Service Medical Unique Patients Sans Medecin Deménage Laval
En cette rentrée 2025, un vent de changement souffle sur les territoires fragilisés par l’absence de soins primaires. Partout en France, des médecins volontaires s’installent dans des zones longtemps privées d’accès facile à un généraliste, dans le cadre du dispositif Un médecin près de chez vous . Ce programme, ambitieux et attendu, vise à redessiner la carte de l’offre médicale en redonnant de l’attractivité aux zones rurales et périurbaines. Pourtant, tous les territoires ne bénéficient pas de la même attention. C’est le cas de Laval et de son agglomération, en Mayenne, qui, malgré une pénurie criante, n’est pas classée zone rouge . Cette absence de reconnaissance officielle n’a pas empêché les acteurs locaux de se mobiliser. Depuis 2017, le centre Henri-Dunant incarne une réponse pragmatique et humaine à l’urgence sanitaire. Porté par des médecins retraités, des professionnels engagés et des partenaires institutionnels, ce dispositif montre qu’il est possible d’agir, même sans les leviers nationaux. À travers les témoignages de ceux qui le font vivre, cet article explore les défis, les réussites et les espoirs de cette initiative pionnière.
Lancé en 2023, le dispositif Un médecin près de chez vous s’inscrit dans une stratégie nationale visant à enrayer l’exode des médecins des zones rurales et à combler les lacunes d’accès aux soins. Il repose sur un principe simple : inciter des généralistes à s’installer dans des territoires qualifiés de déserts médicaux en leur offrant des conditions attractives, notamment des aides financières, des logements de fonction, et un accompagnement administratif renforcé. Les zones éligibles sont identifiées comme rouges par les agences régionales de santé (ARS), sur la base de critères démographiques et de densité médicale.
Les médecins inscrits au dispositif sont recrutés sur la base du volontariat. Une fois sélectionnés, ils sont affectés selon les besoins territoriaux. Leur installation est accompagnée par une équipe dédiée, qui gère les aspects logistiques, juridiques et humains. Leur rémunération est garantie pendant une période probatoire, ce qui réduit les risques financiers liés à une installation en zone peu peuplée. L’objectif est clair : pérenniser l’offre de soins, non pas par des solutions temporaires, mais par des implantations durables.
Bien que Laval et ses alentours souffrent d’un manque criant de médecins traitants, la région n’a pas été classée zone rouge . Selon les critères de l’ARS, cette appellation est réservée aux territoires où la densité médicale est inférieure à un seuil critique, souvent fixé à un médecin pour 2 000 habitants. Le Pays de Laval, bien que touché par la désertification médicale, reste en dessous de ce seuil statistique, ce qui le disqualifie du dispositif national. Une situation paradoxale, dénoncée par les élus locaux et les professionnels de santé, qui constatent chaque jour l’ampleur du problème.
Face à l’absence d’aides nationales, les acteurs locaux ont choisi de prendre leur destin en main. En 2017, le centre Henri-Dunant ouvrait ses portes dans le centre-ville de Laval, dans un ancien bâtiment municipal réhabilité. Conçu comme un service de proximité, il accueille les patients sans médecin traitant, en urgence ou pour des soins chroniques. Ce centre fonctionne grâce à une équipe de médecins retraités, salariés à temps partiel, et encadrés par une coordination médicale et administrative.
Les praticiens du centre sont des professionnels expérimentés, souvent anciens libéraux ou hospitaliers, qui ont choisi de prolonger leur engagement au service de la population. Parmi eux, on trouve Élodie Roussel, 68 ans, ancienne généraliste à Château-Gontier, qui a rejoint le centre dès son ouverture. Je ne pouvais pas rester inactive alors que des gens attendaient des soins depuis des mois, explique-t-elle. Travailler ici, c’est une forme de transmission. On n’a plus la pression de la patientèle libérale, mais on garde le cœur du métier : écouter, soigner, accompagner.
Le centre accueille du lundi au vendredi, de 8h à 18h, avec des plages réservées aux urgences de proximité et d’autres aux consultations programmées. Les patients sont orientés par les centres de permanence des soins ou par les associations d’aide aux plus démunis. Une coordination avec les pharmacies, les infirmiers libéraux et les hôpitaux locaux permet d’assurer un suivi cohérent. On ne remplace pas un médecin traitant, on le supplée , insiste Julien Ferrand, coordinateur du centre. Notre mission, c’est de stabiliser les patients, de les orienter, et quand c’est possible, de les aider à trouver un généraliste durable.
La Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Pays de Laval est l’un des moteurs du dispositif. Elle réunit plus de 300 professionnels de santé : médecins, infirmiers, pharmaciens, kinésithérapeutes, et travailleurs sociaux. Son objectif est de créer un réseau de soins coordonné, capable de répondre aux besoins d’une population vieillissante et de plus en plus fragilisée.
La CPTS joue un rôle central dans la structuration de l’offre médicale. Elle finance en partie le centre Henri-Dunant, négocie des conventions avec les mutuelles, et développe des actions de prévention. Elle a également mis en place un système de télémédecine pour les patients isolés. On ne peut pas attendre que les politiques nationales règlent tout, affirme Camille Thibault, sa coordinatrice. Il faut innover localement, créer des synergies, et surtout, ne pas laisser les patients seuls.
