Service Soins Palliatifs Ferme Vendee Toujours Pas Reouvert
En septembre 2025, un événement sans précédent a secoué le monde hospitalier vendéen : la fermeture soudaine du service de soins palliatifs de La Roche-sur-Yon. Une décision qui, loin d’être passée inaperçue, a déclenché une onde de choc parmi les professionnels de santé, les patients et leurs familles. Alors que l’accompagnement en fin de vie est devenu une priorité nationale ces dernières années, cette fermeture intervient comme un contresens humanitaire. Portée à l’attention du public par la CGT, cette mesure drastique a mis en lumière les tensions croissantes entre gestion hospitalière et qualité des soins. À travers les témoignages de soignants, de patients et d’acteurs du terrain, cet article explore les causes, les conséquences, et les enjeux profonds de cette décision controversée.
La fermeture a été actée dans l’urgence, le vendredi 26 septembre 2025, sans concertation préalable avec les équipes soignantes ni les représentants syndicaux. Selon Valérie Bonnet, déléguée CGT au centre hospitalier de La Roche-sur-Yon, il s’agit d’un cas inédit dans le département. Jamais auparavant un service aussi stratégique n’avait été fermé de manière aussi abrupte , affirme-t-elle. Le service, qui assurait la prise en charge de huit lits dédiés aux soins palliatifs, a été mis sous scellés en l’espace de quelques heures, laissant les patients en cours de traitement dans une situation d’incertitude.
Les raisons officielles invoquées par la direction de l’établissement restent floues. Dans un courrier interne, on évoque des réorganisations nécessaires et des contraintes budgétaires , sans toutefois fournir de chiffres précis ni de plan de relocalisation des patients. Cette opacité a alimenté les inquiétudes. Pour Élodie Rivière, infirmière coordinatrice du service pendant cinq ans, cette fermeture n’est pas une surprise, mais une conséquence logique d’un sous-effectif chronique. Nous étions en sous-effectif de 30 % depuis deux ans. Les remplacements étaient rares, les heures supplémentaires non payées. On nous demandait d’accompagner dignement des patients en fin de vie, mais sans les moyens humains. À un moment, le système implose.
Le service de soins palliatifs n’est pas un simple lieu médical : c’est un espace de sérénité, d’écoute et de respect pour les derniers moments de la vie. Pour les familles, la fermeture a été vécue comme un déchirement. Thomas Lemaire, dont la mère était hospitalisée au moment de la fermeture, raconte : On nous a dit qu’elle serait transférée à Nantes, à plus de 80 km. Elle était trop affaiblie pour voyager. On a dû organiser un transfert en ambulance médicalisée, avec des interruptions de soins pendant le trajet. Ce n’était pas de la dignité, c’était de l’abandon.
Les soins palliatifs ne se limitent pas à la gestion de la douleur. Ils incluent un accompagnement psychologique, spirituel, et social. On perdait tout , confie Amina Kebir, dont le mari a été accompagné dans ce service durant ses dernières semaines. L’équipe connaissait son histoire, ses peurs, ses envies. On nous a brutalement arraché cette continuité. À un moment pareil, la moindre rupture est une souffrance supplémentaire.
La fermeture a plongé les équipes soignantes dans un climat de désarroi. Les infirmières, médecins, aides-soignants et psychologues du service, habitués à un travail exigeant mais profondément humain, se sont retrouvés sans affectation claire. Certains ont été redéployés sur d’autres services, souvent en urgence, sans formation adaptée.
On nous dit : “vous êtes soignants, vous pouvez aller partout” , s’insurge Lucien Fournier, médecin palliativiste. Mais les soins palliatifs, ce n’est pas juste une spécialité, c’est une posture. On ne remplace pas une écoute de dix minutes par une perfusion en deux minutes. Ce n’est pas comparable.
Le burn-out est une menace réelle. Selon une étude interne du CH de La Roche-sur-Yon datant de 2024, 68 % des soignants du service signalaient un niveau de stress élevé. On nous demandait de donner le meilleur de nous-mêmes, tout en nous privant des moyens , ajoute Élodie Rivière. Quand on ferme le service, on ne ferme pas seulement des lits. On ferme une bulle de sens.
Cette fermeture ne s’inscrit pas dans un vide. Elle s’inscrit dans une tendance nationale de restructuration des hôpitaux, souvent motivée par des impératifs financiers. En Vendée, comme dans de nombreuses régions, les hôpitaux de proximité subissent une pression croissante. Le centre hospitalier de La Roche-sur-Yon, en particulier, fait face à des déficits récurrents, malgré des efforts de modernisation.
