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Premier festival de jeux de société près de Redon : des centaines de curieux au rendez-vous

Le samedi 4 octobre, la salle du Château d’eau à Saint-Nicolas-de-Redon, en Loire-Atlantique, s’est transformée en terrain de jeu géant. Pour la première fois, le festival Jeux de Vilaine a ouvert ses portes, réunissant des passionnés, des curieux et des familles venues explorer l’univers captivant des jeux de société. Organisé par l’association Meeple Attack, l’événement a attiré plus de 300 visiteurs, un succès inespéré pour une première édition née d’un rêve partagé entre amis. Derrière les rires, les parties endiablées et les boîtes de jeux empilées jusqu’au plafond, se cache une aventure humaine, une volonté de transmettre la passion du jeu et de créer du lien social autour d’un simple plateau.

Quel était l’objectif du festival Jeux de Vilaine ?

Le festival n’était pas conçu comme une simple manifestation ludique, mais comme un pont entre les amateurs de jeux de société et le grand public. Damien Augis, président de Meeple Attack, explique que l’idée germait depuis des mois au sein du groupe : « On en parlait entre nous depuis longtemps. En juin, on a décidé de passer à l’acte et de fixer une date. L’objectif ? Faire découvrir notre collection de jeux au plus grand nombre. On ne savait pas si ça marcherait. »

Le pari était risqué. Aucun événement similaire n’avait encore eu lieu dans ce secteur rural de la Bretagne. Pourtant, dès l’ouverture des portes, les allées se sont remplies. Des enfants de 7 ans aux retraités de 77 ans, tous ont trouvé leur bonheur parmi les 300 jeux proposés. De la stratégie pure au jeu coopératif, en passant par les classiques revisités, la diversité des titres a permis à chacun de s’immerger dans une expérience unique.

Le cœur de l’événement résidait dans l’accessibilité. Aucun jeu n’était verrouillé derrière des règles complexes ou une connaissance préalable. Chaque boîte pouvait être ouverte, testée, expliquée. Des bénévoles, tous membres de l’association, étaient présents pour guider les nouveaux joueurs, comme Damien lui-même, qui s’est installé avec Adeline et son fils Lenny, venus d’Avessac, pour leur présenter Sobek, un jeu de gestion inspiré de l’Égypte antique.

Comment les visiteurs ont-ils vécu cette journée ?

Adeline, enseignante en école primaire, raconte : « On joue à la maison, mais on n’a pas une grande collection. Ici, c’est incroyable. On peut essayer des jeux qu’on n’aurait jamais achetés, par peur qu’ils soient trop compliqués ou pas adaptés à Lenny. Et en plus, on a quelqu’un pour nous expliquer. C’est précieux. »

Lenny, 10 ans, les yeux brillants, ajoute : « J’ai adoré Sobek ! On doit négocier des marchandises, mais attention, le crocodile peut tout manger ! » Ce moment de complicité entre une mère et son fils illustre parfaitement l’un des enjeux du festival : créer des espaces où les générations se rencontrent autour d’une activité commune, loin des écrans et de l’isolement numérique.

Plus loin, un groupe de retraités s’affronte dans une partie de Carcassonne. Gérard Le Guen, 72 ans, habitant de Redon, commente : « J’ai découvert les jeux de société il y a cinq ans, après la retraite. Avant, je pensais que c’était pour les enfants. Aujourd’hui, je joue tous les mardis soir avec d’autres passionnés. C’est une autre forme de socialisation, plus vivante que la télé. »

Les bénévoles, quant à eux, étaient aux anges. Chaque explication de règles, chaque sourire d’un joueur découvrant un nouveau jeu, était une victoire. « Voir des gens passer de l’hésitation à l’enthousiasme en dix minutes, c’est magique », confie Céline Vasseur, animatrice bénévole depuis deux ans au sein de Meeple Attack.

Pourquoi ce festival est-il une réussite pour la communauté locale ?

Au-delà de la simple distraction, Jeux de Vilaine a révélé un besoin latent dans la région. Dans un territoire où les animations culturelles sont parfois rares, surtout en dehors des grandes villes, un événement centré sur le jeu devient un levier de cohésion sociale. Les habitants d’Avessac, de Redon, de Saint-Nicolas-de-Redon, mais aussi de communes plus éloignées comme La Chapelle-des-Marais ou Messac, se sont déplacés pour participer.

Le choix de la salle du Château d’eau n’était pas anodin. Lieu emblématique de la commune, il incarne une volonté de réinvestir les espaces publics pour des usages conviviaux. « On voulait un lieu accessible, central, et qui puisse accueillir du monde », précise Damien Augis. La configuration a parfaitement fonctionné : des grandes tables pour les parties de groupe, des coins plus calmes pour les jeux de réflexion, et même un espace dédié aux enfants en bas âge avec des jeux d’éveil.

La réussite du festival a aussi mis en lumière le travail de fond mené par Meeple Attack. Depuis plusieurs années, l’association organise des soirées jeux hebdomadaires, mais l’idée d’un événement grand public restait en suspens. « On manquait de visibilité, de moyens. Cette journée, c’est aussi une reconnaissance de notre travail », souligne Céline Vasseur.

Quel avenir pour Jeux de Vilaine ?

