MaPrimeRénov’ maintenue pour certains travaux cet été : ce qui change en 2025

L’annonce du maintien partiel de MaPrimeRénov’ a suscité un mélange de soulagement et de frustration dans le secteur de la rénovation énergétique. Alors que le gouvernement a finalement cédé aux pressions des professionnels du bâtiment, les nouvelles restrictions laissent beaucoup d’interrogations en suspens. Décryptage d’une décision qui redéfinit les règles du jeu pour les ménages et les artisans.

Pourquoi ce maintien partiel fait-il polémique ?

MaPrimeRénov’ était devenu un pilier de la transition énergétique, permettant à des milliers de foyers de financer des travaux d’isolation ou de chauffage. Sa remise en question brutale début juin 2025 avait provoqué un vent de panique chez les artisans et les propriétaires. Le maintien partiel annoncé le 16 juin calme temporairement les esprits, mais soulève de nouvelles inquiétudes.

Une décision sous pression

Lucien Barrot, installateur de pompes à chaleur dans le Gard, témoigne : « Quand on a cru que MaPrimeRénov’ s’arrêtait, j’ai reçu dix appels en une journée de clients prêts à annuler leurs projets. Certains avaient déjà signé des devis. » Comme lui, beaucoup d’artisans ont pesé dans la balance, craignant l’effondrement des chantiers programmés.

Quels travaux restent éligibles cet été ?

Seuls les « travaux mono-geste » – une intervention isolée sur le logement – continueront d’être subventionnés jusqu’à fin 2025. Une décision qui crée des inégalités selon l’avancement des projets des ménages.

Le cas des rénovations globales

Camille Vercors, propriétaire d’une maison ancienne en Bretagne, exprime sa déception : « Je préparais depuis un an une rénovation complète. Maintenant, je dois choisir entre isoler les combles ou changer la chaudière, alors que les deux sont urgents. » Une situation qui risque de freiner les ambitions écologiques de nombreux foyers.

Comment fonctionnera le dispositif jusqu’en 2026 ?

Le gouvernement a posé des garde-fous stricts pour cette période transitoire, avec des conditions d’éligibilité resserrées.

Les critères clés à connaître

Les propriétaires occupants et bailleurs peuvent toujours prétendre aux aides, mais uniquement pour des actions ciblées :

  • Remplacement d’un système de chauffage
  • Isolation des combles ou des murs
  • Changement de fenêtres

Théo Salembier, menuisier à Nancy, constate : « Les demandes pour les fenêtres ont bondi depuis l’annonce. Les gens veulent profiter des aides tant qu’elles existent. »

À retenir

Qui peut encore bénéficier de MaPrimeRénov’ ?

Tous les propriétaires (occupants ou bailleurs) engagés dans des travaux mono-geste avant fin 2025. Les logements doivent servir de résidence principale.

Quels montants espérer ?

La moyenne des aides tourne autour de 4 000€, mais varie selon les revenus du foyer et la nature des travaux. Les plafonds devraient baisser en 2026.

Faut-il se dépêcher ?

Oui, car aucune garantie n’existe sur le maintien du dispositif après 2025. Les professionnels conseillent de monter rapidement les dossiers.

Conclusion

Ce revirement gouvernemental sauve dans l’urgence une partie des acteurs du secteur, mais laisse entier le problème du financement des rénovations globales. Alors que la lutte contre les passoires thermiques reste une priorité affichée, le chemin vers la transition énergétique des logements français semble plus chaotique que jamais.