Seniors Permis Repasser 2025
Alors que la question de la sécurité routière reste au cœur des préoccupations publiques, une nouvelle proposition législative vient de relancer le débat : l’obligation, pour les conducteurs âgés de plus de 65 ans, de repasser un examen de conduite tous les deux ans. Cette mesure, présentée comme une avancée pour prévenir les accidents liés au vieillissement, suscite pourtant des réactions contrastées. Entre soutien enthousiaste de certains experts en sécurité et vive opposition de nombreuses personnes concernées, le sujet touche à des enjeux à la fois pratiques, éthiques et émotionnels. Derrière les chiffres et les arguments techniques se dessine un enjeu humain majeur : comment concilier la protection de tous sur la route avec le respect de l’autonomie des personnes âgées ?
Le gouvernement affirme que cette mesure s’inscrit dans une logique de prévention. Selon plusieurs rapports de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, les conducteurs âgés de plus de 75 ans sont surreprésentés dans certains types d’accidents, notamment ceux liés à des erreurs de jugement ou des réflexes ralentis. Ces données, bien que partielles, ont servi de fondement à la proposition actuelle. L’idée est de ne pas attendre qu’un incident grave se produise, mais d’anticiper les dégradations potentielles des capacités motrices, cognitives ou visuelles.
« Cette loi pourrait réduire significativement le nombre d’accidents », affirme le docteur Lucien Vasseur, spécialiste en gériatrie et membre d’un comité d’experts consulté par le ministère des Transports. Selon lui, la conduite est une activité complexe qui mobilise attention, coordination et prise de décision rapide. « Avec l’âge, certaines fonctions déclinent, même chez des personnes en bonne santé. Un examen régulier permettrait d’identifier les cas à risque avant qu’ils ne deviennent dangereux. »
Le projet prévoit un double volet : un test théorique, portant sur le code de la route et les nouvelles réglementations, et une évaluation pratique, réalisée sur circuit fermé ou en situation réelle, encadrée par un moniteur agréé. Les conducteurs concernés devraient également fournir un certificat médical validé par un médecin traitant ou un spécialiste. L’examen ne serait pas automatiquement éliminatoire : des recommandations d’adaptation, comme l’interdiction de conduire de nuit ou l’usage obligatoire d’aides auditives, pourraient être proposées.
Pour de nombreux seniors, cette mesure ressemble moins à une protection qu’à une forme de suspicion généralisée. « On a l’impression d’être jugé non pas pour ce qu’on fait, mais pour notre âge », confie Émilie Rouvier, 68 ans, retraitée d’un cabinet d’architectes à Lyon. « J’ai toujours respecté les limitations de vitesse, je ne conduis que sur des trajets courts, et je fais vérifier ma vue chaque année. Pourquoi devrais-je subir un examen que des jeunes imprudents ne passent jamais ? »
Le cas de Jean Moreau, 70 ans, ancien professeur de philosophie à l’université de Montpellier, illustre bien cette frustration. Conducteur assidu mais prudent, il parcourt environ 3 000 kilomètres par an, principalement pour rendre visite à ses petits-enfants. « J’ai conduit pendant plus de cinquante ans sans jamais avoir la moindre amende, sans accident, sans même un accrochage au parking », raconte-t-il. « Et aujourd’hui, on me dit que je dois prouver que je suis encore capable ? C’est humiliant. »
Pour Jean, la mesure repose sur une erreur de raisonnement : elle traite l’âge comme un facteur de risque uniforme, alors que l’état de santé et les comportements varient énormément d’un individu à l’autre. « Il y a des jeunes de 25 ans qui conduisent en téléphonant, en buvant un café, les yeux rivés sur leur GPS. Et on ne leur demande rien. Pourquoi ne pas cibler les comportements à risque plutôt que de stigmatiser une génération entière ? »
Au-delà de l’aspect pratique, les professionnels du vieillissement s’inquiètent des conséquences psychologiques. « La voiture, pour beaucoup de seniors, c’est bien plus qu’un moyen de transport. C’est un symbole d’indépendance, de liberté », explique la psychologue Cécile Lenoir, qui accompagne des personnes âgées dans des structures d’insertion sociale. « Lui retirer cela, ou même la menace de le lui retirer, peut entraîner un sentiment de dévalorisation, voire de dépression. »
Elle cite le cas d’Henri Bertrand, 72 ans, vivant en zone rurale dans le Cantal. « Henri n’a pas de transports en commun à moins de quinze kilomètres. Il va au marché, chez le médecin, et rend visite à sa sœur chaque semaine en voiture. Quand il a entendu parler de cette réforme, il a dit : ‘Si je perds mon permis, je deviens un poids pour ma famille.’ Ce n’est pas qu’une question de conduite : c’est une question de dignité. »
Les associations de défense des droits des aînés, comme Génération Équilibre, alertent sur le risque d’isolement accru. « Dans les zones rurales ou périurbaines, ne plus pouvoir conduire, c’est souvent perdre tout accès à la vie sociale, aux soins, aux courses », souligne la porte-parole de l’association, Camille Tisserand. « Nous demandons non pas l’abandon de la mesure, mais son adaptation. Par exemple, des évaluations ciblées, sur la base d’un signalement médical, plutôt qu’une obligation systématique. »
L’association propose également la mise en place de formations continues pour les seniors conducteurs, des ateliers sur les nouvelles technologies embarquées, ou encore des bilans de mobilité personnalisés. « L’objectif ne devrait pas être de retirer le permis, mais d’aider à conduire plus longtemps en sécurité. »
La France n’est pas pionnière en la matière. Plusieurs pays ont déjà mis en place des systèmes d’évaluation régulière pour les conducteurs âgés, avec des résultats contrastés mais instructifs.
