Retraite en 2025 : un temps partiel coûte 320€ par mois à cette femme de ménage — son choc

Comment le temps partiel impacte-t-il réellement les pensions de retraite en France ? Derrière les chiffres et les discours politiques, des milliers de travailleurs découvrent trop tard les conséquences de leurs parcours professionnels fragmentés. À travers des récits concrets et des analyses approfondies, cet article explore les lacunes du système et les pistes pour plus d’équité.

Qui sont les premières victimes du temps partiel dans le calcul des retraites ?

Le cas d’Élodie Vasseur, agent d’entretien dans un lycée marseillais, illustre parfaitement ce phénomène. Après 28 ans de service à 60 % d’un temps plein, elle s’est vue annoncer une retraite de 780 € mensuels – un montant inférieur au seuil de pauvreté. « J’ai élevé seule mes deux filles en cumulant les petits boulots. Aujourd’hui, on me dit que ces sacrifices se traduisent par une retraite misérable », raconte-t-elle, la voix tremblante.

Un piège genré qui se referme

Les statistiques révèlent une réalité implacable : 80 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes. Clémence Armand, économiste spécialiste du marché du travail, explique : « Le système actuel amplifie les inégalités de genre. Beaucoup de femmes réduisent leur activité pour s’occuper des enfants ou de parents âgés, puis subissent doublement cette décision à la retraite. »

Pourquoi le système actuel désavantage-t-il les travailleurs à temps partiel ?

Le mécanisme de calcul français repose principalement sur les revenus moyens et la durée d’assurance, sans pondération suffisante pour les carrières discontinues. Simon Lefèvre, conseiller en gestion de patrimoine, détaille : « Un salarié à mi-temps voit ses trimestres validés normalement, mais ses revenus– et donc ses cotisations– divisés par deux. Résultat : des droits à retraite proportionnellement inférieurs. »

L’effet cumulatif des petites pensions

Pour Julien Moreau, ouvrier dans la métallurgie ayant alterné CDD et intérim, la situation est encore plus complexe : « Quand j’ai demandé ma simulation, l’assurance retraite m’a sorti cinq lignes de calcul différentes. Comment voulez-vous vous y retrouver ? » Ce sentiment d’opacité est partagé par de nombreux bénéficiaires potentiels.

Quelles alternatives existent pour protéger les retraites des temps partiels ?

Plusieurs pays européens ont mis en œuvre des solutions innovantes. En Suède, par exemple, le système par points neutralise partiellement les effets du temps partiel. « Nous pourrions imaginer un mécanisme de bonification pour les années accomplies à temps réduit », suggère Mathilde Rousseau, experte en protection sociale.

Des solutions individuelles à ne pas négliger

En attendant d’éventuelles réformes, des stratégies existent. Jonathan Faber, conseiller en reconversion à Nantes, recommande : « Même avec de petits revenus, épargner 20 € par mois sur un PER peut faire la différence. Beaucoup ignorent aussi les droits rechargeables après 67 ans. »

À retenir

Le temps partiel réduit-il automatiquement ma retraite ?

Oui, de deux manières : via des cotisations moindres et un salaire moyen calculé sur la base du temps travaillé. Seuls les trimestres sont acquis normalement si vous cotisez suffisamment.

Existe-t-il des métiers où le temps partiel est mieux comptabilisé ?

Certaines conventions collectives (comme celles de la fonction publique) proposent des dispositifs avantageux. Renseignez-vous systématiquement auprès de votre syndicat.

Peut-on rattraper les retraites à temps partiel ?

Trois possibilités existent : la surcotisation volontaire, le rachat de trimestres (sous conditions) ou la prolongation d’activité au-delà de l’âge légal.