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La porte de la salle de bain de Sylvie Fargeau, 37 ans, ingénieure toulousaine et maman de deux petits garçons, s’est soudain ouverte sur un monde de questions. Après avoir lu l’enquête de l’UFC-Que Choisir, elle a posé son flacon de crème hydratante Bionaïa sur la table : « J’achète chez Leclerc depuis des années, pensant faire une affaire. Apprendre que cette crème pourrait contenir du pétrolatum et du formaldéhyde m’a glacée. » Interpellée, elle n’est pas la seule. Dans tout le pays, les consommateurs découvrent avec inquiétude que certains flacons vert clair et cartons pastel hébergent des composés suspects. Quels risques exactement ? Comment reconnaître les produits à problème ? Et surtout, vers quoi se tourner désormais ?
L’association, connue pour ses enquêtes aux vêtements du laboratoire plutôt qu’à la comédie des chiffres, a commandé une batterie d’analyses indépendantes sur 26 références vendues sous la marque repère de Leclerc. Résultat : seize d’entre elles renferment au moins un ingrédient jugé problématique. Objectif : informer les acheteurs avant qu’une réaction allergique, une irritation ou une contamination de l’eau des rivières ne les rejoigne dans leur intimité. Christine Lhomme, ingénieure chimique à l’UFC-Que Choisir, explique : « Quand on retire le vernis marketing, on tombe sur des conservateurs irritants et sur des molécules qui passent les filtres d’épuration. »
La liste suit la courbe polluante des dernières décennies : pétrolatum utilisé ici pour rendre une texture soyeuse, formaldéhyde émis par relargage d’un conservateur lent-dissolvant, méthylisothiazolinone – surnommé “MIT” pour sa virulence cutanée – et le trio EDTA, MIPA et SLES, accusé d’irriter la peau et de survivre dans les rivières bien après la douche. Sylvie soulève son menton : « Avant, j’avais des plaques rouges sur le front. Je pensais à ma crème solaire ; finalement, c’était peut-être mon gel douche Manava Bora Bora… »
Les alertes touchent aussi bien la flasque crème petits prix que la sublime gamme bio.
Chaque rayon porte son lot d’ambiguïtés ; la diversité des formats fait croire qu’un nom enfantin protège l’épiderme, alors que la chimie n’a pas d’âge.
Hana Mouteb, 28 ans, estampillée candidate Master « Sustainable Beauty », donne la technique : « On regarde d’abord la fin de la liste : c’est là qu’on lit le plus ; les conservateurs sont dosés à moins de 1 %, donc affichés en toute fin. » Elle photocopie la feuille INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) de son produit, surligne en vert l’hexylène glycol, en rouge le MIT, puis agite le papier dans un cercle d’étudiant·es : « Quand on voit rouge plus de deux fois, on laisse tomber. »
A Lille, Élise Vercammen, dermatologue, accueille chaque semaine des plaques de contact sévères : « Le MIT et le formaldéhyde déclenchent une réaction de type eczema de contact le plus souvent 48 à 72 heures après l’usage. » Elle souffle : « Souvent le patient croit à une nouvelle maladie de peau alors que la cause est simplement son shampoing anti-pelliculaire. » En une année, elle a diagnostiqué une multiplication par trois des dermites de contact autour du cuir chevelu, presque toujours chez des young adults adeptes de produits discount.
Alix Loridan déballe la trousse de change de son fils de onze mois pendant une séance de “baby-boom café”. Elle brandit le gel lavant « Mots d’enfants bio » : « Je l’achetais en click-and-collect, séduite par l’ours dessiné sur l’étiquette. » Une fois convertie aux applications de scan, elle a remarqué le MIT. « J’ai irrémédiablement changé : passer de la rougeur aux yeux de mon petit à zéro problème a pris dix jours. » Le tableau est aussi scientifique que parental : la peau d’un nourrisson, cinq fois plus fine, absorbe jusqu’à huit fois plus certains contaminants.
Aurélien Segura, responsable d’un magasin bio à Bordeaux, met en avant les “slow-cosmétiques” : « Le label Cosmébio assure l’absence de MIT, de pétrolatum et de formaldéhyde. » Ces marques se fournissent auprès de circuits courts, plafonnent à 60 référencements maximum et publient les fiches toxicologiques. Auguste, lycéen en première STMG chargé d’un exposé langue-français sur “les biais de communication verte”,lit « Triclosan FREE » sur un produit bio, puis se demande : « Free de quoi exactement ? » Les logos encadrant ce mot manque de transparence prouvent que la vigilance reste individuelle avant tout.
