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Vous vendez sur Vinted ? Risquez de perdre cette aide de la CAF en 2025

La revente de vêtements, de livres ou d’objets d’occasion sur des plateformes comme Vinted ou Le Bon Coin s’est imposée comme une habitude courante, voire une solution économique pour de nombreux ménages. Ce marché de la seconde main, porté par des enjeux écologiques et budgétaires, semble inoffensif. Pourtant, lorsqu’on perçoit des aides sociales, chaque euro gagné en ligne peut avoir des conséquences inattendues. Derrière l’apparente simplicité de vendre ses affaires sur internet se cache un piège administratif que peu anticipent. Et quand la Caisse d’allocations familiales (CAF) réclame des remboursements de plusieurs milliers d’euros, le choc est brutal. C’est ce qu’a vécu Camille Fournier, une mère de deux enfants vivant à Montpellier, qui pensait simplement désencombrer son appartement tout en gagnant quelques dizaines d’euros par mois. Elle n’imaginait pas que cette activité anodine pourrait remettre en cause ses droits au RSA et lui coûter près de 10 000 euros. Son histoire, parmi d’autres, illustre un flou juridique qui touche de plus en plus de Français.

Peut-on vendre sur Vinted sans risque si l’on perçoit des aides sociales ?

La question semble simple, mais la réponse l’est beaucoup moins. Pour Camille Fournier, vendre des vêtements d’occasion sur Vinted était devenu une routine mensuelle. Après avoir quitté son emploi dans un magasin de prêt-à-porter, elle s’est retrouvée au RSA. « Je ne faisais rien d’illégal, j’envoyais des colis depuis chez moi, sans en faire mon métier », explique-t-elle. En trois ans, elle a vendu pour environ 15 000 euros de vêtements, majoritairement des achats passés qu’elle n’utilisait plus. Elle ignorait que ces revenus devaient être déclarés à la CAF. Ce n’est qu’en recevant une lettre de régularisation qu’elle a pris conscience du problème. La CAF avait croisé ses données avec celles de la plateforme, via des déclarations fiscales ou des relevés bancaires, et estimé que ses ventes constituaient une ressource régulière. Résultat : elle a été condamnée à rembourser 9 800 euros de trop-perçus.

Camille n’est pas isolée. De nombreux allocataires, souvent précaires, utilisent ces plateformes pour arrondir leurs fins de mois. Mais ils méconnaissent les règles de déclaration. « Je croyais que tant que ce n’était pas imposable, ça ne comptait pas », confie Thomas Lemaire, étudiant en sociologie à Lyon, qui revend des livres et des jeux vidéo sur Momox. Il perçoit des aides au logement et touche des allocations chômage partielles. « Quand j’ai vu que je pouvais gagner 200 euros par mois sans dépasser les 5 000 euros annuels, j’ai pensé que tout allait bien. » Or, la logique de la CAF n’est pas fiscale, mais sociale : toutes les ressources, même non imposables, entrent dans le calcul des droits.

Pourquoi les ventes en ligne sont-elles considérées comme des revenus ?

Le cœur du problème réside dans une confusion entre fiscalité et prestations sociales. En matière d’impôts, les ventes de biens personnels sur internet sont exonérées si elles restent en dessous de 5 000 euros par an ou de 20 transactions. Les plateformes ne sont pas non plus obligées de transmettre les données aux impôts en dessous de 3 000 euros annuels. Cela donne l’impression d’une activité hors radar. Mais la CAF ne suit pas cette logique. Pour elle, un revenu est un revenu, qu’il soit imposable ou non.

