Dans les campagnes normandes, une histoire inspire aujourd’hui les agricultrices et agriculteurs en quête de sérénité financière pour leurs vieux jours. André Bocquel, figure locale emblématique, illustre comment une décision prise dix ans avant sa retraite transforme aujourd’hui son quotidien. Rencontre avec un homme dont l’expérience dépasse les simples chiffres.
Comment un choix stratégique a-t-il bouleversé une retraite agricole ?
À 58 ans, André Bocquel scrutait l’horizon de ses dernières moissons avec pragmatisme. « Mon père disait toujours : ‘Un champ sans semence ne donne pas de récolte’. J’ai appliqué cette sagesse à ma retraite », raconte l’ancien céréalier en ajustant sa casquette. Dans son bureau où s’empilent des archives soigneusement classées, il conserve le contrat qui changea tout : un plan de revenu viager agricole assorti d’une surprime de longévité.
Le mécanisme méconnu qui fait la différence
Contrairement aux pensions classiques, ce dispositif permettait de convertir 30% de ses revenus d’activité en versements garantis à vie. « L’assureur m’a proposé de calibrer les primes sur mes meilleures années », précise André. Une subtilité technique qui explique en partie l’écart actuel avec les retraites standards de ses pairs.
Quels avantages concrets cette option génère-t-elle aujourd’hui ?
Dans le café « Le Sillon » où se retrouvent les anciens du métier, la différence saute aux yeux. Tandis que certains comptent encore les euros pour renouveler leur matériel agricole, André finance désormais des projets familiaux. « L’an dernier, j’ai pu aider ma fille Élodie à créer sa boutique de produits fermiers sans trembler », confie-t-il en montrant des photos sur son smartphone étonnamment moderne pour son âge.
Un train de vie transformé
Sa compagne Lucile Tessier, ancienne enseignante, décrit leur nouvelle liberté : « Grâce à cette prévoyance, nous visitons chaque année un nouveau vignoble français. L’hiver dernier, nous avons même passé un mois en Provence. » Un luxe inimaginable pour beaucoup de leurs amis confrontés à l’érosion du pouvoir d’achat.
Pourquoi cette solution reste-t-elle sous-utilisée ?
Matthias Levasseur, jeune éleveur ovin de 32 ans, avoue sa méconnaissance du dispositif : « On nous parle surtout de Madelin et de retraite complémentaire. Ces options viagères, c’est un continent inexploré. » Une enquête récente de la MSA révèle que seuls 18% des exploitants de moins de 40 ans les identifient comme outil de prévoyance.
L’enjeu de la transmission
Sophie Derain, conseillère en gestion patrimoniale spécialisée dans le monde agricole, constate : « Beaucoup de jeunes agriculteurs focalisés sur l’investissement productif négligent la phase de désengagement. Le cas Bocquel montre pourtant l’intérêt d’une vision globale. »
Quelles leçons en tirer pour les nouvelles générations ?
L’exemple normand ouvre des perspectives bien au-delà des simples questions d’assurance. « Aujourd’hui, je conseille à mes petits-enfants de diversifier leurs sources de revenus bien avant la retraite », insiste André. Son neveu, Quentin, a ainsi développé un atelier de transformation fromagère couplé à une option d’épargne-retraite spécifique.
Les clés d’une retraite sereine
Trois facteurs ressortent de ce parcours : anticipation précoce, adaptation aux spécificités agricoles et diversification. « Mon erreur aurait été d’attendre mes 60 ans pour y penser », analyse André, tandis que sur la table, ses mains gardent les marques indélébiles d’une vie aux commandes des saisons.
A retenir
Quel est l’intérêt principal d’un revenu viager agricole ?
Ce dispositif transforme une partie des revenus d’activité en versements garantis à vie, protégeant contre les aléas des pensions classiques et l’érosion monétaire.
À quel moment faut-il souscrire ce type d’option ?
Les spécialistes recommandent d’initier la démarche 8 à 10 ans avant la cessation d’activité, pendant les années de meilleure productivité financière.
Les petites exploitations peuvent-elles en bénéficier ?
Absolument. Des mécanismes existent pour adapter les primes aux réalités des fermes modestes, notamment via des systèmes de mutualisation.
Comment concilier cela avec d’autres projets familiaux ?
Plusieurs témoignages montrent que ces outils s’intègrent dans une stratégie globale incluant transmission, diversification et valorisation du patrimoine.