Categories: Utile

Sirènes et drones à l’étang de la Folie : une fausse alerte causée par des pêcheurs clandestins en 2025

Un matin ordinaire à Cergy, sur les berges de l’étang de la Folie, bascule soudain dans l’urgence. Une alerte inquiétante fait vibrer les radios des secours : du matériel abandonné, des traces suspectes, un silence inquiétant. En quelques minutes, drones, plongeurs, chiens et équipes terrestres convergent vers le plan d’eau, mobilisés par la crainte d’un drame humain. Mais derrière cette mobilisation impressionnante, une réalité bien plus discrète : celle de pêcheurs clandestins, invisibles la nuit, dont les gestes négligents ont failli déclencher une tragédie imaginaire. Ce récit, à la croisée de la sécurité, de l’environnement et de la vigilance citoyenne, révèle combien un simple oubli peut mettre en branle des ressources colossales – et pourquoi la prévention, désormais, s’impose comme une priorité collective.

Qu’est-ce qui a déclenché l’alerte sur l’étang de la Folie ?

L’alarme a retenti peu après 10 h 30, relayée par un promeneur qui, en longeant la berge, a repéré un float-tube, ce siège gonflable utilisé par les pêcheurs pour naviguer silencieusement sur l’eau, laissé à l’abandon sur la plateforme flottante de l’Aquapark. À première vue, l’absence de son utilisateur pouvait laisser craindre une chute, voire un noyage. L’objet, flottant seul, sans trace de passage récent, a activé un protocole d’intervention standardisé pour disparition en milieu aquatique. Le site, vaste de 250 hectares, avec ses multiples anses, boisements et points d’accès disséminés, impose une réponse rapide et coordonnée. La base de loisirs de Cergy, habituée à gérer des situations complexes, a aussitôt lancé une opération de recherche d’envergure.

Les sapeurs-pompiers ont déployé un dispositif complet : drones en vol stationnaire pour balayer les zones inaccessibles, plongeurs équipés de sonars pour explorer les fonds, équipes cynophiles pour traquer d’éventuelles traces olfactives, et patrouilles terrestres pour sécuriser les abords. Pendant trois heures, chaque mètre carré a été scruté, chaque signal analysé. Le stress était palpable chez les intervenants. « Quand on voit du matériel isolé, sans personne en vue, on ne peut pas se permettre d’attendre », confie Lucien Ravel, chef d’équipe au SDIS 95. « On imagine toujours le pire : un malaise, une chute, une noyade. Et chaque minute compte. »

Comment les secours ont-ils levé le doute ?

Le tournant de l’opération est venu des caméras de surveillance. Reliées au réseau de sécurité de la base de loisirs, elles ont permis de remonter le temps. En croisant les enregistrements de la nuit précédente, les opérateurs ont repéré trois silhouettes arrivant vers 22 heures, équipées de float-tubes et de matériel de pêche. Les images, bien que granuleuses, montrent clairement leur progression vers le plan d’eau, leur immersion silencieuse, puis leur départ à pied vers 4 heures du matin. Tout semble en ordre – sauf qu’un des hommes, visiblement pressé ou distrait, a laissé derrière lui son siège flottant et quelques accessoires sur la plateforme.

Ce détail, anodin en apparence, a suffi à déclencher l’alerte. « On a reconstitué la chronologie heure par heure », explique Fabien Franc, directeur de la base. « Une fois qu’on a vu les trois individus repartir sains et saufs, on a pu lever le doute. Mais jusqu’à ce moment-là, on ne pouvait rien exclure. » Cette confirmation a mis fin à l’opération, mais elle a aussi mis en lumière une tendance inquiétante : la recrudescence de pêcheurs clandestins opérant la nuit, souvent en marge des règlements, et parfois dans des conditions dangereuses.

Pourquoi la pêche est-elle interdite sur la plupart des étangs ?

L’interdiction de pêche sur l’ensemble des étangs de la base de loisirs, sauf celui de la Ferme, n’est pas une décision arbitraire. Elle s’inscrit dans une politique plus large de protection environnementale et de sécurité publique. Depuis plusieurs années, les autorités ont constaté une augmentation des incivilités : appâts jetés en grande quantité, déchets laissés sur place, dérangement de la faune, et surtout, une prolifération accrue de cyanobactéries – des micro-organismes toxiques qui se développent dans l’eau riche en nutriments, notamment ceux apportés par les appâts.

