Le retour de la consigne pour les bouteilles en verre dans les supermarchés français fait l’effet d’une petite révolution écologique et économique. Avec 750 enseignes participantes et une rétribution de 20 centimes par bouteille, ce système allonge la durée de vie des emballages tout en récompensant les consommateurs. Décryptage d’une initiative qui réconcilie bonnes affaires et gestes pour la planète.
Pourquoi la consigne du verre fait-elle son grand retour ?
Après des décennies d’oubli au profit du plastique, la consigne revient en force sous la pression de l’urgence climatique. « J’ai connu cette pratique dans ma jeunesse, raconte Élodie Vassort, une Bretonne de 68 ans. Dans les années 70, on ramenait les bouteilles de lait en verre chez l’épicier. C’était normal. » Aujourd’hui, l’entreprise Citeo relance ce dispositif avec un objectif clair : réduire de 30% les déchets de verre d’ici 2025.
Comment les consommateurs profitent-ils de ce système ?
Un geste simple et rémunérateur
Théo Lanoux, étudiant parisien, a testé le dispositif dans un Monoprix : « En ramenant 5 bouteilles de jus, j’ai récupéré 1€ sur ma carte de fidélité. C’est peu, mais multiplié par des milliers de clients, l’impact écologique devient réel. » Les bornes de collecte acceptent les bouteilles standards de bière, jus ou soupe, à condition qu’elles portent l’autocollant violet « Rapportez-moi pour réemploi ».
Un processus bien rodé
Après lavage et tri, les contenants sont réutilisés jusqu’à 50 fois avant recyclage. « Contrairement aux idées reçues, le verre jeté ne se recycle qu’à 80%, explique Julien Ribot, responsable développement durable chez Carrefour. La consigne permet une véritable économie circulaire. »
Quelles sont les enseignes participantes et les zones concernées ?
Le dispositif se déploie progressivement dans quatre régions tests :
- Bretagne
- Pays-de-la-Loire
- Normandie
- Hauts-de-France
Parmi les 750 magasins engagés figurent les grandes enseignes comme Intermarché, E.Leclerc ou Biocoop. « Nous avons installé des bornes automatisées très simples d’usage », précise Sandrine Aumont, gérante d’un Super U en Loire-Atlantique.
En quoi ce système diffère-t-il du simple recyclage ?
Contrairement au tri sélectif classique où le verre est broyé, la consigne permet une réutilisation directe. Chaque bouteille lavée économise l’équivalent de 300g de CO2. « C’est 5 fois plus efficace que le recyclage traditionnel », souligne le rapport 2025 de l’ADEME.
Quels produits sont concernés par la consigne ?
Actuellement, le système cible principalement :
- Bouteilles de bière (33cl et 75cl)
- Jus de fruits standards
- Soupes et gaspachos
Les bocaux alimentaires devraient rejoindre le dispositif d’ici fin 2025. « Je suis impatient de pouvoir rapporter mes pots de confiture », confie Antoine Delorme, artisan producteur en Normandie.
Comment fonctionne le remboursement ?
Deux options s’offrent aux consommateurs :
- Crédit immédiat sur carte bancaire via la borne
- Bon d’achat valable en magasin
Marianne Leclercq, mère de famille dans les Hauts-de-France, témoigne : « Avec mes trois enfants, on accumule rapidement des bouteilles. Les 10-15€ par mois récupérés font une vraie différence sur le budget courses. »
A retenir
Quel est le montant de la consigne ?
20 centimes par bouteille standard, 10 centimes pour les petits formats.
Faut-il laver les bouteilles avant retour ?
Un simple rinçage suffit, mais les bouchons doivent rester fixés.
Combien de fois une bouteille peut-elle être réutilisée ?
Jusqu’à 50 cycles de lavage avant recyclage final.
Ce système va-t-il s’étendre à toute la France ?
L’objectif est une généralisation nationale d’ici 2027 si les tests sont concluants.
Conclusion
Plus qu’une simple mesure écologique, la consigne du verre représente un changement profond des habitudes de consommation. En s’inspirant des modèles allemands ou nordiques, la France redonne au geste d’achat sa dimension citoyenne. Comme le résume Clara Duvall, militante écologiste : « Chaque bouteille rapportée, c’est un peu moins de pollution et un pas vers une économie vraiment circulaire. » Entre bénéfice financier et impact environnemental, ce dispositif pourrait bien devenir le réflexe écoresponsable de demain.