Le Code de l’action sociale et des familles est explicite : l’article R262-6 stipule que toutes les ressources du foyer doivent être prises en compte, « de quelque nature qu’elles soient ». Cela inclut les revenus mobiliers, les avantages en nature, et bien sûr, les sommes perçues via des ventes en ligne. « La CAF ne distingue pas entre un salaire, une pension alimentaire ou un gain sur Vinted », précise Élodie Mercier, conseillère sociale à Toulouse. « Si vous recevez de l’argent régulièrement, même de façon informelle, cela peut être qualifié de ressource. »

Le piège se referme surtout quand les ventes deviennent fréquentes. Une ou deux ventes ponctuelles passent souvent inaperçues. Mais lorsque les transactions se répètent — plusieurs colis par mois, des descriptions professionnelles, des photos soignées — cela peut être interprété comme une activité économique. Et c’est là que la vigilance s’impose. « On voit des gens qui, sans s’en rendre compte, créent une micro-entreprise par inadvertance », ajoute Élodie Mercier. « La CAF regarde les volumes, la régularité, et parfois même la manière dont les annonces sont rédigées. »

Quelles sont les règles exactes pour déclarer ses gains sur Vinted ?

La règle principale est simple : tout revenu, même occasionnel, doit être déclaré. Pour les bénéficiaires du RSA, des APL ou de l’ASS, cela signifie inclure les gains de Vinted, Le Bon Coin, ou toute autre plateforme, dans la déclaration trimestrielle de ressources. La rubrique « autres revenus » est souvent utilisée, mais son caractère vague prête à confusion. « Beaucoup pensent que “autres revenus”, c’est pour les choses officielles : pensions, bourses, ou petits boulots déclarés », note Camille Fournier. « Moi, je mettais zéro, parce que je ne voyais pas mes ventes comme un travail. »

Or, la CAF attend une transparence totale. Même si les sommes sont modestes, leur accumulation peut réduire le montant des aides. Par exemple, un gain de 300 euros par mois sur Vinted — soit 3 600 euros par an — peut entraîner une baisse du RSA de 150 à 200 euros mensuels, selon la composition du foyer. Sur plusieurs années, cela peut représenter des milliers d’euros de trop-perçus. Et en cas de contrôle, la régularisation est rétroactive, souvent sur une période de deux ans.

Le cas de Julien Berthier, habitant à Nantes, illustre ce mécanisme. Il revendait des objets high-tech sur Le Bon Coin depuis son studio. « Je pensais que c’était juste du désencombrement. Je n’achetais rien pour revendre, je vendais ce que j’avais. » Il a déclaré ses premiers gains, puis, par négligence, a cessé. Au bout de 18 mois, la CAF l’a contacté. Après vérification, il a dû rembourser 3 200 euros. « J’ai dû vendre ma voiture pour payer. C’était un coup dur. »

Comment éviter les pièges de la déclaration ?

La première règle est de ne pas se fier à l’absence d’imposition. « Ce qui n’est pas fiscal n’est pas social », résume Élodie Mercier. Même si vous ne payez pas d’impôts sur vos ventes, la CAF peut les intégrer dans votre revenu. Pour éviter les mauvaises surprises :

  • Déclarez tous vos gains, même minimes, dans la rubrique « autres ressources » de votre déclaration trimestrielle.

  • Conservez des traces : captures d’écran des ventes, relevés bancaires, montants perçus. En cas de contrôle, cela peut servir de preuve.

  • En cas de doute, contactez votre CAF par écrit. Une réponse officielle vous protège en cas de désaccord ultérieur.

  • Si vos ventes dépassent régulièrement 1 000 euros par mois, envisagez de déclarer une micro-entreprise. Cela vous donne un statut clair et évite les ambiguïtés.

Camille Fournier, aujourd’hui, a cessé toute activité de revente. « Je garde mes vêtements ou je les donne. Ce n’est pas la peine de prendre des risques. » Elle regrette surtout le manque d’information. « Personne ne m’a jamais dit que Vinted pouvait poser problème. Ni la CAF, ni les associations, ni même les forums en ligne. »

La CAF peut-elle vraiment savoir ce que vous vendez sur Vinted ?

Beaucoup pensent que leurs ventes passent inaperçues. Erreur. La CAF dispose de plusieurs moyens de croiser les données. D’abord, les plateformes comme Vinted ou Le Bon Coin transmettent des informations aux impôts dès que certains seuils sont dépassés. Ensuite, les relevés bancaires peuvent révéler des entrées d’argent régulières. Enfin, des contrôles croisés avec Pôle Emploi ou la Sécurité sociale permettent de détecter des écarts.

