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Youtubeuse remporte une course de 24 heures à vélo avec ses abonnés et dévoile tout en vidéo

En 2021, à l’âge de 28 ans, Gwenaëlle Legendre enfourchait son vélo dans un contexte inattendu : celui d’une reconversion sportive tardive, loin des sentiers battus de la compétition précoce. À une époque où la plupart des cyclistes professionnelles ont déjà plusieurs années d’entraînement intensif derrière elles, Gwenaëlle démarrait presque à zéro. Pourtant, son parcours depuis lors défie les conventions : deux ans plus tard, elle accédait au niveau national, participait à des coupes de France, et créait une chaîne YouTube, Cycliste Actuelle, devenue une voix singulière dans le monde du cyclisme féminin. Son histoire n’est pas celle d’un prodige, mais d’une passionnée qui a su transformer une prise de conscience personnelle en une aventure collective, ouverte à toutes celles qui doutent de leur place dans un milieu encore largement dominé par les hommes.

Qu’est-ce qui pousse une femme de 28 ans à se lancer dans le cyclisme compétitif ?

La décision de Gwenaëlle Legendre de s’inscrire dans un club de cyclisme en 2021 n’était pas le fruit du hasard, mais d’un cheminement intérieur. Jusqu’alors, sa vie tournait autour d’un métier exigeant dans le secteur de la logistique, une routine marquée par les trajets en voiture et les journées sans activité physique. Je me sentais engourdie, raconte-t-elle dans une de ses vidéos. Un matin, en regardant par la fenêtre, j’ai vu un groupe de cyclistes passer, souriants, fatigués mais vivants. J’ai eu envie de faire partie de ce monde.

Elle achète alors un vélo d’occasion, commence à rouler seule, puis rejoint un club local à Rennes. Là, elle découvre un univers à la fois technique, physique et social. Ce qui m’a frappée, c’est l’accueil. Les gens ne se moquaient pas de mon âge ou de mon niveau. Au contraire, ils m’encourageaient. Ce soutien a été décisif. En 2023, après une saison remarquée en régional, elle est sélectionnée pour représenter sa région lors de plusieurs épreuves nationales. Un saut qualitatif impressionnant pour une néophyte.

Comment le cyclisme féminin est-il encore sous-représenté aujourd’hui ?

Bien que le cyclisme féminin ait connu une visibilité accrue ces dernières années – notamment grâce à des événements comme la Tour de France Femmes –, il reste largement en retrait par rapport à sa version masculine. Les écarts sont criants : moins de financements, des calendriers réduits, une couverture médiatique marginale. Selon un rapport de l’Union Cycliste Internationale (UCI) publié en 2023, seulement 38 % des coureuses professionnelles bénéficient d’un contrat à plein temps, contre plus de 90 % chez les hommes.

Gwenaëlle Legendre ne s’en cache pas : Quand j’ai commencé, je me suis rendu compte que les femmes étaient invisibles. On parlait des podiums, mais rarement des parcours, des obstacles, des sacrifices. C’est cette invisibilité qu’elle a voulu combattre en lançant Cycliste Actuelle. La chaîne n’est pas un simple journal de bord ; c’est un manifeste. À travers des vidéos documentaires, des interviews de coureuses semi-professionnelles, des analyses de courses, elle met en lumière des destins souvent ignorés.

Prenez le cas d’Élodie Tisserand, une cycliste de 31 ans originaire de Haute-Savoie, rencontrée par Gwenaëlle lors d’un championnat régional. Mère de deux enfants, elle s’entraîne de 5h à 7h du matin avant d’aller travailler comme infirmière. Je ne suis pas sponsorisée, je paie mes déplacements, mes vélos, mes licences. Mais je continue, parce que c’est ma façon de respirer , confie-t-elle dans une vidéo publiée en octobre 2023. Des témoignages comme celui-ci sont au cœur de la démarche de Gwenaëlle : donner une voix à celles qui roulent sans projecteur.

Pourquoi une chaîne YouTube comme Cycliste Actuelle fait-elle la différence ?

Le choix du format vidéo n’est pas anodin. Alors que les médias traditionnels tardent à couvrir le cyclisme féminin en profondeur, YouTube devient un espace de liberté. Gwenaëlle Legendre, autodidacte en montage et en production, filme elle-même ses courses, ses entraînements, ses doutes. Je ne veux pas montrer une image parfaite. Je veux montrer ce que c’est vraiment : les chutes, les crampes, les moments où on se demande pourquoi on fait ça.

