Un De Geant Sur La Place Du Ralliement A Angers
À Angers, la rentrée culturelle prend des airs de jeu, de convivialité et d’imagination. En cette fin d’année 2025, la cité du roi René s’apprête à vibrer au rythme du festival Deux jours en jeux, un événement festif et inclusif qui invite petits et grands à redécouvrir l’art du jeu sous toutes ses formes. Et cette année, l’annonce ne passe pas inaperçue : un dé géant, enfoncé dans le sol de la place du Ralliement, interpelle les passants, suscite les sourires et intrigue les curieux. Symbole ludique et provocateur, cette installation annonce haut et fort que le jeu, ici, est une affaire sérieuse – mais surtout, une affaire de partage.
Organisé chaque année par une équipe passionnée d’éditeurs, de créateurs et d’animateurs, le festival Deux jours en jeux s’impose comme un incontournable du paysage culturel angevin. Du samedi 4 au dimanche 5 octobre 2025, il propose une plongée immersive dans l’univers des jeux de société, jeux de rôle, jeux de cartes et jeux de plateau. L’originalité ? Chaque activité est pensée pour être accessible à tous, qu’on soit néophyte ou expert chevronné. Pas besoin d’être un stratège de Settlers of Catan ou un maître du Dungeons & Dragons pour participer. Ici, l’important, c’est de jouer, d’essayer, de rire, de découvrir.
Le festival se veut avant tout un espace d’expérimentation. Les visiteurs peuvent tester des jeux en avant-première, rencontrer leurs auteurs, assister à des démonstrations animées par des passionnés, ou encore participer à des ateliers encadrés. L’objectif est clair : démocratiser l’accès au jeu, le sortir des salons privés pour le mettre au cœur de la ville, à portée de main, de sourire et de regard.
Le festival s’articule autour de trois sites clés d’Angers, chacun offrant une ambiance et une expérience différente. C’est une manière de faire rayonner l’événement dans plusieurs quartiers, tout en respectant la diversité des publics.
Dès le vendredi 3 octobre, le Repaire urbain, lieu emblématique de la vie associative et culturelle angevine, ouvre ses portes pour la soirée Pré’lude. C’est ici que se joue la carte de l’avant-première. Des créateurs indépendants, souvent issus de la scène locale ou régionale, viennent présenter leurs prototypes. Ceux-ci n’ont pas encore été commercialisés, parfois même pas encore édités. C’est une occasion rare de toucher du doigt la genèse d’un jeu, de donner son avis à ses concepteurs, voire d’influencer sa version finale.
Élodie Fournier, conceptrice d’un jeu de coopération sur le thème de la biodiversité, raconte : « Présenter Terre en Partage à Pré’lude, c’est comme offrir un bébé à la ville. Les retours des joueurs sont précieux, parfois inattendus. Une gamine de huit ans m’a dit : “Tu devrais ajouter un animal qui parle”. J’ai rigolé, mais j’y ai pensé sérieusement. Le jeu, c’est aussi l’imaginaire des enfants. »
Le samedi et dimanche, le cœur battant du festival bat au cloître Toussaint. Ce lieu chargé d’histoire, ancien monastère bénédictin, offre un cadre insolite pour des parties endiablées. Les arcades médiévales encadrent des tables où s’affrontent familles, amis ou inconnus. Ici, le jeu prend une dimension presque contemplative, comme si les pierres millénaires avaient elles aussi été témoins de parties de dés dans les siècles passés.
Des stands d’éditeurs locaux et nationaux proposent des initiations gratuites. Des animateurs expérimentés guident les nouveaux joueurs à travers les règles complexes de jeux comme Wingspan ou 7 Wonders. D’autres espaces sont dédiés aux jeux de rôle, où les participants enfileront des costumes, incarneront des personnages fantastiques et s’immergeront dans des univers imaginaires pendant plusieurs heures.
« Je suis venu l’année dernière avec mon fils, Théo, alors qu’il n’avait jamais joué à rien d’autre qu’au Monopoly », témoigne Julien Larcher, habitant du quartier Saint-Serge. « On a fait une partie de Dixit dans le cloître. Il a dessiné une carte avec un poisson volant sur un vélo. Tout le monde a ri, mais il a gagné. Depuis, il me dit : “Papa, on peut aller au cloître pour jouer ?” »
En parallèle, le jardin des Beaux-Arts devient un vaste terrain de jeu à ciel ouvert. Des installations géantes, des jeux d’adresse, des parcours sensoriels et des animations familiales animent les allées verdoyantes. C’est ici que l’on croise des enfants courant autour d’un Twister géant, des adolescents rivalisant d’habileté au Jenga XXL, ou des groupes improvisant des parties de Qui est-ce ? en version humaine.
Le dé géant, installé en plein centre du jardin, devient un point de repère. Enfoncé dans le sol, il mesure près de deux mètres de côté. Les passants peuvent le toucher, le contourner, ou même tenter de le faire tourner (sans succès, bien sûr). « C’est un clin d’œil », explique Camille Vasseur, coordinatrice du festival. « Le dé, c’est le symbole du hasard, de l’imprévu, de l’émotion du jeu. Et puis, franchement, ça fait sourire. C’est tout ce qu’on veut. »
Le festival s’adresse à un large public. Les enfants y trouvent des jeux adaptés à leur âge, souvent accompagnés d’animateurs spécialisés dans la médiation ludique. Les adolescents, souvent attirés par les jeux de rôle ou les jeux de stratégie, peuvent s’initier à des univers complexes dans des espaces dédiés. Les adultes, quant à eux, redécouvrent parfois le plaisir simple de jouer, loin des écrans et des obligations.