La question du renouvellement du festival est déjà sur toutes les lèvres. « C’est une première édition qui ne sera pas la dernière », affirme Damien Augis avec un sourire confiant. Les retours des visiteurs sont unanimes : il faut recommencer, et même agrandir.

Des pistes sont déjà envisagées. Allonger la durée de l’événement sur deux jours, intégrer des ateliers de création de jeux, inviter des auteurs ou des éditeurs indépendants, voire organiser des tournois avec des lots. « On a reçu des messages de gens qui proposent leur aide, des idées, des contacts. L’élan est là », ajoute Céline.

Le calendrier des mardis soir à la salle Yvonne-Gaudeau, lieu habituel des rencontres de l’association, devrait également évoluer. « On va vite être à l’étroit, plaisante Damien. On réfléchit à des partenariats avec les écoles ou les centres sociaux pour toucher d’autres publics. »

Le jeu de société, un outil éducatif et social méconnu ?

Loin d’être une simple distraction, le jeu de société est de plus en plus reconnu comme un outil pédagogique et thérapeutique. À Saint-Nicolas-de-Redon, cette dimension n’a pas échappé aux organisateurs. Des jeux comme Pandémie, qui simule la gestion d’une crise sanitaire, ou Azul, qui développe la logique spatiale, ont été particulièrement prisés.

Adeline, l’enseignante, y voit un potentiel éducatif immense : « En classe, j’utilise déjà des jeux pour travailler la coopération ou le calcul mental. Mais ici, je découvre des formats que je pourrais adapter. Ce serait formidable de pouvoir emprunter certaines boîtes à l’association. »

Des discussions sont d’ailleurs en cours avec des établissements scolaires locaux pour organiser des ateliers découverte. Le jeu, dans ce contexte, devient un vecteur d’apprentissage non formel, où l’erreur n’est pas punie, mais intégrée au processus.

Quel rôle jouent les bénévoles dans ce type d’événement ?

Derrière chaque partie réussie, il y a une équipe de bénévoles discrets mais essentiels. Vingt personnes ont œuvré toute la journée pour installer les jeux, accueillir les visiteurs, expliquer les règles, ranger, servir des boissons. Leur engagement est le ciment de l’événement.

Théo Mercier, étudiant en psychologie à Nantes, a rejoint l’équipe pour la première fois : « Je joue depuis l’adolescence, mais je n’avais jamais participé à l’organisation. C’est une autre perspective. On voit combien le jeu peut créer du lien, désamorcer la timidité, même chez des adultes. »

Le bénévolat au sein de Meeple Attack n’est pas seulement une corvée : c’est une communauté. Chaque membre a son domaine de prédilection, son jeu fétiche, son public cible. Certains préfèrent les jeux rapides et familiaux, d’autres les mastodontes de stratégie à plusieurs heures. Cette diversité enrichit l’expérience collective.

Comment participer à l’association Meeple Attack ?

Les portes sont ouvertes à tous. Chaque mardi soir, à la salle Yvonne-Gaudeau, les passionnés se retrouvent pour jouer, échanger, et préparer les prochains événements. Pas besoin d’être un expert : l’accueil est chaleureux, l’ambiance détendue. « On ne juge pas, on partage », résume Damien Augis. Des contacts sont disponibles via téléphone, email ou la page Facebook de l’association.

Conclusion

Le festival Jeux de Vilaine n’était pas seulement une journée de jeux. C’était une déclaration d’intention : celle de faire du jeu de société un bien commun, accessible à tous, indépendamment de l’âge, du niveau ou du milieu social. À Saint-Nicolas-de-Redon, une petite ville de la Bretagne, une vingtaine de passionnés ont réussi à créer un événement qui résonne bien au-delà de ses frontières. Avec plus de 300 visiteurs enthousiastes, des témoignages touchants et une dynamique collective en marche, l’avenir du festival s’annonce lumineux. Et si, en 2026, on parlait déjà de la troisième édition ?

A retenir

Quel était le principal défi de cette première édition ?

L’incertitude. L’équipe organisatrice ne savait pas si le public répondrait présent. Organiser un festival de jeux de société dans une zone rurale, sans antécédent, était un pari audacieux. Le succès dépassant les 300 visiteurs montre qu’il y avait un réel besoin de lieux de rassemblement autour du jeu.

Qui sont les organisateurs du festival ?

Le festival est porté par Meeple Attack, une association locale fondée par des passionnés de jeux de société. Son président, Damien Augis, a piloté le projet avec une équipe de bénévoles, tous membres de l’association, réunis par une même passion pour le jeu et la convivialité.

Le festival sera-t-il reconduit ?

Oui. Malgré le caractère expérimental de cette première édition, les organisateurs envisagent déjà une nouvelle mouture, probablement en 2026. Les retours positifs, l’engouement du public et les propositions d’aide concrète laissent présager un événement encore plus ambitieux.

Peut-on rejoindre l’association en dehors du festival ?

Absolument. Meeple Attack organise des soirées jeux tous les mardis à la salle Yvonne-Gaudeau à Saint-Nicolas-de-Redon. Ces rencontres sont ouvertes à tous, débutants comme experts, et constituent un excellent moyen de découvrir l’univers des jeux de société dans un cadre bienveillant.

Anita

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