Le ton est sincère, accessible, parfois drôle. Une vidéo intitulée Mon premier contre-la-montre : 37 minutes de souffrance et une chute à l’arrivée cumule plus de 120 000 vues. Elle y raconte avec humour son erreur de stratégie – trop vite en début de course, trop fatiguée pour finir – mais aussi le soutien inattendu d’une autre concurrente qui l’a aidée à se relever. Ce genre de moments, on ne les voit jamais à la télé. Pourtant, c’est ça, le vrai cyclisme.

Le succès de la chaîne repose aussi sur sa dimension pédagogique. Gwenaëlle décrypte les règles de course, explique les tactiques, compare les matériels. Elle répond aux questions des abonnées : Faut-il un vélo spécifique pour commencer ? , Comment concilier entraînement et vie de famille ? , Peut-on devenir compétitrice à 35 ans ? . Autant de sujets rarement abordés dans les médias généralistes, mais essentiels pour celles qui envisagent de franchir le pas.

Quels sont les obstacles auxquels les femmes cyclistes sont encore confrontées ?

Le manque de visibilité n’est qu’un des freins. D’autres sont structurels. Le financement, par exemple. Beaucoup de clubs féminins disposent de budgets réduits, ce qui limite les déplacements, l’accès à des entraîneurs qualifiés, ou encore la participation à des stages de préparation. On a longtemps considéré que le cyclisme féminin était une version mineure du cyclisme tout court , déplore Camille Fournier, entraîneuse bénévole dans un club de Loire-Atlantique.

Les stéréotypes persistent aussi. On me dit souvent : “Tu fais du vélo ? Mais tu ne vas pas avoir mal aux fesses ?” , ironise Gwenaëlle. Ces remarques, anodines en apparence, reflètent une méconnaissance du sport et une forme de condescendance. Elles dissuadent parfois les femmes de s’engager, surtout dans des régions où le cyclisme reste un milieu très masculin.

Il y a aussi la question de l’équipement. Les vélos, les tenues, les chaussures sont souvent conçus pour des morphologies masculines, explique Gwenaëlle. Il faut parfois adapter, modifier, ou payer plus cher pour des modèles spécifiques. Une barrière supplémentaire pour les débutantes, souvent à la recherche de solutions économiques.

Comment Gwenaëlle Legendre inspire-t-elle une nouvelle génération de cyclistes ?

En moins de deux ans, Cycliste Actuelle a rassemblé plus de 45 000 abonnés. Mais le chiffre le plus parlant, c’est celui des messages reçus. J’en reçois des dizaines chaque semaine, dit-elle. Des femmes qui me disent : “Grâce à toi, j’ai osé m’inscrire à mon premier critérium.” Ou : “J’ai 40 ans, je reprends le sport, et je me sens moins seule.”

Prenez le cas de Sophie Kermarrec, une enseignante de 37 ans de Brest. J’ai toujours aimé le vélo, mais je pensais que la compétition, c’était pour les jeunes. En voyant Gwenaëlle à 28 ans commencer et progresser, j’ai compris que c’était possible. Elle s’est inscrite à un club en 2023 et participe désormais à des courses régionales. Ce n’est pas pour gagner, c’est pour exister. Pour me sentir forte.

Le message de Gwenaëlle est clair : le cyclisme n’a pas d’âge limite. Il n’exige pas de parcours linéaire. Il peut être un sport de passion, pas seulement de performance. Je ne serai peut-être jamais championne du monde, dit-elle. Mais je veux que d’autres femmes se disent : “Si elle a pu, je peux aussi.”

Quel avenir pour le cyclisme féminin en France ?

Les signes de changement sont là. La Fédération Française de Cyclisme a lancé en 2022 un plan d’égalité visant à doubler le nombre de licenciées d’ici 2026. Des initiatives locales fleurissent : des stages réservés aux femmes, des événements familiaux, des ateliers mécanique. Des marques commencent aussi à investir dans le sponsoring féminin, bien que timidement.

