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Ce serpent coloré inquiète les experts : les régions françaises déjà touchées en 2025

Un serpent aux écailles flamboyantes, inoffensif mais intrus, s’invite discrètement dans les campagnes françaises. Ce n’est pas un mythe, ni une légende locale, mais une réalité qui s’inscrit dans un phénomène plus vaste : l’introduction d’espèces exotiques dans des écosystèmes qui ne les ont jamais connues. Ce nouvel habitant, le serpent des blés, suscite à la fois la curiosité et l’inquiétude. D’où vient-il ? Pourquoi le retrouve-t-on aujourd’hui en Alsace, loin de son habitat naturel ? Et surtout, que signifie cette présence pour la biodiversité locale ? À travers des observations de terrain, des témoignages d’habitants et l’expertise d’un herpétologue, plongeons dans l’histoire de ce reptile inattendu.

Qu’est-ce que le serpent des blés fait en Alsace ?

En septembre 2023, près de Colmar, un groupe de randonneurs fait une découverte insolite. Sur un tronc d’arbre, un serpent d’environ un mètre d’envergure est enroulé, immobile, ses écailles orangées brillant sous les derniers rayons du soleil. Il ne fuit pas. Il observe. Ce calme inhabituel intrigue les promeneurs, qui alertent aussitôt les autorités locales. Ce serpent n’a rien d’un couleuvre ni d’une vipère : il est trop coloré, trop serein, trop… exotique.

Le spécimen est identifié comme un Pantherophis guttatus, communément appelé serpent des blés. Originaire du sud-est des États-Unis, cette espèce est réputée pour son tempérament docile et son apparence vive, ce qui en fait un favori des amateurs de reptiles. Mais ici, en Alsace, il n’a pas sa place. Son apparition n’est pourtant pas un accident isolé.

Depuis plusieurs années, Maurice Babillon, herpétologue indépendant basé à Mulhouse, observe une tendance inquiétante. « En 2022, nous avons recensé neuf signalements de serpents des blés en milieu naturel. En 2023, treize. Et déjà une douzaine en 2024 », explique-t-il. « Ces chiffres ne cessent de grimper. Ce n’est plus une curiosité, c’est un signal d’alerte. »

Pourquoi le serpent des blés est-il devenu si populaire ?

Le serpent des blés a conquis les terrariums du monde entier. Son allure chatoyante, sa facilité d’entretien et son absence de venin en font un compagnon idéal pour les débutants en terrariophilie. Il ne mord que rarement, mange peu, et peut vivre jusqu’à vingt ans en captivité.

C’est justement cette longévité qui pose problème. « Beaucoup l’achètent sur un coup de cœur, sans mesurer l’engagement », souligne Élodie Rameau, vétérinaire spécialisée en animaux exotiques à Strasbourg. « Quand l’enthousiasme retombe, quand le serpent devient trop grand ou que les vacances se multiplient, certains choisissent de s’en débarrasser. Et parfois, ils le relâchent simplement dans la nature. »

Un autre facteur explique ces évasions : la législation. En France, aucun permis n’est requis pour posséder jusqu’à dix serpents des blés. Cette absence de régulation favorise une diffusion massive, souvent sans accompagnement ni conseil. « On voit des gens acheter un serpent sur internet, le recevoir en colis, et ne jamais avoir vu de fiche d’information », déplore Maurice Babillon.

Il y a aussi les accidents. Terrarium mal fermé, chat curieux, enfant intrigué : un seul moment d’inattention suffit pour que l’animal disparaisse. Et si l’hiver est doux, comme cela devient de plus en plus fréquent en Alsace, le serpent peut survivre, voire s’acclimater.

Est-il dangereux pour les humains ?

