Proprietaire Cop Poursuivi Chants Matinaux Provence
En Provence, un conflit insolite oppose depuis plusieurs mois les habitants d’un petit village à un éleveur de coqs. Le motif ? Les chants matinaux d’un volatile jugés trop tôt et trop bruyants par le voisinage. Cette affaire, qui mêle droit rural, bien-être animal et qualité de vie, révèle les tensions entre traditions campagnardes et exigences contemporaines de tranquillité publique.
Le cœur du problème se trouve dans l’horaire inflexible du gallinacé : chaque matin à 4h, été comme hiver, son cri retentit dans un rayon de 300 mètres. « C’est comme un réveil sans bouton snooze qui sonnerait 365 jours par an », raconte Élodie Vernet, graphiste indépendante. Son studio donnant sur la cour du propriétaire, elle a vu ses nuits raccourcir dangereusement : « Après six mois de ce régime, je carbure aux somnifères légers. Ma dernière exposition a pris trois mois de retard à cause de ma fatigue chronique. »
Les médecins locaux observent une recrudescence de consultations pour troubles du sommeil dans le quartier concerné. Le Dr Mathias Coulon note : « J’ai trois patients présentant des symptômes évidents de privation chronique de sommeil – irritabilité, baisse de la concentration, fragilité immunitaire. Tous habitent à proximité immédiate du poulailler incriminé. »
Pour la famille Garcin, avec deux enfants en primaire, le quotidien est devenu un enfer. « Léon, 8 ans, se réveille chaque nuit en sursaut. Résultat : il s’endort en classe et ses notes chutent », soupire Lucile Garcin, son enseignante d’anglais et mère de famille. Son époux, ingénieur, a dû faire isoler phoniquement les chambres à grands frais, sans résultat probant. « On a l’impression de punir nos enfants pour un problème qui ne vient pas de nous », déplore-t-il.
Le propriétaire, Thierry Bastide, éleveur primé, a testé plusieurs aménagements : déplacement du poulailler, mise en place de rideaux phoniques, modification des horaires de nourrissage. « Mon coq Adonis a remporté le concours régional l’an dernier. C’est un animal exceptionnel dont le chant pur est étudié par des spécialistes », argumente-t-il. Ses voisins reconnaissent ses efforts, mais jugent les améliorations insuffisantes : « Le volume a baissé de 15 décibels, mais à 4h du matin, même un murmure vous réveille », commente Élodie Vernet.
Les avocats des deux camps campent sur leurs positions. Maître Lapointe, représentant les plaignants, s’appuie sur l’article R. 1334-31 du code de la santé publique : « Nul ne doit causer à autrui une nuisance sonore excessive. » Face à lui, Me Duchêne invoque le droit coutumier rural : « Un coq qui chante à l’aube relève de la campagne authentique. En s’installant ici, les plaignants acceptaient implicitement ce cadre de vie. »
En 2020, l’affaire Maurice le coq avait fait jurisprudence : la Cour de cassation avait donné raison à l’animal, estimant que « le chant du coq participe du patrimoine sensoriel des campagnes ». Néanmoins, le maire du village provençal tempère : « Ici, l’intensité et la fréquence dépassent largement le cadre habituel. Nous étudions un arrêté municipal pour encadrer les élevages avicoles en zone résidentielle. »
Plusieurs pistes émergent des discussions communales :
Une solution originale vient de Corinne Lemaire, vétérinaire comportementaliste : « Avec un protocole de luminothérapie aviaire, on pourrait décaler progressivement l’horaire de chant vers 6h. C’est testé avec succès sur des fermes pédagogiques. »
Non, sauf si un tribunal établit un trouble anormal de voisinage. La jurisprudence privilégie les solutions amiables et les aménagements.
Oui, mais les textes diffèrent selon les zones (urbaines/rurales) et doivent concilier droits des propriétaires et tranquillité publique.
La Fédération des Éleveurs Amateurs et l’Association des Victimes de Nuisances Sonores proposent des médiations spécialisées.
Alors que le tribunal administratif doit trancher dans les prochaines semaines, un compromis semble émerger : Thierry Bastide accepterait de déplacer son élevage en contrepartie d’une aide municipale, tandis que les habitants participeraient à un fonds de préservation du patrimoine avicole local. « L’objectif n’est pas de faire taire les campagnes, mais de trouver un équilibre où coqs et humains pourront coexister », résume le maire. Une solution qui, espèrent tous, apaisera enfin les nuits provençales.
Julien, agent de sécurité de nuit à Paris, subit fatigue chronique et précarité avec un…
Malgré la hausse du SMIC, de nombreux Français voient leur pouvoir d'achat toujours érodé par…
Fusions d'entreprises : les salariés voient leurs primes annuelles disparaître, un coup dur pour leur…
Des drones équipés de sonars peuvent désormais capter les signaux physiologiques à distance, révolutionnant les…
Récupérer l’eau de pluie pour préserver la planète peut sembler écologique, mais certaines municipalités imposent…
Plusieurs banques auraient modifié les clauses des livrets A sans prévenir leurs clients, suscitant l'indignation…