Le rôle des médias indépendants comme Cycliste Actuelle est crucial dans cette transformation. Ils comblent un vide, mais surtout, ils créent une culture. On ne parle plus seulement de sport, on parle d’identité, de communauté, de résilience , analyse Thomas Le Guen, sociologue du sport. Des projets comme celui de Gwenaëlle Legendre ne se contentent pas de montrer des courses. Ils construisent un récit.

L’avenir du cyclisme féminin ne se jouera pas uniquement sur les routes, mais aussi dans les salons, les écrans, les discussions entre amies. Il se jouera dans ces moments où une femme, en regardant une vidéo, se dit : Et pourquoi pas moi ?

Quel est l’impact concret de cette visibilité accrue ?

Le phénomène Cycliste Actuelle a des retombées tangibles. Plusieurs clubs ont signalé une augmentation des inscriptions féminines depuis 2023, attribuant en partie cette croissance à la chaîne. On a vu arriver des femmes qui connaissaient Gwenaëlle par YouTube, explique Julien Morvan, président d’un club breton. Elles disaient : “On veut faire comme elle.”

Des partenariats ont aussi émergé. Un fabricant de composants vélo a proposé un soutien logistique à Gwenaëlle pour la saison 2024, en échange d’une visibilité sur ses réseaux. Ce n’est pas un gros contrat, mais c’est un début , précise-t-elle. Ce genre de collaboration montre que le modèle commence à être pris au sérieux, même sans passer par les circuits traditionnels.

Comment concilier passion et réalisme dans un sport encore inégalitaire ?

Gwenaëlle Legendre ne se berce pas d’illusions. Elle sait que le chemin est long. Je ne prétends pas changer le monde du cyclisme à moi toute seule. Mais je veux qu’il soit un peu plus ouvert, un peu plus humain.

Elle continue de travailler à mi-temps, d’entraîner ses élèves, de filmer ses courses. Chaque vidéo est un acte de résistance douce, une invitation à rouler, à persévérer, à exister. Le plus beau compliment qu’on m’ait fait ? Une jeune fille de 16 ans m’a dit : “Tu m’as appris que je n’avais pas besoin d’être parfaite pour commencer.”

Conclusion

Le parcours de Gwenaëlle Legendre est bien plus qu’une success story individuelle. C’est un miroir tendu à toutes celles qui croient être arrivées trop tard, qui pensent ne pas avoir le bon corps, le bon âge, le bon niveau. En choisissant de partager sa progression avec authenticité, elle a ouvert une brèche. Aujourd’hui, elle n’est plus seulement une cycliste : elle est une passeuse. Une voix qui dit : le cyclisme féminin n’est pas une niche, c’est un mouvement. Et ce mouvement, il avance, même lentement, même sans toutes les lumières.

A retenir

Qui est Gwenaëlle Legendre ?

Gwenaëlle Legendre est une cycliste française qui a commencé le cyclisme compétitif à l’âge de 28 ans en 2021. En deux ans, elle a accédé au niveau national et participé à des coupes de France. Elle a fondé la chaîne YouTube Cycliste Actuelle pour promouvoir le cyclisme féminin et partager son parcours authentique.

Pourquoi a-t-elle créé Cycliste Actuelle ?

Elle a lancé sa chaîne pour combler un manque de visibilité du cyclisme féminin dans les médias traditionnels. Son objectif est de montrer la réalité de la pratique féminine, de valoriser les parcours atypiques et d’encourager d’autres femmes à se lancer, quel que soit leur âge ou niveau.

Quel impact a eu sa chaîne ?

Cycliste Actuelle a rassemblé plus de 45 000 abonnés et reçu des milliers de témoignages de femmes inspirées à commencer ou reprendre le cyclisme. Elle a également contribué à une hausse des inscriptions féminines dans certains clubs et a attiré des partenariats dans le milieu du vélo.

Quels sont les principaux défis du cyclisme féminin en France ?

Les femmes cyclistes font face à des inégalités structurelles : financement limité, couverture médiatique insuffisante, équipement peu adapté, et stéréotypes persistants. Le milieu reste encore largement masculinisé, ce qui peut dissuader certaines participantes.

Le cyclisme peut-il se pratiquer à tout âge ?

Oui, le témoignage de Gwenaëlle Legendre le prouve. Elle a commencé à 28 ans et a rapidement progressé. De nombreuses femmes, même après 30, 40 voire 50 ans, rejoignent des clubs et participent à des compétitions, souvent pour le plaisir, la santé ou le challenge personnel.

Anita

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