La question revient souvent, surtout après une rencontre inattendue. La réponse est claire : non, le serpent des blés ne représente aucun danger pour l’homme. Il n’est pas venimeux, ni agressif. « Sa première réaction face à une menace, c’est de fuir », précise Maurice Babillon. « S’il mord, c’est uniquement par défense, et les morsures sont bénignes, comparables à une légère égratignure. »

Cette inoffensivité rassure les riverains. Léa, une habitante de Sélestat, raconte sa propre rencontre : « Je l’ai vu dans mon potager, enroulé autour d’un tuteur de tomates. J’ai eu un moment de panique, mais en me rapprochant, j’ai vu qu’il ne bougeait pas. Il semblait… fatigué. J’ai appelé les services compétents. »

Elle ajoute : « Ce qui m’a marquée, c’est qu’il ne cherchait pas à s’en prendre à quoi que ce soit. Il était là, comme perdu. »

En réalité, le serpent des blés se nourrit exclusivement de petits rongeurs : souris, mulots, parfois oiseaux. Dans un jardin, il pourrait même être bénéfique. Mais ce n’est pas là que réside le danger.

Pourquoi sa présence inquiète-t-elle les écologistes ?

Le vrai risque ne vient pas du serpent lui-même, mais de son potentiel d’implantation. Si, comme le craint Maurice Babillon, les serpents des blés commencent à se reproduire en France, ils pourraient devenir une espèce invasive. « En milieu naturel, ils n’ont quasiment pas de prédateurs », explique-t-il. « Et avec le réchauffement climatique, les hivers plus doux leur permettent de survivre là où ils ne le pourraient pas il y a vingt ans. »

En Alsace, les conditions sont de plus en plus favorables. Moins de gel, plus de zones boisées et de friches, une population de rongeurs abondante : tout encourage la persistance de ces reptiles exotiques.

Le danger ? Une compétition inégale avec les espèces locales. Le couleuvre à collier, par exemple, occupe une niche similaire : elle chasse les mêmes proies, fréquente les mêmes milieux. Si le serpent des blés prolifère, il pourrait la marginaliser, voire la disparaître localement.

« Ce n’est pas une guerre ouverte », nuance Babillon. « C’est une pression silencieuse. Moins de nourriture, moins d’abris, moins de chances de reproduction pour les espèces indigènes. Et un jour, on se rend compte qu’elles ont disparu. »

Un autre risque concerne les maladies. Les serpents exotiques peuvent être porteurs de parasites ou de virus inconnus en Europe. « Imaginez qu’un serpent relâché transmette une bactérie aux couleuvres locales », poursuit l’herpétologue. « On n’a aucun recul sur les conséquences. »

Que faire face à cette situation ?

La réponse passe par une meilleure sensibilisation du public. « Il faut cesser de voir ces animaux comme des objets décoratifs », insiste Élodie Rameau. « Un serpent, même inoffensif, est un être vivant avec des besoins spécifiques. On ne le garde pas comme on garde un vase. »

Des initiatives existent. Des associations comme « Reptiles en Liberté » ou « Sauvegarde Herpétologique » proposent des programmes de récupération et de placement en structure spécialisée. Mais elles manquent de moyens. « On reçoit des appels tous les mois », confie Camille, bénévole à Colmar. « Des gens qui veulent se débarrasser de leur serpent, ou qui en ont trouvé un dans la nature. On fait ce qu’on peut, mais on ne peut pas tout sauver. »

Le relâcher en forêt n’est jamais une solution. « C’est un abandon déguisé », affirme Babillon. « Et c’est illégal. Relâcher une espèce non indigène est passible d’amende. »

Les autorités commencent à réagir. En 2024, la région Grand Est a lancé une campagne d’information ciblant les propriétaires de reptiles. Des affiches dans les animaleries, des brochures dans les centres vétérinaires, des messages sur les réseaux sociaux : le message est clair. « Votre serpent n’est pas fait pour la nature. Et s’il échappe, il peut causer des dégâts. »

Un phénomène qui pourrait s’étendre à d’autres régions ?

