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Retraite minimale en France : le montant surprenant quand on a peu cotisé en 2025

Élever des enfants, parfois au détriment de sa carrière, ou survivre pendant des années grâce au RSA, sont des réalités que des milliers de Français ont vécues. Ces choix, souvent contraints, laissent des traces profondes sur la vie future, notamment à l’heure de la retraite. Alors que la société évolue, les mécanismes de protection sociale tentent de s’adapter, mais les écarts de niveau de pension restent criants. Entre carrière à mi-temps, absence de cotisations, et filets de sécurité comme l’ASPA, quel avenir pour ceux qui ont tout donné sans en retirer les bénéfices attendus ? À travers des situations concrètes et des évolutions réglementaires, cet article explore les conséquences de ces parcours atypiques sur la retraite, et ce qui change à partir de 2025.

Quel impact une carrière à mi-temps a-t-elle sur la pension de retraite ?

Clémence, 58 ans, a travaillé à mi-temps pendant vingt ans pour s’occuper de ses trois enfants. Aujourd’hui, elle calcule sa future retraite avec inquiétude. Malgré une vie professionnelle honnête, son salaire réduit a entraîné des cotisations faibles, ce qui se traduit par une pension estimée à 680 euros brut par mois. Ce montant, courant pour les personnes ayant travaillé à temps partiel toute leur vie, illustre une réalité injuste : plus on gagne peu, moins on cotise, et donc moins on touche à la retraite.

Pourquoi le temps partiel pénalise-t-il la retraite ?

Le système de retraite français repose sur la capitalisation des cotisations. Un travailleur à mi-temps cotise sur la moitié de son temps, donc accumule moins de trimestres et de points retraite. Même si l’activité est continue, le revenu moindre réduit d’autant la pension finale. Pour Clémence, c’est un paradoxe : elle a rempli une mission sociale essentielle, mais son effort n’est pas pleinement valorisé financièrement.

Quelles compensations existent pour les parents ?

Le système prévoit toutefois des mécanismes de rattrapage. La majoration pour enfants permet d’obtenir jusqu’à 8 trimestres supplémentaires par enfant : 4 pour la maternité, 4 pour l’éducation. Pour trois enfants, cela représente 24 trimestres, soit l’équivalent de six années de cotisations. Ce bonus, intégré au régime de base, peut faire la différence pour atteindre le taux plein.

Par ailleurs, le régime complémentaire Agirc-Arrco attribue des points spécifiques aux parents. Selon la carrière, ces points peuvent rapporter entre 100 et 300 euros brut par mois supplémentaires. Pour Clémence, c’est une bouée : elle espère atteindre 950 euros mensuels grâce à cette revalorisation, même si cela reste loin du seuil de pauvreté.

Que devient la retraite après une vie passée au RSA ?

Farid, 63 ans, n’a jamais travaillé durablement. Orphelin à l’adolescence, il a enchaîné les emplois précaires avant de vivre du RSA pendant plus de vingt-cinq ans. Aujourd’hui, il découvre qu’il ne possède aucun droit à la retraite. Le RSA, contrairement aux allocations chômage, ne génère aucune validation de trimestres. Il ne pourra donc prétendre à aucune pension de base ni complémentaire.

Pourquoi le RSA ne donne-t-il pas droit à une retraite ?

Le RSA est une aide sociale, non une prestation d’assurance. Il n’implique pas de cotisations à la Sécurité sociale. Ainsi, même après des décennies de bénéficiaire, une personne comme Farid n’accumule aucun droit à la retraite. Cette situation touche des milliers de personnes, souvent isolées, sans soutien familial, et sans accès à l’emploi stable.

Quelle solution pour les anciens bénéficiaires du RSA ?

À partir de 65 ans, Farid pourra demander l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA). Ce dispositif, destiné aux personnes âgées aux ressources insuffisantes, lui garantira un revenu minimum. En 2025, le montant maximal s’élève à 1 016 euros par mois pour une personne seule. Ce n’est pas une retraite, mais un filet de survie.

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) souligne que les anciens bénéficiaires de minima sociaux perçoivent en moyenne des pensions deux fois plus faibles que les autres retraités. C’est une fracture sociale silencieuse, mais profonde.

L’ASPA : un filet de sécurité, mais à quel prix ?

Que l’on ait élevé des enfants à mi-temps ou vécu sous le RSA, l’ASPA devient souvent la dernière solution. Pour Clémence et Farid, elle représente une forme de dignité à l’âge de la retraite. Mais son rôle souligne aussi les limites du système : il compense, mais ne répare pas.

Qui peut bénéficier de l’ASPA en 2025 ?

L’ASPA est accessible aux personnes résidant en France, âgées de 65 ans ou plus (67 ans pour certaines situations, comme les ressortissants étrangers), et disposant de ressources inférieures à un plafond fixé. En 2025, ce plafond est de 1 012 euros par mois pour une personne seule, et 1 579 euros pour un couple. L’ASPA est versée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) et est soumise à récupération sur succession, sauf si le patrimoine est inférieur à 39 000 euros.

Quel est l’impact psychologique de dépendre de l’ASPA ?

