Vinted Marie Claire Boost 2025
En France, la consommation responsable n’est plus une niche, mais une tendance de fond. Avec 23 millions d’utilisateurs, soit un tiers de la population, Vinted incarne ce changement profond des habitudes d’achat. Ce n’est plus seulement une application pour vendre ses vieux vêtements, c’est devenu un levier économique, écologique et social. Et parmi les marques qui s’imposent sur cette plateforme, une fait figure de surprise : Kiabi. Moins glamour que les enseignes de luxe, cette marque familiale du Nord de la France domine désormais le marché de la revente en ligne, dépassant des poids lourds comme Mango ou Levi’s. Comment une enseigne de prêt-à-porter accessible est-elle devenue le fer de lance de la seconde main ? Et comment les Français en tirent-ils profit au quotidien ?
Le succès de Vinted ne repose pas uniquement sur une mode éphémère. Il s’inscrit dans un contexte plus large : l’inflation, la prise de conscience écologique, et la recherche de pouvoir d’achat. Chaque année, les Français jettent en moyenne 11 kg de textiles par personne, alors que près de 60 % d’entre eux ont déjà acheté ou vendu un vêtement d’occasion. Ce paradoxe se résout sur Vinted, où vider ses placards devient une action à la fois citoyenne et rentable.
Clémentine, 34 ans, mère de deux enfants à Lyon, témoigne : “Après la naissance de mon second enfant, j’ai dû renouveler toute ma garde-robe. Aujourd’hui, mes vêtements de grossesse et mes tenues d’allaitement sont sur Vinted. En trois semaines, j’ai récupéré 180 euros. C’est une somme qui fait la différence sur un budget serré.”
La plateforme, originaire de Lituanie, a su s’adapter au marché français en simplifiant la mise en ligne, en sécurisant les transactions et en développant une communauté active. Les annonceurs ne sont plus seulement des fashionistas, mais des parents, des étudiants, des retraités, tous unis par un objectif commun : donner une seconde vie à leurs vêtements.
En 2024, une étude de Kantar a révélé un classement inattendu : Kiabi est la marque française la plus vendue sur Vinted. Plus de 25 % des transactions impliquant des marques hexagonales concernent cette enseigne. Un résultat d’autant plus impressionnant que Kiabi n’est ni une marque de luxe, ni une référence historique de la mode.
Le secret de cette domination ? Sa proximité avec le consommateur moyen. Créée en 1978 à Lille, Kiabi a bâti sa réputation sur trois piliers : des prix bas, une offre complète pour toute la famille, et un rythme de renouvellement rapide des collections. “J’achète chez Kiabi parce que je peux habiller mes deux enfants, mon mari et moi en faisant moins de 100 euros”, explique Aïcha, 41 ans, enseignante à Marseille. “Quand je revends, je sais que ça part vite, parce que d’autres comme moi cherchent des pièces abordables et en bon état.”
Contrairement aux idées reçues, la seconde main ne se limite pas aux pièces rares ou coûteuses. Sur Vinted, ce sont les vêtements du quotidien qui se vendent le plus. Et Kiabi, présente dans 70 % des foyers français selon Kantar, est partout.
Plusieurs facteurs convergent pour expliquer cette suprématie. D’abord, l’universalité de l’offre : Kiabi propose des vêtements pour femmes, hommes, enfants et bébés. Cela crée un cycle naturel de renouvellement. Quand un enfant grandit, ses vêtements deviennent disponibles. Quand une tendance change, les pièces sont remisées. Et Vinted devient le canal idéal pour ce recyclage mode.
Ensuite, le prix d’entrée. Un jean Kiabi coûte en moyenne 25 euros neuf. En seconde main, il se vend entre 8 et 15 euros, ce qui le rend accessible à une large frange de la population. “Je cherche surtout des pièces pour mes filles”, confie Léa, 29 ans, étudiante à Rennes. “Je ne peux pas me permettre de dépenser 30 euros par vêtement. Sur Vinted, je trouve des robes Kiabi en excellent état à 5 euros. C’est parfait.”
