Taille Automne Sauve Geraniums Floraison Printemps
Sur les balcons parisiens aux terrasses marseillaises, les géraniums incarnent une tradition florale qui traverse les saisons et les générations. Leur éclat pourpre, rose ou blanc illumine les mois d’été, mais leur survie hivernale reste un mystère pour beaucoup. Pourtant, chaque année, des jardiniers amateurs voient leurs plants disparaître sous les premiers frimas, alors qu’ils pourraient, avec quelques gestes précis, les faire revenir plus vigoureux que jamais. Loin des solutions coûteuses ou des remplacements annuels, une méthode éprouvée, utilisée par les horticulteurs depuis des décennies, permet de prolonger la vie de ces fleurs emblématiques. Elle tient en une action simple, mais souvent redoutée : la taille drastique d’automne.
Lorsque le ciel s’assombrit en octobre et que l’air s’alourdit de fraîcheur, il est tentant de laisser les géraniums en l’état, encore verts, encore dignes d’être admirés. Pourtant, c’est précisément ce moment que choisissent les professionnels pour intervenir. Selon Élodie Vasseur, horticultrice à Lyon et formatrice en jardinage urbain, “la taille drastique n’est pas une mutilation, c’est une renaissance programmée”. Elle explique que “les plants conservés sans taille accumulent du stress, consomment inutilement de l’énergie, et finissent par s’épuiser ou pourrir en hiver”.
Le principe est simple : en rabattant les tiges à 10 à 15 cm au-dessus du collet, on force la plante à entrer en dormance en limitant sa masse végétative. Moins de feuilles, c’est moins d’eau perdue par évapotranspiration, et donc un besoin réduit en arrosage. Cela permet aussi de limiter les risques de maladies fongiques, particulièrement redoutées en période humide.
Contrairement à une taille d’entretien, qui consiste à pincer les extrémités pour favoriser le buissonnement, la coupe d’automne est une opération chirurgicale. Elle vise à éliminer tout ce qui pourrait compromettre la survie hivernale. Les tiges allongées, les feuilles jaunies, les inflorescences fanées sont retirées sans pitié. Ce nettoyage en profondeur permet à la plante de concentrer ses ressources sur ses tissus les plus sains.
Le résultat ? Une souche sobre, presque triste à voir, mais parfaitement adaptée à l’hivernage. Et lorsque le soleil revient, ces plants, souvent sous-estimés, repartent avec une vigueur surprenante. “J’ai vu des géraniums taillés en octobre produire plus de fleurs en mai que des plants achetés neufs”, témoigne Julien Morel, retraité grenoblois et passionné de jardin en bac. “C’est comme s’ils avaient gardé en mémoire l’effort de l’année précédente, et qu’ils voulaient le dépasser.”
La réussite de la taille dépend autant du geste que de l’outillage. Un sécateur émoussé ou mal désinfecté peut écraser les tiges au lieu de les couper net, favorisant ainsi les infections. “Je nettoie mon sécateur à l’alcool à 70° entre chaque plante”, confie Camille Dubreuil, jardinière sur un toit végétalisé à Bordeaux. “C’est un réflexe, comme se laver les mains en cuisine.”
En plus du sécateur bien affûté, des gants de protection sont recommandés, surtout si les variétés cultivées ont des tiges fibreuses ou des feuilles irritantes. Certains jardiniers expérimentés, comme Élodie Vasseur, utilisent également du charbon de bois pulvérisé, qu’ils appliquent directement sur les coupes fraîches. “C’est un antifongique naturel, très efficace pour éviter que les plaies ne pourrissent pendant l’hiver.”
La coupe doit être franche, réalisée juste au-dessus d’un œil, c’est-à-dire une petite protubérance sur la tige d’où repartira une nouvelle pousse. “Je regarde chaque tige comme une promesse”, sourit Julien Morel. “L’œil, c’est le point de départ de la renaissance. Si je coupe trop court, je risque de le perdre ; si je laisse trop de tige, le plant va dépérir.”
Il est essentiel de ne conserver que les tiges les plus saines, en bois brun et ferme. Toute trace de ramollissement, de couleur brune foncée ou de moisissure doit conduire à une coupe plus profonde, voire à l’élimination du plant s’il est trop atteint. “La prévention, c’est 80 % de la réussite”, insiste Camille Dubreuil. “Un plant malade en hiver, c’est un cercueil végétal.”
Après la taille, les géraniums doivent être placés dans un environnement stable : frais, lumineux, hors gel. Une véranda non chauffée, une serre froide ou une pièce peu utilisée comme un cellier ou un garage clair conviennent parfaitement. La température idéale se situe entre 8 °C et 12 °C. “En dessous de 5 °C, ils risquent le gel ; au-dessus de 15 °C, ils peuvent sortir prématurément de dormance et s’épuiser”, précise Élodie Vasseur.
