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Relation à distance : cette étude canadienne bouleverse tout en 2025

Chaque année, des milliers de personnes traversent une période de deuil, souvent sans savoir vers qui se tourner ni comment accompagner ce passage intime et douloureux. Le deuil n’est pas une maladie, mais une expérience humaine universelle, qui touche indistinctement les âges, les classes sociales et les cultures. Pourtant, son expression varie profondément selon les individus. Certains se replient, d’autres parlent, certains pleurent, d’autres agissent. Dans cette diversité, une question revient souvent : comment traverser le deuil sans se perdre soi-même ? À travers les témoignages de personnes ayant vécu des pertes significatives, les éclairages de professionnels de la psychologie et les enseignements des pratiques accompagnantes, cet article explore les chemins du deuil, ses formes, ses silences et ses possibles renaissances.

Qu’est-ce que le deuil, au-delà de la perte d’un être cher ?

Le deuil est souvent associé à la mort d’un proche, mais il peut aussi suivre la disparition d’un mode de vie, d’un projet, d’une relation ou même d’une identité. Pour Élodie Ferrand, psychologue spécialisée dans les accompagnements de transition, « le deuil est une réponse naturelle à toute forme de rupture. Il ne concerne pas seulement la mort, mais toute perte qui modifie notre rapport au monde ». Ce constat éclaire le cas de Thomas Lefranc, 48 ans, ancien chef d’entreprise, qui a perdu son travail après la faillite de sa société. « J’ai pleuré mon bureau, mes équipes, mais surtout l’image que j’avais de moi-même. Je ne savais plus qui j’étais sans mon titre », confie-t-il. Son deuil n’était pas celui d’un être vivant, mais d’un rôle, d’une reconnaissance sociale, d’un sens. Ce type de deuil, dit « non-mourant », est souvent moins visible, mais tout aussi légitime.

Les étapes du deuil : mythe ou réalité ?

Depuis les travaux de la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross dans les années 1960, on parle souvent des « cinq étapes du deuil » : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation. Pourtant, ces étapes ne sont pas linéaires, ni universelles. « Dire que tout le monde passe par ces phases revient à enfermer une expérience infiniment personnelle dans un cadre trop rigide », souligne Élodie Ferrand. Le deuil est plutôt une spirale, avec des retours en arrière, des moments de rémission, des accès de douleur inattendus. C’est ce qu’a vécu Camille Vasseur, dont le fils est décédé à l’âge de 22 ans dans un accident de moto. « Un an après, j’ai cru que j’allais mieux. Puis, en entendant une chanson qu’il aimait, tout est revenu. J’ai compris que le deuil ne se mesure pas en mois, mais en émotions ressurgies. »

Comment le corps exprime-t-il le deuil ?

Le deuil n’est pas seulement psychologique. Il s’incarne. Insomnies, fatigue chronique, troubles digestifs, perte d’appétit : le corps devient le témoin silencieux de la douleur. « Le cerveau ne fait pas la différence entre une douleur physique et une douleur émotionnelle », explique le docteur Antoine Maréchal, neurologue. Des études montrent que la région du cerveau activée lors d’une douleur physique l’est aussi en cas de perte affective. C’est ce que ressent Sophie Kessler, 56 ans, veuve depuis trois ans. « J’ai eu des douleurs thoraciques pendant des mois. Les médecins ont tout vérifié : pas de problème cardiaque. C’était mon cœur brisé, littéralement. »

Quels accompagnements sont possibles ?

Le soutien psychologique n’est pas obligatoire, mais il peut être un levier puissant. Les thérapies cognitivo-comportementales, la thérapie narrative ou encore les groupes de parole permettent de mettre des mots sur ce qui semble indicible. À Lyon, un groupe de parole animé par une psychologue accueille chaque mois des personnes en deuil. C’est là que Mathieu Delorme, père d’un adolescent décédé d’une leucémie, a trouvé un premier espace de respiration. « Entendre d’autres voix, d’autres silences, m’a fait comprendre que je n’étais pas fou. Que ma douleur avait sa place. »

Les accompagnements ne se limitent pas à la parole. Certaines personnes trouvent du sens dans des rituels personnels : écrire des lettres au défunt, créer une œuvre d’art, planter un arbre, ou même voyager sur les lieux aimés par la personne disparue. Pour Léa Nguyen, dont la mère est morte après une longue maladie, c’est la cuisine qui a été salvatrice. « Je prépare ses recettes, je sens son parfum, j’entends sa voix. C’est comme si elle était là, dans la cuisine. »

Le deuil des enfants : une souffrance souvent invisible

Les enfants aussi font le deuil, mais leur manière d’exprimer la perte est différente. Ils peuvent passer du rire aux larmes en quelques minutes, ou rejouer la scène de la mort en jeu. « Un enfant ne pleure pas comme un adulte. Il intègre la perte par étapes, par fragments », précise la psychologue Élodie Ferrand. Le cas de Raphaël, 8 ans, dont le grand-père est décédé, illustre cette complexité. Pendant plusieurs semaines, il a dessiné le même arbre, avec un oiseau perché sur une branche. « Il ne parlait pas de son papy, mais le dessin changeait : parfois l’oiseau volait, parfois il était seul. C’était son langage », raconte sa mère, Claire.

Les adultes ont parfois tendance à protéger les enfants en évitant le sujet. Or, cette protection peut devenir une forme d’isolement. « Dire “tout va bien” alors que tout s’effondre, c’est mentir à l’enfant, et c’est lui apprendre à nier ses émotions », alerte Ferrand. L’accompagnement passe par la vérité, adaptée à l’âge, et par la présence : être là, sans chercher à “réparer”.