Enfin, la marque a su renforcer sa visibilité ces dernières années. En lançant des collections limitées en lien avec les Jeux Olympiques, ou en collaborant avec des influenceurs, Kiabi a modernisé son image. Ces éditions spéciales, même si elles sont abordables, deviennent des objets de désir en seconde main. “J’ai vendu un sweat olympique Kiabi à 22 euros, alors qu’il coûtait 19 euros neuf”, raconte Julien, 26 ans, vendeur occasionnel à Bordeaux. “Il a trouvé preneur en moins de 48 heures. Les gens savent que c’est une pièce un peu rare.”
Décathlon, autre marque grand public, figure également en bonne place sur Vinted, notamment pour ses vêtements de sport. Mais Kiabi devance largement en volume de transactions. La différence ? La nature des produits. Décathlon vend des articles techniques, souvent utilisés dans des contextes spécifiques. Kiabi, elle, touche à l’essentiel : le vestiaire quotidien.
Mango, bien que plus haut de gamme, souffre d’un autre problème : ses vêtements sont souvent portés peu de fois, mais leur prix de départ est plus élevé. En seconde main, ils subissent une décote importante, ce qui freine l’achat. “Un pull Mango à 40 euros neuf se vend autour de 15 euros sur Vinted”, note Camille, 31 ans, vendeuse régulière à Toulouse. “Alors qu’un pull Kiabi à 20 euros neuf se vend 8 ou 10 euros, ce qui est proportionnellement plus intéressant.”
Le rapport qualité-prix, combiné à une forte rotation des stocks, fait de Kiabi une marque idéale pour la revente. Les acheteurs savent qu’ils ne prendront pas de risque, et les vendeurs qu’ils écouleront rapidement.
Avoir des vêtements Kiabi à vendre, c’est un bon départ. Mais pour en tirer le meilleur profit, encore faut-il savoir les présenter. Les meilleurs vendeurs de la plateforme partagent des techniques simples, mais redoutablement efficaces.
Émilie, 38 ans, mère au foyer à Nantes, a généré plus de 1 200 euros en six mois grâce à ses ventes Vinted. “Mon secret ? Je ne mets jamais une photo floue ou prise dans une penderie sombre. Je sors mes vêtements, je les repasse, et je les photographie en plein jour, près d’une fenêtre. C’est fou ce que ça change.”
La première règle : la transparence. Indiquer la taille, l’état (neuf, très bon, bon, acceptable), et les éventuels défauts. “43 % des acheteurs abandonnent une annonce s’ils ne trouvent pas ces infos”, rappelle une étude interne à Vinted. Un jean Kiabi sans taille indiquée, c’est une vente ratée.
Deuxième astuce : mentionner la collection ou la collaboration. “J’ai vendu un t-shirt Kiabi de la collection ‘Paris 2024’ à 18 euros, alors qu’il valait 14 euros neuf”, se souvient Thomas, 33 ans, à Strasbourg. “J’ai précisé dans le titre que c’était une édition limitée. Ça attire l’œil.”
Troisième levier : les lots. Surtout pour les vêtements enfants et bébés. Regrouper trois bodies, deux pantalons et une robe en un seul lot augmente les chances de vente de 30 %. “Les parents veulent habiller leurs enfants en tenues complètes, pas acheter pièce par pièce”, explique Aïcha. “Un lot Kiabi de 5 vêtements à 15 euros, c’est une affaire. Et ça part en un jour.”
Enfin, inscrire clairement “Kiabi” dans le titre de l’annonce. Cela améliore la visibilité dans les moteurs de recherche de la plateforme. “Quand je cherche ‘robe Kiabi taille 38’, je ne veux pas tomber sur des annonces qui parlent de ‘jolie robe d’été’ sans nom de marque”, souligne Léa. “C’est frustrant. Donc, quand je vends, je mets tout en clair dès le début.”
