Categories: Utile

Cet ustensile vintage prisé des grands-mères s’arrache à 1400 euros en 2025

Il fut un temps où ces plats en verre coloré trônaient discrètement dans les placards des cuisines françaises, utilisés pour préparer les tartes aux pommes du dimanche ou les gratins familiaux. Aujourd’hui, ils s’arrachent sur les plateformes de vente en ligne, exposés comme des œuvres d’art sur Instagram ou choyés par des collectionneurs prêts à payer des sommes vertigineuses. Ce retour en grâce, porté par une nostalgie bienveillante et une quête de durabilité, concerne un objet autrefois banal : la vaisselle Pyrex vintage. Symbole d’une époque où le design et l’utilité se mariaient sans ostentation, ces pièces racontent une histoire bien plus riche que leur simple fonction culinaire.

Pourquoi les objets du quotidien deviennent-ils des pièces de collection ?

La transformation d’un ustensile ménager en objet de désir n’est pas nouvelle, mais elle prend ici une dimension inattendue. Le phénomène s’inscrit dans une tendance plus large : celle de la valorisation du passé, non pas comme un rejet du présent, mais comme une réponse à l’éphémère. Alors que nos sociétés sont submergées par des produits jetables, souvent mal conçus et rapidement obsolètes, les consommateurs recherchent des objets qui résistent au temps, à la fois physiquement et esthétiquement.

Clémentine Royer, historienne du design, observe : « Ce n’est pas seulement la nostalgie qui pousse les gens à collectionner ces plats. C’est aussi une forme de résistance à la culture du jetable. Les Pyrex vintage, ce sont des objets qui ont traversé les décennies, qui ont servi, été cassés, réparés, transmis. Ils portent les traces d’une vie, et c’est précisément ce qui les rend précieux. »

Le cas du Pyrex illustre parfaitement cette mutation. Ce n’était pas un objet de luxe, mais un outil domestique, fabriqué en série, accessible à toutes les bourses. Pourtant, aujourd’hui, certains modèles s’échangent à des prix qui dépassent largement ceux d’œuvres d’art contemporaines de moindre notoriété.

Quelle est l’histoire de la marque Pyrex ?

Fondée aux États-Unis en 1915, la marque Pyrex révolutionne d’abord le monde de la cuisine avec un verre borosilicaté capable de résister aux chocs thermiques. À l’époque, c’est une avancée majeure : les ménagères peuvent enfin passer leurs plats du congélateur au four sans craindre les cassures. Mais c’est dans les années 1950 que Pyrex prend une nouvelle dimension, en intégrant des décors colorés et des motifs qui reflètent l’esprit de l’époque : joyeux, optimistes, parfois naïfs.

C’est à cette période que naissent les fameux bols à mélanger, reconnaissables à leur forme emblématique et à leurs poignées arrondies. Fabriqués en verre opalin – un matériau blanc, opaque, doux au toucher –, ils sont décorés par sérigraphie avec des motifs qui deviendront cultes. Ces pièces, produites en série, étaient destinées à une utilisation quotidienne. Pourtant, leur qualité exceptionnelle, tant en termes de matériaux que de finition, leur a permis de survivre bien au-delà de leur espérance de vie.

Élodie Ferrand, restauratrice d’objets anciens, témoigne : « J’ai récupéré un saladier Butterprint chez une dame de 87 ans. Elle l’avait utilisé tous les jours pendant quarante ans. Il n’avait pas une seule rayure. Elle ne savait pas qu’il valait plus de 300 euros. Pour elle, c’était juste “un vieux plat de cuisine”. »

Quels sont les motifs les plus recherchés ?

Comme pour les timbres ou les vinyles, certains motifs Pyrex sont devenus des pièces rares, presque mythiques. Leur valeur dépend de plusieurs facteurs : l’année de production, la rareté du décor, l’état de conservation, et surtout la complétude de l’ensemble.

Le Pink Daisy (1956) : la fleur qui enchante les collectionneurs

Avec ses fleurs roses épanouies sur fond blanc, le Pink Daisy est l’un des motifs les plus emblématiques. Produit à partir de 1956, il incarne l’esthétique féminine et douce de l’après-guerre. Aujourd’hui, un bol individuel peut se vendre entre 80 et 150 euros, mais un ensemble complet de quatre bols, surtout s’il inclut le couvercle d’origine, atteint facilement les 600 euros.

