Ville Oasis Dans Le Desert 2025 Zaha Hadid
En plein cœur du désert des Émirats arabes unis, une vision audacieuse prend forme : une ville entièrement nouvelle, dessinée comme une réponse architecturale et écologique aux défis du climat aride. Confié au cabinet Zaha Hadid Architects (ZHA), le projet Khalid Bin Sultan City incarne une fusion entre esthétique futuriste, respect de l’environnement et qualité de vie urbaine. Inspirée par les formes organiques du désert, cette cité en devenir pourrait bien redéfinir ce qu’est une ville durable dans les régions les plus hostiles du globe. À Sharjah, là où le sable et le soleil dominent, les urbanistes et architectes s’apprêtent à écrire une nouvelle page de l’histoire de l’habitat humain.
Le design de Khalid Bin Sultan City s’inscrit dans la continuité du style emblématique de Zaha Hadid Architects, un langage architectural caractérisé par des lignes fluides, des courbes dynamiques et une intégration harmonieuse avec le paysage naturel. Ici, l’inspiration vient directement du désert : les dunes sculptées par le vent, les jeux de lumière sur le sable, les motifs éphémères laissés par les tempêtes de sable. Ce n’est pas une simple imitation, mais une traduction architecturale de ces forces naturelles. Le siège social de BEEAH, déjà conçu par ZHA, a servi de point de départ. Ses formes aérodynamiques, évoquant des crêtes de sable figées dans le temps, ont établi un vocabulaire visuel que la ville entière reprend et amplifie.
Chaque bâtiment, chaque espace public semble avoir été façonné par les éléments plutôt que construit par l’homme. Les façades ondulantes réduisent l’impact thermique en optimisant l’ombre, tandis que les toits végétalisés participent à l’isolation naturelle. Le résultat ? Une ville qui ne domine pas le désert, mais qui dialogue avec lui. Comme l’a souligné le paysagiste Omar Al-Sayegh, consultant sur le projet : « Ce n’est pas une oasis plantée au milieu du vide, c’est une ville qui respire comme une oasis. Chaque courbe, chaque passage, chaque espace vert a été pensé pour créer un microclimat vivable. »
Le cœur de Khalid Bin Sultan City est une oasis linéaire de deux kilomètres de long, véritable poumon vert qui traverse la ville de part en part. Ce n’est pas un simple parc, mais un écosystème actif, conçu pour offrir de l’ombre, réguler la température et créer des espaces de détente variés. Le long de cet axe central, les contours s’élargissent pour former des « poches » naturelles : zones de loisirs, jardins communautaires, aires de jeux, ou encore espaces de méditation. Chaque quartier résidentiel, au nombre de sept, est relié à cette trame verte par des passages couverts, protégeant les habitants des températures extrêmes.
La végétation choisie est majoritairement locale ou adaptée au climat désertique : palmiers, acacias, plantes succulentes. L’eau, précieuse ressource, est gérée avec rigueur : systèmes de récupération des eaux grises, irrigation par goutte-à-goutte, et intégration de bassins évaporatifs qui rafraîchissent l’air ambiant. « Quand j’ai visité le site en phase de modélisation, j’ai été frappé par la manière dont l’ombre et l’eau étaient distribuées comme des éléments structurels, pas décoratifs », raconte Lina Fahd, urbaniste libanaise ayant collaboré aux premières études. « C’est une ville conçue pour que la nature ne soit pas un luxe, mais une nécessité fonctionnelle. »
L’une des ambitions majeures du projet est de rompre avec le modèle urbain automobile dominant dans la région. Khalid Bin Sultan City est pensée comme une ville à échelle humaine, où la marche, le vélo et les transports en commun sont privilégiés. Les rues sont étroites, ombragées, souvent couvertes ou bordées d’arbres. Les intersections sont minimisées au profit de passages fluides, inspirés des chemins naturels que les gens empruntent instinctivement dans les environnements urbains.
Un réseau de transports en commun électrique est prévu, comprenant des navettes autonomes et des trams souterrains ou couverts, réduisant l’exposition à la chaleur. Les parkings sont relégués en périphérie ou en sous-sol, limitant la présence des voitures en surface. « À Dubaï, on marche encore trop peu », note Karim Nasser, résident de Sharjah et militant pour la mobilité douce. « Ici, on sent que la ville a été dessinée pour que tu n’aies pas besoin de climatiser ton trajet à pied. C’est une révolution tranquille. »
La durabilité n’est pas un ajout tardif à Khalid Bin Sultan City, elle en est le fondement. Le projet repose sur plusieurs piliers : gestion de l’eau, production d’énergie renouvelable, matériaux durables et empreinte carbone minimisée. Des panneaux solaires intégrés aux toits et aux façades capteront l’énergie du soleil quasi permanent. Des systèmes de stockage d’énergie permettront de maintenir une fourniture stable, même la nuit.
