Soirees Prevention Addictions Laval
En cette rentrée 2025, alors que les étudiants retrouvent les bancs de l’université et les soirées animées du centre-ville de Laval, une présence discrète mais essentielle s’installe chaque jeudi soir rue du Val-de-Mayenne : le stand Couleurs préventions de l’association Alcool accompagnement prévention. Anciennement connue sous le nom d’Alcool assistance, cette structure associative, profondément ancrée dans le tissu social mayennais, étend aujourd’hui son action bien au-delà de la seule dépendance à l’alcool. Entre le 25 septembre et le 9 octobre, sur le parvis de la fontaine, ses bénévoles proposent un espace d’écoute, d’information et de prévention, ouvert à tous, mais particulièrement attentif aux jeunes en quête d’identité, de plaisir, parfois de repères. Loin des discours moralisateurs, l’association mise sur l’humain, la proximité, et la bienveillance pour aborder des sujets sensibles : alcool, drogues, jeux d’argent, dépendances comportementales. Ce n’est pas une campagne de choc, mais une présence régulière, humble et constante, qui construit jour après jour une relation de confiance avec une population souvent méfiante face aux institutions.
Chaque jeudi soir, vers 21 h 45, une petite équipe de bénévoles déplie ses tables hautes sous une bâche aux couleurs vives, installant un îlot de calme et de dialogue en plein cœur de l’effervescence nocturne. Parmi eux, on trouve des anciens consommateurs, des professionnels de la santé, des retraités engagés, ou simplement des citoyens sensibilisés aux enjeux des addictions. Leur matériel est simple : des brochures informatives, des éthylotests, des préservatifs, des cendriers de poche, des bouteilles d’eau. Rien de spectaculaire, mais chaque objet raconte une intention : accompagner, protéger, informer.
D’abord par curiosité , confie Élodie Rivière, bénévole depuis trois ans. Beaucoup s’approchent parce qu’ils se demandent ce qu’on fait là, au milieu de la rue, à cette heure-là. Ils voient les tables, les sourires, et ils viennent. Parfois, c’est pour un préservatif. Parfois, c’est juste pour parler. Un soir de septembre, un étudiant de 20 ans, Mathis, s’arrête devant le stand. Il vient chercher un éthylotest après une soirée arrosée. J’ai bu, mais je me sens pas mal. Juste… je veux être sûr , dit-il en riant. Le test indique un taux élevé. Les bénévoles lui proposent de s’asseoir, lui offrent de l’eau, discutent avec lui. On ne juge pas, on écoute , insiste Gilles Monsallier, le président de l’association. Ce qu’on cherche, c’est que les gens repartent avec un peu plus de conscience de ce qu’ils font, pas avec un sentiment de honte.
La jeunesse est une période de vulnérabilité accrue face aux addictions. Les études, la pression sociale, la découverte de l’autonomie, les nuits trop longues et les lendemains difficiles : tout concourt à des comportements à risques. À Laval, comme dans beaucoup de villes universitaires, les soirées étudiantes sont souvent synonymes d’excès. Mais l’association ne cherche pas à criminaliser la fête. On ne veut pas empêcher les jeunes de vivre, explique Camille Berthier, psychologue bénévole. On veut qu’ils vivent en pleine conscience.
Le choix de la rue du Val-de-Mayenne n’est pas anodin. C’est un passage obligé pour les étudiants qui se rendent en centre-ville. C’est aussi un lieu de passage, pas un lieu d’exclusion. En s’installant là, l’association dit : Nous sommes là, pas pour vous surveiller, mais pour vous accompagner.
Un autre bénévole, Thomas Lenoir, ancien toxicomane, raconte : À 22 ans, j’étais comme eux. Je croyais que boire jusqu’à vomir, c’était faire la fête. Je croyais que sniffer une ligne, c’était être cool. Personne ne m’a parlé, à l’époque. Aujourd’hui, je suis là pour dire : tu n’es pas obligé. Son témoignage, souvent partagé en aparté avec les jeunes, fait mouche. Ce n’est pas un discours de prévention, c’est une parole d’expérience, humble et sincère.
Si l’alcool reste au cœur de son nom et de son histoire, Alcool accompagnement prévention a élargi son champ d’action. Les addictions ont changé , note Gilles Monsallier. Aujourd’hui, on voit beaucoup de jeunes pris dans les jeux vidéo, les paris en ligne, les réseaux sociaux. Ce ne sont pas des substances, mais les mécanismes sont les mêmes : besoin de gratification immédiate, échappatoire à la réalité, perte de contrôle.
L’association travaille donc sur un spectre large. Elle distribue des fiches sur les risques des nouvelles drogues de synthèse, mais aussi des conseils pour limiter le temps passé sur les écrans ou éviter les pièges des applications de pari. On ne fait pas la morale, on donne des outils , résume Élodie Rivière.
Un soir, une étudiante, Chloé, s’approche timidement. Elle ne boit pas, ne fume pas, mais avoue passer six heures par nuit sur un jeu en ligne. Je sais que c’est pas normal, dit-elle. Mais je n’arrive pas à m’arrêter. Les bénévoles l’orientent vers un groupe de parole qu’ils organisent chaque mois, dédié aux addictions comportementales. Ce n’est pas parce que tu ne touches pas à la coke que tu ne peux pas avoir un problème , lui dit doucement Camille Berthier. Chloé repart avec un numéro de contact et un sentiment rare : celui d’être comprise, pas jugée.
