La rénovation énergétique est un enjeu majeur pour les foyers français, et MaPrimeRénov’ reste un dispositif clé malgré les turbulences récentes. Entre craintes de suspension et maintien partiel des aides, les propriétaires et professionnels naviguent dans un paysage en mutation. Plongeons dans les détails de ce revirement politique et ses implications concrètes.
Pourquoi MaPrimeRénov’ a-t-elle failli disparaître temporairement ?
L’annonce d’un gel estival du dispositif avait semé l’inquiétude chez les ménages et les artisans. En cause : une explosion des demandes au printemps 2025, saturant les services administratifs. « On recevait jusqu’à 50 dossiers par jour contre 10 habituellement », confie Mathilde Vercors, gestionnaire à l’ANAH. Les signalements de fraudes – surfacturations ou travaux fictifs – ont accéléré la décision. Le temps de mettre en place des audits renforcés, le gouvernement envisageait une pause. Une mesure choc qui a fait réagir sur le terrain. « Mes clients m’appelaient paniqués à l’idée de perdre leur financement », se souvient Karim Elbaz, installateur de pompes à chaleur dans le Vaucluse.
Quels chantiers gardent le droit à la prime aujourd’hui ?
Priorité aux actions à fort impact énergétique :
- Isolation des combles et toitures (30% des dossiers actifs)
- Remplacement des chaudières fioul par des systèmes hybrides
- Pose de fenêtres double vitrage certifiées
Pour Élodie Sanseverino, propriétaire d’une maison années 60 en Normandie, cette sélection a été salvatrice : « Grâce au maintien de l’aide pour l’isolation, j’ai pu réduire ma facture de chauffage de 40% cet hiver. » Les travaux « cosmétiques » comme les ravalements de façade sont en revanche exclus.
Qui sont les bénéficiaires prioritaires en 2025 ?
Le ciblage s’est resserré sur :
- Les foyers aux revenus ≤ 30.000€/an pour 2 personnes
- Les propriétaires de logements classés F/G (passoires thermiques)
- Les copropriétés engagées dans des rénovations globales
Antoine Delsol, retraité à Montpellier, témoigne : « Avec nos pensions modestes, la prime a couvert 75% du coût de nos nouvelles menuiseries. » Les bailleurs doivent quant à eux prouver un loyer modéré pour prétendre au dispositif.
Comment déposer un dossier en 2025 ?
Nouveauté cette année : le « dossier sécurisé » avec :
- Un devis certifié par un bureau de contrôle agréé
- La preuve de solvabilité de l’entreprise choisie
- Une visite technique préalable obligatoire
« La procédure est plus lourde mais nécessaire », estime Lucie Abramowicz, conseillère énergie à Toulouse. Son conseil : « Anticipez ! Le traitement prend maintenant 8 semaines au lieu de 4. »
Quel avenir pour les aides à la rénovation ?
Trois scénarios se dessinent :
- Un recentrage sur les logements les plus énergivores
- Un couplage avec les Certificats d’Économie d’Énergie
- Un plafonnement annuel des dossiers par département
Pour Théo Lambert, président de la FFB 34, « il faut stabiliser les règles sur 3 ans minimum pour que la filière s’organise ». Une urgence alors que 5 millions de logements français restent mal isolés.
À retenir
MaPrimeRénov’ est-elle définitivement sauvegardée ?
Le dispositif est maintenu pour les travaux prioritaires, mais des réformes structurelles sont attendues d’ici 2026.
Peut-on cumuler cette aide avec d’autres subventions ?
Oui, sous conditions : les montants combinés ne doivent pas dépasser 90% du coût total des travaux éligibles.
Comment vérifier l’éligibilité de son projet ?
L’outil simulateur officiel sur maprimerenov.gouv.fr intègre les nouvelles règles depuis juin 2025.