« J’ai acheté un Pink Daisy sur Etsy à 120 euros, raconte Léonie, 34 ans, graphiste à Lyon. Je l’ai payé avec deux mois de retard, tellement j’étais stressée. Mais maintenant, il est au centre de ma table basse. Ce n’est plus un bol, c’est une sculpture. »

Le Butterprint (1957) : un retour aux sources champêtres

Le Butterprint, apparu en 1957, représente des scènes de ferme : vaches, poules, champs de blé, le tout dans une palette de bleus et de turquoises. Ce décor évoque une idylle rurale, une vision idéalisée de la vie à la campagne. Il est particulièrement prisé pour son charme naïf et son authenticité visuelle.

Un ensemble de quatre bols Butterprint peut valoir entre 400 et 800 euros selon l’état. Mais les pièces les plus rares, comme les plats à manche ou les couvercles spéciaux, peuvent dépasser les 1 000 euros.

« Mon grand-père avait un plat Butterprint qu’il utilisait pour les ragoûts, explique Théo Mercier, 42 ans. Quand il est décédé, on a failli le jeter. Heureusement, ma sœur l’a vu sur une vidéo TikTok. Elle a fait une recherche, et on a découvert qu’il valait 700 euros. On ne l’a pas vendu. On l’a gardé comme souvenir. Mais ça nous a fait réaliser à quel point on sous-estime ce qu’on a chez soi. »

Le Colonial Mist (1983) : l’élégance sobre des dernières années

Moins flamboyant que les précédents, le Colonial Mist séduit par sa sobriété. Des motifs bleus discrets sur fond blanc opalin, il incarne la transition entre le style rétro et les goûts plus modernes des années 1980. Moins populaire au départ, il gagne en cote aujourd’hui, notamment parce que sa production a été limitée.

« C’est un décor que les collectionneurs découvrent petit à petit, analyse Julien Lefort, brocanteur à Bordeaux. Il n’a pas l’aura immédiate du Butterprint, mais il a une élégance sobre qui plaît de plus en plus. »

Les pièces légendaires : First Green Fern et autres trésors

Si certains motifs sont rares, d’autres sont véritablement mythiques. Le First Green Fern, par exemple, est un décor vert foncé avec des feuilles de fougère, produit en très petite quantité. Un set complet a été vendu récemment pour plus de 9 000 euros sur un site de vente aux enchères américain. D’autres ensembles, comme les éditions spéciales de Noël ou les collaborations avec des designers, frôlent aujourd’hui les 10 000 euros.

« Ce n’est plus de la vaisselle, c’est de l’or en barre », ironise Camille, 29 ans, collectionneuse à Nantes. « J’ai vu une dame vendre une collection qu’elle avait héritée de sa mère. Elle ne savait pas ce qu’elle avait. Elle pensait que c’était “vieux et moche”. En réalité, elle possédait des pièces qui valaient plus que son studio. »

Pourquoi ces plats ont-ils une telle valeur aujourd’hui ?

Plusieurs facteurs expliquent cette inflation des prix. D’abord, la qualité du matériau. Le verre opalin utilisé jusqu’aux années 1980 était extrêmement résistant. Contrairement au Pyrex moderne, souvent en verre trempé moins durable, les anciens modèles supportent des chocs thermiques violents sans se fissurer.

Ensuite, le savoir-faire de fabrication. Les décors étaient appliqués à la main ou par sérigraphie complexe, avec des encres stables et des procédés aujourd’hui abandonnés. La transition vers des méthodes industrielles plus rapides et moins coûteuses a entraîné la disparition de cette esthétique unique.

Enfin, il y a l’émotion. Ces objets sont souvent liés à des souvenirs familiaux : la cuisine de mamie, les repas dominicaux, les fêtes d’anniversaire. « Quand je touche un bol Pyrex vintage, j’ai l’impression de toucher une partie de mon enfance », confie Solène, 37 ans, mère de deux enfants. « C’est peut-être pour ça qu’on est prêt à payer cher : on ne collectionne pas juste un objet, on collectionne des souvenirs. »

Comment identifier un vrai Pyrex vintage ?

La cote montante de ces objets a attiré des contrefaçons et des reprises de stock ancien. Pour éviter les mauvaises surprises, quelques indices permettent de reconnaître un vrai vintage :

  • Le verre est opaque, blanc laiteux (opalin), jamais transparent.

  • Le logo est gravé ou estampé au fond : « PYREX » en lettres capitales, souvent accompagné de « made in USA » ou « made in France » selon les époques.