En Australie, les conducteurs de plus de 75 ans doivent passer un test de vision annuel et un examen de conduite tous les deux ans. Au-delà de 85 ans, la fréquence passe à un an. Le système australien intègre également des auto-évaluations obligatoires et des recommandations de cession progressive du volant. Selon les données du Bureau australien de la sécurité routière, les accidents impliquant des seniors ont baissé de 18 % entre 2010 et 2020.
Le Canada suit une approche similaire, mais décentralisée : chaque province fixe ses propres règles. En Ontario, par exemple, les conducteurs de plus de 80 ans doivent passer un examen médical et un test de réflexes tous les deux ans. Les résultats montrent une baisse des infractions liées à la distraction ou à l’hésitation au volant.
Ces exemples montrent que des politiques ciblées peuvent avoir un effet positif. Mais ils reposent aussi sur des infrastructures d’accompagnement solides : centres d’évaluation accessibles, transports alternatifs, programmes de sensibilisation. « Copier ces modèles sans les adapter à notre territoire serait une erreur », prévient le chercheur en politique publique Théo Marchand. « En France, les inégalités territoriales sont trop fortes pour imposer une mesure uniforme. »
Le défi, aujourd’hui, est de trouver un juste milieu. D’un côté, la sécurité routière ne peut être sacrifiée sur l’autel de la tradition ou de l’émotion. De l’autre, une mesure perçue comme discriminatoire risque de se heurter à une forte résistance sociale, voire de pousser certains seniors à conduire en cachette, sans contrôle.
Des pistes d’amélioration sont déjà explorées. Certaines mutuelles proposent des bilans de conduite préventifs, gratuits, à partir de 65 ans. Ces évaluations, non contraignantes, permettent d’identifier des difficultés précoces et d’orienter vers des solutions : aménagements du véhicule, formation complémentaire, ou accompagnement pour envisager d’autres modes de transport.
Le témoignage de Nadia Chabrier, 71 ans, habitante de Clermont-Ferrand, est éloquent. Après un bilan organisé par son assurance, elle a découvert une baisse de son champ visuel périphérique. « On m’a conseillé de limiter mes trajets de nuit, et j’ai fait installer un radar de recul. Je me sens plus en sécurité, et je n’ai pas eu à subir un examen humiliant. »
Des voix s’élèvent aussi pour proposer une approche différenciée : par exemple, un renouvellement du permis tous les cinq ans à partir de 65 ans, avec un test médical obligatoire, mais un examen pratique seulement en cas de signalement. D’autres suggèrent d’intégrer des données de conduite via des boîtiers connectés, comme ceux utilisés dans certaines assurances au kilomètre, pour évaluer réellement les comportements, et non l’âge.
La proposition d’un examen biennal pour les seniors conducteurs n’est pas en soi absurde. Elle répond à une préoccupation légitime de sécurité routière. Mais sa mise en œuvre risque de manquer de finesse si elle repose uniquement sur l’âge comme critère d’évaluation. L’expérience montre que la diversité des parcours, des états de santé et des environnements de vie rend nécessaire une approche individualisée.
Plutôt que d’imposer une règle uniforme, les pouvoirs publics pourraient développer un système de prévention progressive, associant médecins, assurances, associations et autorités locales. L’objectif ne devrait pas être de priver des personnes de leur permis, mais de les accompagner dans une transition sereine, tout en garantissant la sécurité de tous sur la route. Dans ce débat, la clé ne réside pas dans l’âge, mais dans la capacité réelle à conduire en toute sécurité.
Tous les conducteurs âgés de plus de 65 ans, quelle que soit leur condition physique ou leur historique de conduite, seraient tenus de passer un examen théorique et pratique tous les deux ans.
Le projet prévoit un test théorique sur le code de la route, un examen pratique de conduite, ainsi qu’un certificat médical attestant de l’aptitude physique et cognitive à conduire.
Oui, en cas d’échec à l’examen ou de non-conformité médicale, le permis pourrait être suspendu ou retiré, avec possibilité de recours ou d’aménagements selon les cas.
Oui, des pays comme l’Australie et le Canada ont mis en place des systèmes similaires, avec une baisse mesurable des accidents impliquant des conducteurs âgés, soutenue par des politiques d’accompagnement.
Elle est perçue par certains comme une stigmatisation des personnes âgées, remettant en cause leur autonomie sans tenir compte de leur comportement réel ou de leur état de santé individuel.
Le débat n’oppose pas simplement sécurité et liberté, mais appelle à une réflexion équilibrée. L’âge ne doit pas être le seul critère d’évaluation. Des solutions alternatives, comme des bilans médicaux réguliers ou des formations adaptées, pourraient offrir une voie médiane.
Les statistiques montrent une surreprésentation des conducteurs âgés dans certains types d’accidents, mais ces données doivent être contextualisées. Beaucoup de seniors conduisent peu, sur des trajets courts, et avec une grande prudence. Le risque global reste faible pour la majorité d’entre eux.
Des études montrent que l’auto-évaluation, lorsqu’elle est accompagnée d’outils objectifs (tests de vision, simulateurs), peut être fiable. Des campagnes de sensibilisation et des bilans préventifs non contraignants pourraient renforcer cette démarche responsable.
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