L’eau recyclée irriguera les espaces verts, tandis que des capteurs intelligents ajusteront les besoins en temps réel. Les bâtiments seront conçus pour maximiser la ventilation naturelle, avec des brise-soleil dynamiques et des courants d’air canalisés. « On ne parle pas de durabilité comme d’un label, mais comme d’un mode de vie intégré », explique Samir El-Khatib, ingénieur environnemental impliqué dans le projet. « Même les matériaux de construction sont testés pour leur capacité à réfléchir la chaleur et à vieillir élégamment sous le soleil. »
Khalid Bin Sultan City ne surgit pas dans un vide. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large au Moyen-Orient, où les États investissent massivement dans des villes du futur. Dubaï a lancé des initiatives pour devenir une ville plus piétonne, tandis que l’Arabie saoudite développe des projets monumentaux comme The Line, une mégalopole linéaire sans voitures, ou la JEC Tower, symbole de modernité technologique. Mais contrairement à ces projets souvent critiqués pour leur coût et leur impact environnemental, Khalid Bin Sultan City mise sur la sobriété fonctionnelle et l’intégration paysagère.
« Sharjah a toujours été un peu l’anti-Dubaï », commente Fatima Al-Raisi, historienne de l’urbanisme à l’Université de Sharjah. « Moins de gratte-ciel, plus de culture, plus de respect du territoire. Ce projet prolonge cette identité. Il ne cherche pas à impressionner par la taille, mais par l’intelligence du design. » En cela, la ville pourrait servir de modèle pour d’autres régions arides, du Maghreb à l’Australie, en passant par le sud des États-Unis.
Bien que le projet soit déjà très avancé sur le plan conceptuel, plusieurs incertitudes demeurent. La date de livraison n’a pas encore été annoncée, et les chiffres sur la population cible ou la superficie exacte manquent. Le financement, bien qu’assuré en partie par BEEAH et des partenaires publics, devra faire face aux fluctuations des coûts de construction dans un contexte géopolitique instable. Par ailleurs, la question de l’acceptabilité sociale se pose : comment attirer une population durable dans une ville neuve, sans histoire ni communauté préexistante ?
« Construire une ville, c’est facile. La faire vivre, c’est autre chose », souligne Elias Boulos, sociologue urbain basé à Beyrouth. « Il faudra des politiques d’incitation, des programmes culturels, une vraie mixité sociale. Sinon, on risque d’avoir une belle coquille vide. » Le défi sera aussi climatique : même avec les meilleures technologies, le réchauffement global pourrait rendre certaines zones inhabitables si les températures dépassent les seuils critiques.
Si Khalid Bin Sultan City parvient à ses objectifs, elle pourrait devenir un laboratoire urbain pour les villes du futur. Son approche holistique — où architecture, écologie, mobilité et confort thermique sont pensés ensemble — offre un modèle applicable bien au-delà du Golfe. Dans un monde confronté à la désertification, à la montée des températures et à l’exode rural, la capacité à créer des habitats viables dans des environnements extrêmes devient stratégique.
Des villes comme Alger, Doha ou Phoenix pourraient s’inspirer de ce projet pour repenser leurs périphéries désertiques. Même en Europe, où les vagues de chaleur s’intensifient, les principes de conception passive, d’ombre programmée et de végétation stratégique gagnent en pertinence. « Ce n’est pas une utopie technologique, c’est une réponse pragmatique à un problème concret », résume Camille Vidal, architecte française spécialisée dans les climats chauds. « Et c’est peut-être pour ça qu’elle marchera. »
Le projet est porté par BEEAH, un groupe environnemental basé à Sharjah, en partenariat avec le cabinet d’architecture Zaha Hadid Architects (ZHA), chargé de la conception urbaine et architecturale.
Le design s’inspire des formes naturelles du désert, notamment les dunes de sable modelées par le vent. Les bâtiments aux courbes fluides et les espaces publics intégrés à la nature reflètent une approche organique et durable de l’urbanisme.
L’oasis linéaire de deux kilomètres de long constitue le cœur vert de la ville. Elle fournit de l’ombre, régule le climat local, et structure l’espace urbain en créant des poches d’activités entourées de végétation.
La ville intègre des systèmes de production d’énergie solaire, de recyclage de l’eau, de végétalisation massive, et une conception architecturale passive pour réduire la consommation énergétique et l’impact thermique.
La ville est conçue pour être piétonnière, avec des passages couverts, des espaces publics ombragés et un réseau de transports en commun électrique, limitant la dépendance à la voiture individuelle.
Aucune date de livraison n’a encore été officiellement annoncée. Le projet est en phase de développement, avec des études avancées mais sans calendrier précis pour l’achèvement des travaux.
En montrant qu’une ville peut être à la fois moderne, durable et viable dans un environnement aride, Khalid Bin Sultan City pourrait inspirer des projets similaires dans les zones confrontées à la chaleur extrême, à la pénurie d’eau et à la désertification.
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