Oui. Si l’Alsace est aujourd’hui le principal foyer de signalements, rien n’empêche l’espèce de s’installer ailleurs. « On a déjà des indices en Bourgogne, en Auvergne, même en Île-de-France », révèle Babillon. « Les relâchements ou évasions se produisent partout. Et avec le climat qui change, d’autres régions pourraient devenir accueillantes. »

Le serpent des blés n’est d’ailleurs pas le seul concerné. D’autres espèces exotiques, comme le crapaud de cane ou certaines tortues, sont déjà en voie d’implantation. « On est à un moment critique », alerte le scientifique. « Si on ne réagit pas maintenant, on aura bientôt des écosystèmes profondément modifiés. »

Comment reconnaître un serpent des blés ?

Le serpent des blés se distingue facilement par son apparence. Il mesure entre 90 cm et 1,50 m à l’âge adulte. Son corps est marbré de rouge orangé, de noir et de blanc, formant un motif en damier ou en losanges. Sa tête est légèrement plus large que son cou, mais sans être massive. Il a des yeux noirs aux pupilles rondes, signe qu’il n’est pas venimeux.

En milieu naturel, il se cache souvent sous des tas de bois, dans des terriers abandonnés, ou entre les racines des arbres. Il est actif surtout au crépuscule et la nuit, mais peut être vu en journée s’il cherche de la chaleur.

Si vous en croisez un, la meilleure conduite à tenir est de ne pas le toucher, de le signaler aux autorités (ONCFS, fédérations départementales de chasse, ou centres de sauvegarde de la faune sauvage), et surtout, de ne pas tenter de le ramener chez vous.

Quel avenir pour le serpent des blés en France ?

L’avenir de cette espèce en France dépendra de nos choix collectifs. Si les abandons et évasions se poursuivent, il est probable que des populations sauvages s’établissent durablement. Si, au contraire, la sensibilisation progresse, si les détenteurs prennent conscience de leurs responsabilités, on pourrait éviter l’invasion.

« Je ne suis pas contre la terrariophilie », conclut Maurice Babillon. « C’est une passion légitime. Mais elle doit s’exercer dans le respect de l’animal et de l’environnement. Un serpent des blés en captivité, bien soigné, peut vivre une vie paisible. En liberté, il devient un problème. »

Conclusion

Le serpent des blés, avec ses écailles flamboyantes et son regard paisible, ne cherche pas à envahir la France. Il est simplement le symbole d’un dérèglement plus profond : notre rapport aux animaux exotiques. Sa présence en Alsace n’est pas un accident, mais le fruit d’un manque d’information, d’une législation laxiste, et parfois, d’une irresponsabilité humaine. Il n’est pas dangereux pour nous, mais pourrait l’être pour la nature. Et c’est là que réside tout le paradoxe : un animal inoffensif devient une menace, non par ce qu’il est, mais par ce qu’on en fait.

A retenir

Qu’est-ce que le serpent des blés ?

Le serpent des blés, ou Pantherophis guttatus, est une espèce de serpent non venimeux originaire du sud-est des États-Unis. Très populaire en terrariophilie, il est reconnaissable à ses écailles orangées et noires en motif damier.

Est-il dangereux pour l’homme ?

Non. Le serpent des blés n’est pas venimeux, rarement agressif, et ne représente aucun danger pour les humains. Il mord seulement s’il est fortement stressé.

Pourquoi le retrouve-t-on en France ?

Il est principalement relâché par des particuliers qui ne peuvent ou ne veulent plus s’en occuper, ou il s’échappe de terrariums mal sécurisés. L’absence de réglementation stricte facilite sa diffusion.

Peut-il survivre et se reproduire en France ?

Oui, notamment dans des régions aux hivers doux comme l’Alsace. En l’absence de prédateurs naturels et avec une nourriture disponible, il pourrait s’implanter durablement et devenir une espèce invasive.

Que faire si on en croise un ?

Ne pas le toucher, ne pas tenter de le capturer soi-même, et signaler la présence aux autorités compétentes (ONCFS, centre de sauvegarde, etc.).

Comment prévenir ces introductions ?

En sensibilisant les futurs propriétaires, en renforçant la réglementation sur la détention d’animaux exotiques, et en offrant des solutions de retraitement ou de placement pour les animaux abandonnés.

Anita

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