Depuis 2017, le centre Henri-Dunant a réalisé plus de 45 000 consultations. En 2025, il accueille en moyenne 120 patients par semaine. La CPTS estime à 12 000 le nombre de personnes sans médecin traitant sur son territoire. Un chiffre élevé, mais qui aurait pu être bien pire sans l’action du centre. On voit des patients qui attendaient depuis des mois pour une ordonnance ou un suivi diabète, raconte Élodie Roussel. Certains pleurent quand ils entrent dans le cabinet. Ce n’est pas seulement une question de soins, c’est une question de dignité.
Le succès du centre Henri-Dunant repose sur une collaboration inédite entre plusieurs acteurs : la CPTS, la Ville de Laval, l’ARS des Pays de la Loire, la Sécurité sociale, des associations sociales, et des médecins retraités. Chacun apporte une pièce du puzzle. La ville met à disposition les locaux, l’ARS accompagne sur le plan réglementaire, la CPTS assure la coordination, et les médecins retraités offrent leur expertise. Ce modèle, rare en France, montre que des solutions peuvent émerger sans dépendre uniquement de l’État.
Le conseil de l’ordre des médecins de la Mayenne a joué un rôle clé dans la légitimation du dispositif. Il a validé le statut des médecins retraités, assuré la conformité déontologique des pratiques, et défendu l’idée qu’un médecin, même en fin de carrière, peut continuer à servir le public. Ce centre est un laboratoire d’innovation sociale, affirme Antoine Mercier, son président. Il montre que la retraite n’est pas une fin, mais une transition. Et que la solidarité médicale peut prendre des formes nouvelles.
Malgré son succès, le centre fait face à des limites. Le recrutement de médecins retraités devient plus difficile, car beaucoup préfèrent une retraite sereine. La charge de travail est parfois élevée, et les moyens restent insuffisants pour couvrir l’ensemble du besoin. On fait avec ce qu’on a, reconnaît Julien Ferrand. Mais on ne peut pas continuer à fonctionner à la bonne volonté. Il faudra tôt ou tard un engagement financier plus fort, surtout si la situation empire.
L’exemple du centre Henri-Dunant montre que des solutions locales peuvent compenser, en partie, les carences des politiques nationales. Il met en lumière l’importance des coopérations territoriales, la valeur des savoirs expérientiels des médecins retraités, et la nécessité de repenser la fin de carrière dans le secteur de la santé. Ce modèle, bien qu’encore fragile, pourrait inspirer d’autres territoires confrontés à des défis similaires.
Plusieurs départements ont déjà étudié le modèle de Laval. En Haute-Vienne, un projet similaire est en cours de déploiement, avec le soutien de l’ARS. En Ardèche, des discussions sont engagées entre la CPTS locale et les médecins retraités. Ce n’est pas une solution miracle, nuance Camille Thibault. Mais c’est une réponse possible, surtout dans les zones où les jeunes médecins hésitent à s’installer. Il faut juste des conditions : des locaux, un minimum de financement, et surtout, une volonté collective.
Le défi reste immense. La population vieillit, les maladies chroniques augmentent, et les inégalités d’accès aux soins se creusent. Le centre Henri-Dunant ne prétend pas résoudre seul cette crise. Mais il offre un espace de dignité, de soin et d’écoute. Pour des patients comme Hélène Vasseur, 72 ans, résidente de Laval, il a changé la donne. Avant, je devais attendre trois mois pour voir un médecin. Aujourd’hui, je sais que je peux venir ici. Ce n’est pas un hôpital, ce n’est pas un cabinet privé. C’est un lieu où on se sent accueilli.
Le centre Henri-Dunant a pour mission d’assurer un accès aux soins de première ligne pour les patients sans médecin traitant dans le Pays de Laval. Il fonctionne comme un service de proximité, en complémentarité avec les autres acteurs de santé, et s’appuie sur des médecins retraités salariés.
Laval n’est pas classée zone rouge par l’ARS, car la densité médicale, bien que faible, ne franchit pas le seuil critique requis pour bénéficier du dispositif national. Cela signifie que la ville ne peut pas accueillir de médecins volontaires dans le cadre de ce programme.
Le centre est porté par la CPTS du Pays de Laval, en partenariat avec la Ville de Laval, l’ARS des Pays de la Loire, et le conseil de l’ordre des médecins. Il bénéficie d’un financement mixte, incluant des subventions publiques et des contributions mutualisées des professionnels de santé.
Les patients sont majoritairement des personnes âgées, des personnes en précarité, ou des habitants isolés géographiquement ou socialement. Beaucoup souffrent de maladies chroniques et ont accumulé des retards de soins. Le centre leur permet de recevoir des consultations, des prescriptions et des orientations vers des spécialistes.
Le modèle repose sur la mobilisation de médecins retraités, ce qui pose la question de sa pérennité à long terme. Toutefois, il inspire d’autres territoires et pourrait évoluer vers une intégration plus forte dans les politiques de santé locales, à condition d’obtenir des moyens accrus et un soutien institutionnel renforcé.
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