Déclaration 2025 : comment votre LEP risque de changer (attention aux plafonds !)

La période des déclarations fiscales s’annonce cruciale pour les épargnants détenant un Livret d’Épargne Populaire (LEP). Avec des plafonds de revenus révisés et des enjeux de maintien d’éligibilité, cette année 2025 pourrait redistribuer les cartes pour de nombreux ménages. Plongée dans les mécanismes d’un produit financier qui allie sécurité et rentabilité, mais dont les règles demandent une vigilance accrue.

Comment fonctionne le Livret d’Épargne Populaire ?

Conçu pour les foyers aux revenus modestes, le LEP séduit par son taux net à 3,5 %, garanti par l’État. Contrairement à d’autres supports, il combine liquidité et exonération fiscale. Mais son accès reste conditionné à un impératif : ne pas dépasser le Revenu Fiscal de Référence (RFR) autorisé, recalculé chaque année via la déclaration.

Qui peut ouvrir un LEP en 2025 ?

Prenons l’exemple d’Élodie Roussel, assistante maternelle dans le Loiret. Avec un foyer de deux parts et un RFR à 32 000 € en 2024, elle a pu souscrire un LEP. Mais après une augmentation salariale, sa déclaration 2025 affiche 35 500 €. Problème : le plafond pour son profil est fixé à 35 012 €. « Mon conseiller m’a rassurée : un dépassement ponctuel ne ferme pas automatiquement le livret », explique-t-elle.

Pourquoi la déclaration 2025 change-t-elle la donne ?

Les données fiscales transmises cet été serviront de base pour vérifier l’éligibilité jusqu’en 2026. Un dépassement unique n’est pas éliminatoire, mais une tendance sur deux ans déclencherait la clôture. Certaines banques, comme la Banque Postale, appliquent ces règles avec souplesse, tandis que d’autres exigent des justificatifs immédiats.

Les ajustements à surveiller

Kévin Vasseur, expert-comptable à Lyon, souligne : « La revalorisation des plafonds suit généralement l’inflation. En 2024, elle a été de 3,8 % – une hausse qui pourrait sauver des LEP en limite. » Les ménages dont les revenus stagnent profitent ainsi d’une marge inattendue.

Comment optimiser son épargne malgré les contraintes ?

Sophie Leclercq, conseillère en gestion de patrimoine, recommande : « Anticipez en simulant votre RFR via les outils des impôts. Si vous frôlez le plafond, diversifiez vers un LDDS ou un compte à terme. » Son client, Romain Fabre, a ainsi placé 10 000 € sur un CAT pour maîtriser son assiette fiscale.

Les pièges à éviter

Ne pas déclarer tous ses revenus (y compris les locations saisonnières) ou oublier d’actualiser sa situation familiale peut fausser les calculs. « Un divorce ou la naissance d’un enfant modifie le nombre de parts – donc les seuils », rappelle Kévin Vasseur.

À retenir

Le LEP ferme-t-il dès le premier dépassement ?

Non. La réglementation prévoit une tolérance sur deux années consécutives. Un contrôle intervient seulement si le plafond est franchi deux fois.

Peut-on rouvrir un LEP après une clôture ?

Oui, dès que le RFR repasse sous le seuil. Certaines banques imposent un délai de carence – renseignez-vous.

Les plafonds sont-ils identiques en outre-mer ?

Non. La Réunion, Mayotte et les autres DROM bénéficient de majorations (exemple : +30 % pour Mayotte).

Conclusion

Le LEP reste un outil précieux pour protéger son épargne contre l’inflation. En croisant gestion proactive et dialogue avec son conseiller bancaire, il est possible d’en tirer parti durablement – même avec des revenus en bordure des limites légales. L’essentiel ? Ne pas subir les règles, mais les anticiper.