Vol Volant Perte Points Menace Permis
En France, un automobiliste perd en moyenne trois points sur son permis chaque fois qu’il glisse son téléphone dans la main au volant. Cette fourchette statistique dissimule des milliers de parcours personnels où une habitude fatale peut basculer un conducteur dans l’angoisse de l’interdiction de conduire. Ce reportage passe en revue les règles les plus sensibles du Code de la route, leurs conséquences immédiates et les solutions concrètes pour rouler l’esprit léger.
Le permis à points est crédité de 12 points à l’obtention. Toute infraction entraîne un prélèvement ; lorsque le compteur tombe à zéro, le permis est invalidé. Les retraits peuvent aller de 1 point pour un défaut de signalisation à 6 points pour un grand excès d’alcoolémie. Les conducteurs novices disposent quant à eux de seulement 6 points pendant trois ans.
À Marseille, Clarisse Amraoui, cadre commerciale de 28 ans, se souvient : « Je braquais tous les matins le trottoir entre Barcelone et l’usine, tout en échangeant des SMS urgents. Un contrôle, 3 points en moins en une seconde. C’était le 8 juin, je le sais par cœur, car c’est le jour où je me suis retrouvée à 9 km de mon travail, sans permis et sans un euro en poche pour payer le taxi. »
La loi est claire : tenir son téléphone en main, même à l’arrêt au feu, est une infraction. Le motif ? La distraction mentale. Psychologues et chercheurs en ergonomie constatent que lorsqu’un conducteur clique un lien ou décroche un appel, son cerveau reste déconnecté de la route pendant une demi-seconde, soit 14 mètres à 50 km/h.
Un automobiliste flashé à Dijon en février 2025 l’apprend à ses dépens. Il discutait au haut-parleur… tout en gardant l’appareil sur le genou : verbalisation 135 € plus 3 points. « J’ai cru que c’était toléré », murmure-t-il aujourd’hui tandis qu’il se rend aux transports en commun après avoir atteint le fameux 0 point.
Les gendarmes ont pour cible prioritaire les zones scolaires et les embouteillages urbains où l’habitude est ancrée. Un radar fixe, certes, ne repère pas le téléphone, mais les opérations spéciales se multiplient : 10 000 automobilistes verbalisés en Île-de-France durant le mois de mars 2025 suite à un déploiement d’agents en civil sur les boucles franciliennes.
Trois catégories déclenchent des mesures immédiates :
Le gardien de la paix retient alors le permis sur place. Une suspension administrative peut aller jusqu’à 3 ans ; dans les cas graves, on parle déjà d’annulation du titre.
Ludovic Bernard, ébéniste de 42 ans, vit cela comme une bombe. Interpellé à 2 h 30 du matin sur l’autoroute A7 avec 0,93 g d’alcool dans le sang, il raconte : « Les gyrophares derrière moi, j’ai su que c’était plus grave qu’un simple excès de vitesse. 72 h plus tard, je présentais une demande de stage de sensibilisation à l’alcool, mais l’inscription prenait trois mois ; entre-temps, zéro voiture, zéro chantier. »
Rien de plus simple que de programmer son itinéraire avant de démarrer. Applications GPS embarquées, mode vocal, support fixe ventousé au pare-brise et vision hors ligne sont vos meilleurs alliés.
Liste pratique :
Marie-Céline Orhant, livreuse en scooter, applique cette routine depuis vingt mois : « Même en deux roues, j’installe l’itinéraire et j’éteins l’écran tactile. Mes accidents ont chuté de 30 %. Mon permis ? Toujours plein. »
Deux voies légalement reconnues existent :
Un stage coûte de 170 à 300 €, preuve que la patience a un prix. « Je l’ai fait à 23 ans car j’étais descendue à 3 points » commente Amandine Labbé, maquilleuse à Montreuil. « Depuis, j’ai changé de comportement. Les 4 points rendus m’ont permis de reprendre des trajets professionnels. »
Les bases posées en 1992 depuis la création du permis à points n’ont pas bougé hors ajustements techniques : le seuil d’alcoolémie, le téléphone ou la vitesse. Les sanctions, elles, ont doublé pour le phoning au volant, passé de 1 à 3 points, et les contrôles inopinés se multiplient. Pour suivre l’évolution, la préfecture diffuse gratuitement un guide papier à chaque renouvellement de contrôle technique.
S’il fallait retenir une seule chose, elle serait celle-ci : poser son téléphone avant de tourner la clé de contact est un acte de prévention plus puissant que toute ligne de déontologie. Prendre soin de son permis, c’est préserver la mobilité de sa famille, éviter des amendes lourdes et, surtout, épargner à la société le drame d’un accident. Chaque trajet court ou long peut se préparer comme un projet : objectif déplacement sans danger.
La pénalité est fixe : 3 points retirés, 135 € à régler, et parfois une suspension immédiate si l’infraction est accompagnée d’un autre comportement à risque (ivresse, excès de vitesse).
Oui, à condition de ne pas toucher l’écran pendant la route. L’écran doit être désactivé en tapotage et le son activé en mode guidage.
Un délai de 45 jours permet d’envoyer une lettre motivée ou de passer par le tribunal administratif. Toutefois, les preuves reposent sur la vidéo ou le rapport verbal de l’agent.
Non, sauf si la profession l’exige privilège (conducteur de taxi, transport scolaire). L’employé en déficit peut néanmoins perdre son bonus malus assurance si le contrat le précise.
Oui, tous les conducteurs munis d’un compte France Connect consultent leur relevé gratuitement, dans les 72 h suivant le retrait.
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