Pourtant, des projets ambitieux sont annoncés. Une information récente évoque la création d’un campus universitaire santé sur le site de La Roche-sur-Yon, destiné à renforcer la formation des professionnels et l’attractivité du territoire. C’est ironique , commente Valérie Bonnet. On ferme un service essentiel, au moment où on parle de devenir un pôle de formation. Comment former des étudiants en soins palliatifs si on n’a plus de service pour les accueillir ?
Le paradoxe est criant. Alors que la France s’engage dans un plan national pour améliorer l’accès aux soins palliatifs, certains établissements locaux semblent reculer. Selon les données de la Haute Autorité de Santé, seuls 40 % des patients en fin de vie bénéficient actuellement de soins palliatifs en France. La fermeture d’un service, même modeste, aggrave ce déficit.
La CGT, soutenue par d’autres syndicats et des associations de patients, exige le rétablissement immédiat du service. Une pétition a été lancée, recueillant plus de 12 000 signatures en dix jours. Des mobilisations sont prévues devant le centre hospitalier, avec la participation de familles, de soignants et de bénévoles.
Des discussions sont en cours avec l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire. Selon une source proche du dossier, une mission d’inspection pourrait être envoyée sur place pour évaluer la situation. L’ARS ne peut pas rester passive face à une fermeture de ce type , affirme le docteur Claire Novak, membre du collectif “Soins dignes, vies respectées”. Les soins palliatifs sont un droit, pas une option.
Des pistes alternatives sont aussi explorées. Une solution envisagée serait de mutualiser les ressources avec d’autres établissements du département, en créant un réseau mobile de soins palliatifs. Ce n’est pas idéal , reconnaît Lucien Fournier, mais c’est mieux que rien. L’important, c’est que les patients ne soient pas laissés seuls face à la fin de vie.
Cet épisode met en lumière une crise plus profonde : celle du modèle hospitalier français. Alors que la demande de soins palliatifs ne cesse d’augmenter – portée par le vieillissement de la population et une prise de conscience collective – les moyens n’évoluent pas à la même vitesse.
Des experts comme le professeur Antoine Régnier, chercheur en éthique médicale à l’université de Nantes, alertent sur le risque d’une “marchandisation” des soins. On tend à évaluer la valeur d’un service à l’aune de son coût, pas de son impact humain. C’est une erreur fondamentale. Les soins palliatifs ne génèrent pas de profit, mais ils sauvent des vies en dignité.
Le défi est aussi territorial. En milieu rural, comme en Vendée, l’accès aux soins spécialisés reste inégal. La fermeture de La Roche-sur-Yon risque de creuser cet écart. On va obliger des familles âgées, parfois sans transport, à se déplacer sur des centaines de kilomètres pour accompagner un proche , déplore Amina Kebir. C’est inhumain.
La fermeture du service de soins palliatifs de La Roche-sur-Yon n’est pas qu’un simple ajustement administratif. C’est un symptôme d’un système de santé en tension, où les décisions financières prennent souvent le pas sur l’humain. Face à la fin de vie, la société se doit d’être à la hauteur de ses valeurs. Les témoignages recueillis montrent que ce n’est pas le cas. Il est urgent de repenser la place des soins palliatifs dans l’hôpital, non comme une charge, mais comme une priorité éthique. Le respect de la dignité en fin de vie ne devrait jamais dépendre du budget d’un établissement.
Le service a été fermé de manière urgente le vendredi 26 septembre 2025, sans préavis ni concertation avec les équipes soignantes.
Le service assurait la prise en charge de huit lits dédiés aux soins palliatifs, destinés à des patients en fin de vie.
La CGT dénonce une fermeture soudaine, injustifiée et sans plan de relocalisation, qu’elle qualifie de jamais vue en Vendée . Elle souligne le manque de moyens humains et le risque pour la continuité des soins.
Les patients ont été redirigés vers d’autres établissements, principalement à Nantes, ce qui pose des problèmes d’accessibilité et de continuité des soins.
Oui, un projet de campus universitaire santé est en discussion pour La Roche-sur-Yon, visant à renforcer la formation et l’attractivité du territoire en matière de santé.
La fermeture du service de soins palliatifs de La Roche-sur-Yon révèle une crise profonde entre gestion hospitalière et respect de la dignité en fin de vie. Elle soulève des questions essentielles sur les priorités du système de santé français.
Les soignants expriment un profond désarroi face à cette décision, qu’ils perçoivent comme une rupture de la continuité des soins et une remise en cause de leur mission humanitaire.
Des mobilisations syndicales, une pétition populaire et des discussions avec l’ARS sont en cours pour exiger le rétablissement du service et garantir un accès équitable aux soins palliatifs en Vendée.
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