Scarabee Japonais Menace Vignes Fruits France 2025
Le scarabée japonais, originaire d’Asie, a été identifié pour la première fois dans le Grand Est français au début de l’été 2023. Cette découverte, réalisée grâce à des pièges de surveillance de la DRAAF, marque un tournant inquiétant pour les écosystèmes locaux et les secteurs agricoles. Derrière ce petit insecte de 15 mm de long se cache une menace redoutable, capable de ravager des centaines d’espèces végétales. Comment ce ravageur a-t-il réussi à franchir les frontières ? Quelles conséquences redoutent les experts ? Témoignages et analyses.
Si son origine asiatique est bien établie, le mode de transport utilisé par le scarabée japonais pour atteindre l’Europe reste intrigant. Selon Léa Moreau, entomologiste à l’INRAE, « cette espèce utilise des stratégies surprenantes pour se disperser. Elle s’accroche à des objets mobiles comme des véhicules, des conteneurs ou même des matériels agricoles. Sa petite taille et sa capacité à rester en état de diapause pendant plusieurs semaines expliquent sa facilité à voyager clandestinement ».
Dans la région de Colmar, Étienne Vautrin, vigneron, raconte : « J’ai retrouvé plusieurs spécimens sur le toit de mon tracteur après une livraison de tonneaux en Belgique. J’ai cru à une erreur, jusqu’à ce que les services phytosanitaires confirment leur présence ». Ce cas illustre parfaitement les voies de contamination indirectes, souvent méconnues du grand public.
L’impact de cet insecte polyphage dépasse largement les jardins familiaux. Classé « organisme de quarantaine prioritaire » par l’Union européenne, le scarabée japonais menace plus de 400 espèces végétales. « Nos cultures de maïs et de soja, essentielles pour l’alimentation animale, sont particulièrement vulnérables », explique Clémentine Fabre, agricultrice dans la Meuse. « En 2022, une parcelle entière a été défoliée en trois jours. Les pertes ont atteint 40 % de notre rendement ».
Dans le vignoble alsacien, Marcel Dufresne observe des dégâts similaires : « Les feuilles des ceps ressemblent à des dentelles après leur passage. La photosynthèse est réduite, ce qui affecte la qualité des raisins ». Selon les estimations de la Chambre d’agriculture, les pertes économiques pour le secteur viticole pourraient atteindre 15 millions d’euros annuels si l’invasion s’étend.
Pour contenir cette invasion, les autorités ont déployé un dispositif d’alerte précoce. « Nous utilisons des pièges à phéromones et des appâts floraux pour capturer les adultes », précise Jean-Baptiste Lefèvre, responsable de la DRAAF Grand Est. « Ces pièges permettent de cartographier les zones infestées et d’organiser des interventions ciblées ».
Sur le terrain, Camille Rousseau, responsable d’un jardin communautaire à Nancy, témoigne : « Nous avons reçu des kits de surveillance gratuits. Chaque matin, nous vérifions les pièges et envoyons les données via une application dédiée. C’est une mobilisation collective ». Cette collaboration citoyenne joue un rôle crucial dans la détection précoce.
La reconnaissance de cet insecte est essentielle pour une réaction rapide. Doté d’un élytre brun cuivré et d’un abdomen orné de cinq touffes de soie blanche de chaque côté, le scarabée japonais adulte se distingue facilement. « À l’automne, j’ai confondu un individu avec un frelon asiatique. Heureusement, une voisine ornithophile m’a corrigé », raconte Lucie Ménard, retraitée de Reims.
Les larves, quant à elles, vivent dans le sol et ressemblent à de petits vers blancs en forme de C. « Elles détruisent les racines des plantes, ce qui peut provoquer des taches mortes dans les pelouses », ajoute Théo Girard, paysagiste à Strasbourg.
Face aux limites des méthodes chimiques, les chercheurs explorent des alternatives écologiques. « Nous testons l’utilisation de nématodes entomopathogènes, des vers microscopiques qui parasitent les larves du scarabée », explique Marie-Laure Dubois, chercheuse à l’Université de Lorraine. « Ces prédateurs naturels pourraient remplacer les pesticides sans nuire aux abeilles ».
D’autres projets, comme celui mené par Antoine Petit à l’INRAE, étudient les effets de phéromones de synthèse : « Nous espérons perturber la communication des adultes pendant la saison de reproduction, ce qui limiterait leur capacité à former de nouvelles colonies ».
La lutte contre le scarabée japonais illustre les défis posés par les espèces invasives. Comme le souligne Jean-Baptiste Lefèvre, « Chaque citoyen peut devenir un observateur actif. Un simple signalement peut empêcher la colonisation d’une nouvelle région ». La collaboration entre scientifiques, agriculteurs et citoyens constitue la meilleure arme face à cette invasion silencieuse.
Adulte : 15 mm, élytres bruns cuivrés, abdomen avec 5 touffes de soie blanche par côté. Larves : vers blancs en forme de C vivant dans le sol.
Plus de 400 espèces, dont la vigne, les arbres fruitiers, le maïs, le soja et les rosiers.
Utiliser l’application « Espèces Invasives France » ou contacter la DRAAF via son site internet.
Pièges floraux gratuits, surveillance des sols, utilisation de nématodes pour les jardins.
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