Pour Farid, l’idée de vivre grâce à une allocation le pèse. « J’ai toujours voulu être autonome. Aujourd’hui, je me sens inutile », confie-t-il. Clémence, elle, relativise : « J’ai fait mon devoir de mère. Je ne regrette rien, même si je dois vivre modestement. » Leur témoignage reflète une dualité : la fierté du sacrifice, mais aussi la douleur de la précarité.

Quelles évolutions pour 2025 ? Ce qui change pour les carrières hachées

En 2025, plusieurs mesures entrent en vigueur, offrant de nouvelles opportunités pour limiter les pertes de pension. Ces changements concernent particulièrement les travailleurs à mi-temps, les parents, et les personnes en fin de carrière.

La retraite progressive : un accès anticipé à 60 ans

À compter du 1er septembre 2025, la retraite progressive peut être demandée à partir de 60 ans, contre 62 auparavant. Ce dispositif permet de réduire son temps de travail (entre 40 % et 80 %) tout en percevant une partie de sa pension. Par exemple, en travaillant à 60 %, on touche 40 % de sa retraite en complément de son salaire.

Mathieu, 61 ans, commercial dans une PME, a choisi cette option. « Cela me permet de rester actif, de continuer à cotiser, et d’anticiper ma retraite sans rupture brutale. » Pendant la période de retraite progressive, les cotisations s’accumulent normalement, ce qui augmente le montant final de la pension.

Peut-on racheter des trimestres en travaillant à mi-temps ?

Oui, et c’est une piste méconnue. Les salariés à mi-temps peuvent opter pour une surcotisation afin que leur temps de travail soit considéré comme du temps plein pour la validation des trimestres. En 2025, pour valider un trimestre, il faut avoir perçu l’équivalent de 150 fois le SMIC horaire brut sur le trimestre, soit environ 1 782 euros.

Clémence envisage de racheter quelques trimestres grâce à une petite économie qu’elle a constituée. « Ce n’est pas énorme, mais chaque euro compte. » Ce mécanisme, bien que coûteux, peut être rentable sur le long terme.

Quels changements fiscaux à venir ?

Le projet de loi de finances 2026 prévoit une réforme de la fiscalité des pensions. L’abattement de 10 % actuellement appliqué sur les pensions pourrait être supprimé, remplacé par une déduction forfaitaire plafonnée à 2 000 euros par an. Pour les retraités aux revenus modestes, cette mesure pourrait se traduire par une baisse du pouvoir d’achat.

« On a déjà peu. Si l’État prend encore plus, comment on fait pour vivre ? » s’inquiète Farid. Pour les pensions inférieures à 1 500 euros, l’impact serait moindre, mais symboliquement, cela renforce le sentiment d’abandon.

Conclusion : vers une retraite plus juste ?

Les parcours de vie hachés — entre parentalité, précarité et temps partiel — laissent des marques durables sur les pensions de retraite. Si des mécanismes de compensation existent, comme la majoration pour enfants ou l’ASPA, ils restent insuffisants pour garantir une vie décente à l’âge de la retraite. Les évolutions de 2025, notamment la retraite progressive à 60 ans et les options de surcotisation, offrent des pistes d’amélioration, mais elles demandent anticipation et ressources.

Le défi d’avenir est de reconnaître pleinement les contributions non marchandes — comme l’éducation des enfants — et de garantir que personne, même sans carrière classique, ne finisse sa vie dans la précarité. La retraite n’est pas seulement une question de calculs : c’est une question de justice sociale.

A retenir

Combien de trimestres peut-on gagner grâce aux enfants ?

Jusqu’à 8 trimestres par enfant peuvent être attribués : 4 pour la maternité, 4 pour l’éducation. Cela peut représenter jusqu’à 24 trimestres pour trois enfants, soit six années de cotisations supplémentaires.

Le RSA donne-t-il droit à une retraite ?

Non, le RSA ne valide aucun trimestre de retraite. Il s’agit d’une aide sociale, non d’une prestation d’assurance. Les personnes ayant uniquement vécu du RSA ne bénéficient d’aucune pension de base ni complémentaire.

Quel est le montant de l’ASPA en 2025 ?

En 2025, l’ASPA peut atteindre 1 012 euros par mois pour une personne seule et 1 579 euros pour un couple. Elle est destinée aux personnes âgées aux ressources insuffisantes.

Quand peut-on demander l’ASPA ?

L’âge légal pour demander l’ASPA est de 65 ans pour les Français. Pour certains étrangers ou personnes en situation particulière, il peut être fixé à 67 ans.

La retraite progressive sera-t-elle accessible plus tôt en 2025 ?

Oui, à partir du 1er septembre 2025, la retraite progressive pourra être demandée à partir de 60 ans, contre 62 auparavant. Elle permet de travailler à temps partiel tout en percevant une fraction de sa pension.

Les pensions de retraite seront-elles plus imposées en 2026 ?

Le projet de loi de finances 2026 envisage de supprimer l’abattement de 10 % sur les pensions, au profit d’une déduction forfaitaire plafonnée à 2 000 euros par an. Cela pourrait affecter les retraités aux revenus modestes ou moyens.

Anita

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