  • Les décors sont nets, sans bavure, et les couleurs ne s’écaillent pas facilement.

  • Les pièces les plus anciennes ont parfois une marque de moule ou un numéro de série au dos.

« Le plus simple, c’est de regarder sous le bol, conseille Julien Lefort. Si c’est transparent, ce n’est pas vintage. Si c’est opaque et que le logo est bien gravé, il y a de fortes chances que ce soit une pièce d’époque. »

Peut-on encore utiliser ces plats au quotidien ?

Bien sûr. Contrairement à d’autres objets de collection, les Pyrex vintage sont conçus pour être utilisés. Résistants au four, au micro-ondes, au congélateur et au lave-vaisselle, ils restent parfaitement fonctionnels. Certains collectionneurs les utilisent quotidiennement, d’autres les réservent aux grandes occasions.

« J’utilise mes bols Butterprint tous les jours, affirme Léonie. Je fais mes smoothies, mes pâtes, mes salades. Ce n’est pas un musée, c’est une cuisine. Et puis, je pense que c’est ça, la plus belle façon de honorer ces objets : en leur redonnant une vie. »

Que faire si on possède un Pyrex vintage ?

Avant de jeter ou de vendre un plat ancien, il est conseillé de le photographier, de vérifier son motif et sa marque, puis de consulter des forums ou des groupes de collectionneurs sur les réseaux sociaux. Des communautés entières, comme « Pyrex France Collectors » sur Facebook, aident à identifier les pièces rares.

« J’ai vu des gens vendre des plats à 10 euros sur Leboncoin, raconte Élodie Ferrand. En réalité, ils valaient 300 euros. Il suffisait de regarder le motif et l’état. Une petite recherche, et on évite les regrets. »

A retenir

Qu’est-ce qu’un Pyrex vintage ?

Un Pyrex vintage désigne les plats et bols en verre opalin fabriqués principalement entre les années 1950 et 1980, décorés de motifs colorés par sérigraphie. Ces objets, produits en série, sont aujourd’hui recherchés pour leur qualité, leur design et leur valeur sentimentale.

Quels motifs sont les plus chers ?

Les motifs les plus cotés sont le Pink Daisy, le Butterprint et le Colonial Mist. Les pièces rares, comme les éditions First Green Fern ou les ensembles complets, peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros.

Comment savoir si un Pyrex a de la valeur ?

Il faut vérifier le type de verre (opaque pour le vintage), la marque au fond, l’état général et le motif. Les pièces sans rayures, avec couvercles d’origine et en série complète sont les plus valorisées.

Peut-on utiliser un Pyrex vintage sans risque ?

Oui. Ces objets sont extrêmement résistants et parfaitement adaptés à une utilisation quotidienne. Beaucoup de collectionneurs les utilisent régulièrement sans problème.

Faut-il vendre ou garder un Pyrex vintage ?

Cela dépend. Si la pièce a une valeur sentimentale, il peut être préférable de la conserver. Si elle est en bon état et que le motif est rare, une vente peut rapporter plusieurs centaines, voire milliers d’euros. Une expertise ou une recherche en ligne est toujours utile avant toute décision.

Anita

Recent Posts

Taille de pénis idéale selon les femmes : ce que révèle la science en 2025

La taille du pénis n'est pas le critère décisif qu'on croit : l'épaisseur, la forme…

19 minutes ago

Position sexuelle très prisée : un chirurgien alerte sur ses dangers en 2025

La position cowgirl inversée serait responsable de 50 % des fractures du pénis, un accident…

24 minutes ago

Sexualité : le nombre moyen de partenaires des Françaises en 2025 dévoilé

Les femmes déclarent aujourd’hui près de deux fois plus de partenaires qu’en 1992, mais un…

44 minutes ago

Séduction : les 4 signes d’une attirance réciproque dès le premier échange, selon la science en 2025

Le corps parle avant les mots : pupilles dilatées, miroir gestuel, touchers discrets et alignement…

49 minutes ago

Sexualité : cette pratique liée à un fantasme courant peut provoquer un malaise vagal en 2025

Le choking, pratiqué sans précaution, peut provoquer un malaise vagal ou une perte de connaissance…

49 minutes ago

Souris dans la maison : ces 3 aliments qu’elles détectent à plus de 20 mètres en 2025

Grâce à un odorat ultra-performant, les souris repèrent les aliments même à distance. Découvrez quels…

54 minutes ago