En Europe, le Règlement Cosmétique 1223/2009 interdit formellement le MIT dans les cosmétiques laissés sur la peau depuis 2017. Reste l’astuce : le parfum enrobe ce conservateur et peut forcer une tolérance d’exception. De plus, pour le formaldéhyde, la dosage maximal est fixé à 0,05 %, or les associations estiment que si le formaldéhyde est “libéré” par un conservateur dérivé, le seuil peut être trompeur. Le Parlement européen débat actuellement d’une re-colormation des listes – peut-être pour 2027 – mais entre-temps la chasse reste ouverte.
Guillaume Delcourt, journaliste éco-citoyen, propose la règle TPS : « Tolérance, production, substance. » Explication : dès qu’un produit dépasse une tolérance élevée, est produit en grande série ou contient des substances controversées, il est susceptible d’être éliminé de son shopping. Il partage l’histoire de son copain Léo, styliste parisien : « Il a troqué son gel coiffant Vitanove Pascal Coste pour un pot de cire à la karité vendue au rayon vrac : coût divisé par deux, réaction allergique réduite à zéro. »
Sur le marché couvert de Lille, Salomé Bouhafs, référente logistique Leclerc locale, observe le mouvement à travers ses écrans de caisses : « Les clients glissent nos anciennes références chez les concurrents de la biosphère. » Elle ouvre l’appli interne « Flash SAV » et note : « Trois retours ce matin sur le gel lavant bébé. » Des petites victoires du consommateur, elle les entend chaque jour. Son manager, Damien Lecerf, envisage derrière l’oreille gauche un nouveau planogramme : « On va élargir le lineaire à accès rapide “sans MIT ni formaldéhyde”, tout en conservant nos prix. »
Trois semaines plus tard, Sylvie Fargeau presse l’aquastop et referme la porte de sa salle de bain. À la place du flacon noir du masque « detox », une boule de savon grossit dans une éponge : fabrique artisanale à base d’huiles végétales. Son fils aîné brandit un Q-Code et commente : « Maman, on passe de 24 composants à quatre, c’est fastoche ! » Elle opte maintenant pour la crème APS certified pour le bébé, mauve et 100 % recyclable. Enregistrons ce vertige de transparence : sa fille, habillée d’un doudou bio, crie « No more itch! ». Comme pour souligner les vertus d’un changement de routine, Sylvie chuchote : « Ça commence dans notre salle de bain mais ça se termine sur toute la planète. »
Parcourir l’allée cosmétique de son hypermarché préféré ressemble désormais à une chasse au trésor inversée : on cherche non pas les trésors, mais les imposteurs. L’expérience de Sylvie, Alix, Hugo et d’innombrables autres Français·es montre que la puissance d’achat est aussi un acte citoyen. Chaque choix devient un bulletin de vote quotidien : pour la peau, pour les bébés, pour les rivières qui seront celles de nos enfants. Le progrès naît d’abord sur l’étagère : retournons simplement les étiquettes, et plutôt que de condamner d’un revers de main, partageons, récusez, signalez. La liste des ingrédients peut paraître un alphabet étrange, mais il suffit d’une leçon d’appli, d’un regard méfiant et d’une dose de courage pour que le bain quotidien redevienne un plaisir respectueux.
Évite la méthylisothiazolinone (MIT), conservateur irritant. Il est inscrit en toute fin de liste INCI ; un shampooing bio avec le picto Cosmébio doit l’exclure.
Pas toutes, mais certaines comme la gamme Vitanove Pascal Coste contiennent des agents oxydants forts. Choisis une coloration végétale ou au henné, ou vérifie l’étiquette “sans formaldéhyde dégagé”.
Arrête le produit sur-le-champ, lave la zone avec de l’eau claire et consulte le pédiatre ou le dermatologue. Pense à scanner l’INCI puis à rapporter le lot à l’UFC-Que Choisir via leur site ou l’appli SignalConso.
Oui, plein de marques indépendantes proposent fond de teint ou mascara “sans conserveurs irritants” et certifiées Ecocert : regardez les labels Cosmébio, Cosmos ou Slow Cosmétique.
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