« On a tendance à oublier que le jeu, c’est aussi une forme d’intelligence collective », souligne Thomas Régnier, psychologue et membre du comité scientifique du festival. « Il développe l’empathie, la prise de décision, la gestion des émotions. Quand on joue, on apprend à perdre, à gagner, à négocier. C’est une micro-société qui fonctionne. »
Le festival met aussi un point d’honneur à l’inclusion. Des espaces calmes sont aménagés pour les personnes neurodivergentes. Des jeux adaptés aux malvoyants ou aux personnes en situation de handicap moteur sont proposés. Une équipe de bénévoles formés accueille les visiteurs en situation de vulnérabilité, garantissant que chacun puisse participer pleinement.
Les auteurs de jeux occupent une place centrale dans l’événement. Contrairement à d’autres festivals où les éditeurs dominent, Deux jours en jeux met en avant la création indépendante. Des tables rondes, des ateliers de conception et des sessions de feedback permettent aux créateurs de partager leurs processus, leurs doutes, et leurs réussites.
« Créer un jeu, c’est comme écrire un roman ou composer une musique », confie Raphaël Moreau, concepteur de L’Échiquier des Ombres, un jeu de stratégie inspiré des légendes angevines. « Il y a une narration, une esthétique, une émotion. Mais on est souvent invisible. Ici, on nous écoute. On nous joue. C’est précieux. »
Le festival s’inscrit aussi dans une dynamique territoriale. Plusieurs créateurs locaux sont invités à présenter leurs projets. Des partenariats avec des écoles de design, comme l’École des Beaux-Arts d’Angers, permettent d’associer illustration, scénarisation et mécanique de jeu dans des projets transversaux.
Au-delà de l’aspect ludique, le festival participe à une redynamisation culturelle et économique du centre-ville. Les commerces alentour profitent d’un afflux de visiteurs. Les cafés, librairies et boutiques de jeux voient leur fréquentation augmenter significativement pendant les deux jours.
« L’an dernier, j’ai vendu trois fois plus de jeux de société qu’en temps normal », raconte Léa Tran, libraire à La Boîte à Jeux, rue Saint-Aubin. « Et surtout, j’ai vu des gens que je ne connaissais pas, des familles, des seniors, des étudiants. Ils venaient pour le festival, repartaient avec un jeu. Certains sont revenus. »
Pour la municipalité, l’événement s’inscrit dans une politique de culture accessible et populaire. Il complète une offre riche, allant du théâtre de rue aux expositions contemporaines, en passant par les festivals musicaux. « Angers n’est pas qu’une ville de patrimoine », affirme Camille Vasseur. « C’est aussi une ville de création, de rencontres, d’expérimentation. Et le jeu en est une forme moderne. »
L’accès au festival est gratuit, ce qui en fait un événement particulièrement inclusif. Certaines activités, comme les parties de jeux de rôle encadrées ou les ateliers de création, nécessitent une inscription préalable, souvent limitée par capacité. Le site internet du festival met à disposition un planning détaillé, des cartes interactives et des suggestions de parcours selon les âges et les envies.
Des navettes gratuites relient les trois sites pendant les deux jours. Des points d’information sont installés à chaque entrée, tenus par des bénévoles reconnaissables à leur t-shirt aux couleurs du festival. « On veut que personne ne se sente perdu », précise Camille Vasseur. « Même si vous n’avez jamais joué à rien, on vous prend par la main. »
Le succès grandissant du festival pousse les organisateurs à envisager son extension. Des discussions sont en cours pour inclure d’autres quartiers, proposer des événements satellites tout au long de l’année, ou même créer une résidence pour créateurs de jeux à Angers.
« On rêve d’un lieu permanent », confie Thomas Régnier. « Un espace où les gens pourraient venir jouer à n’importe quelle heure, emprunter des jeux, rencontrer des auteurs. Un peu comme une médiathèque, mais pour le jeu. »
En attendant, le dé géant reste là, enfoncé dans le sol, comme une promesse. Une invitation à jouer, à sortir de sa routine, à reconnecter les générations par le rire et la complicité. À Angers, le jeu n’est plus un loisir marginal. Il devient un art de vivre.
Le festival se déroule du samedi 4 au dimanche 5 octobre 2025, avec une soirée d’ouverture le vendredi 3 octobre au Repaire urbain.
Les activités se répartissent entre trois lieux : le Repaire urbain (vendredi soir), le cloître Toussaint et le jardin des Beaux-Arts (samedi et dimanche).
Oui, l’entrée est libre et gratuite pour tous. Certaines activités nécessitent une inscription préalable en raison de leur capacité limitée.
Oui, de nombreux jeux et animations sont spécialement conçus pour les enfants, avec des animateurs formés à l’encadrement des jeunes publics.
Absolument. L’événement met en avant la création indépendante, avec des présentations de prototypes, des ateliers et des temps d’échange avec les auteurs.
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