Notre corps parle souvent plus fort que nos mots. La façon dont nous nous asseyons, ce geste apparemment anodin, est en réalité une fenêtre ouverte sur notre psyché. Bien plus qu’une simple histoire de confort physique, notre posture assise révèle des pans entiers de notre personnalité et de notre rapport au monde.
Pourquoi notre posture en dit-elle tant sur nous ?
La communication non verbale représente jusqu’à 93% de notre échange selon les travaux du psychologue Albert Mehrabian. Comme l’explique Élodie Varnier, chercheuse en psychologie cognitive : « Notre corps mémorise nos états émotionnels et les retranscrit mécaniquement. Une posture n’est jamais neutre. » Des neuroscientifiques ont démontré que modifier volontairement sa position pouvait influencer la production hormonale, notamment celle du cortisol et de la testostérone.
Position 1 : La verticalité maîtrisée, signe de leadership apaisé
Qui adopte cette posture ?
Le dos droit, les épaules ouvertes, les pieds bien ancrés au sol : cette posture classique est celle des équilibristes de la confiance. « Je travaille avec des dirigeants depuis 15 ans », raconte Amina Belkacem, coach en entreprise, « et ceux qui s’asseyent naturellement ainsi sont souvent des leaders visionnaires mais à l’écoute. »
Ce que cela révèle vraiment
Cette position traduit une assurance sans arrogance. Le témoignage de Gabriel Lefèvre, architecte de 47 ans, est éclairant : « En réunion, je m’installe toujours naturellement comme ça. Mes clients me disent que ça les rassure, même si moi je n’y pense pas. » Une étude de l’Université de Colombie britannique montre que cette posture favorise la mémorisation et la réception positive des messages.
Position 2 : L’engagement mesuré, posture des stratèges
Le langage du corps penché
Jambes croisées, buste légèrement en avant : cette position hybride mixe engagement et protection. « C’est ma position signature », confie Léa Rostand, consultante en stratégie digitale. « Quand j’anime des ateliers, ça me permet de montrer mon implication tout en gardant une certaine réserve professionnelle. »
Entre analyse et action
Des recherches en neuro-ergonomie ont établi que cette posture optimisait la circulation des idées. « Je l’ai observé chez la plupart de mes patients créatifs », note le psychothérapeute Simon Auriol. « Cette position témoigne d’une pensée en mouvement, d’une intelligence contextuelle. »
Position 3 : L’énergie contenue, signature des entrepreneurs
La dynamique du bord de siège
« Assis au bord de ma chaise depuis l’enfance ! », s’amuse Thibault Montagut, fondateur d’une startup. « Mes profs disaient que j’avais l’air prêt à bondir. Aujourd’hui, mes investisseurs apprécient cette énergie. » Cette position active stimule la production de dopamine selon une étude publiée dans le Journal of Behavioral Science.
Risques et bénéfices
La psychologue du travail Clara Djemil met en garde : « C’est une posture de conquérant, mais qui peut nuire à l’écoute. J’accompagne plusieurs dirigeants pour qu’ils apprennent à moduler cette énergie selon les contextes. »
Position 4 : La souveraineté décontractée des influenceurs naturels
L’art de l’aisance spatiale
Dos légèrement en arrière, jambes détendues : cette occupation confiante de l’espace caractérise souvent les personnalités charismatiques. « Dans mon métier d’animatrice TV, cette posture est un atout », explique Ophélie Castel. « Elle transmet une authenticité qui met les invités en confiance. »
Le paradoxe de la détente active
Une étude de l’ESSEC révèle que 68% des dirigeants adoptent cette posture en contexte informel. « Mais attention au piège », prévient le consultant en image Romain Salvaing. « Ce qui passe pour de l’aisance peut parfois être perçu comme de la désinvolture si c’est mal contextualisé. »
Comment décrypter ces postures sans tomber dans les clichés ?
L’analyse posturale exige une approche nuancée. « J’utilise une grille de 17 paramètres avant de tirer des conclusions », explique la spécialiste du langage corporel Nathalie Azoulay. Des facteurs comme la fatigue, le mobilier ou le contexte culturel modifient considérablement notre façon de nous asseoir.
A retenir
Peut-on vraiment changer de personnalité en modifiant sa posture ?
Oui, mais dans certaines limites. Des études montrent que tenir une posture pendant 2 minutes peut modifier temporairement notre chimie cérébrale. Mais pour un changement durable, il faut un travail plus profond.
Les hommes et femmes s’assoient-ils différemment ?
Les différences sont plus culturelles que biologiques. Avec l’évolution des normes sociales, ces écarts tendent à diminuer, surtout en milieu professionnel.
Comment adapter sa posture en entretien d’embauche ?
Privilégiez une position ouverte mais modérée. Évitez les extrêmes (trop raide ou trop relâché) et synchronisez discrètement certains gestes avec votre interlocuteur.