« On a vu des zones entières de l’étang devenir impropres à toute activité aquatique », rapporte Élise Tournier, biologiste chargée du suivi écologique du site. « Les cyanobactéries peuvent provoquer des intoxications chez les animaux, voire chez les humains en cas de contact prolongé. » Un arrêté préfectoral a donc classé la majorité des plans d’eau en réserve, interdisant toute pêche non réglementée. Des panneaux sont installés aux principaux accès, rappelant les règles en vigueur.

Quels sont les risques liés à la pratique du float-tube ?

Le float-tube, bien que populaire auprès des pêcheurs nocturnes, est une pratique particulièrement risquée lorsqu’elle est exercée en dehors des cadres autorisés. « Ces utilisateurs sont souvent seuls, loin des secours, parfois mal équipés », souligne Lucien Ravel. « Ils nagent mal, ne portent pas de gilet, et peuvent être victimes d’un malaise ou d’un coup de froid. »

Plusieurs incidents ont déjà été signalés dans d’autres départements : noyades, hypothermie, matériel emporté par le courant. À Cergy, bien que personne n’ait été blessé à ce jour, les équipes de secours restent vigilantes. « On a vu des float-tubes dérivant à plusieurs centaines de mètres de la berge, sans personne à bord », ajoute Fabien Franc. « C’est à ce moment-là qu’on se dit : et s’il était arrivé quelque chose ? »

Comment la surveillance s’adapte-t-elle à ces nouvelles menaces ?

La fausse alerte de l’étang de la Folie a servi de révélateur. Elle a montré que les systèmes de sécurité, bien qu’efficaces, pouvaient être surchargés par des comportements imprudents. Désormais, la collectivité envisage de renforcer les patrouilles nocturnes, notamment aux heures de pointe des pêcheurs clandestins – entre 22 heures et 6 heures du matin.

« On ne peut pas déclencher une intervention massive à chaque fois qu’un sac est oublié », reconnaît Fabien Franc. « Mais on ne peut pas non plus ignorer un risque. » La solution ? Une surveillance plus intelligente, combinant caméras thermiques, rondes programmées, et sensibilisation ciblée. Les gardiens du site ont d’ores et déjà été formés à identifier les signes de présence illégale : traces de pas sur la berge, déchets, matériel flottant.

« On a aussi mis en place un système de signalement rapide pour les usagers », précise-t-il. « Si quelqu’un voit quelque chose d’anormal, il peut alerter via une application ou un numéro dédié, avec photo à l’appui. Cela permet de trier les alertes plus rapidement. »

Quelles conséquences pour les pêcheurs clandestins ?

La tolérance a ses limites. Si la pédagogie reste la première arme – affiches, campagnes d’information, discussions avec les usagers –, la fermeté gagne du terrain. Des verbalisations sont désormais possibles, en cas de pêche illégale ou d’abandon de matériel. L’amende peut atteindre plusieurs centaines d’euros, sans compter la confiscation du matériel.

« On ne cherche pas à punir, mais à responsabiliser », insiste Fabien Franc. « Ces gens pensent parfois qu’ils ne dérangent personne. Mais ils mettent en danger des vies, ils polluent, et ils coûtent cher à la collectivité. » Chaque fausse alerte mobilise des dizaines d’intervenants, des véhicules, du carburant, du temps – autant de ressources qui ne sont plus disponibles pour de véritables urgences.

Quel impact financier et humain pour une fausse alerte ?

Difficile de chiffrer exactement le coût d’une intervention de ce type, mais les estimations tournent autour de plusieurs milliers d’euros pour une mobilisation de trois heures. « Il faut compter les heures de travail, les frais de matériel, les drones, les plongeurs, les véhicules… », détaille Lucien Ravel. « Et surtout, le temps perdu. Si, pendant ce temps, un vrai accident se produit ailleurs, on est en sous-effectif. »

Plus grave encore : l’usure psychologique des équipes. « On arrive toujours en mode urgence, cœur battant, prêt à tout », confie un plongeur sous anonymat. « Quand on découvre que c’était juste un sac oublié, on est soulagé, mais aussi un peu frustré. On a donné notre énergie pour rien. »

Comment éviter que cela se reproduise ?