« On reçoit de plus en plus de signalements », confie un agent de la CAF sous couvert d’anonymat. « Quand un allocataire a des rentrées d’argent répétées sur son compte, sans activité déclarée, on enquête. » Des algorithmes analysent aussi les comportements : nombre de ventes, fréquence, descriptions, photos. Un compte très actif, avec des centaines d’annonces, attire l’attention. « On ne cherche pas à punir, mais à vérifier que les droits sont bien calculés », précise-t-il.

Peut-on continuer à vendre sans perdre ses aides ?

Oui, mais avec prudence. Vendre occasionnellement, par exemple une dizaine de vêtements par an, ne pose généralement pas problème. Mais dès que cela devient régulier — plusieurs ventes par mois — il faut intégrer ces sommes dans les déclarations. Certaines personnes choisissent de limiter leurs ventes à 200-300 euros par trimestre pour rester en dessous du seuil d’alerte. D’autres optent pour le don, ce qui n’a aucun impact sur les aides.

Le défi est d’équilibrer autonomie financière et respect des règles. « On ne doit pas empêcher les gens de gagner un peu d’argent », affirme Élodie Mercier. « Mais il faut qu’ils soient informés. L’économie circulaire est une bonne chose, mais elle ne doit pas se faire au détriment de la sécurité sociale. »

Conclusion

La revente en ligne sur Vinted ou d’autres plateformes n’est pas illégale, même pour les allocataires. Mais elle doit être encadrée. L’erreur courante est de croire que l’exonération fiscale équivaut à l’absence de déclaration sociale. Or, la CAF applique une logique de transparence totale : toute ressource compte. Ignorer cette règle peut coûter cher, comme en témoignent les cas de Camille Fournier ou Julien Berthier. La solution ? Déclarer, informer, et surtout, ne pas se fier aux raccourcis. Vendre ses affaires, c’est bien. Le faire en toute conscience, c’est mieux.

FAQ

Dois-je déclarer mes ventes sur Vinted à la CAF si je touche le RSA ?

Oui, toutes les ressources, même occasionnelles, doivent être déclarées à la CAF. Les ventes sur Vinted entrent dans le calcul de vos droits, même si elles ne sont pas imposables.

À partir de quel montant mes ventes sont-elles prises en compte ?

Il n’existe pas de seuil d’exonération pour les aides sociales. Même un gain de 50 euros par mois doit être déclaré. La régularité et le montant total sur une période sont pris en compte.

La CAF peut-elle savoir ce que je vends sur internet ?

Oui. La CAF croise les données bancaires, les déclarations fiscales et les informations des plateformes. Un compte actif sur Vinted peut attirer l’attention en cas de contrôle.

Que se passe-t-il si je ne déclare pas mes revenus de Vinted ?

Vous risquez une régularisation rétroactive, avec remboursement des aides perçues à tort. Des sanctions financières peuvent s’ajouter, et votre dossier peut être signalé.

Peut-on vendre régulièrement sans perdre ses aides ?

Oui, à condition de déclarer tous les gains. Si vos ventes deviennent fréquentes et importantes, il peut être judicieux de créer une micro-entreprise pour clarifier votre statut.

Les dons ou échanges sont-ils concernés ?

Non, seules les ventes générant une entrée d’argent doivent être déclarées. Les dons, cadeaux ou échanges sans contrepartie monétaire ne sont pas considérés comme des ressources.

A retenir

Quelle est la principale erreur des vendeurs sur Vinted ?

La confusion entre fiscalité et prestations sociales. Beaucoup pensent que l’absence d’imposition signifie l’absence de déclaration à la CAF. C’est faux : la CAF prend en compte toutes les ressources, imposables ou non.

Pourquoi les ventes régulières sur Vinted peuvent-elles être considérées comme une activité économique ?

Parce que la fréquence, le volume et la méthode de vente (photos, descriptions, envois) peuvent indiquer une activité organisée. La CAF peut alors considérer ces revenus comme un travail non déclaré.

Comment déclarer ses gains de Vinted à la CAF ?

Il faut les inscrire dans la rubrique « autres revenus » de la déclaration trimestrielle. Conserver les justificatifs (relevés bancaires, captures d’écran) est fortement recommandé en cas de contrôle.

Anita

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