Supprimer Deux Jours Feries 2025 Pourquoi Mesure Divise
En pleine rentrée politique, un projet de suppression de deux jours fériés pour dégager des marges budgétaires relance un débat bien plus profond qu’un simple calcul comptable. Ce n’est pas seulement l’équilibre des finances publiques qui est en jeu, mais le tissu même du temps collectif, des mémoires partagées et des rituels familiaux. Les Français, sondés, interrogés, mobilisés, expriment une résistance à la fois émotionnelle et rationnelle face à une mesure qui semble ignorer la valeur humaine du repos, de la commémoration et des retrouvailles. Entre économie de court terme et préservation du lien social, le gouvernement navigue en eaux troubles, tandis que citoyens, travailleurs et élus cherchent un compromis qui ne sacrifie pas l’essentiel sur l’autel de l’austérité.
Le chiffre avancé par l’exécutif – 4,2 milliards d’euros d’économies d’ici 2026 – sonne comme une promesse budgétaire. Mais derrière ce montant, les Français perçoivent une menace indirecte contre leur quotidien. La suppression de deux jours fériés ne se mesure pas seulement en heures travaillées, mais en rythmes brisés, en week-ends amputés, en souffles collectifs interrompus. Le calendrier, souvent ignoré comme simple outil administratif, structure en réalité la vie sociale : il marque les pauses, les fêtes, les devoirs civiques. Toucher à ces repères, c’est ébranler un équilibre fragile.
Le document d’orientation du gouvernement précise que les salariés mensualisés et les agents publics ne verraient pas leur rémunération augmenter, même s’ils travailleraient ces jours-là. Aucune compensation salariale n’est prévue. Les employeurs du secteur privé, en revanche, devraient verser une contribution directe à l’État. Ce déséquilibre alimente une inquiétude légitime : la mesure pénaliserait-elle les plus modestes au profit d’un redressement comptable dont ils ne bénéficieraient pas ?
Le choix des dates ciblées – le lundi de Pâques et le 8 mai – ajoute encore à la tension. Toutes deux portent une charge symbolique. Le lundi de Pâques, bien que d’origine religieuse, est devenu un marqueur familial, un moment de pause dans un rythme de vie de plus en plus dense. Le 8 mai, lui, est un pilier de la mémoire nationale, commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Leur suppression ne semble pas seulement économique : elle apparaît comme une forme d’effacement.
Le calendrier imposé par l’exécutif est serré : les partenaires sociaux doivent se prononcer avant le 1er septembre, la décision finale devant être prise avant le 30 septembre. Ce tempo rapide suscite des critiques. « On ne redéfinit pas le temps collectif à la hâte », assène Émilie Ravel, enseignante à Lyon, « ces jours sont des points d’ancrage. Les retirer, c’est comme enlever des repères sur une carte : on finit par se perdre. »
Dans une rue de Créteil portant le nom du 8 mai 1945, une retraitée, Hélène Vasseur, observe le projet d’un œil froid. « C’est une insulte à ceux qui ont combattu, à ceux qui ont attendu ce jour-là pendant des années d’occupation », dit-elle, les mains serrées autour de son cabas. Pour elle, ce jour n’est pas un simple congé, mais un droit acquis, une reconnaissance des sacrifices. « On a gagné la paix, pas seulement une journée de repos. Et maintenant, on voudrait nous la retirer pour faire des économies ? »
Maxime Lebrun, capitaine au 3e régiment d’infanterie de marine, partage cette inquiétude. Bien qu’il travaille régulièrement le 8 mai – les forces armées ne cessent jamais leur vigilance –, il s’oppose fermement à la suppression du jour férié. « Le 8 mai, c’est le symbole de la victoire sur la barbarie nazie, dit-il. Si on supprime ce jour-là, on affaiblit la transmission. Les jeunes ne comprendront plus pourquoi ce 8 mai est différent des autres. »
Il raconte comment, enfant, il accompagnait son grand-père, ancien résistant, aux cérémonies locales. « Il ne parlait pas beaucoup, mais ce jour-là, il se redressait, portait sa médaille, et on allait déposer une gerbe. Ce n’était pas du folklore. C’était de la mémoire vivante. » Pour Maxime, supprimer le jour férié, c’est risquer de transformer une commémoration en simple mention dans un manuel scolaire.
Le lundi de Pâques, souvent perçu comme un prolongement festif du week-end de Pâques, n’a pas seulement une dimension religieuse. Pour de nombreuses familles, c’est l’occasion de retrouvailles intergénérationnelles, de repas partagés, de moments simples mais précieux. Thiéfaine Dubois, mère de trois enfants, vit à Montreuil. Elle décrit ce jour comme un « souffle » dans une année souvent trop chargée. « On n’a pas toujours le temps de se voir. Le lundi de Pâques, c’est un vrai week-end. On fait des chasses aux œufs, on prépare des tartes, on parle, on rit. Ce n’est pas du luxe, c’est du lien. »
Jacqueline et Patrick Morin, grands-parents dans le Lot, attendent ce jour avec impatience. « Nos enfants habitent à Bordeaux, nos petits-enfants à Nantes. Ce n’est pas facile de se voir. Mais pour Pâques, ils viennent. On passe deux jours ensemble. On joue aux cartes, on marche dans la forêt, on mange bien. » Le visage de Jacqueline s’assombrit quand on évoque la suppression du jour férié. « Si on nous enlève ça, on perdra un moment précieux. Et après, on dira que les familles sont distendues… »
Pour ces familles, le lundi de Pâques n’est pas un « jour perdu » pour l’économie, mais un jour gagné pour l’humain. Supprimer ce moment, c’est risquer de fragiliser des liens déjà mis à mal par la distance, le travail, la vitesse du monde.
