Serpents Piece Cachent Septembre France
Chaque automne, alors que l’air se rafraîchit et que les jours raccourcissent, une forme de vie silencieuse s’invite discrètement dans les recoins les plus oubliés de nos maisons. Les serpents, souvent mal compris, entament leur quête d’abris stables avant l’hiver. Et c’est précisément en septembre que les caves et sous-sols deviennent des sanctuaires inattendus pour ces reptiles discrets. Loin des idées reçues, leur présence n’est ni un signe d’envahissement ni une menace, mais plutôt un indicateur d’un équilibre écologique fragile. À travers témoignages, observations et conseils, découvrons pourquoi ces créatures s’installent chez nous — et comment cohabiter sans panique.
Les serpents, étant des animaux à sang froid, dépendent entièrement de leur environnement pour réguler leur température corporelle. En septembre, les écarts thermiques entre le jour et la nuit deviennent marqués. Les reptiles recherchent alors des lieux où la température reste constante. Les caves, souvent situées sous le niveau du sol, offrent une température stable, généralement comprise entre 12 et 16 °C, ce qui correspond parfaitement à leurs besoins.
Élodie Rambert, enseignante en biologie dans une petite commune du Gard, raconte : « J’ai trouvé une couleuvre verte dans ma cave en septembre dernier. Elle était lovée derrière une vieille chaudière. J’ai d’abord eu peur, puis j’ai compris qu’elle cherchait simplement un endroit calme et frais. Elle est restée trois jours, puis est repartie par une fissure sous la porte. »
L’humidité des sous-sols, souvent perçue comme un défaut par les propriétaires, est en réalité un atout pour les serpents. Ces reptiles évitent la déshydratation en choisissant des zones où l’air est suffisamment chargé en eau. Contrairement aux idées reçues, ils ne vivent pas dans des lieux secs, mais plutôt dans des milieux frais et légèrement humides, comme les sous-bois ou les talus forestiers.
Les caves humides, surtout celles non isolées ou mal ventilées, reproduisent ces conditions naturelles. C’est pourquoi des espèces comme la couleuvre à collier ou la coronelle lisse, fréquentes dans le sud de la France, s’y sentent particulièrement à l’aise.
Les sous-sols mal entretenus abritent souvent des populations de rongeurs : souris, mulots ou rats. Ces proies faciles attirent naturellement les serpents, qui sont des prédateurs opportunistes. « Plus il y a de souris, plus les chances d’avoir un serpent augmentent », confirme Julien Ferrand, herpétologue bénévole dans une association de protection de la faune sauvage en Dordogne.
Il ajoute : « J’ai été appelé chez une famille à Sarlat parce qu’un serpent avait été vu dans la buanderie. En inspectant les lieux, j’ai trouvé des traces de mulots derrière les machines à laver. Le serpent, une couleuvre verte et jaune, n’était pas là par hasard : il suivait la nourriture. »
En France, la majorité des serpents observés dans les habitations sont des couleuvres. Elles représentent neuf des treize espèces recensées. Parmi elles, la couleuvre verte et jaune, reconnaissable à ses reflets irisés, la couleuvre à collier, identifiable par sa tache jaune-orangée derrière la tête, ou encore la coronelle lisse, au pelage brun-gris avec des taches sombres.
Toutes ces espèces sont totalement inoffensives pour l’homme. Elles ne possèdent ni venin, ni agressivité. Leur réaction première face à une présence humaine est de fuir. « Quand je l’ai vue, elle a juste glissé lentement vers un trou dans le mur », témoigne Léa Bonvalet, habitante d’un village près de Limoges. « J’ai pris une photo, puis j’ai fermé la porte. Elle est partie pendant la nuit. »
Seules quatre espèces de vipères sont présentes en France, dont la vipère aspic. Contrairement aux couleuvres, elle est venimeuse, mais extrêmement rare en milieu souterrain. Elle préfère les zones sèches, rocailleuses et ensoleillées — comme les collines ou les clairières — et évite les endroits humides et sombres.
Les morsures de vipères, bien que spectaculaires, restent exceptionnelles. Moins de 1 000 cas sont recensés chaque année, et les décès sont quasi inexistants grâce aux soins médicaux rapides. « Croiser une vipère dans une cave, c’est statistiquement improbable », précise Julien Ferrand. « Si vous voyez un serpent chez vous, il y a 99 % de chances que ce soit une couleuvre. »
Plutôt que de voir le serpent comme une menace, il faut le considérer comme un allié écologique. En régulant les populations de rongeurs, il empêche ces derniers de proliférer, ce qui peut éviter des dégâts aux isolations, câblages ou denrées stockées.