Il est difficile de mesurer immédiatement l’effet d’un stand de prévention. Il ne s’agit pas de sauver des vies en une soirée, mais de semer des graines. On ne cherche pas à transformer les gens sur-le-champ, explique Thomas Lenoir. On cherche à créer un moment de pause. Parfois, ça suffit.
Des retours anonymes montrent que certains jeunes appellent plus tard pour demander de l’aide. D’autres, simplement, disent avoir changé leurs habitudes : boire moins, éviter de mixer alcool et cannabis, rentrer en taxi. Une jeune femme m’a dit l’autre jour : “Grâce à vous, j’ai dit non à un verre que mes amis me proposaient. C’était la première fois.” , raconte Élodie, les yeux brillants.
Le stand agit aussi comme un relais vers les structures spécialisées. L’association collabore avec des centres de soins, des médecins, des travailleurs sociaux. On n’est pas là pour remplacer les professionnels, mais pour ouvrir la porte , précise Gilles Monsallier.
La force de Couleurs préventions réside dans son authenticité. Les bénévoles ne portent pas de badge d’autorité, ne parlent pas comme des experts. Ils parlent comme des humains. Beaucoup ont eux-mêmes traversé des crises d’addiction. Leur légitimité vient de là : ils ne donnent pas de leçons, ils partagent.
L’association forme régulièrement ses bénévoles, en partenariat avec des psychologues et des médecins. Mais elle refuse tout ton paternaliste. On ne veut pas être une antenne de la préfecture ou du ministère de la Santé , dit Gilles. On veut rester proche des gens, dans la rue, à leur hauteur.
Le financement, majoritairement public, est accepté à condition de préserver l’indépendance du discours. On ne fait pas de communication d’État, on fait du terrain. Et le terrain, c’est imprévisible, c’est vivant.
Face à l’explosion des addictions, notamment chez les jeunes, des initiatives comme celle de Couleurs préventions gagnent en pertinence. D’autres villes s’inspirent déjà du modèle lavallois. Mais l’association reste prudente. Ce n’est pas exportable comme ça , estime Camille Berthier. Il faut connaître la ville, ses jeunes, ses lieux de vie. Il faut du temps, de la patience.
L’association envisage d’étendre ses permanences à d’autres quartiers, d’implanter des stands dans les festivals étudiants, voire de collaborer avec des bars pour proposer des nuits “low risk”. On ne veut pas interdire, on veut accompagner , répète Gilles Monsallier. La prévention, ce n’est pas dire “ne fais pas ça”. C’est dire : “Si tu le fais, fais-le en connaissance de cause.”
Les bénévoles gardent en mémoire des rencontres qui les ont profondément touchés. Comme ce jeune homme, Lucas, qui s’était présenté un soir, complètement ivre, criant qu’il voulait en finir. L’équipe l’a accompagné, calmé, écouté. Il est revenu le jeudi suivant, sobre, pour dire merci. Aujourd’hui, il participe à des ateliers de parole.
Ou encore cette mère, Isabelle Dupuis, qui a reconnu son fils sur une photo d’un groupe de prévention. Je ne savais pas qu’il buvait autant. Grâce à vous, j’ai pu parler avec lui , a-t-elle confié aux bénévoles.
Ce ne sont pas des succès médiatiques, commente Thomas Lenoir. Ce sont des victoires silencieuses. Mais c’est pour ça qu’on est là.
L’action de Couleurs préventions à Laval illustre une forme de prévention moderne, incarnée, humaine. Elle ne repose ni sur la peur, ni sur l’interdiction, mais sur la relation. En s’installant dans la rue, au moment où les jeunes s’engagent dans des comportements à risques, l’association crée une bulle de dialogue, un espace de non-jugement où il est possible de poser des questions, de douter, de chercher de l’aide. Dans un monde où les addictions prennent des formes de plus en plus invisibles, cette présence simple, régulière et bienveillante est une réponse profondément nécessaire.
L’objectif est de créer un espace de discussion, d’écoute et de prévention accessible à tous, en particulier aux jeunes, afin de les informer sur les risques liés à l’alcool, aux drogues, aux jeux et aux addictions comportementales, sans jugement ni moralisation.
Le stand est déployé chaque jeudi, entre le 25 septembre et le 9 octobre 2025, rue du Val-de-Mayenne, devant la fontaine, en centre-ville de Laval.
Les bénévoles sont des citoyens engagés, certains ayant eux-mêmes vécu des addictions, d’autres étant des professionnels de la santé ou des personnes formées à l’écoute et à la prévention. Leur diversité renforce la crédibilité et l’empathie de l’action.
Non. Bien que l’alcool reste un pilier de son action, l’association aborde aujourd’hui toutes les formes d’addiction, y compris les drogues, les jeux d’argent, les addictions numériques et les comportements compulsifs.
Beaucoup s’approchent par curiosité, d’autres par besoin. Certains viennent chercher des préservatifs ou des éthylotests, d’autres restent pour discuter. L’absence de jugement et le ton bienveillant favorisent l’ouverture et permettent des échanges sincères.
Oui. Elle oriente les personnes vers des groupes de parole, des consultations spécialisées ou des structures d’aide. Le stand est souvent le premier pas vers une prise en charge plus approfondie.
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