Dans un contexte d’inflation persistante, chaque euro compte. Vinted n’est plus seulement une plateforme de mode : c’est un outil de gestion budgétaire. Les revenus générés par la revente permettent de financer de nouveaux achats, de réduire les dépenses vestimentaires, voire de compenser des pertes de revenus.
“J’ai perdu mon mi-temps pendant la crise sanitaire”, raconte Clémentine. “J’ai commencé à vendre mes vêtements sur Vinted pour payer les couches. Aujourd’hui, je gagne en moyenne 200 euros par mois. Ce n’est pas énorme, mais ça me permet de ne pas toucher à mon compte d’épargne.”
Ce phénomène est d’autant plus marqué chez les jeunes. “Je suis étudiante, je vis seule, et mes parents ne peuvent pas tout financer”, dit Léa. “Grâce à Vinted, je me renouvelle toute l’année sans dépenser d’argent. Je vends ce que je ne mets plus, et j’achète ce dont j’ai besoin. C’est un cercle vertueux.”
Le marché mondial de la seconde main devrait atteindre 350 milliards de dollars d’ici 2027. En France, ce chiffre est porté par des marques comme Kiabi, accessibles, présentes, et désirables même d’occasion.
L’essor de Vinted et la domination de Kiabi ne sont pas des anomalies. Ils reflètent un changement profond : la mode n’est plus une affaire de statut, mais de fonctionnalité, d’éthique et d’intelligence économique. Les consommateurs veulent des vêtements qui durent, qui se revendent, et qui ne coûtent pas cher à l’achat comme à la revente.
Les marques qui comprennent cette mutation s’adaptent. Certaines lancent des services de reprise, d’autres collaborent avec des plateformes comme Vinted. Kiabi, elle, n’a pas besoin de stratégie complexe : sa force, c’est d’être déjà là, dans les foyers, dans les placards, dans les annonces.
“Je ne vois pas pourquoi je jetterais un vêtement qui peut servir à quelqu’un d’autre”, dit Julien. “Et si en plus, je gagne 10 euros, pourquoi s’en priver ?”
Kiabi domine la revente sur Vinted grâce à son offre universelle, ses prix accessibles, et sa forte présence dans les foyers français. Les vêtements du quotidien, même abordables, trouvent preneur car ils répondent à un besoin réel : habiller toute la famille sans se ruiner.
Non. Les meilleures ventes ne concernent pas les pièces de luxe, mais celles du quotidien, bien entretenues et bien présentées. Kiabi en est la preuve : des vêtements à moins de 30 euros neufs peuvent se vendre rapidement en seconde main.
Il faut soigner les photos, indiquer clairement la taille et l’état, mentionner les éditions spéciales, regrouper les articles en lots (surtout pour enfants), et inscrire la marque dans le titre de l’annonce. Ces gestes simples multiplient les chances de vente rapide.
Oui. En vendant ses vêtements, on récupère une partie de leur valeur, ce qui permet de financer de nouveaux achats ou de réduire ses dépenses. Pour de nombreux Français, Vinted est devenu un complément de revenus essentiel.
Le marché ne cesse de croître. D’ici 2027, il devrait atteindre 350 milliards de dollars. En France, la tendance est claire : les consommateurs privilégient les marques accessibles, éco-responsables, et dont les produits se revendent facilement. Kiabi incarne parfaitement ce nouveau modèle.
La médiation familiale s'impose comme une alternative humaine et efficace pour régler les conflits d’héritage…
L’indexation des loyers peut devenir un piège pour les locataires si elle est mal appliquée.…
Pourquoi certains projets de mécénat séduisent-ils alors que d'autres, tout aussi méritants, échouent ? La…
En France, près de 60 % des lieux publics restent non accessibles malgré la loi…
Le viager, souvent méconnu, devient une solution de plus en plus prisée pour sécuriser sa…
Le don d’organes en France sauve des vies, mais des obstacles persistent. Découvrez les témoignages,…