Et le deuil collectif ?

Le deuil n’est pas toujours individuel. Il peut être partagé par des communautés entières : après une catastrophe naturelle, un attentat, une pandémie. Le deuil collectif pose des défis spécifiques : comment pleurer ensemble sans uniformiser les douleurs ? Comment honorer les morts sans figer la mémoire dans la souffrance ? Après les attentats de 2015 à Paris, des initiatives citoyennes ont émergé : mur des noms, veillées silencieuses, expositions d’objets laissés sur les lieux. Ces gestes, souvent spontanés, ont permis une forme de catharsis partagée.

Le deuil collectif peut aussi concerner des groupes culturels ou historiques. Les peuples autochtones, par exemple, portent des deuils intergénérationnels liés à la colonisation, à la perte de leurs langues ou de leurs territoires. Ce type de deuil, dit « transgénérationnel », se transmet inconsciemment, à travers les comportements, les silences, les angoisses. Des thérapeutes travaillent aujourd’hui à dénouer ces héritages invisibles, en invitant à la reconnaissance et à la mémoire.

Peut-on guérir du deuil ?

Guérir n’est pas oublier. Le deuil ne se termine pas, il évolue. « On n’en sort pas indemne, on en sort transformé », résume Thomas Lefranc. Le but n’est pas de “passer à autre chose”, mais d’intégrer la perte dans sa vie. C’est ce qu’appelle le psychologue le “deuil accompli” : un état où la douleur est toujours présente, mais où elle n’empêche plus de vivre.

Camille Vasseur, trois ans après la mort de son fils, témoigne : « Je ne suis plus la mère d’un enfant vivant. Je suis la mère d’un enfant mort. C’est différent. Mais je continue à l’aimer, à parler de lui, à rire de ses bêtises. Il fait partie de moi. » Ce lien persistant, loin d’être pathologique, est au contraire un signe de santé psychique. Le deuil n’est pas une amputation, c’est une transformation du lien.

Les idées reçues sur le deuil

Nombre d’idées reçues entravent le processus de deuil. On entend souvent : « Il faut faire le deuil », comme s’il s’agissait d’une tâche à accomplir. Ou encore : « Le temps guérit toutes les blessures », ce qui peut culpabiliser ceux dont la douleur persiste. D’autres phrases, bien intentionnées, blessent : « Il est en paix maintenant », « Tu dois être forte », « Tu as encore d’autres enfants ». Autant de formules qui minimisent l’ampleur de la perte.

Élodie Ferrand insiste : « Le deuil n’est pas une performance. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de pleurer. Il n’y a que des manières humaines. »

Quand faut-il s’inquiéter ?

Le deuil compliqué, ou deuil prolongé, concerne environ 10 % des personnes endeuillées. Il se caractérise par une douleur intense qui ne diminue pas avec le temps, accompagnée d’un retrait social, de pensées obsessionnelles, ou de troubles du comportement. Dans ces cas, un accompagnement spécialisé est nécessaire. Des outils diagnostiques existent, comme l’échelle de deuil prolongé (Prolonged Grief Disorder), qui aide les professionnels à identifier les signes d’alerte.

Le docteur Maréchal précise : « Il ne faut pas attendre des mois ou des années pour demander de l’aide. Dès que la souffrance devient envahissante, qu’elle empêche de travailler, de dormir, de s’occuper de ses proches, il est temps d’en parler. »

A retenir

Le deuil est-il une maladie ?

Non. Le deuil est une réponse normale à une perte. Il devient problématique seulement s’il s’installe de façon chronique et envahissante, au point de bloquer la vie quotidienne. Dans ce cas, il peut être classé comme trouble du deuil prolongé, mais cela reste une exception.

Faut-il parler de la personne décédée ?

Oui, et même c’est essentiel. Évoquer le défunt, raconter des souvenirs, montrer des photos, permet de maintenir un lien symbolique. Cela aide à intégrer la perte plutôt que de la fuir. Le silence, en revanche, risque d’isoler la personne endeuillée.

Combien de temps dure le deuil ?

Il n’y a pas de durée standard. Pour certaines personnes, les premiers mois sont les plus durs. Pour d’autres, la douleur resurgit des années plus tard. L’important n’est pas la durée, mais la qualité de l’accompagnement et la permission de ressentir ce que l’on ressent.

Peut-on aider quelqu’un en deuil sans parler ?

Oui. Parfois, la présence silencieuse est plus forte que les mots. Être là, écouter, proposer un repas, s’occuper des tâches pratiques : autant de gestes concrets qui portent du sens. L’essentiel est de ne pas fuir la personne, même quand on ne sait pas quoi dire.

Le deuil peut-il mener à une transformation positive ?

Oui, c’est ce qu’on appelle la croissance post-traumatique. Certaines personnes, après un deuil profond, développent une plus grande empathie, un sens aigu de la priorité des choses, ou un engagement dans des causes liées à la perte. Ce n’est pas une justification de la souffrance, mais un possible chemin de sens.

Le deuil, dans sa complexité, reste l’un des passages les plus humains qui soient. Il ne s’enseigne pas, il se traverse. Mais en écoutant les voix de ceux qui ont cheminé, en reconnaissant la légitimité de chaque douleur, en offrant des espaces de parole et de silence, on apprend à accompagner, sans juger, sans pression. Le deuil ne s’oublie pas. Il s’habite.

Anita

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