La lumière naturelle reste cruciale. Même en hiver, les plantes doivent recevoir une exposition suffisante pour éviter l’étiolement — ce phénomène où les tiges s’allongent, deviennent fragiles et pâles. “Je les place près d’une fenêtre sud, mais à l’abri des courants d’air”, explique Julien Morel. “Ils ne poussent pas, mais ils respirent, ils attendent.”
Pour les jardiniers urbains à l’espace limité, la technique à racines nues est une alternative redoutablement efficace. Elle consiste à déterrer les plants, à enlever délicatement la terre, puis à couper les racines à 5 cm et les tiges à 10 cm. Le collet et les racines sont ensuite enveloppés dans du papier journal sec ou de la sciure de bois, puis stockés dans une caisse en bois ou un carton, dans un local frais et aéré.
“C’est une méthode que j’ai apprise dans un ancien manuel de jardinage”, raconte Camille Dubreuil. “J’étais sceptique, mais j’ai réussi à sauver huit plants sur dix. L’année suivante, ils ont fleuri plus tôt que les autres.” Cette méthode élimine les risques liés aux maladies du sol et réduit considérablement l’encombrement.
Dès que le risque de gel est écarté — généralement en avril dans le sud, mai dans le nord —, les géraniums peuvent être sortis de leur hibernation. Ce réveil doit être progressif. “Je les expose d’abord à l’extérieur deux heures par jour, puis j’augmente progressivement”, indique Julien Morel. “Ils doivent se réhabituer au vent, au soleil, à l’humidité.”
Le rempotage est une étape clé. Un substrat neuf, riche en matière organique et bien drainé, permet une reprise rapide. Pour les plants conservés à racines nues, un trempage de deux à trois heures dans de l’eau tiède réhydrate efficacement les racines desséchées. “C’est comme un bain de jouvence”, sourit Élodie Vasseur. “Ils absorbent l’eau, se redressent, et en quelques jours, on voit les premiers bourgeons apparaître.”
Avant de replacer les plants en pleine lumière, une légère taille de formation peut être utile. Elle consiste à supprimer les pousses les plus faibles et à ne garder que deux ou trois bourgeons par tige, favorisant ainsi un buissonnement homogène. “C’est une étape que beaucoup zappent, mais elle fait toute la différence”, affirme Camille Dubreuil. “Un géranium bien formé ne pousse pas en touffe, il éclate en bouquet.”
Les arrosages reprennent progressivement, sans excès. Dès que les nouvelles feuilles apparaissent, un engrais spécifique pour géraniums, riche en potassium et en phosphore, stimule la production de fleurs. “Un apport modéré, mais régulier, tous les quinze jours”, conseille Élodie Vasseur. “Pas de folie, juste ce qu’il faut pour les accompagner.”
Contrairement aux idées reçues, les géraniums ne sont pas des plantes jetables. Bien entretenus, ils peuvent vivre cinq, voire dix ans. “J’ai un géranium rouge, variété ‘Mme de Sévigné’, qui est avec moi depuis 2014”, témoigne Julien Morel. “Il a traversé trois hivers rigoureux, et chaque printemps, il me surprend par sa vitalité.”
La clé ? La régularité des soins, la rigueur en automne, la patience en hiver. Chaque saison renforce la structure du plant, qui développe un système racinaire de plus en plus puissant. “Un géranium de plusieurs années a une présence, une densité que les jeunes plants n’ont pas”, observe Camille Dubreuil. “C’est une plante qui raconte une histoire.”
En préservant ses géraniums d’année en année, on réduit non seulement les dépenses, mais aussi l’empreinte écologique liée à la production et au transport des plants neufs. “C’est une forme de résistance douce au consumérisme floral”, sourit Élodie Vasseur. “On prend soin de ce qu’on a, on respecte le rythme des saisons, on cultive la patience.”
La taille drastique doit intervenir avant les premières gelées, lorsque les nuits descendent régulièrement sous les 5 °C. En général, cela correspond à la fin octobre ou début novembre, selon les régions. Il ne faut pas attendre que les plantes montrent des signes de stress.
Oui, mais très peu. L’objectif est de maintenir le substrat légèrement humide, sans jamais le saturer. Un arrosage tous les quinze jours à un mois suffit, selon l’humidité ambiante. L’important est d’éviter l’eau stagnante dans les soucoupes.
En climat doux, comme dans le sud-ouest ou sur la Côte d’Azur, il est parfois possible de les laisser en place, protégés par un paillage épais. Mais dans la majorité des régions françaises, cette méthode est risquée. Le gel et l’humidité hivernale sont généralement trop hostiles.
Oui, absolument. Même en dormance, ils doivent bénéficier d’une exposition à la lumière naturelle. Une pièce sombre ou un local sans fenêtre entraînerait un affaiblissement rapide, voire la mort du plant.
En conditions optimales, les premières pousses apparaissent en mars-avril. La floraison complète survient généralement six à huit semaines après la reprise, soit fin mai à début juin. Certains plants, bien nourris, peuvent fleurir dès avril dans les régions méridionales.
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