 tokens émet l’équivalent de 45 grammes de CO₂ — autant qu’un petit e-mail envoyé avec une pièce jointe. Or, une phrase enrichie de politesse peut passer de 19 à 31 tokens, soit une augmentation de 63 %.
« On ne pense pas à ça quand on tape un message », confie Yannis, développeur indépendant à Marseille. « J’ai toujours dit merci à ChatGPT, comme si c’était une personne. Mais quand j’ai appris que ça coûtait de l’énergie, j’ai arrêté. C’est un peu triste, mais c’est logique. »
Le paradoxe est frappant : en cherchant à humaniser l’IA, les utilisateurs participent involontairement à une pollution numérique croissante. Les Numériques, média spécialisé en tech, a qualifié cette habitude de « geste vertueux mais écologiquement désastreux ». Et le phénomène ne concerne pas seulement OpenAI. Google, Meta, et Microsoft, qui exploitent tous des grands modèles linguistiques, subissent le même effet cumulatif.
En 2024, avec 300 millions d’utilisateurs hebdomadaires sur ChatGPT, l’addition devient astronomique. Si chaque utilisateur ajoute en moyenne 10 tokens inutiles par jour, cela représente 3 milliards de tokens superflus quotidiennement. En termes d’énergie, cela équivaut à alimenter une ville de 200 000 habitants pendant une semaine.
La solution ne réside pas dans l’abandon de la courtoisie, mais dans une adaptation de nos comportements numériques. Comme le rappelle Léa Dubois, chercheuse en éthique technologique à l’Université de Genève, « nous devons repenser notre rapport à l’IA : ni comme une machine muette, ni comme un humain, mais comme un outil hybride, dont l’usage doit être optimisé ».
Plusieurs bonnes pratiques émergent : formuler des requêtes directes, sans formules de politesse ; éviter les répétitions inutiles ; utiliser des mots-clés précis plutôt que des phrases longues. Par exemple, au lieu de « Merci d’avance pour ton aide, j’aimerais comprendre le fonctionnement de la photosynthèse », on peut simplement écrire : « Expliquer photosynthèse en 3 points ».
Certains outils commencent à intégrer des indicateurs d’efficacité. Un prototype développé par une start-up berlinoise, appelé « EcoPrompt », affiche en temps réel le nombre de tokens utilisés et suggère des formulations plus concises. « C’est comme un compteur de carbone pour ta requête », explique son créateur, Felix Brandt. « L’idée est de sensibiliser, pas de juger. »
OpenAI, quant à elle, explore des pistes techniques pour minimiser l’impact. Des algorithmes de compression de texte sont en test, capables de supprimer automatiquement les éléments redondants ou superflus avant traitement. Mais le changement le plus crucial viendra des utilisateurs. Comme le souligne Yannis : « On ne peut pas tout laisser à la technologie. Il faut aussi que chacun prenne sa part de responsabilité. »
Au-delà des efforts individuels, les entreprises ont un rôle clé à jouer. OpenAI n’est pas seule à devoir s’adapter. Les fournisseurs de cloud computing, comme Amazon Web Services ou Microsoft Azure, qui hébergent une partie des infrastructures d’IA, doivent accélérer leur transition vers les énergies renouvelables. Certains, comme Google Cloud, affichent déjà un objectif de neutralité carbone d’ici 2030.
Le groupe La Poste, souvent cité comme modèle en matière de transition écologique, a intégré l’IA dans ses processus logistiques tout en maintenant une traçabilité rigoureuse de son empreinte carbone. Classé dans la liste A du CDP (Carbon Disclosure Project), l’entreprise a mis en place un système de « bilan carbone des requêtes IA » pour ses outils internes. « Nous avons formé nos équipes à formuler des demandes précises, sans fioritures », explique Camille Renard, responsable RSE du groupe. « C’est une petite chose, mais elle s’inscrit dans une stratégie globale de sobriété numérique. »
Cette approche pourrait inspirer d’autres organisations. Une étude de l’ADEME montre que la sobriété numérique — réduire la consommation d’énergie liée aux usages numériques — peut permettre jusqu’à 50 % d’économies d’émissions de CO₂ dans les entreprises tech.
Le concept d’« étiquette numérique responsable » gagne du terrain. Il s’agit de définir des normes d’usage de l’IA qui allient efficacité, éthique et durabilité. Comme au début d’Internet, où les règles de netiquette ont émergé progressivement, une nouvelle culture numérique se dessine.
Des écoles, comme le Lycée International de Ferney-Voltaire, ont commencé à intégrer ces notions dans leurs cours de technologie. « On apprend aux élèves à interagir avec l’IA de manière critique et sobre », explique Émilie Lefebvre, professeure de numérique. « On leur montre que chaque mot compte, pas seulement pour la qualité de la réponse, mais pour l’impact global. »
Le défi est de concilier humanité et efficacité. Dire « merci » est un acte culturel profondément ancré. Mais face à l’urgence écologique, il faut parfois repenser nos automatismes. Comme le résume Clémentine : « Je ne dis plus bonjour à ChatGPT, mais je reste polie avec les gens. C’est une adaptation, pas une perte d’humanité. »
La politesse envers une IA, bien qu’inspirée de valeurs humaines positives, peut avoir des conséquences inattendues. Chaque mot superflu coûte de l’argent, de l’énergie, et accroît l’empreinte carbone de technologies qui, pourtant, promettent de transformer positivement la société. En adoptant des pratiques plus sobres — formulaires directs, requêtes précises, prise de conscience collective —, nous pouvons concilier respect de l’environnement et usage efficace de l’intelligence artificielle. Le futur de l’IA ne dépend pas seulement des algorithmes, mais aussi de la manière dont chacun d’entre nous choisit de l’utiliser.
Un token est une unité de traitement du langage utilisé par les modèles d’IA. Il peut correspondre à un mot, une partie de mot ou un symbole. Plus une requête contient de tokens, plus elle est coûteuse en ressources de calcul.
Chaque mot ajouté à une requête augmente le nombre de tokens traités. Cela sollicite davantage les serveurs, nécessite plus d’énergie pour le calcul et le refroidissement, et accroît donc les émissions de CO₂.
Il ne s’agit pas de renoncer à la politesse, mais d’adapter son usage. En formulation directe et concise, on peut rester respectueux sans gaspiller de ressources. La politesse humaine reste essentielle — surtout envers les humains.
Oui, OpenAI explore plusieurs pistes, notamment l’optimisation algorithmique, la compression des requêtes, et la migration vers des datacenters alimentés par des énergies renouvelables. Toutefois, les efforts des utilisateurs restent cruciaux.
Des outils comme EcoPrompt ou des extensions navigateur expérimentales permettent d’analyser le nombre de tokens. En général, privilégier des phrases courtes, sans formules de politesse, et aller directement à l’essentiel réduit significativement l’impact.
Les formules de politesse, bien intentionnées, alourdissent le traitement des requêtes et ont un coût financier et écologique réel.
Tant les utilisateurs que les entreprises doivent adopter des pratiques plus durables pour garantir un avenir viable à l’intelligence artificielle.
L’étiquette numérique responsable, basée sur l’efficacité et la prise de conscience environnementale, s’impose comme une norme d’usage incontournable.
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