« Depuis que j’ai vu la couleuvre dans ma cave, je n’ai plus eu de souris », confie Marc Tissier, viticulteur dans le Lot. « Avant, elles rongeaient mes cartons de bouteilles. Maintenant, je laisse un petit passage ouvert à l’arrière de la cave. Si un serpent veut venir, je ne l’en empêche pas. »
La présence de serpents dans un environnement proche de l’habitat humain reflète souvent une bonne qualité écologique. Ces animaux sont sensibles aux perturbations : pollution, destruction des milieux, usage des pesticides. Leur apparition signifie que la faune locale est encore vivante et fonctionnelle.
« Voir un serpent, c’est un peu comme avoir un thermomètre de la nature », explique Élodie Rambert. « Cela veut dire que les insectes, les amphibiens, les rongeurs sont présents. C’est un écosystème qui tourne. »
Les serpents ne creusent pas. Ils s’infiltrent par des ouvertures existantes : fissures dans les murs, joints défectueux, soupiraux mal grillagés. Installer un grillage fin (maille de 5 mm maximum) sur les bouches d’aération ou les soupiraux est une mesure simple et efficace.
« J’ai fait poser un grillage sur le soupirail de ma cave après avoir vu une couleuvre », raconte Léa Bonvalet. « Depuis, plus aucun serpent, mais aussi moins de courants d’air froid. Un gain sur deux fronts. »
Un sous-sol encombré, sombre et humide est un paradis pour les serpents. En désencombrant l’espace, en aérant régulièrement et en surélevant les affaires sur des palettes ou des étagères, on réduit drastiquement les zones propices à l’installation.
« J’ai transformé ma cave en espace de rangement organisé », témoigne Marc Tissier. « J’ai tout mis sur des étagères métalliques, j’ai installé une petite ventilation. Depuis, plus de rongeurs, plus de serpents. Mais je reste vigilant : je laisse toujours une petite lumière allumée. Les serpents évitent les zones éclairées. »
Moins de souris, moins de serpents. Lutter contre les rongeurs par des pièges mécaniques, des chats de compagnie ou des traitements naturels (comme les huiles répulsives) permet de retirer l’attractivité du lieu pour les reptiles.
« J’ai mis un chat dans mon garage », sourit Élodie Rambert. « Non seulement il a chassé les souris, mais depuis, aucun serpent n’est revenu. La nature fait bien les choses. »
Paniquer est inutile. Les serpents ne cherchent pas à s’approcher des humains. La meilleure solution est de leur offrir une issue de sortie : ouvrir une porte vers l’extérieur, éteindre les lumières et laisser le calme revenir. Souvent, ils disparaissent d’eux-mêmes en quelques heures.
En cas de doute sur l’espèce ou d’impossibilité de les laisser partir, il est recommandé de contacter les pompiers ou une association spécialisée en herpétologie. « Nous intervenons régulièrement pour récupérer des serpents dans des maisons », explique Julien Ferrand. « Nous les relâchons dans des zones naturelles adaptées, loin des habitations. Et chaque intervention est aussi l’occasion d’un dialogue pédagogique avec les habitants. »
Non. La grande majorité des serpents observés dans les caves sont des couleuvres, totalement inoffensives. Leur présence est liée à la recherche d’un refuge stable avant l’hiver, pas à une volonté d’intrusion agressive.
Il est déconseillé d’intervenir physiquement. Toutes les espèces de serpents sont protégées par la loi en France. Les toucher, les blesser ou les tuer est interdit et passible d’amende. Mieux vaut laisser partir l’animal ou faire appel à des professionnels.
Les vipères ont une morphologie distincte : corps plus épais, tête triangulaire, pupille verticale. Elles sont rarement présentes en sous-sol. Si vous doutez, ne vous approchez pas. Prenez une photo à distance et contactez un spécialiste.
Non. Les serpents ne s’installent pas durablement dans les habitations. Ils passent, chassent ou cherchent un refuge temporaire. Ils ne nichent ni ne se reproduisent dans les caves.
Pas nécessairement. Leur venue dépend des conditions de l’année : température, présence de proies, accès physique. En bouchant les entrées et en asséchant l’espace, on réduit fortement les risques de récidive.
La descente des serpents dans nos caves en septembre n’est ni un phénomène inquiétant, ni un signe de malpropreté. C’est une manifestation naturelle, saisonnière, d’un équilibre écologique que nous partageons, parfois malgré nous, avec la faune sauvage. Plutôt que de réagir par la peur, apprenons à observer, comprendre et adapter nos espaces. En protégeant ces reptiles discrets, nous protégeons aussi la richesse de notre environnement proche. Et qui sait ? Peut-être que ce serpent, si discret soit-il, est le meilleur gardien de notre cave contre les vrais nuisibles.
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