La réponse passe par une responsabilité partagée. Les autorités renforcent leur dispositif, mais les usagers doivent aussi jouer leur rôle. Respecter l’interdiction de pêche, ne rien laisser derrière soi, signaler les anomalies avec discernement – autant de gestes simples qui évitent des cascades d’alertes inutiles.

« On veut un site sûr, accessible, mais aussi préservé », résume Élise Tournier. « Ce n’est pas un terrain de jeu pour pratiques marginales. C’est un espace de loisirs pour tous, et il faut qu’il le reste. »

Des discussions sont en cours pour envisager des aménagements : zones de pêche autorisée et surveillée, sensibilisation en amont via les réseaux sociaux, partenariats avec les associations de pêcheurs légaux. L’idée n’est pas d’interdire toute activité, mais de l’encadrer.

Conclusion

L’alerte de l’étang de la Folie, bien qu’infructueuse, n’a pas été vaine. Elle a révélé les failles d’un système parfois surmené par des comportements irresponsables. Elle a aussi montré la nécessité d’un équilibre entre liberté d’usage et respect des règles communes. Derrière un float-tube oublié se cachent des enjeux de sécurité, d’environnement et de solidarité. La leçon est claire : chaque geste compte. Et dans un espace partagé, la vigilance de chacun protège la tranquillité de tous.

A retenir

Quel était le motif initial de l’alerte ?

Un float-tube et du matériel de pêche abandonnés sur la plateforme flottante de l’Aquapark ont été signalés par un promeneur, laissant craindre une personne à l’eau. Cette observation a déclenché un protocole d’intervention pour disparition en milieu aquatique.

Pourquoi les secours ont-ils mobilisé autant de moyens ?

Face à tout signe pouvant indiquer une noyade, les secours doivent agir sans délai. La priorité est la préservation de la vie humaine. Le site, vaste et complexe, impose une mobilisation rapide et coordonnée de drones, plongeurs, équipes terrestres et cynophiles.

Qu’a révélé l’analyse des caméras de surveillance ?

Les images de la nuit précédente ont montré trois pêcheurs clandestins arrivant vers 22 heures, pratiquant la pêche en float-tube, puis repartant à pied vers 4 heures du matin. L’un d’eux a laissé du matériel sur place, probablement par négligence.

Pourquoi la pêche est-elle interdite sur la plupart des étangs ?

L’interdiction vise à lutter contre le braconnage, les incivilités et la pollution par les appâts, qui favorisent la prolifération de cyanobactéries toxiques. Seul l’étang de la Ferme reste autorisé à la pêche, sous surveillance.

Quelles mesures sont prises contre les pêcheurs clandestins ?

Des patrouilles nocturnes renforcées, des caméras de surveillance, des verbalisations et des campagnes de sensibilisation sont mises en œuvre. L’objectif est de dissuader les pratiques dangereuses et illégales tout en protégeant l’environnement et la sécurité publique.

Anita

Recent Posts

Madonna lance un appel urgent au pape pour Gaza en 2025 : un geste pourrait tout changer

Madonna appelle le pape à agir pour Gaza, réclamant des couloirs humanitaires et un geste…

8 heures ago

Changement majeur en 2025 : vos virements entre livrets passent obligatoirement par le compte courant

Les virements entre livrets sont désormais encadrés : le passage par le compte courant est…

8 heures ago

Un virus commun déclenche un cancer de la peau chez une jeune femme en 2025 : ce que cela change pour la prévention

Une femme de 34 ans développe un cancer de la peau lié à un virus…

8 heures ago

JD Vance à Disneyland en 2025 : sécurité maximale, files d’attente et moment familial insolite

La visite de JD Vance à Disneyland déclenche fermetures partielles et files d’attente, mais aussi…

8 heures ago

À Barcelone, un essai de semaine de quatre jours démasque un double emploi en 2025

Une entreprise à Barcelone adopte la semaine de quatre jours pour améliorer bien-être et productivité,…

8 heures ago

Une poêle vraiment sûre enfin dévoilée par 60 Millions en 2025

60 Millions de consommateurs teste les poêles du quotidien et révèle deux modèles fiables :…

8 heures ago