Anissa Kebir, cadre dans une entreprise de logistique à Marseille, et son compagnon Steevie Moreau, auto-entrepreneur, discutent souvent de ces questions. « On comprend qu’il faille trouver de l’argent, dit Anissa. Mais pourquoi toujours sur le dos du temps libre ? » Elle évoque d’autres pistes : une réforme plus juste de l’imposition des revenus du capital, une taxation accrue des grandes entreprises multinationales, ou encore une meilleure lutte contre la fraude fiscale.
Steevie propose une autre vision : « Et si, au lieu de supprimer des jours fériés, on augmentait les salaires ? » Selon lui, une revalorisation générale des rémunérations, financée par une stabilisation de la TVA, pourrait stimuler la consommation. « Quand les gens gagnent plus, ils dépensent plus. Et ça, ça rapporte de l’impôt. C’est une économie circulaire, pas une amputation. »
Cette idée, défendue par plusieurs économistes hétérodoxes, s’oppose à la logique de réduction du temps non travaillé. Elle suppose une confiance dans la dynamique de la demande plutôt que dans l’austérité. « On a trop longtemps pensé que l’économie se relançait par le haut, dit Thiéfaine Dubois. Mais c’est par le bas qu’elle vit : dans les supermarchés, les boulangeries, les garages. Si on retire du pouvoir d’achat, on tue la consommation. »
Le débat ne manque pas de propositions. Certains citent le 15 août ou la Toussaint comme alternatives potentielles à sacrifier, arguant qu’ils sont moins centraux dans le calendrier familial ou professionnel. Mais ces suggestions restent marginales. « On ne résout pas un problème de justice en déplaçant la douleur », résume Maxime Lebrun.
La CFTC, par la voix de son secrétaire national, insiste sur une autre priorité : ramener les chômeurs de longue durée vers l’emploi, plutôt que d’alourdir la charge des actifs. « Il y a des marges, mais elles ne sont pas dans le temps férié. Elles sont dans l’insertion, la formation, la création d’activités. »
La CPME, elle, refuse de trancher pour le secteur public. « Les entreprises du privé ont déjà des contraintes. On ne peut pas leur demander de compenser des choix politiques qui concernent l’État », explique son représentant lors d’un débat télévisé.
Le choix final, attendu avant la fin septembre, devra peser bien au-delà des chiffres. Il devra répondre à une question fondamentale : quel type de société voulons-nous ? Une société où chaque jour est compté, optimisé, rentabilisé ? Ou une société qui protège des moments de pause, de mémoire, de lien ?
La légitimité de la mesure dépendra moins de son impact budgétaire que de sa capacité à préserver l’équilibre social. Un dialogue loyal avec les partenaires sociaux, une transparence sur les arbitrages, une reconnaissance de la valeur du temps non marchand : voilà les conditions d’une décision acceptable.
Comme le dit Hélène Vasseur, « on ne mesure pas la dignité d’un pays à son PIB, mais à la manière dont il traite ses anciens, ses familles, ses temps de silence. » Supprimer deux jours fériés, c’est peut-être gagner 4,2 milliards. Mais c’est risquer de perdre bien plus : la confiance, la cohésion, la mémoire.
Les Français perçoivent cette mesure comme une atteinte à des repères sociaux, familiaux et mémoriels. Le lundi de Pâques et le 8 mai ne sont pas seulement des jours de repos, mais des moments de rassemblement, de commémoration et de transmission. Leur suppression, sans compensation salariale, est vue comme injuste et symboliquement lourde.
Le gouvernement envisage de supprimer le lundi de Pâques et le 8 mai 1945. Ces deux dates ont une forte charge symbolique : l’une liée aux retrouvailles familiales, l’autre à la mémoire de la Libération.
Les salariés mensualisés et les agents publics ne verraient pas leurs salaires augmenter, même s’ils travaillaient ces jours-là. Les employeurs du privé devraient verser une contribution à l’État. Aucune hausse du pouvoir d’achat n’est prévue pour les travailleurs.
Des voix s’élèvent pour préférer d’autres pistes : revalorisation des salaires, lutte contre la fraude fiscale, taxation des plus aisés, ou encore création d’emplois pour les chômeurs de longue durée. Certains suggèrent de sacrifier d’autres jours fériés, comme le 15 août, mais ces propositions restent minoritaires.
Les partenaires sociaux doivent se prononcer avant le 1er septembre. La décision finale est attendue au plus tard le 30 septembre. Ce tempo serré suscite des critiques sur le manque de concertation.
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