Starlink Au Yemen Satellites Guerre Moderne
Le conflit au Yémen, déjà marqué par des années de violence et de tensions géopolitiques, voit aujourd’hui émerger un nouvel acteur invisible mais déterminant : la technologie satellitaire. Parmi elle, Starlink, le projet phare de SpaceX, occupe une place centrale, transformant non seulement les communications mais aussi les dynamiques militaires et humanitaires sur le terrain. Loin d’être un simple outil de connexion, cette constellation de satellites devient un levier stratégique, avec des conséquences tangibles pour les civils pris au piège de cette guerre.
Initialement conçu pour démocratiser l’accès à Internet, Starlink a rapidement attiré l’attention des forces militaires et des groupes armés. Avec ses milliers de satellites en orbite basse, le réseau offre des capacités de communication ultra-rapides et une couverture globale, y compris dans des zones reculées comme le Yémen. Pour les civils, c’était une bouée de sauvetage ; pour les belligérants, un atout tactique.
Les satellites Starlink, équipés d’antennes haute performance et de liaisons laser, permettent des transmissions de données à plus de 100 Gb/s. Cette vitesse phénoménale autorise une surveillance en temps réel avec une précision métrique. « Avant, nous devions compter sur des drones ou des avions espions, explique Karim Al-Farsi, ancien ingénieur en télécommunications. Maintenant, une simple connexion peut tout changer. »
Les tests menés par le Pentagone ont confirmé l’efficacité de Starlink pour des applications militaires, conduisant au développement de Starshield, une version sécurisée dédiée aux opérations de défense. Des chasseurs F-35A ont ainsi pu bénéficier de débits supérieurs à 600 Mb/s, révolutionnant la coordination sur le champ de bataille.
Alors que Starlink représentait une lueur d’espoir pour des milliers de Yéménites, les confiscations de terminaux par les Houthis ont replongé le pays dans l’isolement numérique. Ces appareils, accusés de servir d’outils de localisation pour les frappes ennemies, sont désormais saisis par centaines.
« Nous utilisions Starlink pour consulter des médecins en ligne, raconte Leïla Samadi, une mère de famille de Sanaa. Maintenant, même ça nous est retiré. » Les hôpitaux, les écoles et les familles sont privés d’une ressource devenue vitale après des années de conflit. Les alternatives locales, comme les réseaux 3G surchargés, ne suffisent plus.
Le retour à des moyens de communication traditionnels expose les Yéménites à une surveillance accrue. « Les lignes téléphoniques sont facilement interceptées, précise Nabil Cherif, journaliste indépendant. Beaucoup préfèrent se taire plutôt que de risquer d’être repérés. »
L’implication de satellites commerciaux dans des opérations militaires marque un tournant historique. Ces outils, conçus pour des usages pacifiques, deviennent des armes indirectes, brouillant les frontières entre civil et militaire.
Les législations internationales peinent à encadrer l’utilisation de ces technologies. « Il n’existe aucun traité régulant spécifiquement les constellations satellitaires, souligne Élodie Vassard, experte en droit spatial. Les États agissent dans une zone grise, avec des conséquences imprévisibles. »
La maîtrise des données en temps réel devient un enjeu stratégique majeur. Les groupes armés comme les gouvernements se livrent une bataille invisible pour contrôler les flux d’information, avec des satellites comme arbitres.
Non. Bien que conçu pour un usage civil, son infrastructure est exploitée à des fins militaires, directement ou indirectement.
Difficilement. Dans un pays où les infrastructures sont détruites, ces terminaux représentaient souvent le seul accès fiable à Internet.
Les acteurs sont multiples : États, entreprises privées et groupes armés. Chacun joue un rôle dans cette militarisation de l’espace.
Le cas yéménite n’est qu’un prélude. Alors que les constellations satellitaires se multiplient, leur utilisation dans les conflits pourrait devenir la norme. Pour des personnes comme Youssef Al-Masri, fermier dans le gouvernorat d’Hodeïda, cela change peu de choses : « Ici, la guerre est toujours la même. Seules les armes évoluent. » Une évolution qui, loin de résoudre les crises, les complexifie davantage.
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